New York – Vendée / Thomas Ruyant : « J’aime ce format de course ! »
Thomas Ruyant ouvre sa si importante saison 2024, celle qui culminera le 10 novembre prochain avec le départ de la 10ème édition du Vendée Globe, par un format de course transatlantique parfaitement dans ses préférences. 3 600 milles nautiques d’océan Atlantique, à disputer d’Ouest en Est depuis New York City, avec une arrivée jugée aux Sables d’Olonne, où le skipper Dunkerquois de l’IMOCA VULNERABLE, accéléré par Advens, donne rendez-vous aux amoureux du tour du monde en solitaire à la voile et sans escale. Une transat en forme de sprint pour les monocoques de 18,28 mètres, prompts à dévorer les vastes espaces océaniques pour peu que l’habituel jeu des dépressions venues du Groenland se mette en place, et propulse en une grosse semaine les solitaires vers les rivages Vendéens. A quelques jours du départ, Thomas entre sereinement dans cet état d’esprit si particulier aux navigateurs solitaires au très long cours. Il va renouer avec cette complicité si exclusive qu’il entretient avec son bateau, et réciter la partition singulière de l’homme de mer en quête d’harmonie entre performance et science du marin.
43 ans à New York !
Profiter d’une ville escale comme New York n’est pas si habituel dans la vie d’un marin. Thomas Ruyant et les 28 autres protagonistes de la New York – Vendée deuxième du nom se laissent volontiers conquérir par le charme de la ville qui ne dort jamais. Un peu de sport, des Relations Publiques, une once de tourisme, et Thomas cède petit à petit à l’appel de ses fichiers météos, à son imaginaire déjà tout entier tourné vers les scenarii à venir de la transat. « Je commence inconsciemment à répéter mentalement mes gammes, envisager mes manoeuvres, changements de voiles, choix de routes… » avoue le Skipper du plan Koch-Finot Conq de 2023, qui a fêté dans la mégalopole Américaine ses 43 ans.
Une transat au demeurant très complète
Car si elle annoncé comme majoritairement marquée du sceau des allures portatives, cette course du Nouveau vers le Vieux monde recèle nombre de pièges et de spécificités propices à rebondissements. « On voit à ce jour qu’il existe au milieu de l’Atlantique des zones de transition. Le printemps est particulièrement chaud actuellement sur la Nouvelle Angleterre, et les trains de dépressions annoncés ne sont pas clairement au rendez-vous. De nombreux cas de figure sont encore à envisager pour les premiers jours de course » souligne Thomas. « Le courant du Labrador va rafraîchir l’atmosphère, et si le vent se cale au Nord Est à l’approche du continent Européen, ce ne sera pas une transat de tout repos, mais froide et avec du près à l’arrivée. Rien n’est encore totalement défini, mais c’est bien un exercice très complet qui nous est proposé, sous forme de sprint débridé. »
Thomas sera officiellement qualifié pour le Vendée Globe dès son franchissement de cette étrange ligne virtuelle qui préfigurera le départ de la New York-Vendée, quelques 100 milles dans le Sud Est de l’embouchure de l’Hudson. « Personne sur l’eau, pas de bateau comité, juste 29 solitaires… » C’est bien l’esprit libre qu’il pourra donner libre court à ses désirs de grands espaces, de course débridée et de compétition exacerbée, aiguillonnée par une concurrence plus aguerrie que jamais. « Tout ce que j’aime! ».
Crédit photo JL Carli – ALEA