La grande victoire de Nicolas Lunven
8 ans après sa victoire sur la Solitaire du Figaro, Nicolas Lunven, 34 ans, récidive et gagne avec brio la 48ème édition de la Solitaire Urgo Le Figaro avec 34 minutes et 32 secondes d’avance sur Adrien Hardy. Le skipper Generali rejoint dans la légende de cette épreuve Jean-Marie Vidal, Gilles Le Baud, Guy Cornou, Gilles Gahinet, Armel Le Cleac’h et Nicolas Troussel, tous doubles vainqueurs. Le navigateur morbihannais aura dominé la compétition en remportant deux étapes, des premières pour lui, et en finissant 3ème et 4ème. Il aura fallu à Nicolas une détermination sans faille pour aller au bout de ce rêve tant l’ultime étape, entre Concarneau et Dieppe, qui s’est terminée ce matin aura été semée d’embûches météorologiques. Cette deuxième victoire, la première sous la marque Generali, sur l’une des courses à la voile les plus difficiles au monde en solitaire, couronne le parcours sportif du vannetais. Elle récompense la capacité du membre du pôle Finistère à rester à haut niveau dans la longueur et un talent pur. Elle met aussi sous la lumière Generali, plus ancien partenaire de la course au large en France. Nicolas Lunven, jadis dénommé le petit prince, est devenu roi.
Nicolas Lunven, vainqueur de la Solitaire Urgo Le Figaro à son arrivée au ponton dieppois :« Quand on a envoyé les spis à Wolf Rock, le scénario a changé. Je me suis mis à aller super vite, j’étais bien inspiré à faire pas mal de bons coups, à revenir sur les bateaux les uns après les autres. Finir 4e à Dieppe et gagner c’est génial ! Encore à Dieppe ! Mais en 2009, c’était une victoire surprise pour moi. C’est un grand soulagement, ce sont des années de travail, j’y pense tous les jours, je suis très ému. C’est probablement ma plus belle victoire tellement il y a eu de travail en amont depuis 2010. Ca fait du bien de couper la ligne ! Adrien Hardy a été égal à lui même avec tout le respect que je lui dois, il a tenté tous les coups qui lui sont passés par la tête avec un taux de réussite anormalement élevé pour un être humain. Il en a fait un de trop en approche de l’île de Wight, il a perdu un peu. Je me suis retrouvé dans le tableau arrière de Macif et Bretagne Crédit Mutuel, j’étais moins inquiet. Toutes les victoires sont difficiles, c’est de l’énergie, du temps, de l’investissement qu’on met pour y arriver… Celle-ci je vais plus la savourer que ma première en 2009. Je gagne deux étapes, je fais 3e et 4e sur les deux autres. C’est le plus beau moment de ma carrière sportive. Je tiens à remercier ma famille, mon entourage et Generali, mon fidèle partenaire depuis huit ans sans qui je ne serais pas là. Je ne pense évidemment pas aujourd’hui à mon avenir, j’ai besoin de repos mais il est très clair que j’ai très envie d’être au départ du prochain Vendée Globe 2020. C’est une possible suite logique dans mon cheminement sportif. »
Jean-Laurent Granier, Président-Directeur Général de Generali France et Membre du Group Management Committee de Generali S.p.A. : « Alors que je viens de prendre mes fonctions au sein de Generali, cette victoire de Nicolas Lunven porte très haut nos couleurs. Pour ma part, j’ai toujours été très impliqué dans les sports collectifs, le rugby en particulier, et je connais moins bien la course au large. Cependant, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’évolution de notre navigateur tout au long de cette Solitaire Urgo Le Figaro, et j’ai salué ses deux victoires d’étapes qu’il a remportées à chaque fois avec brio. Nicolas Lunven a témoigné d’une grande maitrise de son métier, tout autant que de ténacité et de pugnacité face à des compétiteurs redoutables. Autant de qualités qui nous font honneur et doivent inspirer nos équipes dans leur action quotidienne ! »
Marie-Christine Lanne, directrice de la communication et des engagements sociétaux de Generali France : « Voilà presque 30 ans que je m’occupe de sponsoring voile chez Generali. J’attendais ce moment où l’un de nos skippers remporterait enfin pour nous La Solitaire sous la marque qui nous rassemble tous depuis 2007. C’est la récompense de la fidélité. Nicolas résume à lui seul notre histoire avec le monde de la course au large depuis 42 ans. C’est notre deuxième génération de skippers puisque c’est avec son père, Bruno, que nous nous sommes lancés dans ce sport en 1975 grâce à la perspicacité de Laura Vergne qui dirigeait notre branche navigation de plaisance. Depuis 9 saisons, nous avons accompagné l’éclosion de ce grand champion qui a toujours porté haut pour nous les valeurs de l’excellence professionnelle et humaine. Je suis très heureuse de la reconnaissance que cette 2ème victoire dans La Solitaire du Figaro va lui procurer au sein du monde de la course au large et fière que nous ayions misé sur son talent alors qu’il était un jeune espoir de la voile française. »
Retour sur une Solitaire du Figaro maîtrisée
Une victoire historique à Gijon pour Nicolas : le skipper Generali a frappé fort d’entrée de jeu puisqu’il s’imposait en Espagne au terme d’une première étape musclée qui s’est jouée dans des conditions dantesques (50 nœuds) entre le plateau de Rochebonne et l’arrivée. Lors de la traversée du golfe de Gascogne, Nicolas chipait la place de leader à Adrien Hardy grâce à une superbe vitesse au portant. C’était, paradoxalement, pour le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2009 sa première victoire d’étape sur cette épreuve.
Troisième à Concarneau et toujours leader : le navigateur morbihannais est passé par tous les états sur la deuxième étape entre Gijon et Concarneau. Il ne réussissait pas à tirer son épingle du jeu dans la pétole au milieu du Golfe de Gascogne et revenait peu à peu sur la tête de la flotte au passage de Penmarc’h. Dans le petit temps, il donnait alors l’estocade en approche de l’occidentale de Sein et ne cessait pas de se rapprocher du leader lors du contournement de Belle-Ile puis en baie de Quiberon et jusque l’arrivée dans la ville close où il ne passait pas loin d’une nouvelle victoire se faisant, avec Erwan Tabarly, reprendre dans les derniers mètres par Adrien Hardy. Ce dernier avant le troisième acte ne possédait plus que 11 minutes de retard sur le leader Lunven.
Taille patron : sur l’ensemble des 24 heures de Cornouaille, troisième étape en forme de sprint au départ et à l’arrivée de Concarneau, Nicolas faisait une démonstration de vitesse et de placement. Comme dans un rêve éveillé, le skipper Generali menait une bonne partie de la course et ne laissait aucune opportunité de retour à sa concurrence entre Guerande, la Teignouse et l’arrivée. Il enfonçait même le clou reprenant quelques bonnes minutes à son adversaire le plus coriace, Adrien Hardy encore lui.
La Der sous haute tension : ce matin sur le plan d’eau dieppois, l’ultime s’est bien terminée pour Nicolas. Elle avait pourtant moyennement commencé au départ de Concarneau puisque dans le petit temps, le skipper Generali a eu des difficultés à se mettre dans le match n’étant pas toujours inspiré. C’est après la marque de Wolf Rock dans la nuit de mercredi à jeudi que le breton a retrouvé la vitesse sous spi et qu’il est revenu dans le paquet de tête réussissant magistralement à se replacer devant Adrien Hardy. La suite, dans une belle brise, fut une démonstration de marquage et de contrôle. Quatrième à Dieppe, Nicolas pouvait savourer sa victoire finale.
Nicolas, passion « mer et compétition»
Nicolas Lunven est un enfant de l’océan. Dès son plus jeune âge, il arpente les pontons et vogue avec sa sœur et ses parents en direction de la côte Sud de l’Angleterre parfois, en baie de Quiberon souvent et dans le golfe du Morbihan, le jardin pour un vannetais. La voile de compétition n’est pas un virus tout de suite.
Nicolas fait des études. A la Trinité-sur-Mer, il embarque quand même en tant que numéro 1 sur les bateaux du grand Jimmy Pahun ou du yachtman lillois Géry Trentesaux.
L’été, place au Tour de France à la voile, il en enchaîne plusieurs avec Dimitri Deruelle et Maxime Paul, compères récurrents.
En 2007, il se laisse tenter par la solitude en mer et remporte la Solitaire du Figaro au classement bizuth sur un monotype prêté par Charles Caudrelier. 2008, il est coopté par Alain Gautier, toujours sur la Solitaire.
2009, à 26 ans, Nicolas, au nez et à la barbe des plus grands, s’impose sur la Solitaire du Figaro, il porte les couleurs de CGPI, conseillers en Gestion de Patrimoine Indépendants – partenaires de Generali. De 2010 à aujourd’hui, Nicolas porte haut le pavillon de Generali sur les podiums. Après une pause consacrée à la Volvo Ocean Race, au Diam 24, à la Transat Jacques Vabre en monocoque de 60 pieds avec son ami Morgan Lagravière, à la navigation au sens strict, Nicolas revenait sur la Solitaire du Figaro en 2016 en signant une belle troisième place. Attachant, cartésien, méthodique, travailleur, humble, Nicolas repartait de plus belle en 2017 en remportant notamment la Solo Maître Coq, une victoire « déclic » avant la Solitaire puisqu’il n’avait plus remporté de courses sur le circuit depuis 2012 et la Solo Concarneau.
Generali, 42 ans de course au large
L’assureur est le plus ancien partenaire de la course au large en France. Après avoir créé les premières garanties francaises pour la navigation de plaisance en 1951, son histoire dans la voile a débuté en 1975 sur la course de l’Aurore avec Bruno Lunven, le père de Nicolas. Par la suite, plus de 20 skippers ont porté les couleurs de La Concorde, d’Europ Assistance (filiale du Groupe) puis de Generali. C’est le cas de Gilles Le Baud qui a remporté la course de l’Aurore en 1978 sur un voilier dénommé « Kelt – La Concorde », Luc Poupon en 79 et 80, Patrick Eliès en 82, 83 et 85, François Lamiot de 91 à 94, Damien Savatier en 95, Pascal Bidégorry qui gagne la Solitaire du Figaro en 2000 sous les couleurs d’Europ Assistance, Yann Eliès de 98 à 2010 dont deux titres de champions de France et une participation au Vendée Globe, Isabelle Joschke, navigatrice émérite sur le circuit Figaro et en Class 40, et évidemment Alain Gautier, vainqueur de la Solitaire 89 et qui participait au premier Vendée Globe sous les couleurs de Generali-Concorde. Generali a été également partenaire de la Generali Solo, course en solitaire en Méditerranée, et de la Solitaire du Figaro.