Thibaut Vauchel-Camus et Quentin Vlamynck pour la victoire !
Thibaut Vauchel-Camus et Quentin Vlamynck seront au départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre le 29 octobre. Entre Le Havre et Fort-de-France en Martinique, le duo du nouvel OCEAN FIFTY Solidaires En Peloton, vainqueur de la grande étape du Pro Sailing Tour 2023 et du Trophée des Multicoques de la Baie de Saint-Brieuc, s’affiche comme un prétendant à la victoire et se présentera sur cette mythique traversée de l’Atlantique en double avec les dents longues !
- Peux-tu présenter ton co-skipper ?
TVC : Quentin est avant tout l’ancien skipper de mon nouvel OCEAN FIFTY Solidaires En Peloton. Il a remporté le Pro Sailing Tour 2022 et n’a pas été loin de gagner la Route du Rhum Destination Guadeloupe. Il a effectué aussi un très beau parcours en Mini 6.50. Il connaît parfaitement mon trimaran pour avoir beaucoup navigué à bord mais aussi pour l’avoir construit. Il est très agréable à terre. Calme, posé, réfléchi sur l’eau, il dispose d’une forte motivation.
QV : Thibaut est un grand spécialiste du multicoque et de l’OCEAN FIFTY. Il est enthousiaste. Il n’a pas peur sur l’eau. Il est très motivé. Il est toujours de bonne humeur et il a un sacré sens de l’humour.
- Quelle est ton histoire avec la Transat Jacques Vabre ?
TVC : Je vais participer à ma cinquième Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. J’en ai fait deux en Class 40 et deux en OCEAN FIFTY. La première en 2013 a été particulièrement fondatrice pour ce Défi Voile Solidaires En Peloton car elle a décidé nos partenaires à nous accompagner. Avec Victorien Erussard, nous avions eu des problèmes d’électronique et d’énergie importants. Nous avions fait une escale à Cascais pour ensuite repartir bon dernier et faire une belle remontada. Au final, nous avions terminé à la 11ème place et prouvé notre résilience. Elle a été la démonstration de nos tempéraments. Nous finissons quatrièmes en 2015 après une escale de 24 heures au Cap-Vert. En 2019 et 2021, je coupe la ligne à la deuxième place et la quatrième avec Fred Duthil. La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est une course iconique de la course au large avec sa destination « café » qui apporte beaucoup de sens. J’ajoute que j’ai toujours eu l’impression que l’organisation de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre avait la volonté affirmée de maîtriser son impact carbone. Les primes de course sont également à la hauteur des engagements des skippers.
QV : Je devais faire ma première Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre avec Lalou Roucayrol en 2013. Il ne m’a pas choisi pour finir. Je n’étais pas encore assez mature. Je l’ai donc suivi dans l’équipe technique. Deux jours après le départ, Lalou a chaviré et je me suis retrouvé sur un remorqueur pour aller sauver le trimaran au large du Portugal, un sacré souvenir ! Après des années en Mini, j’ai enfin pris le départ de la course en 2021 à bord d’Arkema. Cela a été une expérience riche avec Lalou. J’ai beaucoup gagné en compétence à bord de notre jeune trimaran. Cette transat a été un bon tremplin.
- En quelques mots, peux-tu nous parler du parcours OCEAN FIFTY de la Transat Jacques Vabre Normandie le Havre ?
TVC : Nous ne partons pas de Cherbourg ou de Saint-Malo mais du Havre. Nous avons donc un long parcours pour sortir de la Manche. La traversée du golfe de Gascogne nous fait entrer assez vite dans le bain océanique avec souvent des régimes dépressionnaires. L’idée est d’aller ensuite à la recherche des alizés au large du Portugal puis des Canaries et trouver un point d’entrée optimal pour franchir le fameux pot-au-noir en arrivant avec des angles rapides pour les OCEAN FIFTY. Il y a un gros paquet de milles entre les Canaries et cette zone de convergence. Il y aura alors le passage de l’Équateur et les conditions de l’hémisphère Sud pour contourner la marque de Fernando de Noronha. au large du Brésil. Notre machine aura alors été bien sollicitée et il faudra s’assurer que tout est en état. La dernière ligne droite est enfin assez piégeuse avec du trafic au large du Brésil, une transition de vent entre les deux hémisphères et des bords à tirer quand on atteindra les Antilles mais également des sargasses et des phénomènes météos liés à l’archipel.
QV : C’est un parcours hyper varié. Il va falloir être tout de suite dans le match dans de possibles conditions difficiles pour « démancher ». Le début de la course sera très important car les écarts peuvent vite se creuser. On peut ensuite « dégolfer » assez vite à bord de nos bateaux. Nous rencontrerons, après le cap Finisterre, du portant à hautes vitesses en faisant attention aux zones déventées que peuvent produire des archipels Viendra le passage aléatoire du pot-au-noir et une situation un peu plus classique après le Brésil. Cette Transat peut durer entre 15 et 17 jours. Il faudra réussir à suivre le rythme qu’on s’impose et celui des autres.
- Quels sont les atouts du trimaran Solidaires En Peloton ?
TVC : C’est un multicoque très polyvalent. Il va nous aider à mieux franchir les zones de transition qui peuvent souvent se dérouler dans du petit temps. Il a une coque centrale plus fine que mon ancien trimaran. Il est plus raide et plus aérodynamique.
QV : C’est un voilier qui est né de nombreux échanges avec Lalou et Romaric, son architecte. Nous nous sommes servis de notre expérience avec le premier OCEAN FIFTY Arkema. Ce qui me tenait vraiment à cœur était de travailler sur l’aéro et la zone de vie. Il me paraissait primordial d’être au sec le plus souvent possible. Il faut juste savoir sortir la tête de notre abri afin de sentir le voilier. C’est un voilier très raide qui tape beaucoup mais qui est en même temps très polyvalent. Il sera rapide au près ce qui pourrait peut-être, être l’allure au départ de la course.
- Comment se déroule 24 heures en mer sur une transat en double ?
TVC : C’est une forme de relais en solitaire alors que nous sommes en double. Le fait de naviguer à deux, nous fait gagner en performance et c’est un plus pour la sécurité. Il y a toujours quelqu’un sur le pont. A priori, nous allons faire des quarts de deux heures. On ne se repose pas beaucoup mieux qu’en solitaire. En effet, il n’est pas toujours simple de trouver le sommeil pendant nos deux heures de repos consacrées à notre alimentation et à la veille à la table à carte.
QV : Encore une fois, le départ sera crucial pour la suite. Nous aurons des premières heures intensives où nous serons à deux sur le pont. Ensuite, on adoptera un rythme un peu plus militaire avec des quarts de 1h30 à 2h00. L’idée est de maintenir nos vitesses à 100% en allant dans le bon sens ! On prendra le temps évidemment d’échanger sur notre vision commune du parcours et de la navigation en concertation avec nos routeurs.
- Qui seront vos concurrents les plus féroces ?
TVC : Le jeu sera, comme chaque course de la classe OCEAN FIFTY, très ouvert. Le niveau est homogène et les nouveaux trimarans seront compétitifs dès cette transat. Je pense au voilier de Seb Rogue, le sister-ship de notre bateau ou celui de Fabrice Cahierc. Les nouveaux arrivants comme Pierre Quiroga ou Luke Berry sont de très bons marins et d’excellents performers. Erwan Le Roux sera aussi comme d’habitude au rendez-vous. Mais il est clair que nous sommes parmi les favoris. Avec Quentin, nous avons accumulé beaucoup d’expérience en OCEAN FIFTY et nous faisons une belle saison.
QV : L’OCEAN FIFTY en transat est un engagement permanent car il faut garder le bateau à l’endroit. Partant de ce constat, je pense que tous les concurrents ont une chance de remporter la compétition. Les duos ont des profils différents mais ils sont tous performants. Le niveau est homogène. Il ne faudra rien lâcher. De grands écarts peuvent être comblés assez vite sur nos trimarans rapides.
- Quel est votre rapport avec Le Havre et la Martinique ?
TVC : Mon père était de Fécamp. J’ai un partenaire, SFEE, qui est à Fécamp aussi. Je connais le terrain. J’ai des repères au Havre et vraiment que de bons sentiments pour cette ville – départ. La Martinique est l’île sœur de la Guadeloupe, mon pays natal. Pourtant je ne la connais pas tant que ça mais j’ai évidemment quelques repères culturels. Il y a deux ans, nous sommes arrivés en plein mouvements sociaux. Nous n’avons pas profité de la Martinique comme il fallait. J’espère que cela sera le cas cette année. J’ai très envie de faire rêver les martiniquais et de leur donner envie d’aller sur l’eau.
QV : Pas plus que ça… Je suis du Sud-Ouest mais je trouve que le parcours est passionnant en partant du Havre et en direction de Fort-de-France. Le décalage de température sera important (rires).
- Quels sont vos objectifs sur cette compétition ?
TVC : Nous sommes au départ pour gagner la course. J’avais déjà cette ambition sur mes quatre participations mais là je dois dire que toutes les planètes sont alignées pour faire une performance : un co-skipper de rêve et très compétitif, un nouveau trimaran, des partenaires au top et deux routeurs, Eric Mas et Fred Duthil qui vont former un duo redoutable à terre pour nous aiguiller.
QV : Thibaut n’est pas là pour faire de la figuration, moi non plus. Nous avons une expérience mutuelle et différente de l’OCEAN FIFTY. Sur le papier, nous formons un tandem tout à fait en situation de gagner.
- Comment donnez-vous du sens à vos performances ?
TVC : A mon humble niveau depuis plus de 10 ans et à travers ce défi vélique, je me mobilise pour sensibiliser le public à la Sclérose En Plaques, pour faire naviguer des patients et pour collecter des fonds au profit de la recherche. Je suis conscient des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien et cela me pousse à relativiser à terre et en mer quand c’est dur.
QV : C’est nouveau pour moi de transporter un message aussi fort. J’ai adoré les navigations avec les patients cette année. Les sourires m’ont touché. Nous ne sommes pas égoïstes dans ce que nous allons entreprendre et nous ne sommes pas de simples consommateurs. Cela me parle et j’espère que nous allons faire rêver les patients de la SEP tout au long de la transat. Je souhaite leur montrer une belle trajectoire.
- Thibaut, peux-tu nous présenter tes partenaires qui se mettent dans l’ombre pour mettre en lumière les 120 000 patients de la SEP ?
Sans mes partenaires, ce défi original ne serait pas là. Merci à Delanchy, Le Groupe Magellim, B&B HOTELS, SFEE et Sanofi de nous suivre avec passion tout en se mettant en retrait afin de laisser la place aux patients et à la Fondation ARSEP. Merci également à mon groupe de partenaires de Dinan et de Saint-Malo, fidèle organisateur du PC Course Solidaires En Peloton mis en place sur chaque transat !