Aymeric Chappellier, magnifique 2e !

CLASS 40 n°151 – AINA – CHAPPELLIER Aymeric / 2 ème des Class 40

Arrivé à Pointe-à-Pitre ce mercredi à 1h16 (heure de Paris), Aymeric Chappellier s’est adjugé la deuxième place en Class40 – sans conteste la catégorie la plus fournie et la plus combative de cette 11e Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec pas moins de 53 bateaux au départ -, coiffant le britannique Phil Sharp dans les derniers milles après un duel incroyable qui aura tout simplement duré seize jours et demi. Un mano a mano redoutable qui s’est, en effet ouvert dès la sortie de la Manche et qui n’a jamais cessé de s’intensifier jusqu’au début du contournement de Basse-Terre où le skipper d’AINA Enfance et Avenir a définitivement pris l’avantage en faisant preuve d’une audace sans limite, mais aussi d’une détermination sans faille. Car c’est bien à force d’opiniâtreté que le Rochelais est allé chercher cette belle place, que ce soit dans le mauvais temps lors des premiers jours de course, dans les surfs endiablés des alizés, dans les coups durs comme lorsque son spi médium a explosé et qu’il a fallu le réparer ou dans le tour de la Guadeloupe qui s’annonçait piégeur et dans lequel il a lâché ses coups avec précision, sans jamais perdre de vue son objectif.

Si la victoire décrochée par Yoann Richomme dans la catégorie des Class40 est belle, le duel qui a opposé Aymeric Chappellier et Phil Sharp dans cette 11e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe restera à coup sûr, lui aussi dans les annales de la course. Les deux hommes, inséparables du début à la fin, se sont en effet, rendu coup pour coup sur l’ensemble des 3 542 milles du parcours. « Ça a été un coup à toi, un coup à moi, exactement comme cela s’est passé sur toutes les courses du circuit depuis deux ans », a expliqué le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui avait déjà pris le dessus sur son adversaire lors de la Transat Jacques-Vabre et sur les 1000 Milles des Sables, mais qui s’était incliné lors des Sables – Horta, de la Normandy Channel Race ou de la Dhream Cup. « Cette fois, elle a été pour moi. J’ai fait un super coup sous un nuage juste aux abords de l’île. J’ai attaqué dans un grain à 28-30 nœuds sous grand spi et grand-voile haute en partant du principe qu’à 10-15 heures de l’arrivée, je pouvais prendre tous les risques, y compris celui de perdre un spi. Ça a été un peu rock and roll mais c’est passé. Après ça, je ne me suis pas trop posé de question. J’ai coupé au plus court avec juste la peur que ça ralentisse un peu trop à Basse-Terre avec la tombée de la nuit mais quand j’ai compris que j’allais y arriver encore de jour, j’ai relâché la pression », a indiqué le Rochelais qui a finalement terminé avec un peu plus de deux heures d’avance sur son poursuivant. Son meilleur ennemi, comme il le dit lui-même, qui a pourtant souvent eu légèrement l’avantage sur cette transat, comptant même parfois jusqu’à 35 milles de marge. « Ça s’est joué au gré des petits décalages mais aussi de nos pépins techniques respectifs », a détaillé Aymeric qui a bien cru qu’il avait perdu son spi médium et qui s’est acharné à le réparer pour garder toutes ses armes jusqu’à la fin tandis que le Britannique a été confronté à des problèmes de pilote automatique.

« Cette Route du Rhum n’est qu’une étape »

« L’un comme l’autre, on a toujours été à bloc. Ça a vraiment été une course très engagée et j’avoue que je suis vraiment passé par des hauts et des bas en permanence. Au final, je n’ai rien à regretter. Je termine avec le sentiment du travail bien fait et presque pas si rincé que ça car l’an passé, j’ai réussi à trouver des bons modes de réglages de bateau, ce qui m’a permis de m’accorder quelques siestes et de rester lucide aux bons moments. Je savais que la dernière journée allait être longue et j’ai pu rester relativement frais pour bien jouer les petits nuages en mettant des alarmes dès que le vent tournait de plus de 10 ou 15°. Je n’ai jamais rien lâché, je me suis battu jusqu’au bout pour atteindre mon objectif. Ces deux dernières années, j’ai tout mis en œuvre pour être en mesure d’aller faire une belle perf sur cette Route du Rhum. Pour faire partie des favoris. Je n’ai, certes, pas gagné, mais cette deuxième place est une belle récompense malgré tout et je suis heureux de la partager avec Picoty, Brétéché, Realites, Taupin et Volteo, les partenaires du projet, sans oublier bien sûr l’association AINA Enfance et Avenir dont je suis fier de porter les couleurs », termine Aymeric Chappellier qui s’est affirmé, une fois de plus, comme un grand champion. « Nous sommes heureux. Heureux comme tout. Aymeric a fait une très belle course. Il nous a tous fait vibrer et cette deuxième place, il est allé la chercher à la force de se détermination, porté par la belle dynamique des partenaires qui vont tous, forcément, garder des belles images en tête de cette Route du Rhum qui n’est qu’une étape car l’aventure se poursuit », a assuré Stéphane Commery, directeur du projet.

 

Le podium pour Thibaut Vauchel-Camus et Solidaires En Peloton – ARSEP

Thibaut Vauchel-Camus monte sur la troisième matche du podium de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dans la catégorie des Multi50. A bord de son trimaran aux couleurs des 100 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques, le navigateur de 40 ans a coupé la ligne d’arrivée à 23h 18’ 44’’ (heure de Paris, 18h 18’ 44’’ heure locale) après 12 jours 09 heures 18 minutes et 44 secondes de course, à 11,91 nœuds de moyenne sur le parcours théorique (3 542 milles). Il est le premier guadeloupéen et malouin à Pointe-à-Pitre et réalise une belle performance pour sa troisième traversée de l’atlantique en solitaire, la première en Multi50, malgré quelques soucis techniques et une escale forcée aux Açores. Thibaut Vauchel-Camus effectue une année 2018 de premier plan réussissant à mettre à l’eau un nouveau trimaran, porter un message fort et fédérer de nombreux partenaires fiers de se mettre dans l’ombre pour mettre en lumière la Fondation ARSEP, ses patients et ses chercheurs qui ont besoin d’une aide constante pour réduire un maximum la Sclérose En Plaques qui touchent de plus en plus de français.

Thibaut Vauchel-Camus à son arrivée :

« Je suis tellement content. C’était un truc de dingue ! Je suis ravi d’offrir la troisième marche du podium en Multi50 à la Guadeloupe, aux patients atteints de la Sclérose En Plaques, à mes supporters. Cette Route du Rhum a été une première pour moi en Multi50 et elle a été difficile. Les premiers jours ont été compliqués avec des passages de fronts sur passages de fronts mais nous sommes restés sérieux. J’étais en tête jusqu’à mon avarie et mon escale expresse qui a été hallucinante tant mon équipe a été forte. L’histoire a été tout de même très belle. J’avais une complète confiance en mon bateau. Les Multi50 sont fabuleux pour la vitesse et les sensations. Il fallait toujours être sur le qui vive et j’ai réussi à préserver mon bateau pour finir à grandes vitesses entre Basse-Terre et la ligne d’arrivée. J’ai pris beaucoup de plaisir sur cette Route du Rhum et j’ai déjà quasi hâte de revenir dans quatre ans. Merci à mes nombreux partenaires dont Transport Delanchy, Sanofi Genzyme, Tomate Jouno Mygoo, B&B Hôtels, Foncière Magellan, Thélem Assurances… sans qui rien ne serait possible.”

Bernard Gentric, vice-président de la Fondation ARSEP et président du Défi Sports Solidaires : « Thibaut est devenu au fil de ces sept ans aux couleurs de Solidaires En Peloton et de la Fondation ARSEP une source inspirante qui donne espoir à l’ensemble des patients atteints de la Sclérose En Plaques. Il est la confirmation pour tous qu’il faut toujours garder cet espoir. Ce qu’il vient de nous faire vivre est un exploit épique. Il a vécu des aléas sur sa Route du Rhum et il a réussi à se relever au fur et à mesure à l’instar des difficultés rencontrées par les patients. Nous sommes heureux et fiers d’avoir un ambassadeur comme Thibaut. Je tiens évidemment à le féliciter et à remercier toutes les équipes, les supporters, les partenaires qui soutiennent ce Défi Voile Solidaires En Peloton. Cette aventure met en exergue la force d’un collectif. »

Michaël Gregorio, l’un des parrains du Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP : « Je suis très heureux et très fier d’être le parrain du voilier de Thibaut. J’ai été impressionné par son parcours sur cette Route du Rhum, notamment suite à son avarie. Il ne s’est jamais découragé dans des conditions pourtant très difficiles lors de la première semaine de course. J’ai hâte de lui parler et de lui dire qu’il porte magnifiquement les couleurs de la Fondation ARSEP et des patients atteints de la Sclérose En Plaques. »

« Ba moin en tibo » : flash back

La Route du Rhum – Destination Guadeloupe de Thibaut Vauchel-Camus commence réellement début 2018 quand, après une année de construction au chantier ENATA, le trimaran Multi50 bleu, dessiné par le cabinet VPLP, est mis à l’eau. Le Défi Voile Solidaires En Peloton entreprend alors une course contre la montre.

Suite au baptême de son voilier au printemps à Saint-Malo, Thibaut enchaîne une saison haute en couleurs auréolée notamment par une victoire sur la DRHeam Cup. Une année ponctuée de Grands Prix, d’entraînements, de nombreuses rencontres avec les partenaires du projet et, c’est tout le sens du Défi Voile Solidaires En Peloton, de belles navigations avec les patients.

Le 4 novembre dernier, quand Thibaut claque la porte de sa maison juchée sur la pointe du Grouin, c’est avec émotion qu’il descend à pied vers son trimaran, pensant sans conteste à tout ce qu’il avait accompli en à peine deux ans : mener un Multi50 flambant neuf sur la plus grande des traversées en solitaire en compétition, porter les couleurs de la Fondation ARSEP, partir de sa région d’adoption pour aller vers sa Guadeloupe natale à quarante ans, âge de l’épreuve également !

14H00, coup de canon ! Le voilier bleu rugit de plaisir sur la ligne de départ et franchit Fréhel en deuxième position après Armel Tripon (Réauté Chocolat). Trois fronts dépressionnaires attendent les Multi50 engagés. Dans une mer hyper formée avec des creux atteignant les 8 mètres, un vent flirtant les 35-40 noeuds, Thibaut tient bon la barre malgré le mal de mer et l’obligation de veille constante.

Après des heures, des jours difficiles à travers le Golfe de Gascogne, le skipper solidaires et ambassadeur de la Fondation ARSEP se maintient dans le top 3. Puis à la faveur d’une option à l’Ouest, il prend la tête en Multi50 avant le passage des Açores avec plus de 150 milles d’avance sur le deuxième ! Les vitesses enregistrées par le dernier vainqueur de The Transat (en Class40) et son bateau en disent long sur l’implication et l’acharnement du marin. C’est alors que l’avarie survient…

Le haut de la grand-voile de Solidaires En Peloton – ARSEP se détache brutalement du mât. Le chariot et rail de têtière explosent. Très vite, Thibaut, avec ses impeccables routeurs Fabien Delahaye et Fred Duthil, décide de faire route vers Sao Miguel, aux Açores. Une opération commando débute. Les partenaires du Défi, Victorien Erussard, l’ami et co-fondateur de cette aventure, Jérémie Lagarrigue, le constructeur, les supporters, les prestataires se sont merveilleusement mobilisés. Six experts se retrouvent en un instant à Sao Miguel. Le skipper peut se reposer, son équipe répare le bateau blessé. Moins de 18 heures séparent l’appel de Thibaut signalant son avarie à plus de 100 milles des Açores, de son retour dans la course à ville allure !

Les galères continuent avec une montée dans le mât pour une histoire de hook et des soucis d’énergie qui ralentissent la progression de Thibaut. Mais les alizés approchent et c’est au contact du roi Le Roux et du fort Roucayrol, malheureux suite à son chavirage, que la bataille continue jusqu’à l’arrivée au pays tout en glissade. Une troisième place, synonyme de beaucoup de travail mais également de plaisir. Une histoire à l’image de “Tibo” (bisou en créole), petit par la taille, grand par le talent, de bonne humeur en toutes circonstances, au grand cœur et marin jusqu’au bout des ongles. Cet homme aime être en mer et on aime le suivre. Rendez-vous est pris en 2019 pour la Transat Jacques Vabre…

 

 

REVUE DE PRESSE

Quelques belles retombées ces derniers jours pour TB Press et ses clients :

http://sport24.lefigaro.fr/voile/route-du-rhum/actualites/multi50-jeu-d-equilibre-sur-l-atlantique-932028

https://www.ouest-france.fr/route-du-rhum/videos-saint-malo-laurent-voulzy-soutient-le-bateau-aina-6050403

https://www.franceinter.fr/emissions/vous-les-femmes/vous-les-femmes-04-novembre-2018

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/route-du-rhum-2018-coup-depart-skippeur-amateur-lillois-romain-rossi-1568836.html

http://www.leparisien.fr/sports/route-du-rhum-les-conseils-du-loup-de-mer-armel-le-cleac-h-a-l-amateur-romain-rossi-02-11-2018-7931511.php

http://sportbusiness.club/campings-tohapi-lache-la-tv-pour-le-sponsoring-voile/

http://www.courseaularge.com/antoine-carpentier-voile-histoire-de-famille.html

https://www.france.tv/france-5/le-magazine-de-la-sante/769421-le-magazine-de-la-sante.html

https://www.rtl2.fr/actu/regions/le-belem-accoste-a-port-vendres-pour-l-hiver-7795237697

6e édition du Salt and Speed : à plus de 60 nœuds ?

A partir de ce lundi et jusqu’au 16 novembre, le site de Salin-de-Giraud, dans les Bouches du Rhône, va être animé par la 6e édition du Salt and Speed. Le quadruple champion du monde de Kitespeed, Alex Caizergues, va tenter de battre son propre record du monde de vitesse, un run de 500 mètres réalisé à la vitesse moyenne ahurissante de 57,98 nœuds (107,3 km/h) sur ce même plan d’eau l’automne dernier, mais aussi essayer de franchir la barre symbolique des 60 nœuds (110 Km/h) et ainsi de se rapprocher du record de vitesse absolu à la voile détenu depuis l’automne 2012 par le multicoque Vestas Sailrocket 2 (65,45 nœuds). Pour cela, le rider provençal espère naturellement trouver la bonne fenêtre météo mais compte également sur une toute nouvelle aile à caissons développée spécifiquement cette année en vue d’un nouveau record. Un record que lui disputera une nouvelle fois l’Américain Rob Douglas, champion du monde en titre. De quoi garantir un maximum de pression, mais aussi et surtout un incroyable spectacle !

Alex, le 13 novembre 2017, vous aviez battu votre précédent record qui remontait à 2013 avec un run à 57,98 noeuds. Comment estimez-vous vos chances de le faire tomber cette année ?

« L’année dernière, nous avions bénéficié de superbes conditions, avec du vent très fort. Je n’avais toutefois pas été dans l’eau au moment où le vent avait été le plus violent. Sur le plan météo, cela nous laisse donc un petit peu de marge de manœuvre. De plus, j’avais fait trois passages à plus de 57 nœuds donc dans ma tête je savais que le record était dans la poche et je n’ai pas été incité à me mettre plus la pression que ça. Forcément, aujourd’hui, tant que je ne verrai pas 58 ou 59 nœuds moyen sur mon GPS, probablement que je ne m’arrêterai pas. Et encore moins si Rob Douglas débarque comme prévu en deuxième partie du Salt and Speed ! Cela va naturellement me mettre la pression mais je ne lâcherai rien car je sais que je peux aller plus vite aujourd’hui qu’il y a un an, notamment en raison de la progression du matériel. »

Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

« On a quelques nouvelles solutions techniques sur lesquelles on a travaillé avec F One, mon sponsor Kite, dont une nouvelle aile à caissons élaborée par Robert Graham. Jusqu’à présent, on était sur des ailes à boudins, c’est-à-dire des ailes de kite classique, à armatures gonflables. On a conçu une 6m², un tout petit peu plus petite, en surface, que l’aile que j’avais l’année dernière pour le record qui était une 6,4m², mais qui, produit autant voire plus de puissance. On a travaillé sur ça parce que depuis 5-6 ans, en course racing, les mecs ne naviguent qu’avec des ailes à caissons qui sont plus efficientes qu’une aile à boudins classique. On teste aujourd’hui ces caissons sur une version d’aile de vitesse. Le point d’interrogation sera sa stabilité dans le vent très fort, chose que je n’ai pas encore pu tester. Je ne sais donc pas exactement comment ça va réagir, ça sera un peu la surprise… J’espère une bonne ! Pour ce qui concerne la planche ? Ce sera la même que l’an passé. »

Quelles sont les limites ?

« Aujourd’hui, on n’a pas de limite en termes de vent. L’année dernière, on avait eu autour de 50-55 nœuds avec des rafales à 60, et je naviguais en 6,4 m². En réalité, les limites sont avant tout liées au matériel car à 60 nœuds, ça commence à être très compliqué de tenir cette taille de toile-là. Je suis en effet obligé de passer en 5 m² aile à boudins. Si ça passe à 65 nœuds, on peut imaginer que je passe en 4 m² mais après ça devient assez délicat sachant que le Mistral est un vent instable, et que c’est encore plus vrai quand il est très fort. Les limites physiques ? A vrai dire, plus que sur la force, c’est dans la tête, sur l’habitude de monter à ces vitesses-là, sur l’endurance, sur la connaissance de son matériel et sur la motivation que ça se joue.»

Dans quelle mesure le fait passer la barre des 60 nœuds est-il envisageable ?

« L’année dernière sur le run où j’atteint ma vitesse max, c’est-à-dire 62,5 nœuds en vitesse de pointe, ça s’est fait sans trop de difficulté. Je n’ai pas eu plus peur que ça car j’étais totalement en contrôle. On peut imaginer que, cette année, si je fais un run avec des vitesses max comprises entre 60 et 63, ça ne va pas être la catastrophe et que, par ricochet, je peux envisager des vitesses moyennes à 60 nœuds surtout que comme je l’ai dit, l’aile à caissons que je vais utiliser cette année sera plus puissante et elle accélèrera plus fort que mon aile à boudins précédente. »

A ces vitesses, quelles sont les plus grosses appréhensions ?

« Je n’ai généralement pas d’appréhension pendant un run en lui-même. En revanche, il y a toute une phase de prise d’élan pour atteindre une vitesse optimale en entrée de run et la façon dont j’arrive à exploiter le vent à ce moment-là qui sont primordiales. Si je prends un départ « bidon », que je ne passe pas la ligne de départ à fond, mon run est assurément bon à jeter et il faut que je le fasse en entier malgré tout (le run complet fait 800 mètres de long), qu’on m’aide à passer dans l’étang d’à côté puis que je remonte jusqu’à la zone de départ, ce qui me fait prendre largement 15 à 20 minutes et me fait prendre le risque de gâcher un bon créneau de vent. »

Que s’est-il passé pour vous depuis votre record il y a un an ?

« Un peu comme l’année précédente, j’ai enchainé un mois et demi d’entraînement en Afrique du Sud, à Capetown. Après cette période hivernale, j’ai participé à l’intégralité de l’Engie Kite Tour, la Coupe de France de Speed Crossing. Une discipline qui est assez proche de la vitesse mais qui se joue en flotte. Cette année, on avait trois étapes autour du littoral français, que j’ai remporté dans ma catégorie, ce qui est plutôt satisfaisant. En août, il y avait le Championnat du Monde de vitesse au Sultanat d’Oman où malheureusement j’ai fini 2e derrière Rob Douglas. On a eu des conditions qui n’étaient pas forcément mes préférées, avec du vent léger à médium. Au bout du compte, on n’a pas beaucoup couru comparé à l’année dernière là où, au même endroit, on avait eu des supers conditions et où j’avais gagné. Parallèlement à tout ça, j’ai fait pas mal de trips photos un peu partout dans le monde. En bref, j’ai passé de nouveau beaucoup de temps sur l’eau. » 

Les cinq grandes dates qui ont marqué votre carrière ?

« – Le 19 avril 2005, je participe à ma première compétition dans le cadre du Mondial du Vent à Leucate. J’en garde un souvenir mitigé car avant le départ de la première course, j’ai cassé toutes mes planches de vitesse que j’avais mis des mois à développer avec mon shaper de l’époque. J’ai donc couru avec des planches que je ne connaissais pas et pas très adaptées à mon gabarit. A l’arrivée, je finis 12e, ce qui, somme toute, n’est pas un si mauvais résultat mais surtout, c’est grâce à cette épreuve que je me dis que c’est vraiment du Kite et de la compétition que j’ai envie de faire dans la vie !

 – Le 17 avril 2006, je remporte ma première compétition à Port-Saint-Louis du Rhône, en l’occurrence l’étape française de la Coupe du Monde PKRA Speed, ce qui me permet d’être sacré, peu après, vice-Champion du Monde PKRA Speed.

– Le 9 septembre 2007, je remporte mon premier titre de Champion du Monde à Walvis Bay, en Namibie. Un moment fort.

– Le 9 octobre 2007, je décroche mon premier record du monde et réalise la troisième meilleure performance de tous les temps sur l’eau. Un truc incroyable !

– Le 12 octobre 2010 en Namibie, je deviens le premier homme à franchir le mur des 100 km/h sur l’eau avec un engin à voile. Pour moi, ça a été un vrai truc de passer cette barre symbolique avec un run à 100,19 km/h, soit 54,10 nœuds. »

Courrier Recommandé s’offre la Rolex Middle Sea Race

L’équipage du JPK 11.80 Courrier Recommandé mené par le yachtman lillois Géry Trentesaux remporte la Rolex Middle Sea Race (609 milles) au classement général toutes classes devant 130 concurrents. Autour de la Sicile au départ et à l’arrivée de Malte, le clan Courrier réalise une nouvelle grande performance au terme d’un peu plus de trois jours de navigation dans des conditions souvent musclées.

« Quelle belle course ! » déclarait hier Géry, l’un des plus grands palmarès français en IRC et dans les compétitions du RORC. « Nous avons toujours été quasiment en tête dans notre classe. Nous avons atteint le détroit de Messine avant notre concurrent le plus coriace. Le vent avait faibli à ce moment mais il a ensuite repris de la force. Au près puis au portant dans une brise qui a atteint les 38 nœuds, nous avons alors creusé l’écart avec jusqu’à 50 milles d’avance sur nos poursuivants. Nous étions rapides et nous avons bien géré les phases de transition en n’hésitant pas notamment à garder notre spi alors que les conditions à certains moments étaient dantesques. » 

Géry était accompagné sur cette Rolex Middle Sea Race des expérimentés navigateurs François Lamiot, Franck Le Gal, Arnaud Aubry, Jean-Pierre Kelbert, Xavier Guéguen et Alexis Loison, tous impressionnés par le touché de barre de leur skipper dans la brise. Chapeau !

Les résultats de la Rolex Middle Sea Race

Dernière ligne droite

Sebastien Marsset, Skipper du Class40 Tohapi sur la Route du Rhum 2018

Sébastien Marsset vient d’en terminer avec une longue et fructueuse session d’entrainement en Bretagne Sud, sous la houlette de « Lorient Grand large ». Le skipper de Campings Tohapi a validé en conditions de course ses nombreux choix techniques de l’été, et c’est le coeur léger qu’il aborde à présent les derniers jours avant son grand départ pour Saint-Malo, et le départ de la 11ème édition de la Route du Rhum. Entre impatience d’en découdre, et envie de faire un beau voyage, le Nantais mesure pleinement sa chance d’avoir, en moins d’une année, pu, et su se donner les moyens de construire un projet sportif crédible, et de partager une aventure humaine rare. Campings Tohapi est attendu le 24 octobre, dernier délai, dans le bassin des concurrents, au pieds des remparts de la Cité corsaire. Derniers sentiments d’un futur solitaire :

Un marin heureux de sa préparation
« En jetant mon dévolu sur le Sabrosa 40 MK2 de François Angoulvant, N°139 de la Class40, je savais qu’il me faudrait beaucoup travailler pour l’adapter à la Route du Rhum » explique Sébastien. « J’ai donc scrupuleusement étudié les statistiques météos de la course, afin de définir avec précision les types de voilures les plus sollicités durant cette course. Tout le travail d’amélioration a ainsi consisté à me doter des voiles les plus performantes dans les types de temps que nous risquons de rencontrer tout au long des 3 542 milles de course. Je dois dire que je suis plutôt satisfait du résultat. Le bateau a beaucoup progressé cette année, aux allures importantes pour ce profil d’épreuve. »

Ne pas se laisser griser…
Une course majuscule attend désormais Campings Tohapi, dans cette Class40 de tous les records, avec pas moins de 53 engagés où l’on dénombre plusieurs skippers internationaux, des femmes et des ténors de la discipline, dotés de bateaux neufs particulièrement performants. « C’est vrai que la Class 40 a effectué ces dernières années un prodigieux bond en avant » poursuit Seb, «  les nouveaux bateaux affichent des vitesses de pointe et moyennes impressionnantes, tutoyant régulièrement les 30 noeuds, soit plus rapides que les multicoques des années 1990… Mais je ne ressens pas de pression particulière par rapport à cette concurrence exacerbée. Je redoute plus la casse matérielle. Il faudra savoir mettre le curseur de la vitesse, de l’engagement et de la performance au bon endroit dès le départ, ne pas se laisser griser par la surenchère inévitable lorsque l’on sera au coude à coude durant les premiers jours. La route vers Pointe à Pître est longue et il importera de savoir « en garder sous le pied », et ne pas brûler trop vite toutes ses cartouches. »

La poésie du grand voyage
« J’emporte pour 17 jours d’avitaillement » ajoute le skipper de Campings Tohapi. Le record de l’épreuve, établi voici 4 ans par l’espagnol Alex Pella, est de 16 jours, 17 heures et 47 minutes (10,79 noeuds de moyenne). Sébastien affiche sa détermination à performer. Au delà du résultat et du sport pur, il préserve cependant une tendresse et une hâte contenue pour la jubilation que procure le voyage, la navigation en solitaire. « Au sortir de la frénésie de Saint Malo qui s’annonce intense, je serai heureux de me retrouver seul aux commandes. J’ai gardé de mes expériences dans la Volvo Ocean Race des souvenirs de moments uniques passés au bout du monde, à contempler des paysages marins inaccessibles. L’arrivée sur l’arc antillais, la vue des premiers ilots, fera partie de ces moments magiques que l’on vient chercher dans cette course. Je demeure sensible à la poésie du voyage, à ce sentiment d’immense indépendance que l’on ressent en mer. »

Revue de presse

CLASS 40 AINA – AYMERIC CHAPPELLIER

Perrine Laffont

https://rmcsport.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-tuto-de-perrine-laffont-pour-apprendre-son-nouveau-saut-le-cork-7-1107369.html

Aymeric Chappellier Aïna, Enfance et Avenir

https://www.sudouest.fr/2018/09/22/aina-une-oasis-dans-l-e-desert-son-regard-sur-la-plaisance-5412338-4898.php

Alexis Loison Custo Pol

https://sport.francetvinfo.fr/tout-le-sport/voile-alexis-loison-vieux-briscard-sur-la-solitaire

Romain Rossi Le Souffle du Nord

https://www.francebleu.fr/amp/infos/insolite/romain-rossi-skipper-bizut-de-la-route-du-rhum-venu-du-nord-1539101921?__twitter_impression=true

Le Belem

https://www.nicematin.com/vie-locale/le-superbe-voilier-le-belem-fait-escale-a-nice-jusqua-lundi-et-vous-pouvez-le-visiter-266509

Generali Sport

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-angle/grand-angle-27-septembre-2018

Olivia Epoupa

https://www.basketeurope.com/livenews-fr/ffbb/440790/video-linterview-de-olivia-epoupa-meneuse-de-jeu-de-lequipe-de-france/

Sébastien Marsset, Campings Tohapi

https://www.letelegramme.fr/voile/route-du-rhum/skippers/route-du-rhum-sebastien-marsset-camping-tohapi-28-09-2018-12098506.php

J Composites

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-sables-dolonne-85100/le-nautisme-sablais-sous-grand-pavois-5998133

Solidaires En Peloton – ARSEP

https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-malo-35400/thibault-vauchel-camus-arsep-un-skipper-battant-et-communicant-5971396

 

Campings Tohapi, leader européen de l’hôtellerie de plein air à l’assaut de la voile !

Sebastien Marsset, Skipper du Class40 Tohapi sur la Route du Rhum 2018

Campings Tohapi, marque appartenant au Groupe Vacalians, leader européen de l’hôtellerie de plein air, s’est lancé dans la course au large en début d’année et sera sur la ligne de départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe le 4 novembre avec un voilier à ses couleurs, skippé par le nantais Sébastien Marsset, navigateur de haut niveau. Mais pourquoi ? Et comment Campings Tohapi active-t’il ce partenariat ?

Evidemment et c’est le cas pour de nombreux partenaires de la voile en France, Campings Tohapi et le Groupe Vacalians ont décidé de se lancer dans le grand bain océanique car la course au large et les marins correspondent aux valeurs partagées par leurs marques. « L’esprit de conquête, l’excellence, le dépassement de soi, l’agilité, la performance et l’aventure sont des valeurs que nous partageons avec la course au large » indique Christophe Alaux, Président du directoire Vacalians. Mais, Campings Tohapi, Sébastien Marsset et son Class40 sont surtout des acteurs « outdoor » qui vivent en plein air. « L’ensemble de nos activités est dehors et en prise avec la nature » enchaîne Christophe Alaux. « En plus, de notre partenariat avec le Montpellier Handball, nous cherchions un sport qui soit proche de nos clients et qui se joue dans de grands espaces. Notre rencontre avec Sébastien a été un détonateur. Au-delà de la compétition, l’aventure est forte en voile et nous pouvons faire de nombreux parallèles avec ce que vivent nos clients toute l’année. Ce projet « voile » est donc un bel ambassadeur de notre marque auprès de nos clients et de nos collaborateurs. » 

Le Tohapi Tour

Pour activer ce partenariat, Campings Tohapi a réservé un espace important à Saint-Malo au départ de la Route du Rhum afin d’accueillir le grand public, faire connaître son activité, (près de 250 destinations en France et en Europe), recevoir ses clients et les différents partenaires de l’entreprise. Un grand bateau à moteur embarquera quelques chanceux pour le départ quand d’autres auront visité le Class40 Campings Tohapi au ponton des bassins de la cité Corsaire. Cet été, 300 clients ont visité le voilier de Sébastien à l’occasion du Tohapi Tour. « Je suis allé à la rencontre des clients de mon partenaire en août en visitant 10 Campings Tohapi, de Roscoff à Port Médoc» déclare Sébastien Marsset. « Ces escales ont permis à tous d’apprendre à connaître un peu mieux un voilier de course comme le mien et j’ai été aussi au contact des vacanciers au sein des Campings Tohapi afin de leur expliquer mon métier. Cette expérience a été très riche et crée un vrai lien avec la clientèle de mon partenaire mais aussi avec le staff des Campings Tohapi. Je vais vivre avec la Route du Rhum une belle aventure personnelle, des moments que je comptent partager avec le plus de monde possible». Un partenariat pour l’instant réussi et qui montera sans conteste en intensité en novembre entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre !

All Purpose sur la « Route du Rhum »

La voilerie All Purpose, basée entre Carnac et la Trinité-sur-Mer, met les bouchées doubles en vue du départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe le 4 novembre à Saint-Malo. L’entreprise spécialisée dans la conception et la maintenance de voiles de croisière et de compétition équipe de nombreux voiliers sur cette traversée de l’Atlantique en solitaire en direction de Pointe-à-Pitre. L’atelier tourne actuellement à plein régime notamment grâce à l’arrivée du TPI, procédé unique au monde de fabrication de matériaux de voiles dans la continuité du fameux Trilam®.

« Le lancement du TPI apporte un réel gain en terme de performance » indique Fred Moreau, responsable commercial de la marque. « C’est une entrée en matière efficace car nous n’avons que des retours positifs de nos clients. Nous avons gagné clairement en stabilité, en légèreté et en souplesse par rapport au Trilam et certains coureurs au large de très haut niveau nous font totalement confiance et sont contents des performances sur l’eau du TPI. »

Le 4 novembre prochain de nombreux marins équipés All Purpose s’élanceront pour la 10ème édition de la Route du Rhum.

Ce sera notamment le cas d’Erwan Le Roux, tenant du titre et triple vainqueur de la Transat Jacques Vabre en Multi50 qui a doté son trimaran à foils d’un gennaker TPI et qui est un fidèle d’All Purpose depuis ses années « Mini ». « Je suis content du dessin de mon gennaker et du travail collaboratif réalisé avec toute l’équipe d’All Purpose » déclare Erwan. « Le TPI est costaud et tient sa forme. Nous avons opté pour un grammage assez élevé de façon à avoir une tenue plus impactante. » Thibaut Vauchel-Camus, nouvel entrant en Multi50, a également choisi ce nouveau procédé pour son prochain gennaker, alors que Samantha Davies renouvelle progressivement tout son jeu de voiles en TPI. La voilerie sera  également présente en IMOCA avec un jeu complet pour Stéphane Le Diraison, plusieurs voiles sur le bateau de Manu Cousin et un spi maxi pour Damien Seguin. Du côté des Class40, les voiliers les plus représentés sur l’épreuve, le TPI séduit de plus en plus. Miranda Merron et Halvard Mabire sont fidèles à All Purpose tandis que Jean-Marie Loirat aura une GV et un solent avec la nouvelle membrane. La voilerie équipe aussi d’autres bateaux : Luke Berry et Antoine Carpentier disposent de voiles de portant All Purpose. Enfin, dans la catégorie « Rhum », le fameux Cigare Rouge de Jean-Michel Patier aura sa nouvelle garde-robe signée par l’entreprise chère à Brice Berthier, Rémi Aubrun, Fred Moreau et François Lamiot.

Perrine Laffont : et après ?

La pétillante Perrine Laffont a marqué l’année sportive avec sa médaille d’Or aux Jeux Olympiques de Pyeongchang en Corée du Sud en ski de bosses, suivi d’un globe de Cristal couronnant sa saison en Coupe du Monde. L’athlète occitane, 19 ans, originaire du pays d’Olmes, se prépare actuellement pour la prochaine Coupe du Monde où elle réserve quelques surprises à sa concurrence. Interview d’une skieuse pas comme les autres…

1)  Comment s’est passée ton année après ton médiatique titre Olympique ?

Ma vie n’a pas vraiment changé. Je suis toujours autant focus sur le ski de bosses. J’ai senti, tout de même, après mes trois titres aux Jeux Olympiques, en Coupe du Monde et sur les championnats de France que le regard des gens avait changé à mon égard. Je me fais souvent arrêter dans la rue. C’est plutôt marrant et je dois dire que je m’arrête discuter avec plaisir car tout le monde est positif avec moi. Par contre, je dois faire un peu plus attention à mon image quand je suis à l’extérieur ! Tout s’est passé très vite avec cette médaille olympique. J’ai repris mes études en IUT de commerce à Annecy et j’ai combiné les heures de cours avec les sollicitations médiatiques et celles de mes partenaires. Dès la mi-mai, j’ai repris l’entraînement par de la préparation physique et puis en juin, je me suis focalisée sur un stage acrobatique afin de travailler de nouvelles figures.

2)  Peux-tu nous en dire un peu plus sur ces nouveaux sauts ?

C’est un nouveau défi que je me suis fixé, à savoir changer mon style dans les airs ! Je vais donc passer cette année, et dès la première épreuve de la Coupe du Monde début décembre, du 360 et backcross à un backcross cork7 à savoir un 720 la tête en bas et avec les skis croisés. Cet été, à Tignes, j’ai beaucoup travaillé ce saut tout en continuant évidemment mes travaux en ski notamment sur la vitesse dans les bosses. Pour l’instant, et même s’il y a encore du travail et des détails, je suis contente car cette figure passe en entraînement et désormais en compétition puisque je l’ai réalisé en Australie dernièrement. Nous n’allons pas être beaucoup de filles à réaliser ce saut lors de la prochaine Coupe du Monde. C’est un défi supplémentaire pour moi.

3)  Quel est ton programme à venir et tes objectifs ?

En octobre et en novembre, je continue l’entraînement avec l’Equipe de France de ski de bosses et les entraîneurs Ludovic Didier et Lionel Levray notamment à Tignes, en novembre, et puis début décembre ce sera le début de la Coupe du Monde. J’ai des objectifs ambitieux sur cette Coupe du Monde même si je pars un peu dans l’inconnu avec ce nouveau run et ce nouveau saut.

Olivia Epoupa, les yeux dans les bleues !

Victorieuse de leurs deux matchs contre la Lettonie et l’Australie ce week-end dans le cadre de l’inédit tournoi de Paris, l’Equipe de France féminine de Basket-Ball emmenée par Olivia Epoupa fait le plein de confiance avant une nouvelle compétition qui se déroulera à Antibes du 15 au 17 septembre contre des grands calibres de la discipline comme le Canada et les Etats-Unis. Olivia Epoupa, meneuse de jeu de l’Equipe de France, actuellement sur le marché puisqu’elle est en fin de contrat avec Galatasaray, auteure d’une superbe saison en Turquie, elle a remporté l’Euro Cup, se confie avant la grande échéance tricolore, la Coupe du Monde qui se tiendra à Ténérife du 22 au 30 septembre.

  • Quel a été ton quotidien ces derniers mois après ta belle saison à Galatasaray ?

Je me suis ressourcée avec mes proches. J’ai aussi rencontré beaucoup de jeunes afin de leur transmettre ma passion pour le basket-ball notamment à travers des événements organisés par mon club d’origine le PB18, la Fédération Française de Basket-Ball ou Tony Parker. Je me suis également envolée pour New York afin de m’entraîner avec un coach américain. J’avais envie de découvrir autre chose, une autre mentalité, une autre culture. Les Etats-Unis vivent le sport, respirent le sport. Nous avons travaillé dur. L’exigence, la rigueur, le professionnalisme ont été les maîtres mots. Et puis j’ai rencontré des personnes différentes ce qui est toujours bon. J’ai enchaîné avec une préparation physique à Toulouse avant de couper totalement du basket en vacances, ça fait du bien !

  • Tu as retrouvé ensuite l’Equipe de France ?

En effet depuis le 30 juillet, je suis totalement focus « Equipe de France ». Nous avons enchaîné les matchs amicaux avec deux victoires contre l’Italie, une victoire contre la Lettonie et une défaite contre l’Espagne puis ces deux victoires ce week-end au tournoi de Paris, un rassemblement très agréable car nous étions réunis pour la première fois en compétition avec l’Equipe de France masculine. On sait ce qu’il nous reste à faire. Nous avons une équipe ambitieuse. Nous sommes bien classés au ranking mondial. Les attentes sont élevées. Nous avons à cœur de ne pas avoir de regrets. Il y a une prise de conscience générale quant à nos objectifs importants. Nous poursuivons notre préparation dès samedi face à de belles équipes qui nous permettront, j’en suis convaincue, de parfaire notre préparation pour la Coupe du Monde.

  • Tu es actuellement sans club, une situation difficile ?

Non, tout va bien. Je suis sereine et les matchs amicaux me permettent de monter en puissance. Je suis à 100% concentrée sur cette Coupe du Monde, une épreuve où je vais avoir de grandes responsabilités en tant que meneuse de jeu. Je suis en effet sur le marché. Mon entourage gère cette situation pour moi et je suis certaine que cela se débloquera dans les semaines qui viennent.

 

C’est la rentrée !

Voici quelques retombées ces dernières semaines pour TB Press :

France 3 Tout Le Sport pour Custo Pol et Alexis Loison : https://www.youtube.com/watch?v=b0mG1XyCE7U&app=desktop

Var Matin pour la Fondation Belem : http://www.varmatin.com/detente/le-belem-fait-escale-a-toulon-visitez-ce-fameux-trois-mats-comme-vous-ne-lavez-jamais-vu-255072

France 3 Bretagne pour Le Défi Voile Solidaire En Peloton : https://www.youtube.com/watch?time_continue=140&v=qwulU53LRNY   

Le Parisien pour Olivia Epoupa : http://www.leparisien.fr/sports/ile-de-france/retour-a-la-goutte-d-or-pour-la-meneuse-de-l-equipe-de-france-de-basket-30-05-2018-7743360.php

Le Télégramme pour Campings Tohapi : https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/drheam-cup-l-actrice-ingrid-chauvin-encourage-le-skipper-sebastien-marsset-21-07-2018-12033371.php

RTL pour Matthieu Girolet : https://www.rtl.fr/sport/autres-sports/kitefoil-matthieu-girolet-tente-un-tour-de-france-entre-dunkerque-et-nice-7793575088

Ouest France pour le Mondial J/80 SN Sablais : https://www.ouest-france.fr/sport/voile/voile-mondial-j/80-rayco-tabares-et-son-equipage-sont-champions-du-monde-5879559

 

Défi relevé avec succès pour Matthieu Girolet

Le kitesurfer montpelliérain, Matthieu Girolet, a bouclé hier, à Nice, son inédit Tour de France sur un kitefoil. C’est une première mondiale ! Le rider a parcouru 2401 kilomètres depuis son départ de Dunkerque le 22 mai. Sur une planche équipé d’un grand foil, propulsé par une aile, le navigateur, son équipe logistique, un bateau à moteur d’assistance et un camping-car, a effectué 24 étapes afin d’arriver en baie des Anges le long de la célèbre promenade des Anglais. Le KitefoilAroundFrance aura été en adéquation avec les attentes de Matthieu Girolet qui avait pour ambition, au-delà de boucler la boucle, de tracer une trajectoire pure au fil des éléments météorologiques et sans contrainte. Contrat rempli !

« Je suis très, très content d’avoir réussi ce Tour de France en Kitefoil que j’ai imaginé avec mon équipe. » déclare Matthieu Girolet. « Je trouve que c’est vraiment chouette, au-delà du côté inédit de ce défi, d’avoir taillé ce challenge à notre image avec la manière et le résultat. Nous avons été intègres du début à la fin en se donnant des règles simples comme repartir toujours du point où nous nous étions arrêtés. Nous avons construit ce tour de France autour d’un canevas efficace, basique. »

« Le kitefoil est un support extraordinaire qui permet de naviguer comme sur un bateau dans la beauté du geste et avec des trajectoires pures tout en tirant les bons bords évidemment ! Ce support est riche car il permet de naviguer de différentes façons. Il ouvre le champ des possibles et me donne envie de mettre en place de nouvelles aventures dans le futur. »

« Paradoxalement, les deux premières parties du Tour de France, la Manche et l’Atlantique, sont des miroirs. La première, nous n’avons pas réussi à faire de grandes étapes mais il fallait être opportuniste et bien analyser la météo. La deuxième, nous avons réussi à aligner des étapes à plus de 100 milles soit 7 à 8 heures de navigation. Enfin, la Med a été plus rapide, plus courte. J’ai beaucoup aimé notre autonomie sur l’eau et à terre. Nous avions bien préparé notre affaire en logistique et physiquement. Merci à mon équipe, nos cuistots, nos pilotes sur l’eau, mes partenaires. Ce Tour de France en Kitefoil est une réussite collective. » 

Le J/112 Elegance remporte le Championnat d’Europe IRC

Didier Le Moal et son équipage de J Lance 12 ont gagné samedi le Championnat d’Europe toutes classes. Le voilier du chantier vendéen démontre une fois de plus que l’on peut être très performant en compétition avec un bateau pensée pour la croisière. L’équipe emmenée par le président directeur général de J Composites, avec un certain Nicolas Lunven, double vainqueur de la Solitaire du Figaro, à la tactique et à la navigation, réalise une superbe semaine de navigation sur le plan d’eau de Cowes, le Solent. Dans toutes les conditions météorologiques, du petit temps à la brise, le J/112 Elégance, division Grand Prix, s’est formidablement comporté et continue de s’affirmer comme un compromis idéal entre vitesse et habitabilité dernier-cri.

« Le J/112 Elégance est un avion de chasse » déclarait Nicolas Lunven samedi soir suite à la victoire de J Lance 12 sur le Championnat d’Europe IRC. « Nous avons passé une superbe semaine de navigation à Cowes dans des conditions souvent estivales. Dans un vent assez varié en vitesse et en orientation, nous avons toujours réussi à être dans les bons coups et s’en sortir correctement. Le J/112 Elégance est un voilier complet et particulièrement polyvalent pour un bateau pensé pour la croisière. Il a un énorme point fort au Près où nous étions intouchables. Et l’équipage navigue ensemble depuis deux ans ce qui facilite les choses à bord. Je mets le cap maintenant à nouveau sur la Volvo Ocean race pour la dernière étape de ce Tour du Monde qui aura été hyper instructif pour moi. » 

Didier Le Moal, Président Directeur Général de J Composites : « Une victoire à Cowes est une première pour moi et mon équipage. C’est très satisfaisant sportivement et techniquement car nous avons démontré notre belle complicité à bord et tous les atouts du J/112 Elégance que nous construisons à Olonne-sur-Mer. Il n’y a pas beaucoup de voiliers qui étaient capables sur ce Championnat d’être aussi à l’aise dans le petit temps et dans la brise. De plus, ce bateau a été pensée pour la croisière et pas obligatoirement pour la course au large et la régate. C’est la force de J Composites : construire des voiliers de croisière performants tout en ne négligeant pas le confort. Pour nous la performance fait partie des éléments de confort. » »

Fred Bouvier, responsable commercial de J Composites : « Tout s’est déroulé comme sur un tapis rouge. Le J/112 Elégance est boat of the week et nous gagnons toutes classes grâce à notre nombre de bons résultats tout au long de la semaine. Cette victoire est celle de l’ensemble d’une équipe : de l’architecte à l’équipage en passant par l’ensemble du personnel qui fait un super boulot tout au long de l’année dans nos ateliers et au bureau d’étude. Je tiens ici également à féliciter chaleureusement les équipages d’Alberto Rossi et Peter Duncan, respectivement vainqueur et deuxième, du Championnat d’Europe de J/70 qui se déroulait à Vigo. Ils nous ont offert un final d’anthologie. »

Pendant ce temps se déroulait, en effet, un autre championnat d’Europe à Vigo en Espagne à bord du best- seller de la marque J Composites, le fameux J/70, monotype ludique, rapide en vogue. Au terme d’une semaine de très haut niveau, on ne compte plus le nombre de champions internationaux engagés dans la classe J/70, c’est l’équipe italienne d’Alberto Rossi qui l’emporte avec un petit point d’avance sur l’Américain Peter Duncan et son équipage.

Côté « sport », le prochain grand événement lié au chantier J Composites aura lieu à la maison avec le Mondial J/80 qui se courra du 7 au 14 juillet sur le plan d’eau cher aux marins du Vendée Globe.

L’équipage de J Lance 12 : Didier Le Moal, Cyrille et Christophe Cremades, Fred Bouvier, Cyril Teston, Jean-François Nevo, Jean-Michel Roux et Nicolas Lunven.

En savoir plus sur le J/112 Elégance : https://www.jcomposites.eu/fr/j-112-elegance-yacht/

En savoir plus sur le J/70 : https://www.jcomposites.eu/fr/j-70-sport-sailboat/

Alexis Loison : « Cette victoire, pour la tête, c’est bien »

Ce mercredi, à 4h40, Alexis Loison a franchi en vainqueur la ligne d’arrivée de la grande course de la 4e édition de la Le Havre Allmer Cup, la quatrième épreuve comptant pour le Championnat de France Elite de Course au Large 2018. Le skipper de Custo Pol, qui s’est installé aux commandes de la flotte dès le passage du raz de Barfleur, quelques heures après le départ, a mené la course (un morceau de 401 milles entre la baie de Seine, Guernesey, Hands Deeps au large de Plymouth puis Neddles Fairway à proximité de l’île de Wight) de la tête et des épaules même si un tassement de la flotte dans la pétole des tous derniers milles avant l’arrivée a failli tout remettre en cause. Mais le marin Normand a su garder le contrôle, s’imposant ainsi de belle manière et poursuivant ainsi sur sa belle lancée du début de saison.

Quelle fin de course ! On imagine que vous avez eu un peu peur ?

« C’est certain. J’ai régulièrement navigué avec 0,5 et 1 mille d’avance mais au niveau de la bouée A5 d’Antifer (environ 25 milles avant l’arrivée, ndlr), il y a eu un gros resserrement de la flotte et c’est devenu compliqué. Ça a vraiment failli être du grand n’importe quoi. D’ailleurs ça a été un enfer pour moi car si je termine avec quatre minutes d’avance sur Erwan Tabarly, dix minutes avant il était à peine dix secondes derrière moi. J’ai réussi à me rebarrer sur la toute fin, après avoir quand même pris un casier et m’être complètement arrêté… ça n’a pas été facile, surtout que je commençais à avoir dû mal à me tenir éveillé, mais au bout du compte, ça l’a fait ».

Vous semblez vraiment très solide en ce début de saison (en solitaire, il a remporté la Solo Maître CoQ puis terminé 2e de la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten) …

« Je suis super content de gagner dans mon jardin et de m’imposer sur un très beau parcours. C’est cool. Pour la tête, c’est bien. Il faut que ça continue comme ça. Je n’oublie toutefois pas que la course n’est pas finie. Il reste les petits parcours mais c’est sûr que remporter une grande course, ça rassure. C’est positif en vue de la Solitaire qui reste quand même LE grand rendez-vous. »

Cette boucle de 401 milles, vous l’avez dominée largement, vous emparant de la tête dès le début ou presque. Racontez-nous.

« J’ai pris un départ pas mal et je me suis assez bien sorti de la baie de Seine qui est toujours un peu compliquée. Ainsi, j’ai réussi à passer en deuxième position à Barfleur, derrière Vincent Biarnès. Après, c’est un peu lui qui m’a laissé prendre la tête car il est parti au large alors que moi j’ai choisi de rester à la côte. Petit à petit, j’ai réussi à creuser l’écart. A Guernesey, je suis arrivé 30 minutes trop tard et je me suis retrouvé avec beaucoup de courant contraire. La barrière s’est renfermée mais si j’étais passé à ce moment-là, ça aurait pu faire vraiment mal. Après ça, ça a fait l’élastique constamment. Un coup je me barrais, un coup ça revenait. Dans ce type de situation, l’avantage de connaitre le coin, c’est que ça m’a permis de ne pas trop paniquer en voyant les attaques des uns et des autres. De fait, on a été confronté à certains scénarios que j’avais déjà vu et qui m’ont permis de relativiser. Comme je l’ai déjà dit, c’est, en revanche, devenu plus dur à partir de la bouée A5. Là, j’aurais bien voulu que la direction de course réduise le parcours parce que je savais que la fin allait être incertaine. A un moment, je me suis bien vu finir 15e. J’ai vraiment pensé que tout notre paquet des 4-5 premiers allait se faire avoir. Ça a d’ailleurs été le cas pour certains. Je suis content de gagner et j’aurais vraiment trouvé ça injuste si ça n’avait pas été le cas. »

L’équipage de Géry Trentesaux champion de France de Dragon

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule, dit l’adage. Et bien oui. Car si Alexis Loison a remporté la grande course de la Le Havre Allmer Cup, Géry Trentesaux, le patron du Groupe GT Investissements qui englobe Custo Pol, a, pour sa part, décroché le titre de champion de France en Dragon lors du National Open de France à Deauville. A l’issue des six courses disputées, le Lillois et son équipage composé d’Éric Brézellec, Jean Queveau et Jideon Klieger ont, en effet, terminé premier équipage tricolore derrière The Boss du portugais Pedro Rebelo de Andrade et Danish Blue de Pol Hoj-Jensen, véritable légende de la série. « Nous avions déjà remporté le titre l’an passé mais nous avons bien progressé car nous avons changé de mât, nous avons désormais des voiles un peu plus creuses et surtout, nos départs sont meilleurs », a commenté le skipper de Courrier des Saints qui s’est octroyé deux belles victoires de manches. Son prochain rendez-vous ? Le Grand Prix Denmark – Marblehead  Trophy à Copenhague, le 4e des cinq Grade 1 de la saison 2018, à partir du 27 juin.

 

Revue de presse

Le cœur de métier de l’Agence TB Press est les relations presse. Voici quelques résultats presse que TB Press a généré ces dernières semaines pour ses clients.

http://www.rtl.fr/sport/autres-sports/kitefoil-matthieu-girolet-tente-un-tour-de-france-entre-dunkerque-et-nice-7793575088

https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-d-alex-vizorek/le-billet-d-alex-vizorek-10-avril-2018

https://www.lequipe.fr/Voile/Actualites/Thomas-ruyant-vainqueur-de-la-transat-ag2r-et-laquo-on-avait-vraiment-envie-de-gagner-et-raquo/900133

https://www.francetvinfo.fr/sports/voile/vendee-globe/vendee-globe-enda-ocoineen-boucle-son-tour-du-monde-en-un-an-et-demi_2686504.html

http://sport24.lefigaro.fr/voile/actualites/le-triomphe-de-la-temerite-908550

http://www.leparisien.fr/sports/ile-de-france/retour-a-la-goutte-d-or-pour-la-meneuse-de-l-equipe-de-france-de-basket-30-05-2018-7743360.php

https://www.sudouest.fr/2018/05/22/le-nouveau-magazine-bdx-sort-aujourd-hui-5076676-2733.php

http://www.letelegramme.fr/voile/grand-prix-guyader-inside-multi50-06-05-2018-11950547.php

http://www.letelegramme.fr/voile/grand-prix-guyader-marsset-de-retour-en-solo-06-05-2018-11950308.php

 

Gweltaz THIRION ou comment devenir Capitaine du Belem ?

Une sieste à Ouessant, terre de ses origines, sur un tapis d’herbe bien moelleux face à la mer ; Gweltaz THIRION, se réveille et décide, après un difficile parcours scolaire, de devenir marin. « Cela a été comme une révélation. J’avais 25 ans et j’avais connu un tracé compliqué à l’école. La mer m’a rattrapé, moi, enfant d’Ouessant, de Brest, moi qui avait du mal à trouver mon chemin. » A 41 ans, ce grand bonhomme, à la carrure de viking et une barbe qui ferait pâlir plus d’un hipster, aux yeux bleus perçants, est désormais l’un des deux capitaines du trois-mâts  Belem !

Ouessant, Saint-Malo, Brest

C’est à Brest que Gweltaz est né au sein d’une famille finistérienne, grands-parents maternels et paternels ouessantins. « Mon père était pêcheur à Ouessant lorsque je suis né. Nous sommes restés sur l’île jusqu’en 1980 ». Ensuite, le chef décide de tenter sa chance en tant qu’officier mécanicien première classe à Saint-Malo, la cité corsaire. A bord des navires à passagers reliant Saint-Malo et Jersey, Monsieur Thirion  s’occupe des machines. Mais en 1986 l’appel de la pointe bretonne se fait ressentir et la famille revient à Brest. « Mon père a passé un brevet « pont » et a trouvé un boulot sur un navire à passager entre Brest et Ouessant. »

Un CAP, un BEP, le monde de la nuit

« Pendant ce temps, mes études m’attendent et j’essaie de les rattraper » explique Gweltaz, assis dans une brasserie parisienne proche de la station Duroc, grand maréchal du palais de Napoléon, et surtout à côté de la Fondation Belem. « Je ne suis pas un bon élève. Je loupe mon brevet du collège pour l’avoir ensuite. A la sortie de la troisième, pour moi, il n’y a plus d’école. » Aucun établissement ne souhaite recruter Gweltaz au grand dam de l’autorité supérieure. Le jeune homme finit par incorporer un CAP de mécanique générale qu’il valide deux années après. Il enchaîne avec un BEP de vente à Quimperlé  en internat puis à Brest. « L’environnement de l’école ne me convient vraiment pas. En parallèle, je me passionne pour la cuisine. Très tôt, je confectionne des gâteaux. J’aime être derrière les fourneaux. » L’adolescence est difficile et à 18 ans, il commence, les week-ends, à se faire de l’argent de poche dans une boîte de nuit en tant que portier ou barman. « Le monde de la nuit m’attire, m’amuse. » A 20 ans, suite à son BEP, il intègre une classe de première, il passe son bac français blanc mais c’est calamiteux dixit l’intéressé. Personne n’accepte un redoublement. Cela sonne le glas ! « Je continue à travailler dans les bars et j’ajoute à mon activité la logistique de concerts. J’aime l’ambiance du montage et du démontage des scènes de spectacle. » Le grand croise Muse, les Cranberries, zombie, zombie, zombie…

Marin, une révélation

Il est toujours chez ses parents. Il a 25 ans et du jour au lendemain embrasse la carrière de marin. Il passe avec succès la théorie du BPPN, brevet de patron petite navigation, et un diplôme de pêche, le capacitaire. « En sortant du BBPN, je n’ai jamais navigué. Pour le valider, je dois aller sur l’eau. » Au large de Brest, il pêche au filet. A la Réunion ensuite, il s’essaie à la Long-Line, une pratique plus sélective. « Placer la ligne selon la lune, la lumière, pour attraper des poissons me passionne mais je ne m’entends pas avec mon patron. Je rentre en Métropole. » Gweltaz prend contact avec l’association AJD, les Amis de Jeudi Dimanche du père Michel Jaouen, grande figure bretonne, prêtre jésuite, connu pour son investissement auprès des jeunes. Le 14 juillet 2004, l’actuel capitaine du Belem embarque à bord du « Bel Espoir II», le navire « amiral » de l’association. Direction la Norvège via l’Ecosse ! En décembre de la même année, Gweltaz met le cap sur les Antilles avec des jeunes mais aussi « Monsieur et Madame Tout Le Monde » qui s’offre un stage transatlantique. Matelot, Gweltaz navigue alors beaucoup et découvre du pays : Madère, les Canaries, l’archipel du Cap-Vert, la Martinique, la République Dominicaine, Cuba, Fort Lauderdale… « Nous nous arrêtons à New York. J’ai énormément d’appréhension car à l’époque je n’aime pas les grandes villes mais la grosse pomme me croque. Cette aventure à bord du Bel Espoir m’apprend sur moi-même, sur les autres, une véritable école de la vie, un souvenir impérissable, pas seulement un navire-école, un cocon. » En 2005, Gweltaz galère pour retrouver du travail sur l’eau. Il finit par se retrouver à bord du « Pourquoi-Pas ?», navire tout neuf d’Ifremer. « J’apprends d’innombrables choses. C’est très enrichissant. Je suis rappelé pour plusieurs missions en tant que matelot. Après un nouveau passage à l’école, je pars ensuite à nouveau avec l’AJD, je traverse l’Atlantique, découvre le Sud de Terre-Neuve, le Québec… et je valide mon Capitaine 500. » De mai à octobre 2010, Gweltaz officie à bord d’un navire à passager entre Brest et Ouessant. En 2011, retour à l’école pour le brevet d’Officier de Chef de Quart Passerelle à Saint-Malo puis à Nantes. De septembre 2011 à Juillet 2012, toujours le long de la Loire, place au diplôme de capitaine 3000. « Comme d’habitude, je dois valider sur l’eau les connaissances. Je fais une saison à bord du Marité. Puis en 2013, je contacte la société suisse Promar qui bosse dans l’offshore pétrolier. Je travaille alors sur des crew-boats au Congo en transportant les techniciens entre les barges où ils vivent et les plateformes. »

Belem, un nom propre

Entre temps, Gweltaz commence à s’intéresser au Belem. « Je ne savais pas à l’époque ce qu’il faisait, qu’il emmenait une grande partie de l’année des marins en herbe en mer. » La Compagnie Maritime Nantaise qui gère l’équipage du Belem ne répond pas dans un premier temps à la demande du brestois à savoir trouver une place parmi les 16 membres d’équipage du voilier classé monument historique français. Elle finit par l’appeler pour un embarquement à bord du Belem. Le 24 mai 2014, le marin, désormais lieutenant, débarque des navires de soutien de Promar, rentre à Brest et s’envole pour la Grèce afin d’embarquer à bord du Belem. « Belem m’a tout de suite plu. Il ne faut pas se laisser submerger par son histoire. Avant tout c’est un navire. Il est ce qu’il est. C’est le dernier représentant de la plus grande flotte de commerce du 19ème Siècle. Avec les capitaines Yannick Simon puis Jean-Alain Morzadec et Michel Péry je m’imprègne du Belem en tant que lieutenant puis second capitaine. La présence de nombreux stagiaires est très enrichissante humainement. » Le brevet de Capitaine 3000 en poche, Gweltaz enchaîne les navigations à bord du Belem jusqu’au 3 septembre 2016 où il est nommé capitaine en alternance avec Aymeric Gibet. « Quand je suis promu  capitaine, j’ai une appréhension ! Je suis le patron. L’idée est de ne pas se retrouver en première page d’un journal pour de mauvaises raisons ! Je suis responsable de tout ! Fort heureusement le second capitaine, Thibaut FRANCOIS, est un officier remarquable. Ce qui me plait le plus, c’est de m’amuser en travaillant. On a un outil, le Belem, qui est une star. C’est une véritable responsabilité » conclut Gweltaz qui tente actuellement de valider un dernier diplôme de Marine Marchande, celui de Capitaine, brevet de commandement sans limitation de jauge, et qui rêve certainement encore d’être chef étoilé !

Un Tour de France inédit en Kitefoil pour Matthieu Girolet

Après dix années de course au large, Matthieu Girolet se lance un nouveau défi. Une aventure humaine totalement inédite : le KitefoilAroundFrance, un tour de France en Kitefoil, de Dunkerque à Nice. Un voyage au long cours, dans un format expédition (six semaines pour plus de 5000 kilomètres de navigation) mais dans sa vision la plus moderne et la plus exigeante, en « style alpin » diraient les alpinistes, avec un objectif : progresser vite et avec légèreté. Un projet audacieux autant que novateur, avec la plus moderne des technologies et en totale immersion dans le milieu naturel, pour lequel il se prépare depuis plus d’un an déjà. Un projet dont le coup d’envoi est programmé le 22 mai prochain à Dunkerque !

Certains destins sont taillés pour les défis. Le parcours de Matthieu Girolet compte parmi ces belles histoires car le succès, quel qu’il soit, ne lui sert qu’à regarder plus loin vers de nouvelles aventures, de  nouvelles sensations. « Après dix ans de course au large, trois sur le circuit des Mini 6.50 puis sept sur le circuit exigeant des Figaro Bénéteau, l’idée a germé de mixer mon expérience de coureur au large avec les étonnantes possibilités du Kitefoil. C’est ainsi qu’est né le projet du kitefoilaroundFrance », explique le Méditerranéen qui a vite abandonné son costume de dirigeant d’entreprise du secteur bancaire pour filer à l’assaut des cimes ou taquiner la ligne d’horizon. « C’est motivant de tenter des nouveaux trucs », détaille-t-il, bien conscient que voler est la navigation de demain et que le foil est son outil. «La légèreté du kitefoil permet d’en prendre le meilleur en s’extrayant des contraintes techniques et financières inhérentes aux supports plus lourds. D’en garder l’essence, au service d’une aventure humaine », ajoute Matthieu Girolet, bien décidé à faire franchir un nouveau pas à cette discipline neuve et à emmener l’outil kite, jusque là beaucoup cantonné en sport de plage, au large, sur de vraies navigations. « L’idée, c’est de réaliser entre 50 milles en moyenne par jour, de Dunkerque à Nice (Dunkerque – Bayonne, liaison par la route, Perpignan – Nice), soit un total de plus de 5000 kilomètres et six semaines de navigation », détaille le kitefoiler dont le projet révèle une multitude de facettes innovantes, dans un format d’expédition, comme en alpinisme.

Une vraie tentative
« L’objectif de ce voyage au long cours est de faire une belle trace, à la fois légère et rapide. L’enjeu n’est pas la performance, mais celui d’un résultat épuré. Un peu comme à ski, en pente raide, où le challenge n’est pas d’aller le plus vite possible en bas mais d’utiliser au mieux ce qu’offrent le relief et les conditions pour réaliser la plus belle ligne », note l’ancien coureur au large, bien conscient que dans ce contexte, la plus grande difficulté est d’utiliser ses compétences et d’en développer de nouvelles pour résoudre l’ensemble des problématiques complexes auxquelles on est confronté lorsque l’on défriche de nouveaux horizons. « C’est la raison pour laquelle nous avons particulièrement soigné la préparation », souligne Matthieu qui s’est entraîné dur, à la fois sur l’eau et physiquement avec l’aide d’un préparateur et le soutien du CREPS de Montpellier, et qui n’a pas laissé beaucoup de place au hasard depuis un an. « En juin 2017, nous avons réalisé une répétition à blanc sur une période de 15 jours consécutifs afin de lever les lièvres sur tout ce qui concerne la sécurité, la logistique, les axes d’entraînement… Cela m’a permis ensuite d’orienter mes choix dans la manière de construire mon équipe, de décider de mon matériel. Nous nous sommes également rendus en Manche et en Bretagne afin de prendre des repères sur l’ensemble des points durs du parcours, comme le Raz Blanchard ou Ouessant, par exemple », relate l’Occitan qui a donc fait en sorte de peser chaque élément au plus juste, même s’il demeure, naturellement, encore beaucoup d’inconnues dans un tel projet. « C’est précisément ce qui est excitant », note Matthieu qui va se trouver confronté à deux problématiques principales. D’une part, réussir à gérer son effort physique dans la durée et, d’autre part, accepter de voir le tempo donné par la météo.

La météo maître du temps
« En kitefoil, on peut naviguer dans quasiment toutes les conditions (de 7 à 30 nœuds), mais c’est naturellement le vent, les courants et les marées qui dicteront la progression. Il faudra réussir à se montrer malin pour en tirer le meilleur parti. C’est un jeu qui promet d’être intéressant », assure l’athlète qui prévoit de naviguer quatre heures par jour. « Nous sommes partis sur un nombre d’heures effectives mais l’idée est de progresser de la plus belle manière possible. Evoluer sur une mer plate dans 15 nœuds de vent ne coûte pas très cher en énergie, ce qui n’est pas cas de naviguer dans 25 nœuds avec de la houle et des vagues. Le but, comme en course au large, sera d’éviter de se mettre dans le rouge. De bien doser », souligne Matthieu Girolet dont l’un des prérequis pour ce projet d’envergure était (et reste) de progresser en autonomie , accompagné de sa petite équipe (un semi rigide d’assistance et un camping-car à l’étape). « Il n’y a aucune prétention dans cette aventure mais simplement l’envie de voir jusqu’où le foil, la plus moderne des technologies dans sa version la plus dépouillée, peut aller », termine Matthieu Girolet pour qui, assurément, Light is Beautiful.

TRANSAT AG2R LA MONDIALE : victoire éclatante d’Adrien Hardy et Thomas Ruyant !

Le nantais Adrien Hardy et le nordiste Thomas Ruyant remportent la 14ème édition de la Transat AG2R La Mondiale en 18 jours, 11 heures, 48 minutes et 22 secondes, à la moyenne de 8,76 nœuds et avec une distance parcourue entre Concarneau et Saint-Barthélemy de 4 216 milles. Avec cette victoire, ils s’offrent même le record de l’épreuve qui datait de 2006 ! Grâce à une trajectoire optimale et un sens du risque mesuré, le duo Hardy-Ruyant a construit patiemment sa victoire. Dans le trio de tête dès le départ de Concarneau, puis longtemps 2e dans le sillage de BRETAGNE CMB PERFORMANCE, AGIR RECOUVREMENT s’est emparé des commandes de la flotte le 10e jour de course, position qu’il conservera jusqu’à l’arrivée. C’est grâce à une lecture fine du régime météo que le duo Hardy-Ruyant choisi une route plus directe en bordure d’anticyclone, qui s’avérera la plus judicieuse en termes de compromis distance à parcourir/vitesse du bateau.

Avec cette brillante victoire, Adrien Hardy remporte sa 2ème transatlantique (après la Solidaire du Chocolat en 2013 en Class 40 avec Tanguy De Lamotte) et conforte, après sa 2e place à la Solitaire du Figaro 2017, ses Mini Transat, ses 4 victoires d’étape sur la Solitaire et sa victoire lors de la Generali Solo son statut de marin français incontournable et authentique. Thomas Ruyant, vainqueur de la Transat Mini 6.50 en 2009, de la Route du Rhum en Class 40 en 2010 inscrit une nouvelle grande course à son palmarès et entre dans l’histoire de la course au large avec ce triplé inédit !

Ce succès consacre un duo de navigateurs qui font partie des plus talentueux de leur génération, binôme qui a déjà éprouvé son endurance et son brio en terminant 4e de la Transat Jacques Vabre en 60 pieds en 2015. C’est aussi une certaine manière de naviguer qui est ici consacrée : un sens marin fondé sur l’observation attentive des nuages et du ciel, sur l’importance de l’intuition dans la course au large plutôt que la toute-puissance des routages et des algorithmes ; une liberté de naviguer qui se traduit par une souplesse dans le choix des trajectoires, le jeu avec les paramètres météos et les variations de brise plutôt que le contrôle des adversaires et la navigation groupée. C’est donc un certain panache marin, discret à terre, mais opérant et efficace en mer qui est ici primé. C’est enfin l’engagement dans la durée qui est récompensé avec le soutien infaillible depuis 11 ans de la société choletaise AGIR RECOUVREMENT.

Le nantais Adrien Hardy va désormais tenter d’être au départ de la prochaine Route du Rhum dans la catégorie des Class 40 et rêve de Vendée Globe, tout comme le nordiste Thomas Ruyant, qui après avoir goûté avec passion au dernier Tour du Monde en Solitaire, met actuellement tout de son côté pour être sur la ligne de départ en 2020. 

La déclaration d’arrivée d’Adrien Hardy :
« Cette victoire est très satisfaisante ! C’est un succès qui s’est bâti sur une somme de petits riens qui font beaucoup à l’arrivée ! Vague après vague, heure après heure, il a fallu être engagé sur tous les fronts pour terminer en tête. C’est un sport difficile, un peu extrême, car il faut maitrise une quantité incroyable de paramètres.

Cette victoire c’est la réussite d’un binôme. On a bien fonctionné, on s’est apporté mutuellement. On a eu les bons réglages entre nous, il faut un régime optimisé, car si on a 2 moteurs qui ne tournent pas rond au même rythme ça ne marche pas. Les nuits étaient assez dures, on se donnait les infos principales et l’un allait se coucher, l’autre barrait. On faisait deux points stratégiques ensemble, un le matin et l’autre soir. On était vite d’accord sur les choix stratégiques : il n’y avait pas de tergiversation. Une des forces de notre duo c’est la prise de décision : il y a une discussion entre nous, chacun présente son interprétation de la situation, l’autre contre argumente pour mettre à l’épreuve la proposition et on prend une décision généralement rapidement. Il n’y a pas de négociation à bord qui débouche sur un compromis : la discussion est capitale, mais il faut choisir efficacement et être en mode attaque. On était d’accord sur l’option à prendre au nord après les Canaries. »

« C’est pour moi la fin d’un cycle, car c’est ma dernière course en Figaro Bénéteau 2, c’est une très belle récompense de terminer sur une victoire avec mon bon vieux « Appache » ! C’est aussi une récompense collective pour mon partenaire qui s’est engagé dans la durée depuis 11 ans, la fidélité de tous pendant ces années. C’est une victoire précieuse pour un sportif et un sponsor, je suis fier de leur offrir cette victoire ! Ils m’ont bien aidé à arriver là, aider à me battre sur l’eau, c’est une responsabilité importante de confier la conduite d’un bateau, de traverser l’atlantique  à leur couleur, ça a bien marché et ça marche bien depuis 11 ans ! »

« Cela fait 11 ans que je fais principalement du Figaro, j’ai des envies  de changements, de naviguer sur des bateaux plus gros : j’aimerais être sur le départ de la prochaine Route du rhum en Class 40, il faudrait que cela se concrétise dans les semaines à venir. Et puis, un projet Vendée Globe m’attire beaucoup… »

La déclaration d’arrivée de Thomas Ruyant :
« Après deux transats gagnées en 2009 et 2010, je suis très content de renouveler cela avec mon pote Adrien ! Ce qu’on vit est super fort : on gagne la transat de référence du circuit Figaro, et le Figaro est le circuit le plus relevé de la course au large… C’est une immense satisfaction d’arriver ici aux Antilles en tête. Ce sont des moments rares dans la vie d’un sportif !

On a une façon de naviguer avec Adrien qui est assez proche. Nous ne naviguons pas à l’écart de la flotte, c’est plutôt la flotte qui cherche à naviguer groupée… On s’était dit avec Adrien qu’on voulait faire notre route et ça a fonctionné !
On navigue en fonction de la météo pas de la flotte : on voulait faire de la stratégie sur cette Transat, à la fin on a fait de la tactique sur les 10 dernières heures de course pour contrôler CMB. C’est un peu différent sur la Solitaire du Figaro, mais sur une transat, c’est la trajectoire qui compte. »

Aymeric Chappellier : « Une victoire qui donne encore un peu de confiance »

Ce jeudi, à 16h40, Aymeric Chappellier a franchi la ligne d’arrivée de la première édition des 1000 Milles des Sables, remportant ainsi la course (une boucle de 650 milles au départ et à l’arrivée des Sables via Gijón et le banc de Guérande) après un superbe match avec Phil Sharp et Sam Goodchild, mais aussi et surtout une grosse frayeur à la suite d’une collision avec un rondin de bois qui a largement endommagé la quille du bateau, mercredi soir. Si un temps, le skipper d’AINA Enfance et Avenir s’est posé la question de jeter l’éponge après la marque spéciale d’Oléron et de faire route directement vers La Rochelle où son Class40 doit être gruté dès demain 8 heures, il a finalement fait le choix de poursuivre la course. Bien lui en a pris puisqu’il frappe d’entrée de jeu un grand coup avec cette victoire, confirmant ainsi son rang de favori pour la suite de la saison et, notamment pour la Route du Rhum, dont il a désormais la qualification en poche.

Quel sentiment domine à l’arrivée de cette 1000 Milles des Sables ?

« La victoire est finalement assez inattendue car j’ai vraiment pensé que la course était terminée pour moi, hier en fin de journée, quand j’ai tapé violemment un rondin de bois. Directement, j’ai appelé le chantier. Ensemble, on a fait le tour de la structure pour voir s’il n’y avait rien de trop grave. Dans la foulée, j’ai appris que le parcours allait être écourté. J’ai donc décidé de continuer, au moins pour décrocher ma qualification pour la Route du Rhum. J’avais un peu d’avance et ni Phil ni Sam n’ont réussi à me rattraper donc c’est cool. Après Gijón, ça a beaucoup été une course de vitesse et c’est vrai qu’au reaching, le bateau va bien. Je l’ai bien en main et j’ai les bons réglages. De plus, j’ai sans doute été plus lucide que mes deux copains de jeu dans le choix de mes voiles. Cela m’a permis de faire la différence. Ça a été une belle bagarre. Avec Phil, on commence à avoir l’habitude après Les Sables – Horta et la Transat Jacques Vabre. On aime bien naviguer à vue. C’est sympa d’avoir eu un marin tel que Sam Goodchild dans le match également, mais j’avoue que dans l’immédiat, je reste très préoccupé par mon problème de quille et que j’ai du mal à savourer la victoire »

Que s’est-il passé ?

« Je pense que j’ai tapé un bout de bois. Ça m’a beaucoup marqué et surtout, ça m’a fait peur. J’ai volé dans le cockpit et je me suis éclaté contre la casquette. J’ai vu la grand-voile et le Code 0 partir devant. Je me suis demandé si quelque chose avait lâché avant de comprendre que j’avais percuté quelque chose. Je suis impatient de découvrir les dégâts. A mon avis, ce n’est pas joli-joli. »

Quelle est donc la suite ?

« Je reprends la mer tout de suite pour rejoindre La Rochelle. L’idée, c’est de rentrer dans le port cette nuit et d’être prêt à gruter demain matin à 8 heures. Il n’est pas question de perdre de temps. J’ai vraiment pensé à arrêter la course après la marque d’Oléron mais comme le parcours a été réduit, je me suis dit que c’était trop bête si près du but. Trop bête aussi de passer à côté de la qualification à la Route du Rhum. A présent, elle est dans la poche et la victoire aussi. Au bout du compte, c’est presque un mal pour un bien. Ce qui est certain, c’est que lors de cette 1000 Milles des Sables, il aura fallu en mesure de s’adapter à tout, tout le temps. Aux changements de parcours d’abord puis au pépin de quille ensuite. Il aura aussi fallu être à l’affût en permanence. J’ai parfois eu l’impression d’être moins à l’aise dans les petits airs que les deux sujets de sa majesté. Ça m’a souvent énervé mais je me suis vengé au reaching. Au final, tout cela confirme que le travail que nous avons fait sur les voiles, comme le reste, est bon. Et ç donne évidemment de la confiance pour les courses à venir. »