Je suis un bizut des mers du Sud !

Thomas Ruyant a retrouvé son bateau, son équipe, son public et ses supporters aux Sables d’Olonne, après une belle coupure familiale, loin des pontons et des foules passionnées. Il repousse d’heure en heure la montée du stress, des premières interrogations du départ d’une course hors norme dont il a patiemment, savamment, ordonné, organisé et structuré les moindres aspects. Le Nordiste est bien là où il voulait être, après ses deux riches expériences de 2016 et 2020, fier du projet monté avec son partenaire Advens, ses équipiers, ses techniciens, heureux de son bateau et de ces perspectives de régates planétaires au plus haut niveau, pour lesquelles il s’est si minutieusement préparé. Pourtant pas au point de revendiquer le moindre statut de favori. C’est au jour le jour, mille par mille qu’il écrira son Vendée Globe, oublieux de ses déboires passés, assoiffé d’aventures, humble devant la tâche. « Je suis un bizut des mers du Sud! »

« J’ai Vendée Globe ce week-end ! »

« Je suis dans l’état d’esprit que je cherchais. J’ai bien anticipé les choses, pour revenir aux Sables lundi dernier l’esprit libéré. J’ai coupé pendant 8 jours, avec mes enfants, sans penser Vendée Globe. J’ai bien dormi, bien mangé, fait du sport. Je ne ressens pas encore la pression. Je sais que la marée Nordiste de mes supporters arrive*. Ce sont des moments de partage important. Mais je suis pressé de partir. Je n’ai ni stress ni angoisse. On a navigué lundi avec le bateau et toute l’équipe. Un super moment. Je suis heureux de voir l’équipe fonctionner dans une belle ambiance, très efficace. Je suis heureux de faire ce chemin avec cette équipe-là. Je mesure le chemin parcouru. Je ressens de la fierté. J’ai le bateau que je voulais. Je le connais bien. C’est un super bateau de Vendée Globe. Je ne ressens pas du tout ce que j’ai vécu en 2016 et 2020. On découvrait alors les grands foilers en 2020. Aujourd’hui, je suis serein et à l’aise. Je sais ce qui m’attends. On fait de moi un habitué du Vendée. Or, ce n’est que mon troisième départ. Donc je vais tout redécouvrir et découvrir, des scenarii différents, des adversaires différents. D’autres on fait The Ocean race, des tours en Ultime.
Ma maturité vient d’une certaine maitrise de ces machines à grands foils.  On a été parmi les premiers avec ces grands foils. J’aime aller vite avec ces bateaux. J’y suis habitué. Grâce à tous les marins qui sont passés à bord, Antoine Koch, Morgan Lagravière, Sam… J’ai une meilleure connaissance de la technique. Nos bateaux sont complexes, rien n’est acquis.»

Le match va être dingue !

« 40 bateaux, c’est beaucoup. Il y a une quinzaine de grands marins capables de jouer aux avant-postes et on oublie probablement de sérieux outsiders. Toutes les équipes ont progressé et il y a un bel alignement des compétences. Il me faudra les observer de près car cela fait partie de la bagarre sur l’eau. On ne parle pas de marquage mais il faudra garder un oeil sur les vitesses, les comportements, voir qui est en forme, qui est à l’attaque. Si les analyses météos sont similaires, on a des bateaux qui peuvent optionner à quelques degrés près. Nos bateaux ouvrent le jeu avec leurs combinaisons de voiles singulières, leur formes particulières. La flotte sera groupée durant les 3 premières semaines, mais il y a un tel niveau que les écarts se feront sur de petits décalages.
Avec ce Vendée Globe, on n’est pas loin du challenge ultime, sur un truc hors norme. Je pars serein, sans m’interroger sur l’avenir. Totalement concentré sur mon Vendée. On a mis beaucoup d’énergie pour parvenir à cet état. Je suis fier de ce que l’on a fait. »

Morceau par morceau

« La météo du départ n’est pas encore établie. Cela change encore beaucoup. Je veux profiter de ce public, des amis, de la famille. Je veux offrir un beau spectacle. On devrait avoir du portant assez vite, jusqu’à l’équateur. Attention à ne pas prendre trop de retard si le départ est vraiment très mou.
Une Transat est un sprint, mais sur ce parcours, entrer dans les mers du sud placé est important, car cela peut partir par devant!  En Atlantique Nord, on n’est pas encore dans le dur du Vendée et cela peut partir vite. Une bonne descente de l’Atlantique est importante. Une fois dans le train des dépressions du Sud, d’énormes écarts peuvent se créer.
J’essaie de ne pas regarder trop loin. Réguler mon bateau dans la seconde, dans l’instant présent est jouissif. On se donne des objectifs à court, moyen et long terme. Je ne me projette pas sur l’arrivée, mais sur les premiers temps forts, Finisterre, Alizé, pot au noir… morceau par morceau. »

La clé de mon Vendée

« Chaque Vendée Globe est différent. Chaque histoire est différente. La météo et les concurrents construiront le scenario. L’arrivée dans le Grand Sud te change, dans ta façon de naviguer, de vivre. On sent l’onde, la longue houle qui vient de loin! Ca pousse fort. Là, tu comprends que tu as changé de planète. Et pourtant, il faudra toujours continuer le sport, la régate, la compétition! C’est cela qui me motive, me donne envie, aller vite, en sécurité, pied au plancher, sur un bateau solide et éprouvé. Mais j’ai surtout envie de préserver le beau travail qui a été fait sur le bateau. Il faudra savoir le protéger, lever le pied par moment. Trouver ces compromis sera la clé de mon Vendée. »

*900 supporters assisteront au départ dimanche !

Il est libre Max

« Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu’il fait. Il a le sourire facile, même pour les imbéciles. Il s’amuse bien, il n’tombe jamais dans les pièges. Il s’laisse pas étourdir par les néons des manèges. Il vit sa vie sans s’occuper des grimaces. Que font autour de lui les poissons dans la nasse. Il est libre Max, il est libre Max. Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Les paroles d’Hervé Christiani conviennent à Maxime Sorel qui dimanche à 13h02 prendra le départ, à bord de V and B – Monbana – Mayenne, de son deuxième Vendée Globe, cet unique Tour du Monde sans escale et sans assistance remporté entre autres par Titouan Lamazou, Michel Desjoyeaux, Armel Le Cleac’h et François Gabart.

Cela sera alors le départ d’une aventure XXL pour le marin originaire de Cancale après une participation remarquée il y a quatre ans (10ème). Le golfe de Gascogne, l’anticyclone des Açores, le fameux pot au noir, l’anticyclone de Sainte-Héléne, Bonne Espérance, le redouté Océan Indien, Leeuwin, le grand sud, le point Némo, le cap Horn, le parcours du Vendée Globe est truffé d’obstacles océaniques à franchir, d’incertitudes météorologiques, de luttes contre soi-même aussi, d’épreuves physiques et techniques. 

Le parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose est prêt. Depuis la mise à l’eau de son foiler en juin 2022, celui qui a gravi l’Everest, le vrai, et son équipe, se sont préparés pour la dernière grande expédition sportive mondiale. Maxime a englouti les milles jusqu’à faire gronder son Dragon des Océans, cinquième de la Route du Rhum et de la Transat CIC, souvent dans les bons coups. Il est libre Max pour performer et possiblement accrocher un top 5 à l’arrivée fin janvier aux Sables d’Olonne et face à une concurrence particulièrement aiguisée de 39 navigatrices et navigateurs aux dents longues et qui s’apprêtent à faire rêver les foules.

Dans quelle mesure, te sens-tu libre dans la vie ?

Je n’ai pas l’impression de m’empêcher de vivre certaines choses. Oui j’ai l’impression d’être libre en quelque sorte. Je fais mes choix et je les assume. C’est rare pour moi de faire quelque chose que je regrette même s’il y a une réflexion en amont. J’ai besoin d’être bien entouré mais pas que l’on m’emprisonne. Ma liberté c’est également de grands moments de plénitude dans mes aventures. En mer, c’est difficile de sentir ces instants car c’est un exercice d’endurance fort, plus de deux mois par exemple sur le Vendée Globe. J’ai senti cette plénitude, sorte de grande liberté entre le camp 4 et le sommet de l’Everest par exemple et c’est d’ailleurs difficile à décrire. Je l’ai aussi vécu entre le 50ème kilomètres de la CCC et l’arrivée. Là, tu as l’impression qu’il y a une énergie particulière qui arrive et qu’il peut se passer de chouettes trucs sans visualiser la fin. Pour revenir à la course à la voile, j’ai tendance à canaliser ces sensations et à les garder pour la fin. J’ai par exemple été frustré lors des dernières 24 heures de mon dernier Vendée Globe de ne pas pouvoir lâcher les chevaux mentalement sur ma dernière ligne droite, la faute à une méchante dépression. J’ai ressenti tout de même quelques moments de grande liberté, de succès également lors de cette épreuve notamment lorsque j’arrive à réparer mon J2 au prix d’un effort quasi surhumain. Au moment où j’arrive à nouveau à hisser cette voile, lors de la réparation, je sentais que c’était un truc unique, l’émotion était énorme, je pleurais. 

À l’approche du départ de ton deuxième Vendée Globe, repenses-tu à ton premier ?

J’ai occulté mon premier Vendée Globe. Une course ne ressemble jamais à l’autre. J’ai pris le bon dans le but de préparer celui-là. Je vais revivre une nouvelle aventure et basta.

Qu’as-tu appris en 4 ans ?

Nous avons 4 fois plus de salariés dans mon entreprise. On a 4 fois plus de courses réalisées en IMOCA. J’ai vécu beaucoup d’aventures extra voile avec l’Everest notamment, le Kilimandjaro. Mon corps est chiffré grâce à une préparation physique très pointue. C’est aussi de nombreuses rencontres. En 2014 après la Route du Rhum, jamais je n’aurais pensé en arriver là. Je n’ai pas vraiment changé. Je suis toujours aussi “chiant” avec les personnes avec qui je travaille. J’ai vieilli quand même. Je ne vois pas les années passer. J’ai envie d’aller plus loin et pas toujours dans la voile qui est mon métier. Je suis très animé. Je prends autant de plaisir à faire une randonnée en famille qu’à prendre le départ du Vendée Globe. Je mets toujours beaucoup d’énergie.

Tes atouts, tes faiblesses ?

Je veux toujours rendre une copie parfaite. C’est une faiblesse à mon avis. Je me mets beaucoup de pression par rapport à l’enjeu. En bateau, cela se démontre par le nombre de manoeuvres sur 24 heures. J’ai tendance à faire des changements de voiles ou des manoeuvres pour pas grand-chose alors qu’un empannage suffirait. Je dois être plus patient, accepter d’attendre. Qu’est ce qui fait que j’ai toujours besoin d’être perfectionniste ? Je travaille cet aspect. Côté atout, plus c’est dur pour les autres, plus j’ai l’impression que c’est facile pour moi. C’est un sacré avantage en mer à mon avis. En première année d’IUT, j’avais eu une très mauvaise note. Je me vois me regarder dans le rétroviseur me disant mais qu’est ce que tu fais là. À partir de ce jour, je n’ai plus rien lâché et j’ai fini par devenir ingénieur.

Qu’est ce qui te fait reprendre le départ du VG ?

Ce sont des bateaux totalement dingues. Quand on voit notre bateau à l’image, on se dit que ce n’est pas nous à bord. Abattre des moyennes délirantes, voler est très, très grisant notamment à plus de 25 nœuds dans des mers déchaînées. Voilà pourquoi je repars.

Comment te situes-tu par rapport à ta concurrence ?

Nulle part. Je ne m’intéresse pas à ma concurrence, vraiment et très sincèrement. Les plus belles courses que j’ai faites, la Route du Rhum et la Transat CIC, c’est vraiment quand je vis ma vie à bord sans me focaliser sur ma concurrence. Je fais ma course. Je ne suis pas les autres. Je fais mes trajectoires. Je ne télécharge d’ailleurs pas toujours les fichiers météos.

Quel est ton rapport à la solitude ?

Il y aura forcément des coups de mou sur le Vendée Globe mais j’ai l’expérience de mon premier où j’avais eu lors de la descente de l’Atlantique de véritables manques des autres. J’avais d’ailleurs beaucoup écrit sur la solitude. Là, je me sens prêt à être seul alors que ce n’est pas dans mon tempérament. Je suis plus un homme de collectif.

Quelles sont tes fiertés ?

Avec mon frère Jérémy, nous sommes arrivés à un projet génial et très abouti avec un budget bien moins important que les grandes équipes. C’est une fierté pour un gars comme moi qui coulait du béton et pour un prof de sport comme mon frère. Nous sommes des autodidactes complets. Nous avons fédéré. Nous avons un top stand en immersion sur le village du Vendée Globe. 2 millions d’euros de budget par an, 1 million pour le bateau, 1 million pour le reste, nous sommes le meilleur ratio qualité-prix du circuit IMOCA.

Tu vas te divertir à bord ?

Je vais me faire envoyer les news de la F1, mon père me fait suivre pas mal d’actus, j’ai des films à bord et un tableau excel !

Sam Goodchild: The Vendée Globe – it’s scary and exciting all at the same time

The British solo sailor Sam Goodchild is not one to get carried away in the heat of the moment, but even he can’t hide his excitement as he edges ever closer to his first participation in the Vendée Globe solo round-the-world race.

Now just a few days from the start from Les Sables D’Olonne on November 10th, Goodchild, who races alongside Frenchman Thomas Ruyant in the Lorient-based TR Racing team, has been spending a few days back at home after delivering his boat to the race village.

“I’m excited and aware of how lucky I am to be here and trying to savour the moment a bit,” said the 34-year-old Englishman who lives with his French wife and two children in Lorient. “The Vendée Globe is something I first wanted to do pretty much 20 years ago and now we are here at last  – so yeah, it’s scary and exciting all at the same time.”

The skipper of VULNERABLE, the battle-hardened 2019 Guillaume Verdier-designed foiler formerly named LinkedOut, said arriving into Les Sables d’Olonne and taking the boat up the famous canal to the race village was surprisingly routine. But then he got to the dockside in the Port Olona marina and it began to dawn on him that the Vendée Globe was starting to become a reality.

“It didn’t really hit me until we were on the dock and there were all the flags and the other boats and the activity amongst the shore crews and people asking you about how excited you are. Then you start thinking about it and I guess it’s quite a big deal, isn’t it ?” he reflected.

After spending a week at the home of the greatest solo race of them all “soaking up the atmosphere,” it was time to get back to the family for the last time before the final build-up to the race start. Goodchild has been “chilling out,” taking care of last minute personal items – like popping out to buy toothbrushes and two tubes of toothpaste – and checking in regularly with his boat captain Robin Salmon to make sure everything is just as he wants it.

He admits that along with the excitement there are some pre-start nerves as the start of his first solo round-the-world race draws ever closer. “It’s going into the unknown and spending time on my own I guess, so you never know how things are going to turn out and there is definitely a bit of apprehension there,” he said.

The sailor who produced a stunning first season in the IMOCA class last year to win the IMOCA Globe Championship, is regarded by many as a potential winner of this race at the first time of asking even though his boat is not of the latest generation. That is a reflection of Goodchild’s competitiveness and experience, his excellent temperament for solo offshore racing and his boat’s long record of success in single and double-handed racing.

Taken together it’s turned him into the “great outsider” in the 40-strong field, but Goodchild himself is not thinking along those lines, as he made quite clear. “Honestly, I don’t really spend much time thinking about it at all,” he said. “I am focused on trying to put myself in the best position to comlete finish the race. I’m not even thinking about a podium or a top-10. I am just thinking about the choices we have made on the boat and what we can put in place to increase my chances of finishing.”

Goodchild and Ruyant are in a unique position in the IMOCA fleet in the way they have benefited from being part of one team with two skippers and two boats in the build-up to this race. Both boats carry the same name in VULNERABLE, as part of a mission by Alexandre Fayeulle, chairman of the team’s founding partner, the cyber security leader Advens, to tackle the causes of environmental and social crisis in modern society. And, as Goodchild points out, this has been a hugely positive structure.

“It’s definitely unique to be preparing a Vendée Globe with two boats in the same team. And it’s been a very healthy and very constructive relationship which was the aim from the start, so that’s great,” he explained. “The goal was to have two boats in the best condition possible at the start. I think we’ve done a good job of helping each other, and probably the natural difference being that this is my first Vendée Globe and Thomas’s third. He’s going very clearly for the win and I’m going more for just finishing, which means it isn’t a direct competition of him versus me, if you like.”

Goodchild has talked in the past of the enormous benefit to him of being surrounded by a team of experienced people who have done it all before and he noticed this more clearly than ever after his boat dismasted near the Azores in June, during the New York Vendée-Les Sables D’Olonne race. That mishap could have seriously impacted a less well-organised team, but TR Racing responded smartly, secured a brand new spare mast and got the boat back in the water ahead of schedule.

“Having a team around me who have prepared this boat for a Vendée Globe before is a massive boost,” said Goodchild. “But the second element is the reactivity and professionalism when issues come up. If you look at that dismasting, for example, the problem was resolved quickly and efficiently and didn’t impact us at all because we are surrounded by people who have got the experience to find a solution to make it happen in the quickest and easiest way possible.”

That dismasting was the third in Goodchild’s career, having been on the Ultime Spindrift when she lost her rig at the start of a Jules Verne record attempt and then lost his rig in the Route du Rhum when sailing a Class 40. He says he tries to use those experiences in a positive way.

“You definitely learn stuff from all those experiences. This is a sport where it is an endurance challenge and finishing the race is part of the way to win them. But finishing is a big deal and you can think of some great sailors who struggled to finish the Vendée Globe. So you learn from all these things and the idea is to use them to make you stronger. So definitely, it is an experience, it’s a strength and it’s something you learn to deal with and build on, whether that’s sailing differently, preparing differently or how hard you push in different conditions,” he said.

Finally, there’s the good luck charm. In Goodchild’s case it is becoming quite a well known one thanks to social media. It’s a little blue unicorn that Goodchild’s daughter gave him in 2019 at the beginning of the Transat Jacque Vabre and it will be sailing every mile of his Vendée Globe with him at the chart table of VULNERABLE.

“She’s not feeling particularly nervous about the Vendée Globe,” he offered with a broad smile, “that’s because she’s already done The Ocean Race, so it’s no big deal!”

Ca monte !

Dans les temps impartis par la Direction de course du 10ème Vendée Globe, et en compagnie d’une bonne trentaine d’autres engagés, les deux IMOCAs VULNERABLE de Sam Goodchild et Thomas Ruyant sont venus aujourd’hui jeudi 17 octobre en milieu d’après-midi, s’amarrer aux pontons concurrents de Port Olonna. Débute ainsi un à la fois long et court stand-by pour les navigateurs solitaires, tous plus ou moins prêts, plus ou moins impatients dans l’attente du coup de canon libérateur du dimanche 10 novembre prochain. Sam et Thomas vont, chacun à leur manière, appréhender cette dernière ligne droite. Thomas, riche de l’expérience des deux précédentes éditions, Sam dans la douce euphorie des premières fois. Au programme des deux hommes, un premier séjour Sablais principalement dédié aux sollicitations de l’organisation, et à leurs « teammates » de TR Racing, pour procéder à d’ultimes mises au point, informatiques notamment, suivi d’une belle semaine loin de tout, en famille, coupé de l’effervescence certes bienveillante des foules sentimentales, mais énergivores, avant une dernière semaine vendéenne à la disposition du public, des médias, des amis et des partenaires.

16 ans pour arriver là !
« On sent monter l’énergie ! » Sam Goodchild profite à fond de cette première remontée du chenal des Sables en compagnie de son équipe technique. « 16 ans que je rêve de ce moment » lâche-t’il dans un regard qui raconte la passion, l’engagement mis ces dernières années pour prétendre à disputer le Graal de la course au large en solitaire. « On entre dans la phase active, cruciale du projet. Ces trois prochaines semaines  seront à la fois longues, et très courtes, tant les agendas sont déjà bien remplis, entre échanges millimétrés avec mes équipiers sur les mille et un détails à finaliser ou répéter, la famille, les amis, les partenaires, le public. Je veux en profiter à plein. Cette course est à nulle autre pareille. L’engouement est palpable. Ca y est ! On est dans le concret ! » Du partage, beaucoup, du repos, un peu, Sam Goodchild est prêt, son bateau au maximum de son optimisation. Reste à doser ces derniers jours, entre euphorie, impatience, fébrilité, et la nécessaire sérénité propice à engranger un maximum de repos et d’énergie avant la grande boucle, aventure de toute une vie.

Gérer l’émotion…
Son de cloche légèrement différent chez Thomas Ruyant, qui revit les instants de ces précédents départs en 2016 et 2020. « Pas d’émotion particulière aujourd’hui, car la remontée du chenal qui m’importe est celle que je compte bien effectuer après avoir bouclé le tour. On sent, avec le village et les pontons qui se remplissent, que quelque chose d’énorme se prépare. Le jeu pour moi est de repousser le moment où toute cette pression cumulée deviendra difficilement tenable. Savoir ce qui nous attend procure un sentiment mitigé, de désir et de crainte. Privé de départ pour cause de Covid il y a quatre ans, le public va répondre en masse cette année, et l’émotion du départ s’annonce colossale, difficile à gérer, et énergivore. Mais on ne s’en passerait pour rien au monde ! » Thomas, à l’instar de son camarade d’écurie Sam Goodchild, coupera de manière radicale à l’issue de la semaine en cours, pour partir en famille, et ne revenir que le 4 novembre. Il laisse son VULNERABLE aux bons soins de son boat captain Ronan Deshayes. « J’ai une super équipe qui va continuer de peaufiner le bon travail déjà effectué. Je n’ai jamais été si bien préparé. Les gars vont gérer cette semaine des micro-détails. Je suis serein. Toutes mes affaires personnelles pour le tour du monde sont déjà à bord. Restent les petits dossiers administratifs de Monsieur tout le monde à mettre au propre avant de quitter le monde des terriens pour plus de deux mois. La pression peut venir, la montée d’adrénaline aussi. Je sais la chance que j’ai de vivre ceci. Partir sera un soulagement. D’ici là, je profite… »

Revue de presse

En ce 15 octobre, une petite revue de presse TB PRESS :

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/invite-rtl-c-est-impossible-qu-ils-ne-les-aient-pas-vus-un-skipper-ayant-sauve-des-migrants-en-mediterranee-s-indigne-7900428102

https://www.liberation.fr/societe/immigration/comment-le-skipper-thibaut-vauchel-camus-a-secouru-16-hommes-qui-derivaient-en-mediterranee-ce-ne-sont-pas-des-migrants-mais-des-humains-20241009_QTO3VGIQJ5CCBI64ZCVC6XUY3U/

https://www.tf1info.fr/traditions-et-patrimoine/jo-jeux-olympiques-des-signes-de-faiblesse-alarmants-un-vaste-appel-aux-dons-lance-pour-restaurer-le-mythique-belem-2328196.html

https://www.lefigaro.fr/nantes/la-poupe-du-belem-est-en-danger-un-appel-aux-dons-lance-pour-renover-ce-joyau-de-la-marine-francaise-20241012

https://www.ouest-france.fr/sport/voile/voile-v-and-b-monbana-et-la-mayenne-vont-mettre-fin-a-leur-partenariat-avec-maxime-sorel-75dc4c64-815d-11ef-8b46-245c814f5bd8

https://www.lequipe.fr/Ultra-trail/Actualites/Maxime-sorel-prend-le-large-sur-les-sentiers-de-l-utmb/1504338

https://figaronautisme.meteoconsult.fr/actus-nautisme-courses/vendee-globe/2024-10-12/72690-derniers-preparatifs-pour-thomas-ruyant-et-sam-goodchild-a-un-mois-du-vendee-globe

https://www.lequipe.fr/Voile/Actualites/Thomas-ruyant-sort-deux-projets-artistiques-autour-de-son-dernier-vendee-globe/1511166

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/course-au-large/vendee-globe/vendee-globe-thomas-ruyant-leverest-a-portee-de-voiles-42659a94-7a59-11ef-822e-4d3ac9af3b93

https://www.ouest-france.fr/sport/voile/voile-a-quelques-semaines-du-vendee-globe-loutsider-sam-goodchild-confirme-encore-38bd8c74-72b9-11ef-85ef-f14e8299cf17

https://www.theoceanrace.com/fr/news/14757_Thomas-Ruyant-et-TR-Racing-objectif-The-Ocean-Race

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/boulogne-mer/voile-la-course-des-caps-premiere-edition-prevue-en-2025-au-depart-de-boulogne-sur-mer-3044522.html

https://www.francebleu.fr/emissions/200-raisons-d-aimer-le-nord-pas-de-calais/steve-stievenart-le-nageur-des-defis-extremes-2320099

Clap de fin à Sainte-Maxime !

Route des Terre-Neuvas 2024

Thibaut Vauchel-Camus, remis de ces émotions liées au sauvetage la semaine dernière de personnes en détresse peu après le passage de Gibraltar et alors qu’il ramenait Solidaires En Peloton du Maroc et de l’arrivée de la Med Max (6ème), prendra le départ de la dernière étape des Ocean Fifty Series jeudi sur le plan d’eau de Sainte-Maxime. Le skipper du trimaran Solidaires En Peloton sera accompagné pour l’occasion d’Axelle Pillain, Laurent Gourmelon, Pierre-Antoine Morvan et Jérémie Lagarrigue. L’objectif de la compétition est net et précis pour Solidaires En Peloton : performer afin de monter sur le podium 2024 des Ocean Fifty Series.

« L’idée est de finir en beauté notre saison sportive sur les Ocean Fifty Series » déclare le capitaine. « Je ne veux avoir aucun regret. Cet dernier acte va me permettre de retrouver les joies de la course en équipage et de faire au mieux afin de monter sur le podium général. Nous sommes très bien accueillis à Sainte-Maxime. On sent une certaine ferveur du public. »  Forza Solidaires En Peloton, nom de la marque sportive de France Sclérose En Plaques.