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Je suis un bizut des mers du Sud !

novembre, 7Ruyant...

Thomas Ruyant a retrouvé son bateau, son équipe, son public et ses supporters aux Sables d’Olonne, après une belle coupure familiale, loin des pontons et des foules passionnées. Il repousse d’heure en heure la montée du stress, des premières interrogations du départ d’une course hors norme dont il a patiemment, savamment, ordonné, organisé et structuré les moindres aspects. Le Nordiste est bien là où il voulait être, après ses deux riches expériences de 2016 et 2020, fier du projet monté avec son partenaire Advens, ses équipiers, ses techniciens, heureux de son bateau et de ces perspectives de régates planétaires au plus haut niveau, pour lesquelles il s’est si minutieusement préparé. Pourtant pas au point de revendiquer le moindre statut de favori. C’est au jour le jour, mille par mille qu’il écrira son Vendée Globe, oublieux de ses déboires passés, assoiffé d’aventures, humble devant la tâche. « Je suis un bizut des mers du Sud! »

« J’ai Vendée Globe ce week-end ! »

« Je suis dans l’état d’esprit que je cherchais. J’ai bien anticipé les choses, pour revenir aux Sables lundi dernier l’esprit libéré. J’ai coupé pendant 8 jours, avec mes enfants, sans penser Vendée Globe. J’ai bien dormi, bien mangé, fait du sport. Je ne ressens pas encore la pression. Je sais que la marée Nordiste de mes supporters arrive*. Ce sont des moments de partage important. Mais je suis pressé de partir. Je n’ai ni stress ni angoisse. On a navigué lundi avec le bateau et toute l’équipe. Un super moment. Je suis heureux de voir l’équipe fonctionner dans une belle ambiance, très efficace. Je suis heureux de faire ce chemin avec cette équipe-là. Je mesure le chemin parcouru. Je ressens de la fierté. J’ai le bateau que je voulais. Je le connais bien. C’est un super bateau de Vendée Globe. Je ne ressens pas du tout ce que j’ai vécu en 2016 et 2020. On découvrait alors les grands foilers en 2020. Aujourd’hui, je suis serein et à l’aise. Je sais ce qui m’attends. On fait de moi un habitué du Vendée. Or, ce n’est que mon troisième départ. Donc je vais tout redécouvrir et découvrir, des scenarii différents, des adversaires différents. D’autres on fait The Ocean race, des tours en Ultime.
Ma maturité vient d’une certaine maitrise de ces machines à grands foils.  On a été parmi les premiers avec ces grands foils. J’aime aller vite avec ces bateaux. J’y suis habitué. Grâce à tous les marins qui sont passés à bord, Antoine Koch, Morgan Lagravière, Sam… J’ai une meilleure connaissance de la technique. Nos bateaux sont complexes, rien n’est acquis.»

Le match va être dingue !

« 40 bateaux, c’est beaucoup. Il y a une quinzaine de grands marins capables de jouer aux avant-postes et on oublie probablement de sérieux outsiders. Toutes les équipes ont progressé et il y a un bel alignement des compétences. Il me faudra les observer de près car cela fait partie de la bagarre sur l’eau. On ne parle pas de marquage mais il faudra garder un oeil sur les vitesses, les comportements, voir qui est en forme, qui est à l’attaque. Si les analyses météos sont similaires, on a des bateaux qui peuvent optionner à quelques degrés près. Nos bateaux ouvrent le jeu avec leurs combinaisons de voiles singulières, leur formes particulières. La flotte sera groupée durant les 3 premières semaines, mais il y a un tel niveau que les écarts se feront sur de petits décalages.
Avec ce Vendée Globe, on n’est pas loin du challenge ultime, sur un truc hors norme. Je pars serein, sans m’interroger sur l’avenir. Totalement concentré sur mon Vendée. On a mis beaucoup d’énergie pour parvenir à cet état. Je suis fier de ce que l’on a fait. »

Morceau par morceau

« La météo du départ n’est pas encore établie. Cela change encore beaucoup. Je veux profiter de ce public, des amis, de la famille. Je veux offrir un beau spectacle. On devrait avoir du portant assez vite, jusqu’à l’équateur. Attention à ne pas prendre trop de retard si le départ est vraiment très mou.
Une Transat est un sprint, mais sur ce parcours, entrer dans les mers du sud placé est important, car cela peut partir par devant!  En Atlantique Nord, on n’est pas encore dans le dur du Vendée et cela peut partir vite. Une bonne descente de l’Atlantique est importante. Une fois dans le train des dépressions du Sud, d’énormes écarts peuvent se créer.
J’essaie de ne pas regarder trop loin. Réguler mon bateau dans la seconde, dans l’instant présent est jouissif. On se donne des objectifs à court, moyen et long terme. Je ne me projette pas sur l’arrivée, mais sur les premiers temps forts, Finisterre, Alizé, pot au noir… morceau par morceau. »

La clé de mon Vendée

« Chaque Vendée Globe est différent. Chaque histoire est différente. La météo et les concurrents construiront le scenario. L’arrivée dans le Grand Sud te change, dans ta façon de naviguer, de vivre. On sent l’onde, la longue houle qui vient de loin! Ca pousse fort. Là, tu comprends que tu as changé de planète. Et pourtant, il faudra toujours continuer le sport, la régate, la compétition! C’est cela qui me motive, me donne envie, aller vite, en sécurité, pied au plancher, sur un bateau solide et éprouvé. Mais j’ai surtout envie de préserver le beau travail qui a été fait sur le bateau. Il faudra savoir le protéger, lever le pied par moment. Trouver ces compromis sera la clé de mon Vendée. »

*900 supporters assisteront au départ dimanche !

Il est libre Max

novembre, 4Sailing Together...

« Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu’il fait. Il a le sourire facile, même pour les imbéciles. Il s’amuse bien, il n’tombe jamais dans les pièges. Il s’laisse pas étourdir par les néons des manèges. Il vit sa vie sans s’occuper des grimaces. Que font autour de lui les poissons dans la nasse. Il est libre Max, il est libre Max. Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Les paroles d’Hervé Christiani conviennent à Maxime Sorel qui dimanche à 13h02 prendra le départ, à bord de V and B – Monbana – Mayenne, de son deuxième Vendée Globe, cet unique Tour du Monde sans escale et sans assistance remporté entre autres par Titouan Lamazou, Michel Desjoyeaux, Armel Le Cleac’h et François Gabart.

Cela sera alors le départ d’une aventure XXL pour le marin originaire de Cancale après une participation remarquée il y a quatre ans (10ème). Le golfe de Gascogne, l’anticyclone des Açores, le fameux pot au noir, l’anticyclone de Sainte-Héléne, Bonne Espérance, le redouté Océan Indien, Leeuwin, le grand sud, le point Némo, le cap Horn, le parcours du Vendée Globe est truffé d’obstacles océaniques à franchir, d’incertitudes météorologiques, de luttes contre soi-même aussi, d’épreuves physiques et techniques. 

Le parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose est prêt. Depuis la mise à l’eau de son foiler en juin 2022, celui qui a gravi l’Everest, le vrai, et son équipe, se sont préparés pour la dernière grande expédition sportive mondiale. Maxime a englouti les milles jusqu’à faire gronder son Dragon des Océans, cinquième de la Route du Rhum et de la Transat CIC, souvent dans les bons coups. Il est libre Max pour performer et possiblement accrocher un top 5 à l’arrivée fin janvier aux Sables d’Olonne et face à une concurrence particulièrement aiguisée de 39 navigatrices et navigateurs aux dents longues et qui s’apprêtent à faire rêver les foules.

Dans quelle mesure, te sens-tu libre dans la vie ?

Je n’ai pas l’impression de m’empêcher de vivre certaines choses. Oui j’ai l’impression d’être libre en quelque sorte. Je fais mes choix et je les assume. C’est rare pour moi de faire quelque chose que je regrette même s’il y a une réflexion en amont. J’ai besoin d’être bien entouré mais pas que l’on m’emprisonne. Ma liberté c’est également de grands moments de plénitude dans mes aventures. En mer, c’est difficile de sentir ces instants car c’est un exercice d’endurance fort, plus de deux mois par exemple sur le Vendée Globe. J’ai senti cette plénitude, sorte de grande liberté entre le camp 4 et le sommet de l’Everest par exemple et c’est d’ailleurs difficile à décrire. Je l’ai aussi vécu entre le 50ème kilomètres de la CCC et l’arrivée. Là, tu as l’impression qu’il y a une énergie particulière qui arrive et qu’il peut se passer de chouettes trucs sans visualiser la fin. Pour revenir à la course à la voile, j’ai tendance à canaliser ces sensations et à les garder pour la fin. J’ai par exemple été frustré lors des dernières 24 heures de mon dernier Vendée Globe de ne pas pouvoir lâcher les chevaux mentalement sur ma dernière ligne droite, la faute à une méchante dépression. J’ai ressenti tout de même quelques moments de grande liberté, de succès également lors de cette épreuve notamment lorsque j’arrive à réparer mon J2 au prix d’un effort quasi surhumain. Au moment où j’arrive à nouveau à hisser cette voile, lors de la réparation, je sentais que c’était un truc unique, l’émotion était énorme, je pleurais. 

À l’approche du départ de ton deuxième Vendée Globe, repenses-tu à ton premier ?

J’ai occulté mon premier Vendée Globe. Une course ne ressemble jamais à l’autre. J’ai pris le bon dans le but de préparer celui-là. Je vais revivre une nouvelle aventure et basta.

Qu’as-tu appris en 4 ans ?

Nous avons 4 fois plus de salariés dans mon entreprise. On a 4 fois plus de courses réalisées en IMOCA. J’ai vécu beaucoup d’aventures extra voile avec l’Everest notamment, le Kilimandjaro. Mon corps est chiffré grâce à une préparation physique très pointue. C’est aussi de nombreuses rencontres. En 2014 après la Route du Rhum, jamais je n’aurais pensé en arriver là. Je n’ai pas vraiment changé. Je suis toujours aussi “chiant” avec les personnes avec qui je travaille. J’ai vieilli quand même. Je ne vois pas les années passer. J’ai envie d’aller plus loin et pas toujours dans la voile qui est mon métier. Je suis très animé. Je prends autant de plaisir à faire une randonnée en famille qu’à prendre le départ du Vendée Globe. Je mets toujours beaucoup d’énergie.

Tes atouts, tes faiblesses ?

Je veux toujours rendre une copie parfaite. C’est une faiblesse à mon avis. Je me mets beaucoup de pression par rapport à l’enjeu. En bateau, cela se démontre par le nombre de manoeuvres sur 24 heures. J’ai tendance à faire des changements de voiles ou des manoeuvres pour pas grand-chose alors qu’un empannage suffirait. Je dois être plus patient, accepter d’attendre. Qu’est ce qui fait que j’ai toujours besoin d’être perfectionniste ? Je travaille cet aspect. Côté atout, plus c’est dur pour les autres, plus j’ai l’impression que c’est facile pour moi. C’est un sacré avantage en mer à mon avis. En première année d’IUT, j’avais eu une très mauvaise note. Je me vois me regarder dans le rétroviseur me disant mais qu’est ce que tu fais là. À partir de ce jour, je n’ai plus rien lâché et j’ai fini par devenir ingénieur.

Qu’est ce qui te fait reprendre le départ du VG ?

Ce sont des bateaux totalement dingues. Quand on voit notre bateau à l’image, on se dit que ce n’est pas nous à bord. Abattre des moyennes délirantes, voler est très, très grisant notamment à plus de 25 nœuds dans des mers déchaînées. Voilà pourquoi je repars.

Comment te situes-tu par rapport à ta concurrence ?

Nulle part. Je ne m’intéresse pas à ma concurrence, vraiment et très sincèrement. Les plus belles courses que j’ai faites, la Route du Rhum et la Transat CIC, c’est vraiment quand je vis ma vie à bord sans me focaliser sur ma concurrence. Je fais ma course. Je ne suis pas les autres. Je fais mes trajectoires. Je ne télécharge d’ailleurs pas toujours les fichiers météos.

Quel est ton rapport à la solitude ?

Il y aura forcément des coups de mou sur le Vendée Globe mais j’ai l’expérience de mon premier où j’avais eu lors de la descente de l’Atlantique de véritables manques des autres. J’avais d’ailleurs beaucoup écrit sur la solitude. Là, je me sens prêt à être seul alors que ce n’est pas dans mon tempérament. Je suis plus un homme de collectif.

Quelles sont tes fiertés ?

Avec mon frère Jérémy, nous sommes arrivés à un projet génial et très abouti avec un budget bien moins important que les grandes équipes. C’est une fierté pour un gars comme moi qui coulait du béton et pour un prof de sport comme mon frère. Nous sommes des autodidactes complets. Nous avons fédéré. Nous avons un top stand en immersion sur le village du Vendée Globe. 2 millions d’euros de budget par an, 1 million pour le bateau, 1 million pour le reste, nous sommes le meilleur ratio qualité-prix du circuit IMOCA.

Tu vas te divertir à bord ?

Je vais me faire envoyer les news de la F1, mon père me fait suivre pas mal d’actus, j’ai des films à bord et un tableau excel !

Sam Goodchild: The Vendée Globe – it’s scary and exciting all at the same time

octobre, 31Ruyant...

The British solo sailor Sam Goodchild is not one to get carried away in the heat of the moment, but even he can’t hide his excitement as he edges ever closer to his first participation in the Vendée Globe solo round-the-world race.

Now just a few days from the start from Les Sables D’Olonne on November 10th, Goodchild, who races alongside Frenchman Thomas Ruyant in the Lorient-based TR Racing team, has been spending a few days back at home after delivering his boat to the race village.

“I’m excited and aware of how lucky I am to be here and trying to savour the moment a bit,” said the 34-year-old Englishman who lives with his French wife and two children in Lorient. “The Vendée Globe is something I first wanted to do pretty much 20 years ago and now we are here at last  – so yeah, it’s scary and exciting all at the same time.”

The skipper of VULNERABLE, the battle-hardened 2019 Guillaume Verdier-designed foiler formerly named LinkedOut, said arriving into Les Sables d’Olonne and taking the boat up the famous canal to the race village was surprisingly routine. But then he got to the dockside in the Port Olona marina and it began to dawn on him that the Vendée Globe was starting to become a reality.

“It didn’t really hit me until we were on the dock and there were all the flags and the other boats and the activity amongst the shore crews and people asking you about how excited you are. Then you start thinking about it and I guess it’s quite a big deal, isn’t it ?” he reflected.

After spending a week at the home of the greatest solo race of them all “soaking up the atmosphere,” it was time to get back to the family for the last time before the final build-up to the race start. Goodchild has been “chilling out,” taking care of last minute personal items – like popping out to buy toothbrushes and two tubes of toothpaste – and checking in regularly with his boat captain Robin Salmon to make sure everything is just as he wants it.

He admits that along with the excitement there are some pre-start nerves as the start of his first solo round-the-world race draws ever closer. “It’s going into the unknown and spending time on my own I guess, so you never know how things are going to turn out and there is definitely a bit of apprehension there,” he said.

The sailor who produced a stunning first season in the IMOCA class last year to win the IMOCA Globe Championship, is regarded by many as a potential winner of this race at the first time of asking even though his boat is not of the latest generation. That is a reflection of Goodchild’s competitiveness and experience, his excellent temperament for solo offshore racing and his boat’s long record of success in single and double-handed racing.

Taken together it’s turned him into the “great outsider” in the 40-strong field, but Goodchild himself is not thinking along those lines, as he made quite clear. “Honestly, I don’t really spend much time thinking about it at all,” he said. “I am focused on trying to put myself in the best position to comlete finish the race. I’m not even thinking about a podium or a top-10. I am just thinking about the choices we have made on the boat and what we can put in place to increase my chances of finishing.”

Goodchild and Ruyant are in a unique position in the IMOCA fleet in the way they have benefited from being part of one team with two skippers and two boats in the build-up to this race. Both boats carry the same name in VULNERABLE, as part of a mission by Alexandre Fayeulle, chairman of the team’s founding partner, the cyber security leader Advens, to tackle the causes of environmental and social crisis in modern society. And, as Goodchild points out, this has been a hugely positive structure.

“It’s definitely unique to be preparing a Vendée Globe with two boats in the same team. And it’s been a very healthy and very constructive relationship which was the aim from the start, so that’s great,” he explained. “The goal was to have two boats in the best condition possible at the start. I think we’ve done a good job of helping each other, and probably the natural difference being that this is my first Vendée Globe and Thomas’s third. He’s going very clearly for the win and I’m going more for just finishing, which means it isn’t a direct competition of him versus me, if you like.”

Goodchild has talked in the past of the enormous benefit to him of being surrounded by a team of experienced people who have done it all before and he noticed this more clearly than ever after his boat dismasted near the Azores in June, during the New York Vendée-Les Sables D’Olonne race. That mishap could have seriously impacted a less well-organised team, but TR Racing responded smartly, secured a brand new spare mast and got the boat back in the water ahead of schedule.

“Having a team around me who have prepared this boat for a Vendée Globe before is a massive boost,” said Goodchild. “But the second element is the reactivity and professionalism when issues come up. If you look at that dismasting, for example, the problem was resolved quickly and efficiently and didn’t impact us at all because we are surrounded by people who have got the experience to find a solution to make it happen in the quickest and easiest way possible.”

That dismasting was the third in Goodchild’s career, having been on the Ultime Spindrift when she lost her rig at the start of a Jules Verne record attempt and then lost his rig in the Route du Rhum when sailing a Class 40. He says he tries to use those experiences in a positive way.

“You definitely learn stuff from all those experiences. This is a sport where it is an endurance challenge and finishing the race is part of the way to win them. But finishing is a big deal and you can think of some great sailors who struggled to finish the Vendée Globe. So you learn from all these things and the idea is to use them to make you stronger. So definitely, it is an experience, it’s a strength and it’s something you learn to deal with and build on, whether that’s sailing differently, preparing differently or how hard you push in different conditions,” he said.

Finally, there’s the good luck charm. In Goodchild’s case it is becoming quite a well known one thanks to social media. It’s a little blue unicorn that Goodchild’s daughter gave him in 2019 at the beginning of the Transat Jacque Vabre and it will be sailing every mile of his Vendée Globe with him at the chart table of VULNERABLE.

“She’s not feeling particularly nervous about the Vendée Globe,” he offered with a broad smile, “that’s because she’s already done The Ocean Race, so it’s no big deal!”

Ca monte !

octobre, 17Ruyant...

Dans les temps impartis par la Direction de course du 10ème Vendée Globe, et en compagnie d’une bonne trentaine d’autres engagés, les deux IMOCAs VULNERABLE de Sam Goodchild et Thomas Ruyant sont venus aujourd’hui jeudi 17 octobre en milieu d’après-midi, s’amarrer aux pontons concurrents de Port Olonna. Débute ainsi un à la fois long et court stand-by pour les navigateurs solitaires, tous plus ou moins prêts, plus ou moins impatients dans l’attente du coup de canon libérateur du dimanche 10 novembre prochain. Sam et Thomas vont, chacun à leur manière, appréhender cette dernière ligne droite. Thomas, riche de l’expérience des deux précédentes éditions, Sam dans la douce euphorie des premières fois. Au programme des deux hommes, un premier séjour Sablais principalement dédié aux sollicitations de l’organisation, et à leurs « teammates » de TR Racing, pour procéder à d’ultimes mises au point, informatiques notamment, suivi d’une belle semaine loin de tout, en famille, coupé de l’effervescence certes bienveillante des foules sentimentales, mais énergivores, avant une dernière semaine vendéenne à la disposition du public, des médias, des amis et des partenaires.

16 ans pour arriver là !
« On sent monter l’énergie ! » Sam Goodchild profite à fond de cette première remontée du chenal des Sables en compagnie de son équipe technique. « 16 ans que je rêve de ce moment » lâche-t’il dans un regard qui raconte la passion, l’engagement mis ces dernières années pour prétendre à disputer le Graal de la course au large en solitaire. « On entre dans la phase active, cruciale du projet. Ces trois prochaines semaines  seront à la fois longues, et très courtes, tant les agendas sont déjà bien remplis, entre échanges millimétrés avec mes équipiers sur les mille et un détails à finaliser ou répéter, la famille, les amis, les partenaires, le public. Je veux en profiter à plein. Cette course est à nulle autre pareille. L’engouement est palpable. Ca y est ! On est dans le concret ! » Du partage, beaucoup, du repos, un peu, Sam Goodchild est prêt, son bateau au maximum de son optimisation. Reste à doser ces derniers jours, entre euphorie, impatience, fébrilité, et la nécessaire sérénité propice à engranger un maximum de repos et d’énergie avant la grande boucle, aventure de toute une vie.

Gérer l’émotion…
Son de cloche légèrement différent chez Thomas Ruyant, qui revit les instants de ces précédents départs en 2016 et 2020. « Pas d’émotion particulière aujourd’hui, car la remontée du chenal qui m’importe est celle que je compte bien effectuer après avoir bouclé le tour. On sent, avec le village et les pontons qui se remplissent, que quelque chose d’énorme se prépare. Le jeu pour moi est de repousser le moment où toute cette pression cumulée deviendra difficilement tenable. Savoir ce qui nous attend procure un sentiment mitigé, de désir et de crainte. Privé de départ pour cause de Covid il y a quatre ans, le public va répondre en masse cette année, et l’émotion du départ s’annonce colossale, difficile à gérer, et énergivore. Mais on ne s’en passerait pour rien au monde ! » Thomas, à l’instar de son camarade d’écurie Sam Goodchild, coupera de manière radicale à l’issue de la semaine en cours, pour partir en famille, et ne revenir que le 4 novembre. Il laisse son VULNERABLE aux bons soins de son boat captain Ronan Deshayes. « J’ai une super équipe qui va continuer de peaufiner le bon travail déjà effectué. Je n’ai jamais été si bien préparé. Les gars vont gérer cette semaine des micro-détails. Je suis serein. Toutes mes affaires personnelles pour le tour du monde sont déjà à bord. Restent les petits dossiers administratifs de Monsieur tout le monde à mettre au propre avant de quitter le monde des terriens pour plus de deux mois. La pression peut venir, la montée d’adrénaline aussi. Je sais la chance que j’ai de vivre ceci. Partir sera un soulagement. D’ici là, je profite… »

Revue de presse

octobre, 15BLOG...

En ce 15 octobre, une petite revue de presse TB PRESS :

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/invite-rtl-c-est-impossible-qu-ils-ne-les-aient-pas-vus-un-skipper-ayant-sauve-des-migrants-en-mediterranee-s-indigne-7900428102

https://www.liberation.fr/societe/immigration/comment-le-skipper-thibaut-vauchel-camus-a-secouru-16-hommes-qui-derivaient-en-mediterranee-ce-ne-sont-pas-des-migrants-mais-des-humains-20241009_QTO3VGIQJ5CCBI64ZCVC6XUY3U/

https://www.tf1info.fr/traditions-et-patrimoine/jo-jeux-olympiques-des-signes-de-faiblesse-alarmants-un-vaste-appel-aux-dons-lance-pour-restaurer-le-mythique-belem-2328196.html

https://www.lefigaro.fr/nantes/la-poupe-du-belem-est-en-danger-un-appel-aux-dons-lance-pour-renover-ce-joyau-de-la-marine-francaise-20241012

https://www.ouest-france.fr/sport/voile/voile-v-and-b-monbana-et-la-mayenne-vont-mettre-fin-a-leur-partenariat-avec-maxime-sorel-75dc4c64-815d-11ef-8b46-245c814f5bd8

https://www.lequipe.fr/Ultra-trail/Actualites/Maxime-sorel-prend-le-large-sur-les-sentiers-de-l-utmb/1504338

https://figaronautisme.meteoconsult.fr/actus-nautisme-courses/vendee-globe/2024-10-12/72690-derniers-preparatifs-pour-thomas-ruyant-et-sam-goodchild-a-un-mois-du-vendee-globe

https://www.lequipe.fr/Voile/Actualites/Thomas-ruyant-sort-deux-projets-artistiques-autour-de-son-dernier-vendee-globe/1511166

https://voilesetvoiliers.ouest-france.fr/course-au-large/vendee-globe/vendee-globe-thomas-ruyant-leverest-a-portee-de-voiles-42659a94-7a59-11ef-822e-4d3ac9af3b93

https://www.ouest-france.fr/sport/voile/voile-a-quelques-semaines-du-vendee-globe-loutsider-sam-goodchild-confirme-encore-38bd8c74-72b9-11ef-85ef-f14e8299cf17

https://www.theoceanrace.com/fr/news/14757_Thomas-Ruyant-et-TR-Racing-objectif-The-Ocean-Race

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/boulogne-mer/voile-la-course-des-caps-premiere-edition-prevue-en-2025-au-depart-de-boulogne-sur-mer-3044522.html

https://www.francebleu.fr/emissions/200-raisons-d-aimer-le-nord-pas-de-calais/steve-stievenart-le-nageur-des-defis-extremes-2320099

Clap de fin à Sainte-Maxime !

octobre, 15Solidaires En Peloton...
Route des Terre-Neuvas 2024

Thibaut Vauchel-Camus, remis de ces émotions liées au sauvetage la semaine dernière de personnes en détresse peu après le passage de Gibraltar et alors qu’il ramenait Solidaires En Peloton du Maroc et de l’arrivée de la Med Max (6ème), prendra le départ de la dernière étape des Ocean Fifty Series jeudi sur le plan d’eau de Sainte-Maxime. Le skipper du trimaran Solidaires En Peloton sera accompagné pour l’occasion d’Axelle Pillain, Laurent Gourmelon, Pierre-Antoine Morvan et Jérémie Lagarrigue. L’objectif de la compétition est net et précis pour Solidaires En Peloton : performer afin de monter sur le podium 2024 des Ocean Fifty Series.

« L’idée est de finir en beauté notre saison sportive sur les Ocean Fifty Series » déclare le capitaine. « Je ne veux avoir aucun regret. Cet dernier acte va me permettre de retrouver les joies de la course en équipage et de faire au mieux afin de monter sur le podium général. Nous sommes très bien accueillis à Sainte-Maxime. On sent une certaine ferveur du public. »  Forza Solidaires En Peloton, nom de la marque sportive de France Sclérose En Plaques.

 

Direction La Rochelle pour l’hivernage du Belem

octobre, 14Belem...

L’extraordinaire saison olympienne du trois-mâts Belem touche à sa fin. Cet automne, c’est la ville et le port de La Rochelle qui accueillent le Belem pour ses 5 mois d’hivernage, avant qu’il ne reprenne la mer au printemps 2025.

Le Belem entrera au bassin des chalutiers, esplanade Tabarly, le 22 octobre 2024 à 9h. Dès le 23 octobre, il accueillera les visiteurs pendant les vacances de la Toussaint, puis les élèves des classes rochelaises jusqu’au 8 novembre.

L’équipage se concentrera ensuite sur les travaux d’entretien annuel du navire, en bassin à flots à la Pallice, jusqu’à la fin de l’hiver. Au programme, la restauration du gouvernail qui a fait l’objet d’un vaste appel à dons et a suscité l’engouement de généreux donateurs particuliers. Le Belem n’ira pas en cale sèche cet hiver. Les efforts seront concentrés l’année prochaine pour des travaux d’envergure qui toucheront la restauration de la poupe du navire.

Fin mars 2025, une seconde période de visites sera organisée au bassin des chalutiers avant que le Belem ne reprenne la mer pour 26 nouvelles navigations ouvertes à tous. Il faudra attendre le 30 novembre prochain pour pouvoir réserver en ligne sa navigation 2025. Programme inédit et très original attendu !

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne :
« J’ai eu à cœur de répondre positivement à la généreuse invitation du port et de la ville de La Rochelle d’accueillir gracieusement le Belem en hivernage. Avec ses deux tours identitaires à l’entrée du Vieux-Port, la Rochelle est un écrin magnifique pour notre monument historique. Je suis certaine que l’équipage va profiter pleinement des atouts et services qu’offre la ville blanche aux marins et que les rochelais vont s’émerveiller de la présence du trois-mâts olympique dans leur cité. »

Jean-François Fountaine, Maire de la Rochelle : « La Ville de La Rochelle est l’héritière d’un riche passé maritime. C’est grâce à la mer, et notamment grâce au commerce maritime qu’elle a tout au long de son histoire, forgé sa puissance et sa prospérité. Ancien navire de commerce, de plaisance et navire école de la marine italienne, le Belem est le témoin vivant des riches histoires maritimes française et européenne. La Ville de La Rochelle est fière et heureuse de recevoir pour la première fois le Belem tout un hivernage et elle convie tous les rochelais et rochelaises mais aussi les visiteurs de passage à l’accueillir le mardi 22 octobre à son arrivée et à le visiter durant tout son séjour à La Rochelle. »

La réservation pour visiter le Belem est vivement conseillée. Billetterie en ligne :  https://www.fondationbelem.com/visiter/visiter-le-belem-billetterie

La Course des Caps – Boulogne sur Mer – Banque Populaire du Nord : une toute nouvelle course au calendrier de la classe IMOCA !

octobre, 11Course des Caps...

Déjà organisatrices de la Guyader – Bermudes 1000 Race pour les bateaux de la classe IMOCA, les équipes de Sea to See dirigées par Gwen Chapalain ont dévoilé, ce vendredi 11 octobre, une toute nouvelle course réservée aux monocoques de 60 pieds : La Course des Caps – Boulogne Sur Mer – Banque Populaire du Nord. L’épreuve, programmée du 23 juin au 6 juillet 2025, promet résolument de s’imposer au cœur de la dynamique territoriale des Hauts-de-France et du Pas-de-Calais qui n’avaient plus accueilli un évènement de course au large d’une telle envergure depuis 2007, mais dont la localisation préférentielle, en particulier avec la ville de Boulogne-sur-Mer, leur confère un potentiel extraordinaire de développement des activités de la Plaisance.

Un événement est une invitation à découvrir, à comprendre et à partager. C’est, en somme, une expérience et cela, Gwen Chapalain, l’a bien compris et depuis longtemps. Déjà organisateur de la Guyader Bermudes 1000 Race, la première épreuve du calendrier IMOCA 2025 programmée au mois de mai, le Directeur de la société Sea to See épaulé par Domitille Hauwen, propose donc désormais une seconde épreuve aux coureurs de la classe : La Course des Caps – Boulogne Sur Mer – Banque Populaire du Nord. L’évènement, qui se tiendra du 23 juin au 6 juillet prochains, se jouera alors sous forme de boucle, au départ et à l’arrivée de Boulogne-sur-Mer, avec un total de 2 000 milles à parcourir autour des îles Britanniques. Un tracé comprenant l’Irlande, les Hébrides mais aussi les Shetland situées au-delà du 60e parallèle, déjà pratiqué depuis plusieurs décennies par les Britanniques, réputé à la fois technique et exigeant, que les marins effectueront soit dans le sens horaire, soit dans le sens anti-horaires, en fonction des conditions météorologiques.

Développer et moderniser

La course au large étant assurément un facteur d’inclusion, la course, soutenue par la Banque Populaire du Nord engagée depuis plus de trente ans dans le domaine de la voile, se jouera en équipage mixte, avec a minima deux nationalités puis la présence à bord d’un média man afin de capturer les moments forts. Au total, pas moins d’une quinzaine de bateaux seront attendus. Une grande première sur la Côte d’Opale et donc pour sa capitale, Boulogne-sur-Mer, qui se réjouit d’accueillir une épreuve d’une telle envergure sur son territoire. Et pour cause, cette dernière marquera certainement un tournant pour la Communauté d’agglomération du Boulonnais qui reste la place forte de la pêche en France mais dont la volonté est aujourd’hui de moderniser son port, et notamment la partie plaisance. De nouveaux pontons seront en ce sens mis à disposition des différentes équipes qui profiteront alors de structures comptant parmi les plus modernes et qui pourront également mesurer toute l’attractivité du territoire qui n’avait, jusqu’à présent, reçu qu’un départ de Solitaire du Figaro en 2022.

Ils ont dit :

Antoine Mermod, Président de la Classe IMOCA : « Le Nord est un territoire auquel nous sommes attachés, notamment autour de projets comme celui de Thomas Ruyant. Depuis trop longtemps, nous n’avions plus eu d’opportunités d’y voir un départ et/ou une arrivée de course et nous sommes aujourd’hui très heureux de monter un tel projet avec la ville de Boulogne-sur-Mer, le Département du Pas-de-Calais et la Région Hauts-de-France. Le parcours du tour des îles Britanniques est fantastique. Il se déroule des endroits assez magiques. Il n’est évidemment pas sans rappeler celui de la Calais Round Robin Race qui était, il y a quelques années en arrière, une classique du circuit IMOCA. Il est parfait pour nos bateaux car il est à la fois technique, complet et exigeant. La Course des Caps promet d’être une belle réussite mais aussi un sacré challenge pour les marins ! »

Frédéric Cuvillier, Maire de Boulogne-sur-Mer, Président de l’agglomération, Ancien ministre des Transports et de la Mer : « Premier port de pêche de France et première place européenne de transformation des produits de la mer, Boulogne-sur-Mer est un véritable poumon économique non seulement pour le territoire boulonnais mais également pour la Région Hauts-de-France. L’agglomération a l’ambition de faire de Boulogne un port omnium qui intègre à la fois les activités halieutiques traditionnelles et les autres secteurs de l’Économie bleue. En effet, sa localisation préférentielle sur les routes maritimes vers l’Europe du Nord lui confère un potentiel extraordinaire de développement des activités de la Plaisance. L’accueil d’une course à la voile de la classe IMOCA faisant le tour des Iles britanniques au départ de Boulogne, vient conforter cette ambition, et c’est donc avec un réel enthousiasme que nous nous préparons pour « la Course des Caps 2025 ! » 

Nicolas Poughon, Directeur Général de la Banque Populaire du Nord : « Nous sommes très fiers de soutenir et d’associer notre nom à la Course des Caps Boulogne-sur-Mer Banque Populaire du Nord. Cet événement sportif d’envergure, en parfaite cohérence avec les engagements historiques de la Banque pour le monde de la voile et nos engagements autour de l’eau et de sa préservation, sera un magnifique coup de projecteur sur notre région et son littoral qui sont eux aussi au cœur de nos ambitions d’accompagnement territoriaux. Après avoir vécu, en tant que partenaire, la ferveur des Jeux Olympiques et Paralympique de Paris 2024, nous avions le souhait de renouveler l’accompagnement d’un projet sportif qui mobilise, qui fait rêver et qui véhicule des valeurs entrepreneuriales chères à la Banque. Cette course d’IMOCA est la promesse de moments forts que nous sommes impatients de partager avec nos clients, partenaires et collaborateurs. »

Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France : « La Région Hauts-de-France est fière de s’engager aux côtés de la Course des Caps, un événement qui fera rayonner notre littoral et notre patrimoine maritime. En apportant son soutien, la Région Hauts-de-France affirme sa volonté de promouvoir le nautisme et de dynamiser l’économie. Cette course, au-delà d’être une compétition sportive, incarne notre ambition de faire des Hauts-de-France une région attractive, où le développement durable et l’identité maritime sont des priorités majeures. Elle sera aussi un moment de fête pour les habitants et les visiteurs. »

Christophe Sirugue, directeur de Nausicaa : “Dans le cadre de la course des Caps qui se tiendra à Boulogne sur mer, du 23 au 29 juin, 2025, Nausicaa est heureux et fier d’annoncer son partenariat sur le volet scientifique et éducatif de la course. Fier d’accompagner un événement d’une telle envergure sur le territoire boulonnais.Fier de pouvoir offrir à la jeunesse boulonnaise la possibilité d’en découvrir davantage sur la biodiversité marine et les enjeux de la pollution plastique. Fier d’être le lien entre les scientifiques et les marins !
Véritable QG de la course, Nausicaa accueillera les marins, les armateurs et le grand public pour vivre la course en direct et en découvrir les coulisses. A travers des contenus, des événements, des conférences, une présence sur le village de la course, Nausicaa vibrera au rythme de la performance des skippers. Source d’expertise sur le monde marin, nous mettrons à disposition notre savoir-faire de médiation scientifique pour permettre au public d’en connaître davantage sur l’écosystème marin rencontré pendant la course : qu’est-ce que le plancton ? quelle biodiversité rencontrée en mer manche du Nord ? Quel impact de la pollution plastique ? Des questions auxquelles nous répondrons grâce à la médiation scientifique. Expérience hors du commun, que nous ferons vivre aussi aux écoliers, collégiens, lycéens qui dans le cadre d’une visite à Nausicaa auront la chance et l’opportunité d’approcher de près les bateaux. Expérience, sciences, éducation, performance sportive : un événement que Nausicaa soutient et accompagne pour cette année et le futur !”

Gwen Chapalain, Directeur de Sea to See, société organisatrice de l’évènement : « Le parcours de la Course des Caps est sportivement extraordinaire, avec une multitude de caps à franchir et, à chacun d’entre eux, des occasions de voir se faire ou se défaire des écarts au sein de la flotte. Autour de l’Ecosse, de l’Irlande, de la pointe des Cornouailles… les paysages seront assurément aussi diverses que les conditions météorologiques. Le tour des îles Britanniques a, par ailleurs, ce point commun avec le tour de France qu’il permet de découvrir de très nombreuses cultures différentes. Nous sommes heureux de pouvoir développer un tel évènement pour les bateaux de la classe IMOCA sur le territoire du Nord et en particulier au cœur du port de Boulogne-sur-Mer dont les nouvelles infrastructures vont lui permettre d’ouvrir ses capacités maritimes plus encore et donc de rayonner plus largement. Nous sommes fiers de pouvoir faire cap ensemble car la Course des Caps promet d’être à la fois un nouveau cap pour l’agglomération avec l’installation de pontons, un nouveau cap pour l’industrie nautique de Boulogne-sur-Mer, un nouveau cap pour le tourisme maritime et, par ricochet, un levier pour le tourisme terrestre avec la proximité de Nausicaa, mais aussi un nouveau cap pour les sports nautiques et l’entrepreneuriat local. »

Fire and Ice

octobre, 10Ruyant...
Off Groix, FRANCE – September 27 2024, Skipper Thomas Ruyant and Sam Goodchild, Imoca VULNERABLE, Training prior for the Vendée Globe, on September 27, 2024 off Groix, France.
© Pierre Bouras

La glace et le feu. Co-équipiers à terre, adversaires sur l’eau. Tel est le « Gentlemen agreement » mis en place au sein de TR Racing par les deux navigateurs de l’écurie de course au large, le Français Thomas Ruyant et le Britannique Sam Goodchild. A l’instar des rivalités mythifiées dans le sport automobile par les duels fratricides et pourtant légendaires entre Alain Prost et Ayrton Senna, Nigel Mansell et Nelson Piquet ou Michael Schumacher et Nico Rosberg, la synergie technique, logistique et humaine établie depuis près de deux années entre les deux voiliers VULNERABLE s’arrêtera avec le coup de canon de départ du Vendée Globe.

A partir de cet instant, chaque skipper jouera sa partition propre, et exprimera sur l’eau ses particularités, forces et faiblesses individuelles. A un mois de ce moment fatidique, on perçoit déjà dans l’approche et la préparation de ce tour du monde sans assistance et sans escale par Sam et Thomas, les différences, les nuances dans la conception de la vie de marin en solitude. Fidèle à son image d’homme tranquille, Sam s’épanouit dans la sobriété, la mesure et la modération, tandis que Thomas, déjà riche de deux expériences autour du monde, cisèle les détails de ce qui sera son environnement de vie 70 et quelques jours durant. Leur équipe procède à organiser et installer à bord tous les équipement et avitaillements nécessaires à la vie en haute mer sous des latitudes drastiquement différentes. Mais charge aux marins seuls de définir les pourtours de leur jardin secret, le petit réduit personnel où selon les vicissitudes de leur longue route, ils chercheront évasion ou réconfort.

Musique ?

Certes, leurs lofts préfigurés par le cockpit et la cellule de vie de leur VULNERABLE offrent un point de vue imprenable sur la mer. Mais encombrés de toute un arsenal d’accastillage et d’informatique, ils n’engagent guère à la flânerie. Thomas et Sam, dans le confort relatif de leurs sièges de veille moulés à leur dimension, leurs matelas de bannette à leur gabarit et leurs poufs d’assoupissement, ont chacun leur routine de vie marine. Quitte à sembler austère, Sam, peu féru de musique, et bien que son VULNERABLE dispose d’enceintes et d’écouteurs, n’écoute pas de musique à bord. Seul le murmure ou le grondement de son bateau l’accapare entièrement. « A terre, je ne suis pas mélomane, et peu enclins à suivre des Séries. Ma femme m’a proposé une liste et il est vrai qu’il sera important, à certains moments, de savoir se déconnecter de la course, et une bonne série ou film pourront me sortir de la réalité exclusive de la course. »

Thomas, fort de ses deux tours du monde, connait ces instants où l’esprit, le cerveau, ont besoin de « débrancher ». « Certaines tensions, de course, d’environnement météo, de compétition, peuvent devenir pesantes, et la musique, voire un film, ou un extrait, permettent de changer un état d’esprit, un point de vue, une pression. Je trouve l’exercice de la lecture difficile, car trop de pensées parasites viennent troubler le fil de l’histoire. Mais selon l’humeur, une certaine musique, reggae, Ben Harper ou la simple variété Française brise la ritournelle des pensées négatives, et remettent le moral en place. »

Communication

Parler, communiquer, voir, admirer, se projeter …sont aussi des passe-temps chéris des deux marins. « Chaque fois que possible, j’aime me connecter à ma famille, ma femme et mes deux filles » admet Sam. « Pas de rendez -vous programmés, mais des coups de fil impromptus, quand j’en ressens le besoin. Une photo, un message apporte tant de réconfort! » Thomas Ruyant a appris à profiter de ces mystères dont la nature a parsemé la route de son tour du monde. « La proximité de ces îles lointaines et mystérieuses, Fernando, Sainte Hélène, Amsterdam, Kerguelen… déclenche en moi un processus imaginaire, d’interrogations géographiques et historiques. Ce sont des moments très riches où l’imagination est stimulée. Converser avec un bateau jeté par le hasard sur notre route est aussi un moment improbable qui rajoute à la magie de ce voyage… »

Candies et M&Ms

Lien concret avec la terre, la nourriture constitue un moment apprécié à la fois de plaisir et de régénération des corps et de l’esprit. Les deux marins VUNERABLE se sont appuyés sur l’équipe de TR Racing, notamment Agathe Simonet et Marion Petit, pour boucler un avitaillement soigneusement, scientifiquement dosé en calories, calculé pour leurs dépenses énergétiques propres, selon l’endroit du globe où ils évolueront, des glaces antarctiques aux chaleurs tropicales. « J’aurai aussi quelques friandises, bonbons et chocolats typiquement anglais » avoue Sam. « Pour moi, bonbons et M&M, mais aussi fromage et charcuterie » précise Thomas le Nordiste. Et l’alcool ? « J’avais l’an passé du whisky à bord lors du passage au Cap Horn » se souvient Sam. « Nous n’y avions pas touché! » Et Thomas de préciser. « Peut-être quelques mignonettes de Champagne, pour Neptune et pour les passages des caps mythiques, Horn notamment. »

Breaking News :

Homologation par le Conseil du World Speed Sailing Records d’un nouveau record du monde : 

Record revendiqué : Monocoque – 24 heures en solitaire
Bateau : « Monocoque IMOCA 60 « For People »

VULNERABLE
Skippé par : Thomas Ruyant
Heure de départ : 14:30:18 UTC 3 décembre 2023
Position de départ : 31.46167 -59.74892
Heure d’arrivée : 14:30:18 UTC 4 décembre 2023
Position d’arrivée : 33.23738 -49.30830
Temps écoulé : 24 heures 00 minutes 00 secondes
Record précédent : 536.81NM ‘Hugo Boss’ 2017