307 structures sportives dans 47 disciplines ont répondu en 2019 à l’appel Sport responsable, initié par Generali France. Depuis 8 ans, la démarche Sport responsable met en avant des clubs sportifs amateurs et professionnels ayant des initiatives exemplaires en corrélation avec les six points de la charte Sport responsable : les mixités, l’accessibilité, l’insertion, le fairplay… Les meilleures initiatives ont été récompensées à distance (la remise des trophées Sport responsable a été reportée à cause des grèves puis annulée à cause du Coronavirus) par Sébastien Chabal, Président du jury des trophées du Sport responsable et les équipes de Generali France.
Grenoble Métropole 38 Eybens Formation, le golf de Chantilly, Cheval Espérance à Bois-Guillaume en Normandie, le club d’aviron de Vouglans dans le Jura, Rouen sapins FC, Colosse aux pieds d’argile, Parkour 59 à Roubaix remportent les trophées Sport responsable respectivement dans les catégories « les mixités », « éco-responsabilité », « accessibilité », « santé et bien-être », « fairplay et citoyenneté », « acteurs engagés » et « éducation et insertion ». Enfin, la Fédération Française de Badminton reçoit le trophée de la “fédération engagée”.
Sébastien Chabal, président du jury des trophées du Sport responsable : « Nous avons encore récompensé de belles initiatives de structures qui viennent des quatre coins de la France. Elles sont mises en place grâce à beaucoup de volonté et d’envie. Nous pouvons être fiers d’avoir mis à l’honneur de si beaux exemples dans le sport. Le Sport responsable est une initiative qui s’est propagée depuis sa création en 2011 et c’est vraiment une bonne chose. Dans un contexte actuel difficile en France, découvrir ces bonnes pratiques met du baume au cœur. »
Louis Ponard, Grenoble Métropole Cyclisme 38 Eybens Formation, « les mixités » : « Nous sommes partis du principe que le sport de haut niveau doit être au service de tous. C’est ce que nous faisons au sein de notre club puisque nous avons une école de vélo et une équipe « junior » qui s’inspire de notre équipe première. De plus, nous avons axé nos actions sur la santé et la citoyenneté. Ainsi, nous organisons souvent des challenges avec des équipes totalement mixtes. Nous avons aussi un camion-atelier qui se déplace une fois par semaine à la rencontre des habitants afin de leur expliquer les rudiments de la réparation d’un vélo. Nous accueillons également 75 collégiens du collège Pablo Picasso afin de leur faire découvrir le vélo de piste et son fonctionnement. C’est un vrai facteur de responsabilité collective. Enfin, nous organisons des séances de mise en selle ou remise en selle pour un public qui n’a pas l’habitude du vélo voire qui ne sait pas en faire. Nous inculquons par exemple la pratique à des femmes issus des quartiers sensibles. »
Rémy Dorbeau, golf de Chantilly, « éco-responsabilité » : « Il est primordial de changer l’image du golf auprès du grand public notamment en matière d’éco-responsabilité car notre sport est trop souvent associé comme une pratique qui a un effet néfaste sur l’environnement de part la consommation d’eau pour arroser nos gazons ou encore les engrais. Je pense véritablement qu’au contraire, nous pouvons contribuer à préserver la biodiversité qui entoure les golfs de France. Avec le Museum d’histoire naturelle, nous avons donc mis, grâce à leurs spécialistes, en place un label et un programme « Golf pour la biodiversité ». Ainsi, nous collections les initiatives de clubs de golf en la matière, nous évaluons les pratiques qui sont représentatives grâce à l’indicateur de qualité écologique et nous sommes en train de mettre en place des études scientifiques précises afin que l’ensemble des golfs français en bénéficient. Le golf de Chantilly est pionnier et nous effectuons un grand nombre d’initiatives afin de préserver notre nature : recyclages de déchets organiques, entretien des parcours avec nos clients, production de miel… »
Perrine de Crouy- Chanel, Cheval Espérance, « accessibilité » : « Cheval Espérance est une association qui a été fondée par Laurent Bidault et qui pratique de l’équithérapie. L’idée est de proposer à des personnes handicapés une proximité avec la nature et les chevaux. Cheval Espérance est totalement ouvert aux personnes handicapées, c’est d’ailleurs 80% de notre clientèle mais nous mixons avec les valides évidemment. Les exercices autour des chevaux entre personnes handicapées et valides permettent une véritable ouverture à l’autre et qu’il y ait de l’entraide. Nous travaillons avec les établissements médicaux et sociaux de l’agglomération de Rouen et avec tous types de personnes handicapées (mentaux, physiques, sensoriels). Dans la pratique, nous déclinons à la carte tout ce qu’on peut faire avec les chevaux en fonction des besoins de nos pratiquants, leurs maux, leurs objectifs thérapeutiques. Nous proposons également des prestations à domicile avec deux de nos poneys pour certains handicapés lourds. »
Marie-Annik Messi, Club d’aviron de Vouglans, « santé et bien-être » : « Voici 4 ans que notre club d’aviron a monté une section « aviron – santé ». Nous travaillons essentiellement avec des femmes atteintes du cancer du sein. Sur le lac de Vouglans, nous leur proposons des activités à bord d’aviron ou de Dragon Boat. J’ai moi-même fait une formation afin d’assurer les cours de cette section. L’idée, notamment à travers un carnet de suivi, est de pouvoir suivre ces femmes afin qu’elle acquière une autonomie à bord de nos bateaux, qu’elles gèrent leurs efforts et leur pathologie. Le travail en équipe est également véritablement mis en avant. Beaucoup de femmes se replient sur elle-même et sur leur maladie. Nous leur proposons la pratique au sens stricte mais aussi des moments d’échange afin qu’elles prennent confiance en elles. Enfin, l’hiver, nous faisons des exercices spécifiques en salle. »
Madani Ferhati, Rouen Sapins FC, « fairplay et citoyenneté » :
« Notre club rassemble un public défavorisé issu des quartiers populaires des sapins et de la grand marre. 67% de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté. Notre objectif est de créer du lien social et que la pratique du football se déroule dans les règles et la bonne humeur. J’ai donc créé un permis à points Foot. A l’instar du permis voiture, nos jeunes s’engagent à bien se conduire. Ainsi, ils perdent ou ils gagnent des points en fonction de leur comportement. Pour exemple, ils en perdent s’ils arrivent en retard à l’entraînement… Ils peuvent aussi en gagner si scolairement ils travaillent bien. Nous sommes en liaison constante avec les collèges de ces quartiers. Cela permet d’être au courant de l’attitude de chacun hors du club. Enfin, nous mettons l’accent sur le respect des arbitres. »
Fabien Lefevre, Colosse aux pieds d’argile, « acteurs engagés » : « Lutter contre la pédophilie est notre combat et celui de notre fondateur, Sébastien Boueilh, qui a été touché et qui a mis 18 ans à révéler les viols dont il a été la victime. Notre objectif est de sensibiliser le plus grand nombre d’enfants et de clubs sportifs contre les risques de pédocriminalité dans le rugby et dans tous les sports. Nous essayons notamment à travers de nombreuses interventions dans toute la France que la parole de potentiels enfants « victimes » soit libéré. Nous sensibilisons également les éducateurs et les formateurs afin d’éviter qu’ils se mettent en difficulté et qu’ils soient capables de détecter des changements de comportements chez les enfants. Depuis quelques mois, nous intervenons dans les Grand INSEP en régions et nous disposons désormais d’une antenne en Argentine. Nous nous faisons connaître grâce aux médias et au bruit de bouche à oreille. »
Larbi Liferki, Parkour 59, « éducation et insertion » : « La performance est une chose mais elle n’est pas au cœur de notre action. Parkour 59 a pour but de créer du lien social, mêler sport et culture, éducation et insertion. Nous avons vraiment focalisé notre action sur l’utilité social du Parkour, transmettre des valeurs, notre savoir-faire et notre savoir-être. Le parkour est une méthode d’entraînement qui permet d’aller d’un point A à un point B en franchissant des obstacles urbains ou naturels. La philosophie du parkour est de dire qu’aucun obstacle est infranchissable. Nous nous adressons à plus de 240 jeunes et adultes roubaisiens qui viennent de partout. Nous avons des jeunes en difficultés, des handicapés, des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse. Nous nous adressons à tous. »