Les Fondations Belem et MELiSSA : pour réduire l’impact environnemental du Belem !

Fin 2021, les fondations BELEM et MELiSSA ont signé un accord de collaboration pour le développement et la démonstration de technologies de recyclage à bord du trois-mâts Belem, permettant ainsi de réduire son impact environnemental. Ces technologies sont issues du projet MELiSSA de l’Agence Spatiale Européenne. Ce partenariat illustre une application de la recherche spatiale, transférée au maritime.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem : « Il n’y a pas plus durable que le Belem qui navigue toujours à la voile plus de 126 ans après sa construction. Nous devons nous efforcer de réduire au maximum l’empreinte environnementale du navire, d’être exemplaires à tous points de vue, jusqu’au traitement des déchets, générés par l’équipage et les stagiaires en mer. Le projet MELiSSA permet de recycler nos eaux usées et fait du Belem un navire précurseur et exemplaire pour de nombreux autres navires.»

Christophe Lasseur, Chef du projet MELiSSA : « Ce n’est pas un hasard si dans beaucoup de langues, on parle de « vaisseau » spatial. Cela démontre clairement les similitudes de la vie à bord. La collaboration Belem – MELiSSA est une opportunité unique d’utiliser les technologies spatiales pour recycler les déchets à bord, et ainsi préserver les océans. »

A propos du projet MEliSSA :

 

L’objectif du projet MELiSSA (Micro- Ecological Life Support System Alternative) est de développer les technologies permettant la Vie des astronautes au cours des futurs longues missions, notamment vers la planète Mars. Ces technologies permettront de reproduire les fonctions principales de la Terre dans une masse et un volume réduit, mais avec une sécurité extrême. On parle souvent d’écologie fonctionnelle. Aujourd’hui, le projet MELiSSA est souvent cité comme L’EXEMPLE d’économie circulaire le plus abouti au monde, avec notamment pour résultats de nombreux transferts technologiques du spatial vers le terrestre.

 

Dans l’Espace, la survie des astronautes requiert des masses très importantes en oxygène, en eau et en nourriture, lesquelles sont très coûteuses à embarquer, trop lourdes et trop volumineuses. Ce sont, par exemple, plus de 30 tonnes d’approvisionnement qui seraient nécessaires pour une mission habitée vers la planète Mars. En d’autres termes, comment faire pour parvenir à recycler le dioxyde de carbone et les déchets organiques pour les transformer en nourriture, en oxygène et en eau ?

 

C’est précisément pour répondre à cette question que l’ESA a mis sur pied, il y a plus de 34 ans, le projet multidisciplinaire MELiSSA qui étudie la possibilité de valoriser tous les déchets d’une mission pour répondre aux besoins vitaux des astronautes.

De nombreuses expériences ont déjà eu lieu au sein de la Station Spatiale Internationale (ISS), avec des résultats extrêmement encourageants !

Pour les applications terrestres, citons en exemples, le recyclage des eaux grises à Roland Garros et sur le Pavillon monégasque de l’Exposition universelle 2020 de Dubaï grâce à la technologie FGWRS (France), la technologie belge URIDIS issue du projet HYDROHM qui propose un système de toilettes durables, les photobioréacteurs en biofaçades, ou encore le brevet anticholestérol et la spin-off associée : ezCOL (Pays-Bas).

 

Aujourd’hui, grâce au projet MELiSSA, il est possible de produire de l’oxygène, de l’eau et de la nourriture grâce au recyclage du CO2 et des déchets des missions : une révolution sans laquelle il serait illusoire d’envisager des vols spatiaux habités de longue durée dans les prochaines décennies !

 

 

Un hiver au Havre

L’hivernage du trois-mâts Belem se poursuit au Havre. Les techniciens s’affairent à bord du voilier afin qu’il soit totalement opérationnel pour les belles navigations qui s’échelonneront d’avril à octobre. Le Belem sera sorti de l’eau du 24 au 30 janvier au chantier havrais Naval Project et le petit roof est en cours de restauration en collaboration avec le conservatoire maritime du Havre.

Le petit roof restauré avec des personnes en réinsertion

L’objectif de cette pause hivernale au Havre est de préparer au mieux le Belem pour la saison de navigation. L’équipe de la Fondation Belem sur place œuvre quotidiennement pour et a du pain sur la planche afin de fiabiliser le trois-mâts. Cela passe par de la maintenance classique de la mature, des ponts et des voiles mais également par un chantier plus important autour du petit roof. Le conservatoire maritime du Havre intervient sur cette réfection pour les vernis des meubles (banquette et table) et fait appel à une équipe de personnes en réinsertion par l’emploi. La valorisation du patrimoine, comme le petit roof du Belem est un sujet fédérateur, stimulant la motivation au travail et favorisant l’intégration dans la vie active.

Il reste des places pour naviguer à bord du Belem

D’autre part, c’est d’ailleurs souvent un grand moment, le grand Belem sera sorti de l’eau du 24 au 30 janvier au port du Havre, l’occasion d’inspecter sa carène et de lui refaire une beauté. « La restauration du Belem avance à grand pas, le chantier hivernal du Belem aussi » indique Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation. « Nous sommes dans les temps afin d’être opérationnel début avril pour le début de notre saison qui va amener de nombreux passionnés en Manche, Mer du Nord et Altantique. Le Nautic de Paris, comme d’habitude, a été une bonne vitrine pour la Fondation. De nombreux passionnés attendaient ce salon pour choisir leurs séjours de navigation. Plus de la moitié des places sont d’ores et déjà réservées, ce qui nous permet d’envisager l’année avec optimisme malgré la pandémie qui reste malheureusement virulente. »

Le Belem réalise pour la première fois son hivernage au Havre en partenariat avec la ville du Havre, HAROPA Port et son mécène la Caisse d'Epargne Normandie.

Le Belem, à la conquête des archipels du nord en 2022

Le trois-mâts Belem a trop peu navigué l’année dernière à cause de la crise sanitaire. A l’occasion du Nautic de Paris, porte de Versailles, la Fondation Belem présente un calendrier de navigation complet pour 2022 avec près d’une trentaine de séjours en immersion à bord du trois-mâts.

La Fondation a prouvé de juillet à octobre 2021 qu’elle était capable de s’organiser pour accueillir, en toute sécurité, des stagiaires en mer, malgré les conditions sanitaires. Son conseil d’administration, l’équipe de la Fondation, l’équipage du Belem sont ravis de présenter un programme 2022 particulièrement dense et truffé de destinations exceptionnelles.

« C’est rare que l’on propose autant de séjours » déclare Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem. « 29 séjours sont prévus d’avril à octobre 2022. Cette année, le Belem voguera en Atlantique, Manche, mer du Nord et d’Irlande. L’été sera haut en couleurs avec notamment des passages en Norvège, en Ecosse, en Irlande et aux îles Féroé que le Belem n’a encore jamais visitées ! Une première pour le navire et un temps fort de 2022. »

Le Belem participera également à quelques événements en avril, mai, juin et juillet avec respectivement un retour dans le bassin d’Arcachon 102 ans après, Fécamp Grand’Escales, la fête du vin à Bordeaux et Ostende à l’ancre en Belgique.

Depuis de nombreuses années, avec le soutien des Caisses d’Epargne et des donateurs, la Fondation Belem propose à tous des séjours de navigation. Une belle façon de découvrir les subtilités de la voile à l’ancienne, partager et dire : « j’ai navigué à bord du dernier trois-mâts barque français. Chaque embarquement est une expérience de vie riche en découvertes et rencontres.  ».

https://www.fondationbelem.com/files/programme-2022.pdf

 

Mathieu Combot, le Belem dans le sang !

Alors, que le navire a repris fin juillet ses séjours de navigation, après un an et demi d’inactivité imposée par la pandémie, le Commandant Mathieu Combot vient d’être promu nouveau capitaine du Belem. A 34 ans, le Douarneniste, originaire de l’île de Batz, alterne le commandement du trois-mâts avec Aymeric Gibet.

Comment s’est déroulé le retour du Belem en mer ?

Nous avons fait renaître le Belem après une longue pause. Ces nouvelles navigations ont apporté pas mal d’émotions autant au sein de l’équipage que parmi les stagiaires qui, souvent, n’en étaient pas à la première navigation à bord. Nous avons senti un grand soutien de tous et une envie commune de voir le Belem en mer. J’ai pris mes fonctions le 13 août et commanderai jusqu’à la fin de la saison. Se retrouver en mer libère des contraintes de la terre. Mais même si tous ceux qui embarquent sont vaccinés et que nous sommes à cheval sur les gestes barrières, nous faisons attention à ce que le virus ne circule pas à bord. La navigation entre les Sables d’Olonne et Bayonne a été magique. Elle s’est effectuée dans des conditions parfaites et nous avons opéré un virement vent devant d’anthologie, chose que nous n’avions pas fait à la manœuvre depuis 2019.  Actuellement, nous partons de Saint-Nazaire pour Concarneau et nous allons, d’ici fin septembre, engloutir les milles en direction de Lorient, Roscoff, Dunkerque.

La mer, la navigation à la voile, ont-elles toujours été au cœur de vos objectifs professionnels ?
Je suis issu d’une famille de marin professionnel (grand-père, père, oncle et même quelques aïeux). Mon père et mon oncle étaient des passionnés de voile traditionnelle. Ils ont su me transmettre leur passion. J’ai donc toujours plus ou moins vécu dans ce milieu. A 18 ans, j’ai vite su que je voudrais en faire mon métier.

Avant de naviguer à bord du Belem, que représentait le navire à vos yeux ?
Mon oncle, Jean-Yvon Combot, a été le premier second capitaine de Belem au début des années 1980 sous le commandement de Jean Randier. Le navire était alors amarré sous la tour Eiffel à Paris. Il a activement participé à transformer le Belem en navire de la marine marchande. Il est une mémoire vivante de l’histoire du navire. J’ai même retrouvé des écrits et photos de lui dans les archives du salon du commandant. Depuis que je suis petit, il me parle de ce fabuleux navire. Alors que j’étais encore adolescent, je tombe sur le livre du Docteur Luc-Olivier Gosse dans la bibliothèque de mes parents. Mon oncle leur avait offert ce bouquin. L’histoire de ce navire m’a captivé.

Que représente pour vous cette prise de commandement du plus ancien trois-mâts français encore navigant ?
Ce navire a survécu à bien des choses : la montée de la marine à vapeur, deux guerres mondiales, des catastrophes naturelles… Aujourd’hui nous tentons de le faire vivre en temps de pandémie. C’est un défi de tous les jours. Mais c’est bien connu, le Belem a une bonne étoile. Je suis ravi d’être une des personnes qui donnent de son énergie pour préserver ce projet. C’est un formidable outil de travail permettant de faire perdurer un grand savoir-faire qu’est la grande tradition de la marine à voile. Il permet également d’embarquer quiconque veut participer à une navigation. C’est une grande aventure humaine. C’est en cela que j’y trouve du sens.

Cela fait 25 jours que vous avez le Belem sous votre commandement, heureux ?
Evidemment, 25 jours ce n’est rien, j’en suis encore à l’étape où je prends mes marques, mais je suis bien entouré et confiant, c’est l’essentiel. Un capitaine n’est rien sans son équipage.  Heureux, oui, je le suis.

Qu’aimeriez-vous apporter en plus ou de différent à bord ?
Je suis conscient d’être un jeune capitaine (34 ans). Mais c’est comme tout, il faut renouveler les âmes. Place aux jeunes ! Je compte, bien évidemment, m’appuyer sur les conseils de ceux qui m’ont formé et aussi me servir de cet atout pour apporter une vision nouvelle sur la façon de commander. Le Belem est, certes, un navire qui témoigne d’une époque passée, mais aussi qui ne demande qu’à façonner l’avenir et évoluer avec son temps.

Portrait :
Originaire de l’île de Batz, puis Rochelais, c’est à 18 ans que Mathieu Combot démarre sa carrière maritime en tant que matelot qualifié sur les vedettes à passagers entre La Rochelle, les îles de Ré, Oléron et Aix. En 2010, il est diplômé élève officier de 1ère classe à l’École de la marine marchande de Marseille en 2010. Pendant cette formation, il embarque sur deux types de navire de commerce : méthanier et roulier. Son diplôme en poche, il part valider ses temps d’élève pont sur les trois-mâts du père Jaouen pour l’association AJD pendant un an durant lequel il fait un tour de l’Atlantique en 7 mois sur la goélette Rara Avis. Mathieu, qui a beaucoup d’estime pour l’association, navigue toujours sur ces voiliers à l’occasion, bénévolement. Il finit ses temps d’élève machine et signe ses premiers contrats de lieutenant pont et machine sur des câbliers entre 2012 et 2014. Il intègre ensuite l’École Nationale Supérieure Maritime du Havre et obtient en 2015 son Diplôme d’Etude Supérieur de la Marine Marchande. Il navigue, pendant 2 ans en tant qu’officier mécanicien sur des ferries entre la France et l’Angleterre. Et c’est en mars 2018 qu’il rejoint l’équipage de Belem, d’abord en tant que lieutenant, puis en tant que second capitaine dès août 2018. Il navigue avec les Commandants Gibet et Thirion qui le forment sur ce voilier mythique. Le 13 août 2021, alors que le Belem est amarré au port de Saint-Malo, Mathieu Combot en prend le commandement.

Le Belem de retour en Atlantique à La Rochelle

Il était déjà venu à La Rochelle, il revient ! Le Belem fera son entrée le dimanche 11 juillet en fin de journée dans le port de La Rochelle et sera amarré esplanade Eric Tabarly dans le fameux bassin des chalutiers. C’est le véritable retour du trois-mâts en atlantique après 17 mois de pause imposée par la crise sanitaire. La Fondation Belem et l’équipage accueilleront les visiteurs de 13h à 19h du 13 au 26 juillet pour une visite en toute sécurité.

Les visiteurs mettront les pieds à bord de l’un des plus anciens grands voiliers naviguant au monde, construit en 1896, il y a 125 ans. Ils découvriront ses différents espaces de vie et de navigation, son histoire plus que centenaire, la spécificité de son gréement à phares carrées et enfin échangeront avec des membres d’équipage. (Billetterie en ligne conseillée sur www.fondationbelem.com).

Le trois-mâts reprendra la mer avec des navigants le 28 juillet à 9h30 de La Rochelle en direction de Bordeaux puis pour 14 autres séjours de navigation en équipage. « C’est un immense plaisir pour la Fondation Belem de revoir le Belem en mer et en activité. Nous l’avons réouvert au public à Cannes en juin. Il sera à la disposition des Rochelais et des touristes en juillet avant d’entamer de nouvelles navigations d’exception qui marqueront le retour du trois-mâts des français en mer avec des passionnés à bord ! » déclare Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem soutenue par les Caisses d’Epargne.

Un nouveau Président pour la Fondation Belem

Jean-Charles Filippini, 66 ans, Président du Conseil d’Orientation et de Surveillance de la Caisse d’Epargne CEPAC, marseillais, devient le nouveau Président de la Fondation Belem, institution qui gère le fameux trois-mâts français. Il succède à Nicolas Plantrou en poste depuis 10 ans.

Jean-Charles Filippini : « Je remercie Nicolas Plantrou pour son action auprès du Belem. Ce voilier est un peu son bébé et je tiens à perpétuer ce qu’il a entrepris avec la Fondation. Je suis un habitué de la mer, j’habite à Marseille et mon père était marin au long cours. Je suis très honoré de devenir le Président de la Fondation Belem. Ce navire est un formidable représentant des Caisses d’Epargne. Je souhaite continuer à faire découvrir le Belem au plus grand nombre, aux sociétaires des Caisses d’Epargne et à un maximum de jeunes. Le Belem est dans l’air du temps. Il est utile et doit le rester. J’arrive au poste de Président de la Fondation au moment où le Belem va vivre une certaine renaissance. Elle se relève de la crise sanitaire qui a stoppé brutalement les activités de la fondation pendant 17 mois. Avec notre conseil d’administration, très soudé, nous sommes heureux de retrouver notre public à Cannes, La Rochelle puis à travers 16 navigations originales, dès la fin juillet. » 

Nicolas Plantrou : « J’ai passé beaucoup de temps au service du Belem. J’ai le souvenir notamment de la venue du Belem à Londres lors du Jubilé de diamant de la Reine d’Angleterre mais également du passage du voilier à Venise. Le livre édité à l’occasion des 120 ans du Belem a été aussi un événement fort. J’ai la satisfaction d’avoir permis à des milliers de personnes de découvrir le Belem au ponton ou en mer. Notre bilan est positif, malgré la difficulté constante de garder à flot la Fondation et son trois-mâts. 10 ans de la vie d’un bateau de 125 ans, ce n’est pas rien ! Je souhaite bon vent à Jean-Charles et qu’il prolonge l’action de la fondation, née il y a 40 ans. Je souhaite enfin que le soutien des Caisses d’Epargne soit toujours aussi fort dans le temps et se perpétue. »

A propos de Monsieur Jean-Charles Filippini, Président de la Fondation Belem :
Agé de 66 ans, né à Marseille, Jean-Charles Filippini, Président de la SLE Garlaban les Calanques, est Président du Conseil d’Orientation et de Surveillance de la Caisse d’Epargne CEPAC depuis avril 2020 et membre du COS depuis 2011. Ostéopathe de profession et expert judiciaire, il fut également directeur des Etudes et du 3e cycle du Collège Ostéopathique de Provence, ainsi que manager de sportifs de haut niveau. Il débuta sa carrière en tant qu’agent commercial à la Caisse d’Epargne, fonction qu’il occupa durant 7 ans.

Feu vert pour visiter le Belem et naviguer à bord

Enfin ! Les activités de la Fondation Belem repartent en juin et juillet à Cannes et La Rochelle et le Belem reprendra la mer à compter de fin juillet. Un moment très attendu, après 17 mois d’incertitudes, depuis le premier jour d’une crise sanitaire qui a cloué le navire à quai, forcé la patience, mais sans jamais entamer le moral de l’équipage.

Il sera possible d’embarquer à bord du Belem au départ de La Rochelle le 28 juillet, sous condition de vaccination contre la COVID-19. 15 navigations s’enchaîneront en Atlantique et Manche jusqu’à fin septembre. Du 12 au 27 juin, le Belem sera ouvert aux visiteurs à Cannes, de 10h à 18h, sur réservation, depuis le site de la fondation. Il appareillera ensuite le 29 juin à 10h depuis Cannes pour La Rochelle, théâtre de nouvelles visites, du 13 au 26 juillet.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem : « Nous sommes très impatients de rendre le Belem à ses fans. Le contexte sanitaire a empêché les activités de la Fondation ces 17 derniers mois. Nous sommes donc particulièrement heureux de rouvrir les ponts du trois-mâts aux visiteurs Cannois et Rochelais et de le refaire naviguer, avec et pour nos passionnés, à compter du 28 juillet. Les 15 navigations ouvertes à tous sont très attendues, notamment par ceux qui n’ont pu embarquer en 2020. La vaccination pour embarquer à bord du Belem sest imposé comme la solution pour faire du Belem une bulle anti-covid. Les navigants vont vivre à bord une expérience immersive de 3 à 8 jours, construite sur le partage et le Faire Ensemble. Il est de notre devoir de ne prendre aucun risque et de faire de la santé de tous notre priorité. »

INVITATION PRESSE

Rendez-vous le 10 juin à 18h00 à bord du Belem au port Canto à Cannes en présence de Monsieur le Maire de Cannes, David Lisnard et Madame Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem.

L’occasion pour la Fondation Belem de remercier Cannes et de présenter ses futures actions pour le fameux trois-mâts !

Embarquement presse possible à bord du Belem à partir du 28 juillet pour un séjour « INSIDE » !

Réponse souhaitée à agence@tbpress.fr

Les futures navigations du Belem : https://www.fondationbelem.com/naviguer-3?orderField=date&orderSens=ASC&page=3

Le Belem se prépare

Même si l’on ne connait pas encore la date, les musées vont rouvrir prochainement en France et c’est tout un pan de l’économie française qui reprendra vie. Le Belem fait partie de ces opérateurs culturels en sursis, qui attendent le feu vert gouvernemental avec impatience. Mais l’équipage du Belem ne reste pas les bras croisés. Au contraire, ils sont 11 membres d’équipage à s’activer sur le pont du navire pour que tout soit prêt au 11 juin 2021, date du coup d’envoi de la saison de navigation 2021. Au programme, 19 séjours de navigation en Méditerranée, Atlantique, Manche et Mer du nord.

 

Aymeric Gibet, commandant du Belem : « Dans quelques jours, nous allons recevoir la visite annuelle des affaires maritimes qui délivreront le permis de navigation 2021 du Belem : une visite fondamentale et obligatoire, préparée activement par l’équipage. L’enjeu est de vérifier la sécurité et la conformité administrative du navire avant son retour à la mer. Les autorités contrôlent ainsi l’ensemble du matériel mais aussi la bonne préparation de l’équipage aux différents scénarii possibles, comme par exemple, le cas de l’homme à la mer. Le jour J, nous effectuerons des exercices pratiques, devant les inspecteurs, pour leur prouver être prêts à tous les cas de figures. Nous profitons également de ce temps de préparation pour former les nouveaux membres d’équipage, réaliser les inventaires et entretenir le navire (travaux de peintre et d’étanchéité du pont). Suite à cet audit, l’équipage sera prêt pour ouvrir, dès que possible et jusqu’au 10 juin, les ponts du navire aux visiteurs attendus à Cannes, son port d’hivernage, puis au cœur d’autres grands ports choisis en Méditerranée. Les 19 navigation programmées suivront dans la foulée, à compter du 11 juin.

 

Après une année blanche sans navigation en 2020, due à la crise sanitaire, la fondation Belem conjure le mauvais sort en proposant à tous d’embarquer entre 3 et 6 jours, en toute sécurité, à bord du trois-mâts, sur l’une des 19 navigations 2021. Du 11 juin au 30 septembre 2021, le Belem, son équipage et de nombreux stagiaires retrouveront la mer au fil de navigations autour du littoral hexagonal. De Cannes à Dunkerque, via l’Espagne et le Portugal, la fondation, armatrice du Belem, a concocté un calendrier alléchant qui permettra à beaucoup de reprendre enfin le large et de retrouver une forme de liberté, tout en respectant les protocoles sanitaires du moment. Chaque navigation permet à 48 personnes de découvrir la vie à bord d’un grand voilier du 19e siècle, dans les conditions de sécurité du 21e siècle. De telles expériences riches en découvertes et rencontres ont tellement fait défaut en 2020 !

La Fondation Belem lancera son programme de navigation fin janvier

Après une année 2020 blanche sans navigation, due à crise sanitaire, la fondation Belem continue de se réinventer et prépare activement la saison 2021 du Belem. Le calendrier des prochaines navigations sera dévoilé fin janvier. L’horizon s’éclaircit enfin pour l’armateur du trois-mâts qui programme de nouvelles navigations, ouvertes à tous, cet été.

« Nous nous adaptons continuellement à l’évolution positive du contexte sanitaire et au calendrier de déconfinement du gouvernement » explique Christelle de Larauze. « Si cette année 2020 a été compliquée pour notre fondation, nous n’avons jamais baissé les bras. Nous continuons d’entretenir le Belem pour qu’il soit prêt à repartir en mer. Nous avons, en avril dernier, incité les amoureux du trois mâts à naviguer avec leurs propres mots : notre grand concours d’écriture parrainé par Yann Queffélec a eu tellement de succès que nous avons publié un recueil illustré, doublement préfacé par Roselyne Bachelot et Stéphane Bern, réunissant les plus beaux textes du 1er confinement : un révélateur de talents et l’empreinte littéraire et picturale de cette année blanche pour le Belem. »

La déléguée générale de la Fondation Belem poursuit : « Nous ouvrirons de nouveau les ponts du trois-mâts aux visiteurs dès la mi-mars, en toute sécurité, dans plusieurs ports méditerranéens. La perspective d’un vaccin nous a convaincus qu’il était temps pour le trois-mâts de reprendre la mer et pour la fondation de programmer des navigations été 2021 en Méditerranée puis en Atlantique. Réponse fin janvier avec le dévoilement du programme 2021 du Belem.

En attendant, découvrez également le nouveau roman du Belem signé du Président de la Fondation, Nicolas Plantrou, visitez le site internet de la fondation et enfin, visionnez l’interview de Jérôme Pichard qui raconte le rachat du Belem en 1979 et la genèse de la fondation Belem il y a 40 ans.

 

La Fondation Belem annule les navigations du Belem en 2020

En raison de la crise sanitaire, la Fondation Belem a décidé d’annuler sa saison 2020. Le Belem restera donc à quai et reprendra la mer en 2021. Les navigations 2020 proposées aux nombreux passionnés sont reportées en 2021. Le Belem sera à nouveau ouvert aux visiteurs en Méditerranée en octobre 2020.

  1. Pourquoi avoir pris une telle décision ?

Le Belem est un navire-école civil dont le projet est construit sur le « vivre ensemble », la rencontre, la solidarité à bord. Nous embarquons sur une même navigation jusqu’à 48 navigants en même temps qui participent collectivement aux manœuvres. Il faut du monde à bord pour manœuvrer en équipage : cela est contraire aux mesures barrières.. Une étude sur les conditions de mise en place d’un protocole sanitaire a montré que l’organisation des séjours et la configuration du Belem, à savoir des bannettes très rapprochées, des sanitaires exigus, la partage d’une vie communautaire sur plusieurs jours, une salle à manger commune organisée autour d’une grande table unique et centrale ne permettent pas de respecter les mesures de distanciation sociale imposées par la gouvernement… Notre conseil d’administration qui tient à protéger les hommes et participer à la lutte contre la pandémie, n’a pas eu d’autre choix que de décider, à regrets, de tout annuler. Nous proposons aux navigants de l’année de reporter leur embarquement en 2021 : ils seront prioritaires et découvrirons le programme 2021 en avant-première. Ceux qui ne pourront pas embarquer en 2021 seront remboursés. Nous ne pouvions prendre le risque d’une contamination au Covid-19 à bord du Belem. Cela exigerait une mise en quarantaine du  voilier en mer.

  1. Quelles sont les conséquences de cette annulation sur la Fondation Belem ?

Elles sont importantes sur le plan économique et social car la Fondation Belem ne générera pas de chiffres d’affaire en 2020 et peu de marins embarqueront. Nous vivons grâce aux navigations, aux visites, aux affrètements privés du Belem. Dans ce contexte particulier, nous bénéficions du soutien sans faille des Caisses d’Epargne, notre mécène historique. Je tiens à les remercier vivement. Hormis nos marins titulaires, chefs-mécaniciens et maîtres d’équipage qui se relaient à bord, les autres membres d’équipage n’embarqueront malheureusement pas à bord du Belem en 2020. Les saisonniers pourront embarquer sur d’autres navires marchands.

  1. Quelles sont vos perspectives ?

Nous allons repartir de plus belle en 2021. Nous restons optimistes. Nous sommes déjà en train de réfléchir à un beau programme de navigation pour l’année prochaine. Le Belem sera rutilant car il a bénéficié d’un entretien sans précédent au port ces dernières semaines. Nous avons également proposé à nos passionnés de naviguer avec les mots en lançant un grand concours de nouvelles, présidé par Yann Queffélec. Nous imaginons enfin rouvrir le musée à l’automne en Méditerranée dans le port qui accueillera le trois-mâts pour hiverner.

Les femmes du Belem

Le Belem n’est pas qu’un voilier au masculin. De nombreuses femmes écrivent son histoire en mer ou à terre. Elles le font naviguer, elles travaillent pour la Fondation Belem, elles sont passionnées, elles écrivent, elles peignent le Belem… Témoignages…

Sarah Bourgoin, 43 ans, navigante multi récidiviste, bénévole : « Mon premier souvenir Belem remonte à l’émission Thalassa un vendredi soir, alors que j’étais petite. De plus, mon père sonorisait l’Armada de Rouen. C’était l’occasion pour moi de voir le Belem ! J’ai le souvenir aussi de ma première navigation bretonne en voilier habitable et d’avoir rencontré en mer le Belem, une coïncidence. Quand j’ai commencé à avoir mes premiers salaires, je me suis demandé ce qu’il était devenu et j’ai appris que l’on pouvait embarquer pour des journées de navigation. En 2005, je réalisais ma première navigation à bord en Manche. Cela a été une révélation, un bonheur absolu ! En 2006, mes consœurs et confrères de travail m’offraient un nouvel embarquement. J’en parlais tout le temps. Ils n’ont pas longtemps réfléchi avant de me faire ce cadeau. Depuis, j’en suis à 12 séjours, soit environ 50 jours à bord. J’ai un attachement viscéral à ce bateau, une espèce même de sentiment de propriété. Les années où je ne peux pas naviguer, je viens tout de même à sa rencontre afin d’aider la Fondation pour les visites publiques et j’ai tissé de vrais liens d’amitié avec beaucoup de passionnés du Belem comme moi. »

Virginie Hinet, 36 ans, chargée de communication à la Fondation Belem : « Je suis rouennaise ! Quand j’étais petite, j’allais à l’Armada et j’apercevais le Belem. Mon grand-père, marin, avait aussi une maquette du Belem dans son salon. Je suis arrivée à la Fondation Belem en 2011. Très vite, j’ai été emportée par la vague « Belem ». J’ai la chance de ne pas faire la communication pour des yaourts (même s’il n’y aucun mal à le faire !) mais pour un voilier vivant à l’histoire incroyable que nous continuons d’écrire avec la fondation Belem. C’est très gratifiant. J’ai le souvenir de ma première navigation en 2012. Elle m’avait galvanisée. Tu saisis alors l’engouement constant de tous auprès du Belem. La venue du Belem à Venise en 2014 a été également un événement marquant professionnellement parlant et plus ! Son passage lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 a été enfin un très bon souvenir. »

Monia Kherroub, 43 ans, chargée de clientèle à la Fondation Belem : « Le Belem est arrivé à moi par hasard. Je ne le connaissais pas. Je travaillais à la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne et j’ai répondu à l’offre d’un poste de remplacement à la Fondation Belem. Depuis 2001, je suis chargée de clientèle à la Fondation. J’aime beaucoup le contact avec nos clients – navigants, j’aime les rassurer, les aider à s’organiser avant un séjour de navigation. Le Belem est en quelque sorte devenu un partenaire au fil des années. Nous sommes aux petits soins ! Je n’ai pas le pied marin. J’ai tout de même embarqué en 2012 à bord. J’ai été malade mais j’en garde un bon souvenir lié à l’ambiance, à la vie avec l’équipage. Le Belem, c’est beaucoup d’émotions. »

Manon Allender, 29 ans, héroïne du dernier film – documentaire dédié au Belem : « Le Belem a été une vraie rencontre pour moi. J’avais un peu de stress avant d’embarquer à bord pour le film de la Fondation Belem. Je me suis tout de suite sentie très bien à bord. Pendant une semaine, j’étais hors du temps. Le Belem et l’ambiance qui l’entoure m’ont sortie de mon rythme de vie habituel. C’est comme si on appuyait sur pause quand on embarque. Nous sommes juste bien au bon endroit, au bon moment, connectés à la mer. Alors que je ne suis pas comme ça dans ma vie de tous les jours, j’ai aimé ne rien faire, être assise et contempler… Et puis, on est tous égaux à bord du Belem. Il n’y a pas de jugement. Enfin, la vie sans réseau téléphonique, cela fait du bien, c’est une liberté. »

Christelle de Larauze, 52 ans, déléguée générale de la Fondation Belem : « J’ai entendu parler du Belem pour la première fois en 1991. Je travaillais alors à la Caisse d’Epargne Ile-de-France Paris. Ensuite, je me suis occupée du mécénat de la Fondation Belem pour le compte des Caisses d’Epargne. Le navire a été longtemps plus un concept qu’une réalité. En 2002, je le vois pour la première fois. J’avais aidé la Fondation Belem au montage d’un pc presse à Paris alors que le Belem s’était rendu en Martinique pour le centenaire de l’éruption de la montagne Pelée. En 2008, je suis détachée quelques temps à la Fondation Belem afin d’accompagner la participation du trois-mâts au 400ème anniversaire de la création de la ville de Québec. J’ai le souvenir d’avoir appris à le connaître à cette époque. Je me suis rendu compte de l’engouement populaire qu’il suscitait, de l’émotion qu’il créait à la Rochelle lors du départ de sa transat puis à Montréal et Québec où j’ai découvert la vie à bord, l’équipage… Il faut dire que la descente du Saint-Laurent de nuit entre Montréal et Québec restera d’anthologie. Depuis ces moments forts, j’ai toujours voulu revenir à la Fondation Belem. En 2012, on me propose le poste de déléguée générale, je fonce ! C’était une évidence pour moi. Depuis, je vis une expérience professionnelle riche et très variée. C’est le job de ma vie ! Si j’ai un souvenir à mettre en avant, c’est l’entrée du Belem dans l’arsenal de Venise et son arrivée dans la sérénissime, une énorme émotion partagée avec les orphelins de la Fondation Cini qui avaient navigué auparavant sur notre magnifique navire. » 

Manon Letribot, 32 ans, cuisinière à bord du Belem : « Il y a 7 ans, j’ai atterri avec mon conjoint, Bernard, à Nantes. En découvrant la ville, j’ai découvert le Belem. Nous nous étions dit que de travailler à bord du Belem devait être génial. Quelques années après, nous avons envoyé notre candidature.  Et nous avons été recrutés ! De mon côté, je suis cuisinière à bord et Bernard est matelot polyvalent. J’ai aussi mon certificat de matelot de pont et de cuisinière de navire. Ce que j’aime avec le Belem, c’est son aura, l’amour que de nombreux passionnés ont pour ce trois-mâts historique. Nos arrivées ou nos départs des escales sont toujours des moments forts tant il y a du monde ! J’aime aussi l’esprit d’équipe. Je travaille avec des personnes gentilles et bienveillantes malgré la promiscuité constante. L’équipage est très proche à terre et en mer. »

Manon Muret, 27 ans, Matelot à bord du Belem : « J’ai entendu parler du Belem toute mon enfance sans jamais le visiter. Je l’ai aperçu sur l’eau en 2015. Son élégance m’a marquée puis son histoire. C’est tout de même un bateau qui a eu une vie incroyable à différentes époques. J’ai embarqué en tant que matelot à bord du Belem en avril 2019. J’aime beaucoup le rapport que nous avons avec les stagiaires. Il est très pédagogique dans les deux sens. Pendant mes deux mois à bord, je suis à 300%, le rythme est épuisant. Nous enchaînons les tâches : la barre, la ronde, la veille et les manœuvres des voiles. J’ai adoré l’année dernière notre navigation entre Rouen et le Danemark avec les gazelles de La Poste. J’ai le souvenir de belles heures de navigation toutes voiles dehors, grosse houle à l’appui ! Les conditions avaient été extraordinaires. »

Marie Détrée Hourrière, peintre officiel de la marine : « Mon père, Jean-François Hourrière, était un bon copain du commandant du Belem, Jean Randier. Il était ingénieur mécanicien dans la Marine Marchande et aimait beaucoup se mettre bénévolement au service du Belem. Lors du passage du Belem à Paris, j’avais 8 ans et je me vois encore jouer sur le pont du Belem alors que mon papa s’affairait dans la salle des machines. Le Belem a, quelque part, bercé mon enfance alors que nous avions de forts liens familiaux avec la famille Randier. J’ai retrouvé le Belem longtemps après, alors que j’étais devenue peintre de la Marine et que la Fondation a commandé un livre pour les 120 ans du Belem à l’éditeur Gallimard. J’ai le souvenir d’une formidable navigation de Saint-Malo, dont je suis originaire, à Roscoff. L’occasion pour moi de peindre le Belem et notamment d’imaginer un portrait du bosco José. J’ai refait aussi un portrait du bateau en remplacement d’un tableau perdu exposé sur le fronton de la dunette. J’ai beaucoup aimé cette navigation car elle a été la démonstration d’une joie commune d’être ensemble à bord d’un voilier au patrimoine très, très riche. Nous étions tous dans le même bain et très solidaires. »     

Sophie Ladame, 45 ans, dessinatrice, passionnée du Belem : « En 2004, j’ai été invitée à bord du Belem et assez vite, d’un commun accord avec la Fondation et l’équipage, j’ai eu le bonheur d’embarquer souvent afin de suivre l’équipage et faire des dessins. De 2004 à 2008, je pense être restée en mer à bord du Belem 4 mois. J’avais auparavant essayé d’être matelot pour le Belem mais cela n’avait pas marché. Il n’y avait pas à l’époque de vestiaire pour les femmes ! Lors de cette belle période aux côtés de l’équipage, j’avais vraiment un statut à part et je n’en garde que de bons souvenirs. Nous avions un respect mutuel et j’ai réalisé des dessins que je n’aurais pas pu faire sans l’aide de l’équipage. J’étais aux premières loges. Je me rappelle d’une journée assise sur la grande vergue alors que nous naviguions et le tonton qui m’appelait quand on virait. Je me rappelle également avoir été crispée tout en haut du Belem. Un gabier m’avait dit pour te détendre, met le ventre sur la vergue et laisse tes jambes et bras dans le vide, une recette qui avait marché ! » 

Stéphanie Blaise, 43 ans, directrice de la communication de la Caisse d’Epargne Normandie : « Le Belem est un outil extraordinaire de communication pour les Caisses d’Epargne. Je le connais, de mon côté, quasi depuis tout le temps car je suis normande et qu’il est toujours venu à l’Armada de Rouen. J’ai le souvenir de l’avoir vu pour la première fois lors de la première édition du plus grand rassemblement de voiliers de tradition à Rouen en 1989. C’est un bateau de légende qui procure beaucoup d’émotions. Le Belem est très lié à l’histoire des Caisses d’Epargne. Elles sont le mécène historique de la Fondation Belem. C’est grâce à elles que le Belem continue de naviguer aujourd’hui et j’en suis personnellement tres fière. Je ai retrouvé le trois-mâts l’année dernière à l’occasion de l’Armada, dans le cadre de mes fonctions. J’ai eu la chance de naviguer trois jours à son bord entre Dieppe et Le Havre en passant par l’île de Wight. J’avais vraiment l’impression d’être dans un film d’histoire, d’être une navigatrice d’antan… »

Seuls au Monde !

Patrice Caherec, maître d’équipage, et Maël Deshayes, chef mécanicien, vivent actuellement un confinement pas comme les autres. Les deux hommes sont à bord du Belem au port de Saint-Nazaire et gardent le trois-mâts, qui a été désarmé il y a quelques jours. Ils continuent à le préparer pour sa saison de navigation qui débutera dès que possible, en fonction de la sortie de cette crise sanitaire mondiale et des directives gouvernementales françaises.

« C’est très bizarre comme situation » déclare le bosco Patrice qui officie à bord du voilier de la Fondation Belem depuis 1995. « D’habitude, à cette époque, nous nous apprêtons à prendre la mer. C’est complétement inhabituel de se retrouver encore en hivernage fin mars. Mais nous allons de l’avant et nous continuons à deux à entretenir le bateau. Peinture, vernis, travaux dans la mâture, poulies… sont au programme de mes journées qui se déroulent en solitaire, mesures barrières obligent ! » « Nous prenons tout de même nos repas ensemble avec Patrice » déclare Maël Deshayes. « Il est très bon cuisinier. Nous évitons d’être trop proches. C’est ma première expérience à bord du Belem et je dois dire qu’elle est spéciale. Nous sommes seuls au Monde dans une partie du port qui est isolée. Nous ne voyons personne et nous respectons le confinement à la lettre. J’occupe mes journées avec des travaux administratifs le matin et les entretiens courants des machines l’après-midi. Je pense aussi réviser complétement les groupes électrogènes. »

La Fondation Belem met tout en œuvre pour permettre au trois-mâts de naviguer et assurer ses activités planifiées au programme 2020, dès que la situation le permettra.

Saison « record » pour la Fondation Belem !

Trois questions à Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem suite à la saison de navigation 2019 du trois-mâts Belem…

  1. Quel est le bilan 2019 de la Fondation Belem ?

Il est excellent. 1 100 navigants ont participé aux 24 navigations que nous avions programmées cette année. Le taux de remplissage est exceptionnel. Nous avons également accueilli 58 000 visiteurs lors des 14 escales du Belem, un peu partout dans les ports français et européens, un record pour ce musée itinérant allant à la rencontre de son public ! Le Belem plaît de plus en plus. Notre modèle fonctionne à merveille. L’authenticité du monument et la solidarité d’un équipage parlent à beaucoup de personnes en recherche d’engagement et de sens. Le Belem, c’est dans l’air du temps !  Les visites et navigations que l’on propose répondent aux attentes des gens, à savoir, allier l’histoire, la mer, l’expérience, l’aventure et de belles destinations. Nos navigations pour tous remportent toujours un vrai succès. Notre clientèle se renouvelle sans cesse. C’est vraiment bon signe pour l’avenir de la Fondation Belem qui s’inscrit dans un monde en perpétuel changement.
Plusieurs temps forts ont marqué la saison 2019, comme le démarrage de la saison en fanfare à Port-Vendres, les belles escales méditerranéennes, notre passage à Nantes pour la seconde édition de Débord de Loire, l’incroyable Armada de Rouen, les 2 étapes de la Tall Ship Regatta sans oublier les grandes navigations du Belem en Scandinavie, en Grande-Bretagne… Le Belem a parcouru la moitié d’un Tour du Monde en nombre de milles ! Il va maintenant être entretenu cet hiver à Nantes ou 6 000 visiteurs se sont déjà pressés pour le visiter début novembre !

  1. Justement, comment va se dérouler l’hivernage du Belem ?

Jusqu’en mars 2020, le Belem va se refaire une beauté. Il sera amarré au Ponton Belem, quai de la Fosse, à Nantes. Nous menons un programme d’entretien important comme chaque hiver : le Belem se doit d’être extrêmement bien entretenu pour accueillir jusqu’à 2.000 personnes en mer chaque saison. Entre 5 et 8 marins, hommes et femmes de notre équipage, seront sur le pont. Il reprendra la mer le 1er avril 2020.

  1. Le Nautic de Paris sera, comme chaque année, un moment important pour la Fondation, pourquoi et quelles sont les nouveautés pour cette édition du salon parisien ? 

La Fondation Belem regroupe une très petite équipe. Nous n’avons pas de boutique physique, uniquement une vitrine virtuelle :  le site officiel de la Fondation Belem, tout refait à neuf avec de très belles images vidéo. Cela reste très digital, alors que le Belem est avant tout une aventure humaine. Le Nautic est le meilleur moyen pour nous de rencontrer les amoureux du Belem et tous ceux qui souhaitent embarquer. C’est un temps de rencontre avec l’équipage, d’échange et de partage d’expérience. De nombreux bénévoles, tous fans du Belem, animent le stand, s’y donne rendez-vous et témoignent si bien qu’ils donnent envie aux nouveaux de tenter l’expérience Belem. C’est contagieux, l’enthousiasme et la passion …Le Nautic de Paris est le temps fort commercial de la Fondation Belem : nous y dévoilerons notre très attendu programme de navigation 2020 concocté dans le plus grand secret…. Et cerise sur le gâteau, la carte des navigations 2020 sera animée en motion design pour une mise en scène graphique des 27 parcours inédits…. De quoi faire perdre la raison aux amoureux du Belem qui en redemandent chaque année : 20% des navigants de l’année s’inscrivent durant les 10 jours du salon. Cette année, nous allons également diffuser notre nouveau film où Manon embarque pour la première fois à bord du trois-mâts Belem :  une expérience inédite de 8 jours en mer entre le Danemark et la Suède

Retrouvez la Fondation Belem au Nautic de Paris : stand H1D3
#ilovebelem

I LOVE BELEM

Laurent Voulzy 
« Est-ce un de mes ancêtres corsaires qui m’a transmis cette attirance pour la mer et les grands voiliers, ou bien ceux qui sont nés et ont vécu dans les Caraïbes ? C’est peut-être tout simplement l’apparition d’un trois-mâts qui surgit soudain voguant vers notre siècle qui me donne une telle émotion.
J’ai vécu cette apparition lointaine, alors que je naviguais sur un esquif entre Quiberon et Belle-Ile en Mer, et puis j’ai approché, impressionné et intimidé, le majestueux Belem ;
Depuis, j’ai donné son nom à mon plus récent album inspiré par le Brésil, parce qu’il y a là-bas la ville de Belem, parce qu’il y a à Lisbonne la tour de Belem, construite à la Renaissance, parce qu’il y a une forêt grandiose où je vais me perdre parfois, dans la province du Perche, parce que le Belem a navigué autrefois entre la Bretagne et les Antilles, deux pays qui me sont chers,
Parce que le Belem me fait rêver. »  

Didier Decoin de l’académie Goncourt
« Le Belem en majesté, le Belem en admiration, le Belem en mémoire, le Belem en magie, le Belem en  charme fou, ce Belem dont l’histoire traverse plus d’un siècle de celle des hommes. »

Patrick Poivre d’Arvor, écrivain de marine
« Jamais un navire n’aura éveillé en moi autant d’images et de récits. Il est une source inépuisable d’inspiration. Il appelle au large et à la rêverie. Il raconte notre grande histoire commune, jonchée de départs, d’aventures, de hasards, de bonheurs et de drames avec pour terrain de jeu central la mer démesurée, à la fois belle et effrayante, enivrante et menaçante.»

Yann Queffelec, écrivain de marine
« A quoi rêve le Belem ? C’est notre rêve pardi, qu’il va filant au gré des instants et des mers. Autant de passagers, autant d’imaginations en voyage, autant de Belem différents dont chacun est vrai. Tels sont les navires inspirés que l’on fait siens en montant à bord. »

Stéphane Bern
« Joyau de notre patrimoine maritime, le Belem est le dernier trois-mâts barque français qui, à l’instar de nos fragiles cathédrales, est resté fidèle à sa vocation d’origine, car construit en 1896, il navigue toujours sur les flots bleus portant superbement les couleurs de la France. Monument historique classé en 1984, il ne se contente pas de rappeler le souvenir du commerce du cacao vers le Brésil à la fin du XIXème siècle, il est un musée vivant, fleuron des grands rassemblements de vieux gréements, qui permet à tous de s’initier à l’art complexe de la navigation traditionnelle qui consiste à manier quelque mille mètres carrés de voiles. Je me souviens encore de ma fierté toute patriotique de voir défiler le Belem sur la Tamise, le 3 juin 2012, lorsque je commentai pour la télévision le jubilé de diamant de la reine Elizabeth II d’Angleterre. »

Stephan Delaux, adjoint au maire de Bordeaux
« Je suis amoureux du Belem. Il a une âme très forte. Il fait partie du patrimoine national français, c’est le plus ancien et le premier navire à être classé monument historique. Il est aussi le premier, en octobre 2003, à être venu faire entendre sa sirène pour annoncer le renouveau du Port de Bordeaux et de ses quais. Avec Alain Juppé, nous avons voulu réinventer ces images des beaux voiliers au cœur de notre ville. Depuis beaucoup l’ont suivi… lui, il est chez lui ! »

Jean-Louis Etienne, explorateur
« Quand vous êtes sur le pont du Belem, en pleine mer, il n’y a plus rien. Ce vide se remplit de ce que vous avez en vous. Vous êtes face à vous-même et vous ressentez ce vide. C’est la force de la mer. Elle est un miroir. Vous vous émerveillez de petites choses et vous expérimentez la solitude qui est l’espace même de l’inventivité. C’est la magie du Belem.»

Jean Arondel, Président de la Fédération Nationale des Caisses d’Epargne
« Le Belem, c’est un peu comme le Livret A, il fait partie du patrimoine des français. Les Caisses d’Epargne sont fières d’avoir sauvé de la disparition à jamais ce joyau du patrimoine maritime qui a conquis le cœur de tous les français. »

Le Belem, de retour à Nantes !

photo de Aymeric Gibet Commandant du Belem

Nantes est son port d’attache, son port de cœur. Le Belem a été construit en 1896 dans les chantiers Dubigeon à Nantes. Le trois-mâts sera de nouveau à Nantes du 23 au 26 mai à l’occasion de Débord de Loire, l’événement qui mêle nautisme et artistique de Nantes à Saint-Nazaire en passant par différentes villes ligériennes. Le 25 mai, Le Belem, 123 ans et l’Hermione, la réplique du marquis de La Fayette, seront les stars d’une parade nautique qui rassemblera tous types d’embarcation sur la Loire pour le plus grand plaisir des spectateurs mais également du commandant nantais du Belem, Aymeric Gibet.

« Je suis le premier commandant nantais du Belem depuis 1914 » insiste le capitaine Aymeric. « J’ai un très bon souvenir de la première édition de Débord de Loire en 2016. C’était ma première année à ce poste et j’avais été très heureux que les nantais et les ligériens se retrouvent autour de la Loire pour une belle fête. Cette année, avec l’Hermione qui sera également présent, le Belem sera un grand acteur de la manifestation. J’ai hâte d’y être et de représenter notre trois-mâts nantais. Il y a une vraie fraîcheur autour de cet événement. »

Aymeric Gibet, made in Nantes

Il aura 39 ans lors de Débord de Loire. Aymeric Gibet est l’un des deux commandants du Belem et est né à Nantes. « J’ai habité toute mon enfance et mon adolescence entre Nantes et Saint-Nazaire à Chaumes en Retz. Ma mère était assistance sociale et mon père travaillait au port autonome de Nantes. » Naturellement, le bac en poche, le jeune Gibet décide d’épouser la Marine Marchande comme son papa. « J’ai fait une préparation à Cancale puis j’ai étudié à Marseille. J’ai ensuite embarqué à bord de bateaux de la Brittany Ferries et de la compagnie du Ponant. » Le marin découvre ensuite le Belem en tant que lieutenant et second avant d’opérer sur des câbliers d’Orange Marine de 2011 à 2015 et de devenir commandant du voilier classé au patrimoine historique en 2016. « C’est une fierté d’être à la tête du Belem pour un nantais comme moi. Cela procure un statut. J’ai mis un peu de temps à m’y habituer. C’est maintenant totalement intégré et je prends beaucoup de plaisir à commander ce voilier de légende qui est ouvert à tous » enchaîne Aymeric, père de trois enfants, qui, selon ses dires, a été bercé par la compagnie nantaise Royal Deluxe enfant. « Culturellement, Nantes s’est fait un nom avec ses grandes machines et ses parades gigantesques. Debord de Loire est un bon prolongement nautique de la capacité des nantais à faire le spectacle » conclut Aymeric Gibet dont la femme est chorégraphe à la revue nantaise « la cloche », une autre institution de la ville des ducs de Bretagne.

Le Belem en cale sèche à Marseille

Le trois-mâts Belem sera en cale sèche à Marseille du 21 janvier au 28 février 2019 pour y subir au chantier Sud Marine Shipyard ses travaux annuels d’entretien des œuvres vives (parties immergées). Il reviendra ensuite à Port-Vendres jusqu’au 1er avril où il reprendra la mer pour 7 mois de navigation.

” Le Belem va être caréné comme chaque année lors de son hivernage » déclare Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem. « C’est le chantier Sud Marine Shipyard qui a été sélectionné sur appel d’offre pour cet arrêt technique. Le Belem est le plus vieux bateau au monde inscrit au Bureau Veritas qui impose à la Fondation Belem une mise à sec annuelle du navire pour son bon entretien et le maintien de la sécurité à bord. Il sera inspecté à Marseille fin février afin de renouveler son permis de navigation. Il reviendra ensuite en Occitanie pour les derniers préparatifs avant le départ du navire le 1er avril 2019 pour 7 mois de navigation : au programme la Méditerranée, l’Atlantique, la Scandinavie, les îles britanniques… Le navire participera également à la très attendue Armada de Rouen du 7 au 16 juin 2019.”

La Fondation Belem propose 1200 places pour embarquer à bord du trois-mâts en 2019 entre Nice et Stockholm  

La Fondation Belem a dévoilé ce matin la saison 2019 du trois-mâts Belem avec 25 navigations ouvertes à tous entre 3 et 9 jours sur un parcours maritime d’une ampleur exemplaire : début de saison en Méditerranée – Côte d’Azur, golfe du Lion, Costa Brava. Puis contournement de l’Espagne et du Portugal via Gibraltar, printemps en atlantique destination la mer du Nord et la Baltique jusqu’en Suède (Stockholm) via les Pays-Bas (La Haye), le Danemark, la Norvège (Oslo), l’Ecosse (Edimbourg) et l’Angleterre (Londres).  Ce programme sera présenté au Nautic de Paris sur le stand de la Fondation Hall 1 D1 et les amoureux du Belem, novices ou initiés, peuvent dès maintenant réserver leur navigation sur www.fondationbelem.com.

Ces navigations s’adressent à tous dès 14 ans : pas besoin d’être voileux, amariné ou sportif, il suffit juste d’être curieux et d’avoir envie de participer à la vie à bord d’un trois-mâts de légende, encadré par un équipage de 16 marins professionnels. Un programme parsemé de mouillages et véritables escales au cœur des îles telles que Gotland, Scilly, Wight, Jersey.

Le Belem, présent à l’Armada de Rouen, est ouvert 38 jours tout au long de la saison 

Une saison rythmée par la participation du navire aux trois plus importants évènements maritimes en 2019 : Débords de Loire à Nantes, la très attendue Armada de Rouen et la Tall Ships Regatta entre Le Havre et Aalborg au Danemark. Un tour d’Europe au cours duquel le trois-mâts ouvre ses ponts aux visiteurs sur 38 journées d’escale à Port-Vendres, Nice, Marseille, Sète, Bordeaux, Nantes, Rouen, La Haye, Dunkerque, Dieppe, Calais, Saint-Malo et Granville.

Un espace interactif au Nautic

Pour ce temps fort hivernal, la fondation quitte ses bureaux pour aller à la rencontre de son public au Nautic de Paris Porte de Versailles (8-16 décembre). Elle propose aux visiteurs du salon un espace interactif de découverte de son programme, un lieu de rencontre et d’échange avec des membres d’équipage et d’anciens navigants ainsi qu’un bureau plus confidentiel pour s’inscrire à une navigation. Temps fort commercial également avec 10 jours de « prix spécial salon » pour toute inscription effectuée avant le 16 décembre 2018.

Informations presse : vous êtes les bienvenus sur le stand de la Fondation Belem lors du Nautic de Paris afin de rencontrer l‘équipe de la Fondation et nous faire part de vos envies de navigation à bord du Belem en 2019 !

Gweltaz THIRION ou comment devenir Capitaine du Belem ?

Une sieste à Ouessant, terre de ses origines, sur un tapis d’herbe bien moelleux face à la mer ; Gweltaz THIRION, se réveille et décide, après un difficile parcours scolaire, de devenir marin. « Cela a été comme une révélation. J’avais 25 ans et j’avais connu un tracé compliqué à l’école. La mer m’a rattrapé, moi, enfant d’Ouessant, de Brest, moi qui avait du mal à trouver mon chemin. » A 41 ans, ce grand bonhomme, à la carrure de viking et une barbe qui ferait pâlir plus d’un hipster, aux yeux bleus perçants, est désormais l’un des deux capitaines du trois-mâts  Belem !

Ouessant, Saint-Malo, Brest

C’est à Brest que Gweltaz est né au sein d’une famille finistérienne, grands-parents maternels et paternels ouessantins. « Mon père était pêcheur à Ouessant lorsque je suis né. Nous sommes restés sur l’île jusqu’en 1980 ». Ensuite, le chef décide de tenter sa chance en tant qu’officier mécanicien première classe à Saint-Malo, la cité corsaire. A bord des navires à passagers reliant Saint-Malo et Jersey, Monsieur Thirion  s’occupe des machines. Mais en 1986 l’appel de la pointe bretonne se fait ressentir et la famille revient à Brest. « Mon père a passé un brevet « pont » et a trouvé un boulot sur un navire à passager entre Brest et Ouessant. »

Un CAP, un BEP, le monde de la nuit

« Pendant ce temps, mes études m’attendent et j’essaie de les rattraper » explique Gweltaz, assis dans une brasserie parisienne proche de la station Duroc, grand maréchal du palais de Napoléon, et surtout à côté de la Fondation Belem. « Je ne suis pas un bon élève. Je loupe mon brevet du collège pour l’avoir ensuite. A la sortie de la troisième, pour moi, il n’y a plus d’école. » Aucun établissement ne souhaite recruter Gweltaz au grand dam de l’autorité supérieure. Le jeune homme finit par incorporer un CAP de mécanique générale qu’il valide deux années après. Il enchaîne avec un BEP de vente à Quimperlé  en internat puis à Brest. « L’environnement de l’école ne me convient vraiment pas. En parallèle, je me passionne pour la cuisine. Très tôt, je confectionne des gâteaux. J’aime être derrière les fourneaux. » L’adolescence est difficile et à 18 ans, il commence, les week-ends, à se faire de l’argent de poche dans une boîte de nuit en tant que portier ou barman. « Le monde de la nuit m’attire, m’amuse. » A 20 ans, suite à son BEP, il intègre une classe de première, il passe son bac français blanc mais c’est calamiteux dixit l’intéressé. Personne n’accepte un redoublement. Cela sonne le glas ! « Je continue à travailler dans les bars et j’ajoute à mon activité la logistique de concerts. J’aime l’ambiance du montage et du démontage des scènes de spectacle. » Le grand croise Muse, les Cranberries, zombie, zombie, zombie…

Marin, une révélation

Il est toujours chez ses parents. Il a 25 ans et du jour au lendemain embrasse la carrière de marin. Il passe avec succès la théorie du BPPN, brevet de patron petite navigation, et un diplôme de pêche, le capacitaire. « En sortant du BBPN, je n’ai jamais navigué. Pour le valider, je dois aller sur l’eau. » Au large de Brest, il pêche au filet. A la Réunion ensuite, il s’essaie à la Long-Line, une pratique plus sélective. « Placer la ligne selon la lune, la lumière, pour attraper des poissons me passionne mais je ne m’entends pas avec mon patron. Je rentre en Métropole. » Gweltaz prend contact avec l’association AJD, les Amis de Jeudi Dimanche du père Michel Jaouen, grande figure bretonne, prêtre jésuite, connu pour son investissement auprès des jeunes. Le 14 juillet 2004, l’actuel capitaine du Belem embarque à bord du « Bel Espoir II», le navire « amiral » de l’association. Direction la Norvège via l’Ecosse ! En décembre de la même année, Gweltaz met le cap sur les Antilles avec des jeunes mais aussi « Monsieur et Madame Tout Le Monde » qui s’offre un stage transatlantique. Matelot, Gweltaz navigue alors beaucoup et découvre du pays : Madère, les Canaries, l’archipel du Cap-Vert, la Martinique, la République Dominicaine, Cuba, Fort Lauderdale… « Nous nous arrêtons à New York. J’ai énormément d’appréhension car à l’époque je n’aime pas les grandes villes mais la grosse pomme me croque. Cette aventure à bord du Bel Espoir m’apprend sur moi-même, sur les autres, une véritable école de la vie, un souvenir impérissable, pas seulement un navire-école, un cocon. » En 2005, Gweltaz galère pour retrouver du travail sur l’eau. Il finit par se retrouver à bord du « Pourquoi-Pas ?», navire tout neuf d’Ifremer. « J’apprends d’innombrables choses. C’est très enrichissant. Je suis rappelé pour plusieurs missions en tant que matelot. Après un nouveau passage à l’école, je pars ensuite à nouveau avec l’AJD, je traverse l’Atlantique, découvre le Sud de Terre-Neuve, le Québec… et je valide mon Capitaine 500. » De mai à octobre 2010, Gweltaz officie à bord d’un navire à passager entre Brest et Ouessant. En 2011, retour à l’école pour le brevet d’Officier de Chef de Quart Passerelle à Saint-Malo puis à Nantes. De septembre 2011 à Juillet 2012, toujours le long de la Loire, place au diplôme de capitaine 3000. « Comme d’habitude, je dois valider sur l’eau les connaissances. Je fais une saison à bord du Marité. Puis en 2013, je contacte la société suisse Promar qui bosse dans l’offshore pétrolier. Je travaille alors sur des crew-boats au Congo en transportant les techniciens entre les barges où ils vivent et les plateformes. »

Belem, un nom propre

Entre temps, Gweltaz commence à s’intéresser au Belem. « Je ne savais pas à l’époque ce qu’il faisait, qu’il emmenait une grande partie de l’année des marins en herbe en mer. » La Compagnie Maritime Nantaise qui gère l’équipage du Belem ne répond pas dans un premier temps à la demande du brestois à savoir trouver une place parmi les 16 membres d’équipage du voilier classé monument historique français. Elle finit par l’appeler pour un embarquement à bord du Belem. Le 24 mai 2014, le marin, désormais lieutenant, débarque des navires de soutien de Promar, rentre à Brest et s’envole pour la Grèce afin d’embarquer à bord du Belem. « Belem m’a tout de suite plu. Il ne faut pas se laisser submerger par son histoire. Avant tout c’est un navire. Il est ce qu’il est. C’est le dernier représentant de la plus grande flotte de commerce du 19ème Siècle. Avec les capitaines Yannick Simon puis Jean-Alain Morzadec et Michel Péry je m’imprègne du Belem en tant que lieutenant puis second capitaine. La présence de nombreux stagiaires est très enrichissante humainement. » Le brevet de Capitaine 3000 en poche, Gweltaz enchaîne les navigations à bord du Belem jusqu’au 3 septembre 2016 où il est nommé capitaine en alternance avec Aymeric Gibet. « Quand je suis promu  capitaine, j’ai une appréhension ! Je suis le patron. L’idée est de ne pas se retrouver en première page d’un journal pour de mauvaises raisons ! Je suis responsable de tout ! Fort heureusement le second capitaine, Thibaut FRANCOIS, est un officier remarquable. Ce qui me plait le plus, c’est de m’amuser en travaillant. On a un outil, le Belem, qui est une star. C’est une véritable responsabilité » conclut Gweltaz qui tente actuellement de valider un dernier diplôme de Marine Marchande, celui de Capitaine, brevet de commandement sans limitation de jauge, et qui rêve certainement encore d’être chef étoilé !

Les multirécidivistes du BELEM

Coup d’envoi de la saison 2018 du Belem : le 31 mars puis les 1, 2, 7 et 8 avril, le Belem réouvrira ses ponts aux visiteurs nantais de 10 à 18h quai de la Fosse, après un vaste chantier d’hiver. Il entamera ensuite une première navigation le 17 avril à Concarneau en direction de Saint-Brieuc.

Avant ces premiers événements orchestrés par la Fondation Belem,  zoom sur de grands passionnés du Belem qui multiplient les navigations à bord du trois-mâts : Guillaume  Quéré et Myriam Villert qui fêtera cette année son 50ème embarquement !

Guillaume  Quéré : « un lieu de rencontre en toute simplicité »

« J’ai découvert le Belem au début des années 2000 à travers un film qui retraçait son épopée en 2002 à la Martinique pour les 100 ans de l’éruption de la montagne Pelée. Depuis, je m’étais dit qu’il fallait absolument que j’aille faire un tour à bord de ce mythique voilier français » explique Guillaume  Quéré. « C’est en 2012 que j’ai franchi le cap avec un stage entre Londres et Saint-Malo. Tout m’a plu lors de cette première expérience : l’histoire du Belem évidemment, la navigation sur un monument historique, la convivialité et surtout l’idée d’entretenir ce navire avec mes moyens. Depuis, j’ai effectué neuf séjours dans lesquels j’adore surtout participer aux manœuvres des voiles. Et je vais, cette année, ajouter dans mon escarcelle une 10ème et 11ème navigation entre Brest et Liverpool puis entre Liverpool et Dublin. Je me sens mieux en mer qu’à terre et le Belem est un formidable moyen d’évasion maritime. Désormais depuis 5 ans, je retrouve d’autres multirécidivistes à bord. Nous prenons les mêmes séjours de navigation. Le Belem est également un lieu de rencontre en toute simplicité ».

Six questions à Myriam Villert…

1) Comment avez-vous connu le Belem ?

Ma première rencontre avec le trois-mâts remonte à juin 2003 au cours de vacances dans un des plus beaux écrins : la cité corsaire de Saint-Malo ! Une rencontre surtout inattendue lors d’une visite sur le port pour échapper à la cohue touristique intra-muros. “Belem” était en courte escale entre deux navigations. Les navigants (que je prenais à l’époque pour l’équipage) débarquaient tout juste, arborant fièrement t-shirt, vareuse ou polaire à l’effigie du navire. Une foule de badauds était amassée autour de la coupée.
Le simple fait de voir le navire était impressionnant. J’étais subjuguée. Comme beaucoup, je le connaissais grâce à “la” fameuse photo de Philip Plisson qui a fait le tour du monde.
Il était impossible de le visiter, cependant l’équipage informait le public de la participation du navire à la Grande Armada de Rouen le mois suivant.

A ce moment là, je ne connaissais rien des activités du voilier et avais encore moins entendu parlé d’une fondation dédiée. Pour moi, “Belem” était inaccessible, un autre monde réservé à une élite, et par conséquent la question d’un jour poser mon sac à bord était purement inenvisageable et ne me venait même pas à l’esprit.
Par contre, l’idée de pouvoir le visiter me trotta dans la tête et je me suis rendue à l’Armada avec pour objectif principal de monter à bord. En juillet donc, après une longue et interminable file d’attente, je savourais le moment d’être à bord et j’arpentais à plusieurs reprises tous les endroits du pont ouvert aux visiteurs, je me souviens avoir fait un nombre incalculable de photographies pour garder un souvenir de ce moment mémorable… Et là, un membre de l’équipage (Serge toujours gabier à bord aujourd’hui) est venu me proposer d’embarquer en me précisant les activités du navire et le programme des stages.
Premier réflexe : ce n’était pas pour moi,n’ayant aucune expérience de voile … justement … et là s’ensuivit une conversation des plus persuasives qui m’a donné envie de tenter l’expérience. Afin de lever mes dernières appréhensions, Serge m’invita à revenir le lendemain pour visiter les logements des navigants non accessibles en visite. Désormais rassurée, je réservais sur la saison suivante.

2) Combien de séjours de navigation avez-vous effectué et surtout pourquoi ?

J’ai pour ainsi dire attrapé le “virus nautique” lors de ma toute première navigation à bord du Belem. C’était donc en 2004. J’avais à l’époque réservé trois petites navigations consécutives (soit 10 jours), intimement persuadée que cette expérience à bord d’un grand voilier ne pourrait pas me décevoir, puisque j’en rêvais, puisque je rêvais de “Belem” depuis ma visite à l’Armada ! Et ce fût le cas, au point que la même année, j’ai récidivé pour une quatrième navigation en fin de saison.

Ce que par contre, je ne pouvais pas prévoir à l’époque, c’est que 14 années plus tard, je comptabiliserai 47 navigations en 27 embarquements ! Soit au total 264 jours en navigation (8,8 mois) et 21.821 milles parcourus (40.412 kms soit le tour de la Terre à l’Équateur!).

Et pourtant au départ, je n’avais aucune prédisposition particulière pour la voile, aucune expérience plus significative qu’un essai raté en « Optimist » sur un lac artificiel par une journée sans vent, ni non plus de transmission d’un patrimoine génétique d’un illustre ancêtre marin !

Comme quoi…tout peut arriver … à commencer par la naissance d’une véritable passion.

Aujourd’hui, j’avoue passer la majeure partie de mes vacances en mer. Je pense que c’est un des rares espaces de liberté qu’il nous est encore permis de savourer pleinement. À bord, vous n’avez à vous soucier que de la bonne marche du navire… Vous laissez votre quotidien de terrien, l’actualité trop souvent anxiogène de la société et tous les petits tracas de vie courante sur le quai au moment où la dernière amarre vous livre à l’océan.

Pour la petite anecdote, à la question des mes proches suite à mon premier embarquement. “Alors, ça y est tu as réalisé ton rêve en navigant sur le Belem ! Et maintenant quel est ton prochain rêve ?”, je me rappelle avoir répondu dans la foulée : “Y retourner !”

3) Qu’est ce qui vous lie à ce voilier ?

Un lien indéfectible à n’en pas douter, difficile d’ailleurs à expliquer après tant d’années… je crois qu’il faut avoir navigué à bord pour comprendre cet “effet Belem” dont tous les “multirécidivistes” parlent unanimement.
Et si je vous parle d’un coup de foudre pour le Belem ? Outre son incroyable passé historique fascinant, “Belem” attire par son élégante ligne, ses nombreuses essences de bois impeccablement vernis sur le pont comme à l’intérieur des roofs et des ponts, ses cuivres toujours entretenus. Partout où le regard se pose, l’esthétique est omniprésent. “Belem” attire, séduit, envoûte et j’aime toujours autant faire des photos suivant les jeux de lumières ou l’atmosphère toujours différente.
Mais on ne peut pas parler du navire sans évoquer son équipage ! Seize hommes et femmes, professionnels du monde maritime, passionnés par leur métier et intarissables sur leur envie de le partager avec tous les navigants venus en mode découverte, l’espace de quelques jours. C’est donc un tout indissociable et la magie opère à chaque embarquement. A bord entre nouveaux navigants, navigants multirécidivistes et équipage c’est un peu une franche camaraderie, une cohésion d’équipe dans les manœuvres et surtout le sentiment de vivre une expérience unique de continuer d’écrire l’histoire de “Belem”.

Découvrir une activité qui vous est totalement étrangère et dont rien ne vous en prédispose. L’apprécier parce qu’elle vous est transmise par des marins passionnés que vous connaissez pour la plupart depuis des années et comprendre cette passion au point d’en faire la vôtre quelques jours dans l’année… c’est peut-être là l’explication ?

4) Cette année, embarquez-vous ? Si oui, sur quels séjours ?

Oui ! Une année sans naviguer à bord est pour moi inconcevable ! Je vais effectuer trois navigations cette saison. Les deux premières consécutives :  Brest-Liverpool et la Tall Ships Regatta entre Liverpool et Dublin en mai prochain.
Ma 50ème navigation se fera en Méditerranée entre Nice et Sète au mois d’octobre.

5) Avez-vous des relations avec d’autres récidivistes ?

Oui bien évidemment, je suis en contact permanent avec certains navigants, ou plus ponctuels avec d’autres. Ce sont des amis. Nous avons vécu ensemble d’excellents moments lors de navigations, souvenirs que nous ne nous lassons d’ailleurs jamais de nous remémorer lorsque nous nous voyons. Nous sommes sur la même longueur d’onde avec une vraie passion commune pour “Belem”.

Nous faisons de temps à autres des dîners entre navigants franciliens. Et puis je ne compte plus les contacts par téléphone, sms, réseaux sociaux pour échanger sur les programmes à leur sortie, choisir les mêmes navigations parfois, souvent même et préparer ensemble la logistique d’embarquement.

6) Nous croyons savoir que vous aidez souvent la Fondation. Que faites-vous bénévolement ?

Oui autant que je peux, en dehors de mon activité professionnelle et mon implication au sein de l’Association des Amis des Grands Voiliers comme photographe et responsable de communication média (newsletters, site, réseaux sociaux).Mes activités de bénévolat pour la Fondation Belem sont diverses.
Avoir le privilège de naviguer à bord de “Belem” conduit forcément à vouloir ensuite partager son expérience lors de différentes occasions telles que : le Salon Nautique de Paris – tenue du stand tous les ans depuis 2007, les visites lors des escales conjointes à mes navigations ou à l’occasion de rassemblements de grands voiliers, manifestations diverses : Sail Amsterdam 2015 – 120 ans du Belem – Les Grandes Voiles du Havre, etc.

Mon rôle est alors de renseigner les visiteurs sur les possibilités de naviguer sur “Belem” mais aussi de partager mon expérience en racontant le quotidien de la vie à bord, de rassurer sur des craintes ou inaptitudes bien souvent infondées, de délivrer quelques petites préconisations, bref de transmettre l’envie de poser un jour son sac à bord et de vivre pleinement une aventure inoubliable. Ce que je préfère, c’est les visites des scolaires. Je garde un excellent souvenir des classes de CE1/CM1 à l’occasion des 120 ans de “Belem” à Nantes.