Maxime Sorel abandonne le Vendée Globe

Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne a pris ce matin la lourde décision de mettre fin à son deuxième Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Sa douleur à la cheville contractée dès le deuxième jour de course, suite à de gros soucis techniques de hook et de rail de grand-voile, est trop forte pour continuer la compétition en toute sécurité. De plus, ce problème de grand-voile est irréparable seul et de surcroît avec autant de difficulté à poser son pied sur le pont de V and B – Monbana – Mayenne. Le combattant Maxime Sorel a tout tenté pour réparer en mer montant dans son mât mercredi dans des conditions chaotiques et essayant cette nuit, à l’abri de Madère, de trouver des solutions mais hélas en vain. Sous contrôle médical depuis quelques jours, Maxime doit désormais mettre impérativement sa cheville au repos et faire des radios afin d’avoir un diagnostic clair. Il a fait son Max !

« Ma cheville est sérieusement endommagée depuis quatre jours. Elle n’a fait qu’enfler au fur et à mesure du temps et au fil des manœuvres que j’ai effectuées à bord notamment pour essayer de résoudre mes soucis importants de hook de grand-voile. Je souffre au point d’avoir des difficultés à bouger à bord de mon bateau. Désormais même au repos j’ai de grosses douleurs, je ne peux pas continuer à naviguer en pleine sécurité dans cet état. Cette nuit, sous Madère, je suis monté dans mon mât. J’ai réussi non sans mal à affaler ma grand-voile. J’ai constaté que le hook était bien cassé. Nous avions bien des raisons de s’inquiéter. Parallèlement, le rail de grand-voile est sacrément abîmé. Avec ma douleur ou pas d’ailleurs, il est impossible de changer des portions de ce rail de grand-voile à trois mètres de haut. C’est un travail de chantier. Je vous laisse imaginer ma souffrance physique et mentale. J’abandonne mon deuxième Vendée Globe ! C’est quatre années de préparation avec mon équipe pour en arriver là. Cependant tout a été magique du début à la fin mais j’ai l’impression que rien n’a été normalement depuis mon départ dimanche. Si on savait, avant de prendre le départ du Vendée Globe ce qui allait se passer, jamais on n’y retournerait. Le positif malgré la trop grande frustration est que cela va me booster pour la suite. Je n’ai pas l’impression évidemment de m’être exprimé à ma hauteur avec mon dragon des océans. J’ai donné tout ce que je pouvais mais cette cheville et cette grand-voile ne me donnent pas la chance cette fois d’écrire mon histoire sportive et aventurière que j’aime au plus profond de moi. »

Une partie de l’équipe technique de Maxime Sorel est en route pour Madère afin de récupérer V and B – Monbana – Mayenne et mettre l’IMOCA en sécurité. Maxime va débarquer dans la journée afin de subir des analyses médicales approfondies avant son retour en France.

Il est libre Max

« Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu’il fait. Il a le sourire facile, même pour les imbéciles. Il s’amuse bien, il n’tombe jamais dans les pièges. Il s’laisse pas étourdir par les néons des manèges. Il vit sa vie sans s’occuper des grimaces. Que font autour de lui les poissons dans la nasse. Il est libre Max, il est libre Max. Y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. » Les paroles d’Hervé Christiani conviennent à Maxime Sorel qui dimanche à 13h02 prendra le départ, à bord de V and B – Monbana – Mayenne, de son deuxième Vendée Globe, cet unique Tour du Monde sans escale et sans assistance remporté entre autres par Titouan Lamazou, Michel Desjoyeaux, Armel Le Cleac’h et François Gabart.

Cela sera alors le départ d’une aventure XXL pour le marin originaire de Cancale après une participation remarquée il y a quatre ans (10ème). Le golfe de Gascogne, l’anticyclone des Açores, le fameux pot au noir, l’anticyclone de Sainte-Héléne, Bonne Espérance, le redouté Océan Indien, Leeuwin, le grand sud, le point Némo, le cap Horn, le parcours du Vendée Globe est truffé d’obstacles océaniques à franchir, d’incertitudes météorologiques, de luttes contre soi-même aussi, d’épreuves physiques et techniques. 

Le parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose est prêt. Depuis la mise à l’eau de son foiler en juin 2022, celui qui a gravi l’Everest, le vrai, et son équipe, se sont préparés pour la dernière grande expédition sportive mondiale. Maxime a englouti les milles jusqu’à faire gronder son Dragon des Océans, cinquième de la Route du Rhum et de la Transat CIC, souvent dans les bons coups. Il est libre Max pour performer et possiblement accrocher un top 5 à l’arrivée fin janvier aux Sables d’Olonne et face à une concurrence particulièrement aiguisée de 39 navigatrices et navigateurs aux dents longues et qui s’apprêtent à faire rêver les foules.

Dans quelle mesure, te sens-tu libre dans la vie ?

Je n’ai pas l’impression de m’empêcher de vivre certaines choses. Oui j’ai l’impression d’être libre en quelque sorte. Je fais mes choix et je les assume. C’est rare pour moi de faire quelque chose que je regrette même s’il y a une réflexion en amont. J’ai besoin d’être bien entouré mais pas que l’on m’emprisonne. Ma liberté c’est également de grands moments de plénitude dans mes aventures. En mer, c’est difficile de sentir ces instants car c’est un exercice d’endurance fort, plus de deux mois par exemple sur le Vendée Globe. J’ai senti cette plénitude, sorte de grande liberté entre le camp 4 et le sommet de l’Everest par exemple et c’est d’ailleurs difficile à décrire. Je l’ai aussi vécu entre le 50ème kilomètres de la CCC et l’arrivée. Là, tu as l’impression qu’il y a une énergie particulière qui arrive et qu’il peut se passer de chouettes trucs sans visualiser la fin. Pour revenir à la course à la voile, j’ai tendance à canaliser ces sensations et à les garder pour la fin. J’ai par exemple été frustré lors des dernières 24 heures de mon dernier Vendée Globe de ne pas pouvoir lâcher les chevaux mentalement sur ma dernière ligne droite, la faute à une méchante dépression. J’ai ressenti tout de même quelques moments de grande liberté, de succès également lors de cette épreuve notamment lorsque j’arrive à réparer mon J2 au prix d’un effort quasi surhumain. Au moment où j’arrive à nouveau à hisser cette voile, lors de la réparation, je sentais que c’était un truc unique, l’émotion était énorme, je pleurais. 

À l’approche du départ de ton deuxième Vendée Globe, repenses-tu à ton premier ?

J’ai occulté mon premier Vendée Globe. Une course ne ressemble jamais à l’autre. J’ai pris le bon dans le but de préparer celui-là. Je vais revivre une nouvelle aventure et basta.

Qu’as-tu appris en 4 ans ?

Nous avons 4 fois plus de salariés dans mon entreprise. On a 4 fois plus de courses réalisées en IMOCA. J’ai vécu beaucoup d’aventures extra voile avec l’Everest notamment, le Kilimandjaro. Mon corps est chiffré grâce à une préparation physique très pointue. C’est aussi de nombreuses rencontres. En 2014 après la Route du Rhum, jamais je n’aurais pensé en arriver là. Je n’ai pas vraiment changé. Je suis toujours aussi “chiant” avec les personnes avec qui je travaille. J’ai vieilli quand même. Je ne vois pas les années passer. J’ai envie d’aller plus loin et pas toujours dans la voile qui est mon métier. Je suis très animé. Je prends autant de plaisir à faire une randonnée en famille qu’à prendre le départ du Vendée Globe. Je mets toujours beaucoup d’énergie.

Tes atouts, tes faiblesses ?

Je veux toujours rendre une copie parfaite. C’est une faiblesse à mon avis. Je me mets beaucoup de pression par rapport à l’enjeu. En bateau, cela se démontre par le nombre de manoeuvres sur 24 heures. J’ai tendance à faire des changements de voiles ou des manoeuvres pour pas grand-chose alors qu’un empannage suffirait. Je dois être plus patient, accepter d’attendre. Qu’est ce qui fait que j’ai toujours besoin d’être perfectionniste ? Je travaille cet aspect. Côté atout, plus c’est dur pour les autres, plus j’ai l’impression que c’est facile pour moi. C’est un sacré avantage en mer à mon avis. En première année d’IUT, j’avais eu une très mauvaise note. Je me vois me regarder dans le rétroviseur me disant mais qu’est ce que tu fais là. À partir de ce jour, je n’ai plus rien lâché et j’ai fini par devenir ingénieur.

Qu’est ce qui te fait reprendre le départ du VG ?

Ce sont des bateaux totalement dingues. Quand on voit notre bateau à l’image, on se dit que ce n’est pas nous à bord. Abattre des moyennes délirantes, voler est très, très grisant notamment à plus de 25 nœuds dans des mers déchaînées. Voilà pourquoi je repars.

Comment te situes-tu par rapport à ta concurrence ?

Nulle part. Je ne m’intéresse pas à ma concurrence, vraiment et très sincèrement. Les plus belles courses que j’ai faites, la Route du Rhum et la Transat CIC, c’est vraiment quand je vis ma vie à bord sans me focaliser sur ma concurrence. Je fais ma course. Je ne suis pas les autres. Je fais mes trajectoires. Je ne télécharge d’ailleurs pas toujours les fichiers météos.

Quel est ton rapport à la solitude ?

Il y aura forcément des coups de mou sur le Vendée Globe mais j’ai l’expérience de mon premier où j’avais eu lors de la descente de l’Atlantique de véritables manques des autres. J’avais d’ailleurs beaucoup écrit sur la solitude. Là, je me sens prêt à être seul alors que ce n’est pas dans mon tempérament. Je suis plus un homme de collectif.

Quelles sont tes fiertés ?

Avec mon frère Jérémy, nous sommes arrivés à un projet génial et très abouti avec un budget bien moins important que les grandes équipes. C’est une fierté pour un gars comme moi qui coulait du béton et pour un prof de sport comme mon frère. Nous sommes des autodidactes complets. Nous avons fédéré. Nous avons un top stand en immersion sur le village du Vendée Globe. 2 millions d’euros de budget par an, 1 million pour le bateau, 1 million pour le reste, nous sommes le meilleur ratio qualité-prix du circuit IMOCA.

Tu vas te divertir à bord ?

Je vais me faire envoyer les news de la F1, mon père me fait suivre pas mal d’actus, j’ai des films à bord et un tableau excel !

“Mon double Everest , Du Vendée Globe au toit du monde” dans toutes les librairies le 10 octobre

C’est un personnage à part dans le milieu de la course au large. Après l’obtention de son diplôme et un premier poste d’ingénieur en génie civil, le skipper Maxime Sorel fait petit à petit, de sa passion, un métier, une entreprise. L’aventure, la mer, les bateaux, la glisse dans les vagues, les grands espaces le touchent. Maxime, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, se révèle au grand public au cours de son premier Vendée Globe en 2020. Il touche par ses récits de mer et son partage incessant de son aventure, joies et doutes à l’appui. 10e à l’arrivée, il a fait son Max et rend une copie quasi parfaite pour une première. Inarrêtable, c’est un autre défi que prépare déjà Maxime, avec l’ambition affirmée d’être le premier homme au monde à aligner l’Everest des mers et celui de la terre, le toit du monde. Changement de décor, entraînements intensifs, escalades glaciaires, marche forcée en hautes altitudes… Maxime est prêt pour un saut dans l’inconnu. Mai 2023, il gravit donc l’Everest et fait vivre à tous, une aventure extraordinaire de dépassement de soi dans une montagne hostile, mais belle. Le drapeau de l’association Vaincre la Mucoviscidose flotte au sommet du monde et le navigateur – aventurier démontre une nouvelle fois que rien n’est impossible !

A l’aube de son 2e Vendée Globe dont il prendra le départ le 10 novembre prochain avec de belles ambitions sportives, Maxime revient sur l’aventure hors norme qui l’a animé ces dernières années, et se livre sur le chemin parcouru pour y parvenir.

LE LIVRE :
Titre : Mon double Everest : Du Vendée Globe au toit du monde
Auteur : Maxime Sorel

 «J’ai fait dix traversées de l’Atlantique, j’ai terminé le Vendée Globe et je n’ai toujours pas mon permis bateau. Cette curieuse anecdote me traverse l’esprit alors que je suis sur le toit du monde. Assis sur un caillou au milieu d’une tempête, je suis à plus de 8000 mètres d’altitude et je n’ai plus d’oxygène.» C’est au cours de son premier «Everest des mers», le Vendée Globe 2020-2021, que Maxime Sorel décide de gravir l’Everest. En 2023, il réalisera cette expédition hors norme en atteignant le sommet de la plus haute montagne au monde. Récit de ce double exploit, ce livre propose au lecteur de marcher à ses côtés sur les sommets de l’Himalaya. Cette ascension est l’occasion de partager son quotidien, ses réflexions, ses anecdotes et ses moments de vie, en faisant le parallèle avec l’aventure et les temps forts du Vendée Globe. Avec un message simple et puissant : «Vivez vos rêves !» 

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Un tour du Mont Blanc avant le Vendée Globe

Maxime Sorel, qui a gravi l’Everest en 2023, 10ème du dernier Vendée Globe, au départ du prochain à bord de V and B – Monbana – Mayenne le 10 novembre, prendra part vendredi à l’ultra Trail CCC, la petite sœur du fameux UTMB entre Courmayeur et Chamonix soit 101 km et 6 050 mètres de dénivelé. Le navigateur – aventurier, compétiteur dans l‘âme, compte mettre 18 heures pour aller au bout de cette course à pied unique et parmi les plus prestigieuses au Monde.

Me battre contre moi même

« Le départ sera donné à 9h00 vendredi » déclare Maxime. « Je me sens prêt pour ce challenge. Je me suis pas mal entraîné ces derniers mois pour cette compétition et entre les navigations à bord de mon Dragon des Océans avec lequel je prendrai le départ du prochain Vendée Globe début novembre. J’ai couru quasiment tous les jours alternant des longues distances comme en Corse cet été ou j’ai réalisé un 70 km avec 4 500 mètres de dénivelé et de plus petites distances. Je me suis préparé également, chez 321 Perform afin de concilier ma préparation au Vendée Globe et la CCC. En effet, courir assèche et cela n’est pas forcément compatible avec un Tour du Monde à la Voile où il faut avoir un peu de graisse au départ. Nous avons donc trouvé des justes milieux entre être d’attaque pour un ultra trail comme celui là puis enchaîner avec le Vendée Globe. Je n’aurai que 2kg à reprendre ensuite et pour le 10 novembre. Cela m’a encore permis d’apprendre sur mon corps tout en me faisant plaisir car j’aime ça, les défis. Je n’y vais non pas pour un résultat mais pour me battre contre moi-même. Et puis, je trouve pas mal de similitudes entre la préparation d’un Vendée Globe et un ultra trail notamment dans la préparation de nos vêtements, l’adaptation à la météo, la gestion de mon alimentation tout au long de l’épreuve, je pense au ravitaillement lors de la CCC, et la nécessité de boire beaucoup, 10 à 11 litres en 18 heures à priori. Cela va être passionnant. Je vais certainement aussi retrouver quelques sensations rencontrées lors de mon ascension de l’Everest avec la gestion inéluctable de l’altitude. On ne descendra pas en dessous de 1300 mètres et on ira jusqu’à 2700 mètres. »

Un chantier rondement mené pour V and B – Monbana – Mayenne

Autre actualité brûlante de Maxime et son équipe puisque le foiler V and B – Monbana – Mayenne a été remis à l’eau la semaine dernière pour entamer sa grande dernière ligne droite avant le départ de l’Everest des mers et après un chantier bien mérité suite à l’enchaînement au printemps de The Transat CIC (5ème) et de la New York – Vendée (12ème). « Cet été, j’étais une semaine au chantier à Concarneau puis une semaine chez 321 Perform à la montagne. C’était ma façon à moi de me reposer et de prendre un break. Toute l’équipe a très bien travaillé sur ce chantier qui ressemblait à un chantier d’hiver car nous avons vérifié l’ensemble des pièces du bateau en changeant d’ailleurs certaines par des neuves. Nous avons ajouté des panneaux solaires sur le roof, revu aussi l’ergonomie pour mon confort à bord. Le foil tribord endommagé sur The Transat a été réparé. Il y avait aussi des cales de foils récalcitrantes. Enfin, nous avons changé toutes les ficelles du voilier. Nous allons maintenant avoir besoin de longues navigations pour valider les pièces neuves et se préparer pleinement pour la grande course autour du Monde. Je recevrai enfin prochainement en Bretagne les Népalais avec qui j’ai gravi l’Everest. J’ai hâte car ce sont de belles personnes. Ils m’ont fait découvrir l’Everest et les très hautes altitudes. A mon tour de leur faire découvrir mon univers et de les emmener voler sur l’eau.»

Maxime Sorel : “Hâte d’y retourner”

Désormais qualifié pour le Vendée Globe après avoir pris il y a quelques semaines le départ de The Transat CIC, cinquième de cette même course entre Lorient et New York, Maxime Sorel aborde sa deuxième traversée de l’Atlantique en solitaire de l’année, la New York – Vendée qui partira de la big apple dans deux jours, avec beaucoup d’envie et la ferme intention de continuer sa préparation pour son deuxième Tour du Monde. Un peu plus d’un an après avoir gravi l’Everest, Maxime est bien dans son ciré de navigateur et se délecte des navigations en solitaire qu’il adore. 

Maxime Sorel : « J’ai hâte d’y retourner. J’ai hâte d’avoir les conditions que l’on espère avoir à savoir du portant. J’ai hâte de tester un maximum de choses, de naviguer, de me faire plaisir sur l’eau, de valider encore pas mal de points techniques pour le Vendée Globe. Nous avons été contents du travail accompli sur la transat – aller. Nous sommes dans une bonne ambiance et une excellente dynamique pour la New York – Vendée à venir et pour le Vendée Globe.

On va essayer d’aller plus loin dans les détails sur le retour en France qui débute dans deux jours. Je vais faire un peu comme sur The Transat CIC. Je vais partir pareil sans me faire de plan sur la comète en naviguant comme j’aime, sans trop regarder les autres et en étant maître de mes décisions. Je souhaite faire de belles traces. On verra à mi-parcours ou j’en suis au niveau classement et pourquoi pas encore le top 5 même si le niveau sera encore plus relevé que sur The Transat.

La pause a été courte et intense entre l’arrivée de notre première course de la saison et la le départ de la New York – Vendée. Nous avons beaucoup travaillé sur V and B – Monbana – Mayenne et on ne sera pas totalement à 100% techniquement sur la New York – Vendée avec notre foil tribord diminué mais je pars très en forme. Sur cette compétition à destination des Sables d’Olonne, nous allons être poussés par les dépressions. En 2016, il y avait eu deux options au Nord et au Sud qui s’étaient regroupés à la fin. Il peut y avoir plusieurs sortes de schémas météorologiques et des conditions pas toujours cool. Globalement, la mer ne sera pas aussi forte qu’à l’aller. Nous allons tester le bateau dans d’autres configurations.

En tout cas et avant de reprendre la mer, j’ai été ravi d’être à Newport dans un premier temps puis à New York. Les Américains ont une autre manière de vivre. Cela a été un bon stage de cohésion pour toute l’équipe et nos partenaires qui nous ont retrouvé ces derniers jours. Je suis fier de ma team et de chacun d’entre eux. »

Cap sur le fameux chenal des Sables d’Olonne, 3600 milles au programme !

Crédit Jean-Louis Carli / ALEA

BIG FIVE pour Maxime Sorel

Il l’a fait ! Maxime Sorel a passé la ligne d’arrivée de The Transat CIC à la cinquième place ce jour à 5h00 du matin (heure française) au très grand large de New York. Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne, malgré une avarie de foil à tribord ce lundi en fin de journée et une lutte acharnée pour le top 3, aura mis 8 jours 15 heures 34 minutes et 3 secondes pour parcourir les 3 218.84 milles entre Lorient et la big apple à la moyenne de 15.51 nœuds.

Le navigateur, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, réalise une grande performance à la vue du plateau XXL au départ de la compétition et d’une concurrence toujours plus forte. C’est une formidable préparation pour le grand objectif de la saison à savoir pour Maxime le départ de son deuxième Vendée Globe le 10 novembre prochain. Ce résultat probant est la récompense d’un travail acharné de Maxime et son équipe depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne fin juin 2022. Cette cinquième position exprime la force et la détermination de Maxime qui depuis, quelques années, s’est obnubilé à franchir de nombreux caps physiques et mentaux pour se mettre en situation de grande performance, l’ascension de l’Everest, il y a un an, est passé par là ! Entretien…

1/ Cette cinquième place est une parfaite réalisation. Quel est ton sentiment ?

C’était carrément dur ! 8 jours, c’est tellement rapide ! On va tellement vite. Je me suis forcément pris au jeu du classement comme à chaque fois. J’ai réussi à être aux avant-postes, à revenir avant de me faire distancer, à revenir encore jusqu’à pouvoir, 10 heures avant l’arrivée, peut-être prendre la 3e place. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. J’ai pris une option Sud, c’était un gros risque, mais si je ne tentais pas je ne pouvais pas espérer faire le podium. Je me suis retrouvé dans une zone sans vent, mais j’ai tenté un truc. Globalement, je suis hyper satisfait d’avoir tenu la dragée à des cadors de la Classe IMOCA. Je l’avais fait un peu sur la Route du Rhum, mais il y avait beaucoup moins de concurrents. Là, il y avait quasiment tout le monde. Je suis content, fier du travail de mon équipe.

2/ Peux-tu revenir sur le déroulé de ta course, The Transat CIC ?

J’ai eu du mal à me mettre dedans, partir sur une transat aussi engagée… et en fait le départ a été plutôt cool, j’étais dans le match tout de suite, on a tous joué dans les cailloux des Glénan, et ça a bien lancé la course. Après il y a eu le sud de l’Irlande, avec une mer défoncée… puis on a enchaîné plein de systèmes hyper vite. À chaque fois je me suis laissé surprendre par les conditions aussi rudes. On a connu beaucoup de zones de vent fort avec beaucoup de mer. Le Gulf Stream c’est quand même un truc de dingue… les odeurs de mer sont différentes, les comportements des poissons… J’ai touché un OFNI proche de l’arrivée, mais ce n’est pas grave, on va essayer de réparer ou de trouver une solution pour la Transat retour.

3/ Cette performance est le fruit de choix probants depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne. Peux-tu nous en parler ?

V and B – Monbana – Mayenne est un super bateau ! Ces dernières années, on a fait 2 chantiers de structure, ça nous a coûté beaucoup de temps, mais on a ultra fiabilisé notre IMOCA. Prendre le départ d’une course comme celle-ci seulement 1 mois après la mise à l’eau c’était un challenge, et réussir à finir la course avec l’engagement que j’y ai mis, c’est une vraie réussite. Franchement c’est génial d’avoir fait cette course, dans ces conditions, pour valider autant de points techniques. Ce sont des conditions bien pires que ce que l’on va retrouver sur le Vendée Globe. Il y a plein de choses que je n’avais pas encore faites, comme aller chercher le centre d’une dépression ou contourner une dépression vers le Nord.
C’était très riche en enseignements. Je suis hyper content de ce que l’on a produit et des vitesses que j’ai pu faire. On a un potentiel hyper important et c’est super chouette pour une petite équipe comme la nôtre de voir que l’on tient la cadence. On a travaillé avec un acousticien pour faire évoluer le bruit du bateau, c’est beaucoup plus confortable. Mon matelas est aussi hyper confortable. On a vraiment gagné pour améliorer la vie à bord. Je me sens de mieux en mieux sur le bateau. Je suis de plus en plus à l’aise même dans le gros temps.

4/ The Transat CIC s’est joué beaucoup au portant. On imagine que c’est une bonne préparation pour ton prochain Tour du Monde ?

J’ai adoré le parcours et ce qu’on y a rencontré : du près, mais aussi du portant, donc c’est top parce que je ne pensais pas qu’on allait travailler autant de choses sur cette route nord. J’aime naviguer en équipage, mais je me rends compte que je suis beaucoup plus à l’aise en solitaire. Tout est fluide ! Et les résultats ne sont à priori pas mauvais… C’est sûr que cette course est méga engagée ! Pour la première fois, on a fait une course super utile pour préparer le Vendée Globe.

5/ Quelle est la suite pour toi à New York avec la New York – Vendée qui arrive très vite, départ le 29 mai ?

C’est un arrêt au stand ! Une course se termine, mais dans quelques jours c’est une autre qui commence. Je vais passer la semaine à travailler avec l’équipe technique sur le bateau et ensuite vais prendre un peu de temps pour faire du trail et visiter New York en amoureux puis avec les partenaires. C’est une course contre la montre qui débute pour notre équipe avant le départ de la New York – Vendée.

Maxime Sorel face NORD

Dimanche, le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne prendra le départ de The Transat CIC, théâtre du début d’une saison XXL ponctuée par le Vendée Globe. Le marin, originaire de Cancale, s’apprête à vivre une traversée de l’Atlantique Nord virile entre Lorient et New York, successions de dépressions et vent de face au programme. Parmi les premiers voiliers IMOCA mis à l’eau cette année, V and B – Monbana – Mayenne est totalement fiabilisé et optimisé pour la compétition en solitaire et a déjà enchaîné depuis mars quelques belles navigations « test » afin de s’échauffer et entrer dès la fin de semaine dans le vif du sujet. Entretien

1) Comment s’est déroulée ta préparation pour cette deuxième participation à The Transat CIC ?

Notre chantier hivernal a duré deux mois à Concarneau. Nous avons mis à l’eau mi-mars et depuis j’ai enchaîné 4 véritables longues navigations de 24 heures, dont 2 en faux solo. C’était bien. Il ne fallait pas moins. Cela aurait été compliqué d’avoir moins de temps de préparation. Au-delà de The Transat CIC, nous avions en tête lors de ces navigations, le Vendée Globe et nous avions pas mal de tests à faire. Cet hiver, nous avons changé quelques pièces usées par exemple comme les paliers de safrans ou des billes de chariot. Il fallait forcer dessus en condition afin de voir si tout était en ordre de marche. Nous avons eu quelques surprises, mais mon équipe a bien travaillé et nous avons une capacité d’adaptation technique forte. V and B – Monbana – Mayenne est un voilier très pointu et technologique. Nous sommes dans de la mécanique de précision. J’ai évidemment aussi profité de ces entraînements pour me remettre physiquement et mentalement dans mon voilier, retrouver mes automatismes… D’habitude, nous préparons les transats plutôt en été ou en début d’automne dans des situations météo assez légères. Là, j’ai eu de la mer et de l’air.

2) Quelques mots sur le parcours de l’épreuve entre Lorient et New York ?

Il n’y a pas de marque de parcours entre Lorient et New York. Sur le papier, New York est quasi en face de Lorient, mais on ne pourra pas aller tout droit ! Nous allons avoir une énorme zone des glaces à respecter qui va nous contraindre un peu comme dans les mers du Sud sur un Vendée Globe à passer dans des couloirs entre une dépression et cette zone interdite. Nous ne pourrons pas faire trop d’Ouest. La direction de course va également nous indiquer des zones interdites pour cause de cétacés. Bref, il y aura quelques obstacles dans ce parcours. Autre paramètre et pas des moindres, nous devrons composer possiblement avec les forts courants du Gulf Stream* qui peuvent aller jusqu’à 4 à 5 nœuds et qui peuvent engendrer une mer dégueulasse surtout si nous sommes au près. En montagne, on ne s’attaque pas souvent au versant Nord, là nous n’aurons pas le choix même si une route Sud est possible, mais rallonge fortement les distances au but. En 2016, Gilles Lamiré en Multi50 avait flirté avec les Açores…

3) Quelles sont tes ambitions sur cette navigation qui devrait durer 8 jours et être particulièrement intense ?

Si je fais un top 5 c’est ouf alors c’est ce que je me donne comme objectif. En même temps, il va falloir continuellement trouver le bon compromis, car l’idée est de ne pas casser et entacher le programme à suivre. Nous avons une autre transat ensuite avec la New York – Vendée et puis il y aura mon deuxième Tour du Monde qui est clairement l’ambition principale de l’année. J’ajoute également qu’en prenant le départ de The Transat CIC, je serai qualifié pour le Vendée Globe.

4) 33 skippers – solitaires au départ, qui sont tes adversaires directs ?

Ils sont tous mes adversaires, mais je dois dire que j’aimerais, un peu comme lors de mes dernières transats, me retrouver avec les voiliers de Boris Herrmann, Samantha Davies, Paul Meilhat et Yannick Bestaven. Je ne me priverai pas non plus de jouer si c’est possible avec les favoris que sont Jérémie Beyou, Charlie Dalin et Yoann Richomme.

5) Si on te dit The Transat, tu dis quoi ?

Je dis face Nord. Le parcours parle par lui-même. Dans les faits, ce n’est pas si simple de se mettre dans la course. D’habitude, nous avons un plus gros convoyage de Concarneau pour rejoindre Le Havre ou Saint-Malo. Là nous avons mis 3 heures pour rallier Lorient. Ces convoyages sont souvent un bon dernier training de concentration. Et puis là nous sommes à Lorient. J’ai mes repères. J’ai un peu de mal à me dire que nous allons aller au charbon !

* Le Gulf Stream est un courant océanique chaud de surface prenant sa source entre la Floride et les Bahamas, le long de la côte est des États-Unis et qui se disperse dans l’océan Atlantique quelque part au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve tout en se prolongeant par d’autres courants marins. Il constitue une portion du gyre de l’Atlantique Nord et désigne souvent dans le langage courant et celui des médias la dérive nord atlantique qui baigne les eaux de l’Europe de l’Ouest et du Nord.

NEW YORK

C’est avec beaucoup d’excitation que Maxime Sorel et son V and B – Monbana – Mayenne prendront le départ de la Transat CIC le 28 avril de Lorient en direction de New York puis de la New York – Vendée le 29 mai. L’enchaînement de ces deux traversées de l’Atlantique en solitaire sera un véritable entraînement grandeur nature au deuxième Vendée Globe du skipper cancalais, mayennais d’adoption, mais également une occasion d’affirmer ses ambitions de top 5 sur le Tour du Monde tout en profitant d’une présence de son foiler, ses partenaires… dans la ville de tous les possibles.

Le voilier IMOCA V and B – Monbana – Mayenne, s’il était un humain, nous dirait qu’il a hâte, vraiment hâte de reprendre la mer. Après un chantier promptement mené par l’équipe technique dirigée par Philippe Laot et Maxime : fiabilisation de toutes les pièces du bateau, travaux sur l’ergonomie intérieure afin d’avoir plus de confort, le Dragon des Océans reprendra la mer dans quelques jours de sa base concarnoise pour de longues navigations jusqu’au départ de la Transat CIC. « C’est la maman de toutes les transatlantiques » souligne celui qui a gravi l’Everest. « Cette course a clairement son charme … J’ai participé à celle de 2016 à bord du Class40 V and B, elle était d’ailleurs encore au départ de Plymouth. Malheureusement, j’ai percuté un cargo et ai dû abandonner. C’est une course hyper difficile car on joue en Atlantique Nord contre les éléments, on sait que les conditions vont être très rudes. C’est un super entraînement d’autant que mon bateau sera déjà en configuration pour le Vendée Globe après un chantier qui a duré quelques mois. »

Suivra relativement vite après l’arrivée de V and B – Monbana – Mayenne à New York, le départ de la New York – Vendée qui fait également rêver Maxime : « Quand tu es au bout de Manhattan que je connais, tu as vraiment l’impression qu’au loin c’est l’Europe ! L’arrivée de la Transat CIC sera un grand moment. Je m’imagine déjà avec mon foiler en approche des gratte-ciels et le pays de la démesure. On se reconcentrera assez vite sur la deuxième Transat même si je compte bien profiter avec mes partenaires de New York et des belles images que nous allons faire avec notre voilier autour de la statue de la Liberté le 24 mai (runs avec l’ensemble des concurrents). La New York – Vendée sera un autre gros morceau de la saison avec un retour plus rapide vers les Sables et du portant. Ces deux compétitions vont vraiment bien me préparer à mon deuxième Vendée Globe et me permettre d’arriver le plus sereinement possible aux Sables d’Olonne à l’automne. Je suis resté un peu sur ma faim sur la Transat Jacques Vabre. Je compte faire mieux dès le printemps et pour le Vendée Globe. La lutte sera acharnée et je m’y prépare enchaînant ces derniers temps des séances mentales et physiques chez 3 2 1 Perform mais aussi en prenant du temps pour moi afin d’être bien relâché dès fin avril à Lorient. »

Deux Transats avec comme point culminant New York en entrée, un Tour du Monde en plat de résistance, son arrivée en dessert, le menu est complet pour V and B – Monbana – Mayenne en 2024 en mode bagel au saumon fumé et cream cheese cher aux New Yorkais.

Maxime Sorel : Interview avant grande saison !

La Transat CIC, New York – Vendée – Les Sables d’Olonne, le Défi Azimut – Lorient Agglomération, le Vendée Globe… L’année 2024 de Maxime Sorel, le skipper du voilier
V and B – Monbana – Mayenne, sera dense, très dense. Trois questions au marin cancalais…

1) Comment te prépares-tu à ta saison gargantuesque composée notamment de deux Transats en solitaire avant de prendre part le 10 novembre prochain à ton deuxième tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance ?

Suite à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, j’ai fait un gros break. L’idée était vraiment de couper un maximum de la voile, de la course au large. Je sortais d’une longue année avec l’ascension de l’Everest et toute sa préparation puis les navigations à bord de V and B – Monbana – Mayenne. Je me suis donc reposé pour réattaquer en grande forme. Cela ne veut pas dire que j’étais dans mon canapé ! J’ai profité de Noël en famille, j’ai fait aussi pas mal de kitesurf. Depuis début janvier, je suis revenu aux affaires en m’entrainant au centre 3,2,1 Perform surtout. Nous bossons sur ma préparation mentale et physique. L’idée est, par exemple, de visualiser ce qui va se passer sur le Vendée Globe et d’accepter la difficulté et la douleur qui sont constantes à bord de nos voiliers volants. Nous travaillons également sur le cognitif, le lien entre le cerveau et le corps, l’oreille interne plus ou moins sollicitée au fil de l’épreuve et ses nombreuses transitions. De plus, je viens de participer au trophée Mer Montagne et je continue à assouvir ma passion de la montagne avec des séances de ski de fond et alpinisme, mais aussi des trails blancs. Fin février, je compte traverser en mode trail l’île de Santo Antao au Cap-Vert. Enfin, il y a évidemment le chantier de notre IMOCA qui me prend beaucoup de temps ainsi qu’à mon équipe technique.

2) Justement, comment va ton bateau ?

Nous effectuons, depuis le retour de V and B – Monbana – Mayenne de la Martinique, un gros chantier à Concarneau. L’ensemble du bateau a été mis à nu. Pas un seul boulon n’a pas été démonté. Ce chantier est crucial avant le Vendée Globe et mon équipe profite de cet hiver pour l’effectuer. Nous avons aussi ajouté pas mal de renforts suite aux différents retours de nos concurrents qui ont repéré quelques soucis structurels. Nous travaillons sur l’ergonomie à bord, un dossier important que nous poursuivrons cet été en chantier. Il y a aussi quelques améliorations en cours. Avec la voilerie Incidence, nous avons finalisé le jeu de voiles pour les deux transats et nous avons encore deux voiles d’avant en construction et réflexion pour le Vendée Globe. Notre objectif est de remettre à l’eau l’IMOCA début mars afin qu’ensuite j’enchaîne en faux solo une série de navigations au large (24 à 48 heures) en vue de la Transat CIC dont le départ sera donné de Lorient le 28 avril.

3) Quels sont tes objectifs véliques 2024 ?

Je décompose la saison 2024 en trois parties : la première phase sera vraiment l’enchaînement des deux Transats avec la Transat CIC et la Transat New York – Vendée – Les Sables d’Olonne. Nous ressortirons ensuite cet été V and B – Monbana – Mayenne pour deux mois de chantier puis il y aura une troisième partie avec le Vendée Globe. L’objectif général est, comme je l’ai toujours dit, de terminer le Vendée Globe dans le top 5. J’envisage les deux transats en solitaire avec évidemment l’ambition d’un bon classement, mais surtout dans l’optique de notre préparation pour le Vendée Globe. Le but est de les finir sans casse technique et en continuant à progresser en vue du Tour du Monde. Mais en dehors du sport, j’ai également vraiment hâte de voir V and B – Monbana – Mayenne à New York à côté de la Statue de la Liberté, ça doit être magique de naviguer en plein Manhattan.

V and B – Monbana – Mayenne, quatrième à Cherbourg

Cherbourg, Maxime Sorel et Christopher Pratt à bord de V and B – Monbana – Mayenne, plan Verdier 2022, coupent la ligne d’arrivée de la Rolex Fastnet Race en quatrième position dans la catégorie des IMOCA ce jour à 22h13 après 2 jours 7 heures 58 minutes et 24 secondes de course. Le tandem, pour sa première compétition de la saison, ascension de l’Everest oblige pour Maxime, réalise une belle performance qui lui permet d’aborder sereinement le Défi Azimut de septembre et la Transat Jacques Vabre qui prendra son envol du Havre le 29 octobre.

Maxime Sorel : « C’est une belle quatrième place. Nous sommes très contents de ce résultat pour notre première course de la saison. Nous avons eu un début de Rolex Fastnet Race compliqué. Nous avons eu des difficultés à entrer dans le match. Les conditions n’étaient vraiment pas simples avec du vent et de la mer. Mais dès dimanche, nous avons réussi à nous mettre dans le bon tempo en nous maintenant au contact de nos adversaires directs en mode match race. La nuit de dimanche à lundi a été très performante pour nous voire hallucinante. Nous sommes alors revenus sur Charal. Le vent a molli ensuite ce jour et la situation est devenue assez aléatoire. À ce jeu, nous nous en sommes bien sortis en revenant franchement sur la tête de la flotte. Cette quatrième place nous met en confiance pour la suite. V and B – Monbana – Mayenne est un super voilier. Notre préparation avec mon équipe technique a payé. Nous avons plein de nouveaux repères et toujours une belle marge de progression. »

Christopher Pratt : « Nous savions grâce à notre expérience sur la Fastnet Race que c’est une course qui se termine souvent avec un rassemblement général sur la fin. Cela a été le cas et nous avons plutôt réussi à être dans le coup à ce moment. Nous avons appris beaucoup de choses sur cette Fastnet Race et nous avons encore plein de points à améliorer. Ce résultat est encourageant pour la suite et la Transat Jacques Vabre. Bravo aux vainqueurs ! »
 
Retour en arrière

Maxime et Christopher ont mis un peu de temps à entrer dans le vif du sujet de la Rolex Fastnet Race. Il faut dire que les conditions étaient particulièrement musclées samedi au large de Cowes lors du long louvoyage dans le Solent face à un vent de plus de 30 nœuds et sur une mer formée. Peu à peu, le duo du voilier V and B – Monbana – Mayenne a pris son rythme malgré les efforts fournis au fil des virements, manœuvres très énergivores en IMOCA.

Privilégiant une trajectoire le long de la côte Sud de l’Angleterre, les skippers V and B – Monbana – Mayenne ont alors grapillé des positions jusqu’à entrer dans le top 7 au passage de Land’s End ferraillant toujours au près. En mer celtique, la bascule du vent au Nord est alors apparue comme prévu et le vent baissait progressivement permettant au Dragon des Océans et ses pilotes d’enfin glisser. Peu après minuit ce jour, V and B – Monbana – Mayenne enroulait enfin le rocher et pouvait allonger la foulée au portant à belle vitesse prenant la sixième position et jouant stratégiquement de belle manière au coude à coude avec Initiatives Cœur, L’Occitane en Provence et TeamWork.

Une petite aile de mouette par anticipation à la bascule du vent à l’Ouest permettait ensuite à Maxime et Christopher de se refaire la cerise et de revenir avec maestria sur Charal. Le final, dans peu de vent, en approche de Cherbourg et au passage du raz Blanchard, confirmait la vista de V and B – Monbana – Mayenne qui arrachait une splendide quatrième place au général.

Maxime Sorel, sans transition !

C’était le jeudi de l’ascension. Le navigateur – aventurier Maxime Sorel, pour Vaincre la Mucoviscidose, accomplissait son défi et rejoignait le toit du monde devenant le premier homme de la planète à avoir bouclé les deux Everest, l’autre étant le Vendée Globe, « l’Everest des mers ». À peine arrivé à Paris, Max, fatigué mais très disponible, partageait avec tous son exploit et, comme à son habitude, passait vite à autre chose. Il est comme ça l’ingénieur de formation. Un challenge en chasse un autre et, de retour à Concarneau, il enchaînait sautant à bord de son voilier IMOCA V and B – Monbana – Mayenne pour retrouver l’océan et reprendre le fil de sa vie de skipper professionnel. Cap sur le Vendée Globe 2024 – 2025 en passant par de nombreuses compétitions : la Transat Jacques Vabre à laquelle il participera en double avec Christopher Pratt dès cet automne et la Rolex Fastnet Race dont le départ sera donné de Cowes le 22 juillet en direction de Cherbourg. Trois questions à l’insatiable…

1) Comment s’est déroulé ton retour en France ? Bien remis de tes émotions ?

Tout s’est bien passé. J’ai enchaîné dès mon arrivée à Paris avec une sacrée tournée médiatique qui m’a permis de raconter cette aventure et aussi de beaucoup partager avec tous notamment les journalistes, mon entourage, mes partenaires, mes fans. J’en avais besoin. Dès mon retour à Concarneau, j’ai ressenti assez vite le besoin de retrouver mon équipe qui avait beaucoup travaillé cet hiver sur V and B – Monbana – Mayenne et l’appel de l’océan était là. J’ai donc repris la mer en mettant en place des petites navigations afin de reprendre mes repères. Il y avait quelques couleurs d’écoutes qui avaient changé !
Je me suis rendu compte lors de ces navigations que j’étais un peu bloqué émotionnellement. J’ai vécu une aventure forte lors de cette expédition « Everest » avec un niveau de danger important. Mon niveau de contrôle était élevé lors de l’ascension et la redescente de l’Everest. À mon retour sur l’eau, mes émotions étaient très neutres dans des instants où d’habitude je suis un peu plus euphorique notamment en mer. Depuis, avec le centre 321 Perform, nous avons travaillé sur un rééquilibrage énergétique et je me sens mieux. J’ai repris la course à pied, ma préparation physique et nous avons fait de plus longues navigations avec Christopher Pratt.

2) Tu as retrouvé ton voilier volant V and B – Monbana – Mayenne. Comment va-t-il ?

Il va très bien. Nous avons surtout effectué un travail de fiabilisation lors du chantier d’hiver en se concentrant sur l’ergonomie afin que je sois moins balloté à bord et au niveau du jeu de voiles. Je dispose d’une bannette de repos désormais efficace et nous travaillons avec la marque Bultex sur un matelas qui amortit les chocs. L’idée est d’améliorer notre quotidien à bord de notre foiler. Nous disposons également de quelques nouvelles voiles à l’avant.

3) Quels sont vos objectifs pour la Rolex Fastnet Race ?

Nous avons remporté chacun l’épreuve. Je l’ai gagné en Class40 en 2017 et Christopher en 2019 en IMOCA. L’idée est de se jauger par rapport à la concurrence et de savoir quels seront les points à travailler pour la Transat Jacques Vabre qui est l’objectif principal de notre saison. Nous voulons jouer dans le paquet avec les meilleurs. Avec Christopher, l’entente est très bonne. Il amène un vrai plus à notre cellule « performance » et nous montons en puissance depuis quelques semaines afin d’être un maximum prêt pour notre première course de l’année qui aura lieu dans quelques jours.

Maxime Sorel sur le toit du Monde

Il a fait son Max ! Maxime Sorel, 36 ans, accompagné de Ngima Gyaljen Sherpa, a atteint jeudi 18 mai le sommet de l’Everest (8 848 mètres). Il devient le premier homme au Monde à avoir bouclé un Vendée Globe* ”l’Everest des mers”, Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance à la voile, et l’Everest, le toit du Monde situé au Népal.

« Vivez vos rêves », c’est le message que le navigateur – aventurier a passé lors de son arrivée en haut et avant de redescendre au camp de base, partie intégrante de son défi car truffée de difficultés et non sans risques. Maxime avait décidé de relever ce challenge dès 2017 pour se mettre dans la situation des patients atteints de la mucoviscidose qui manquent de souffle et pour collecter des dons pour l’association “Vaincre la Mucoviscidose” dont il est le parrain national.

C’est un nouveau véritable exploit pour le cancalais d’origine soutenu par un trio de partenaires V and B, Monbana et la Mayenne.

Retour dans quelques jours en France et en mer afin de préparer la Transat Jacques Vabre, objectif 2023, et surtout son deuxième Vendée Globe qui aura lieu en 2024 – 2025.

Les impressions de Maxime arrivé à l’instant au camp de base…

« Je suis très fier d’avoir accompli mon Double Everest, mon rêve pour Vaincre la mucoviscidose et pour démontrer que tout est possible dans la vie. C’est fait ! J’ai bouclé un Vendée Globe et j’ai gravi l’Everest. C’est beaucoup de bonheur et de sensations positives. Je suis plus fatigué qu’à l’arrivée d’un Vendée Globe car cette ascension a été très intense sur un temps court. Quand je suis arrivé au sommet, je me suis mis à regarder les étoiles et je me suis dit que jamais je ne les verrais d’aussi proches. J’ai eu une grosse émotion quand j’ai vu le sommet apparaître. Nous sommes arrivés de nuit au sommet. Tu ne vois rien à part un point blanc ! C’était une succession de plein de petits sommets. Tu montes, tu vois un truc et à un moment donné tu reconnais les drapeaux. Un grand moment ! Nous avons eu un vent énorme avec un froid totalement dingue. Quelles émotions ! Après le sommet, c’était le chao total avec un vent violent. Nous étions alors très pressés de redescendre parce que là-haut, on ne tient pas, on reste congelé. Ma bouteille d’oxygène était quasiment vide. Je n’en avais pas de rechange. Nous n’avions pas de temps à perdre.

J’ai beaucoup pensé aux patients atteints de la mucoviscidose notamment lors de la redescente. J’ai voulu descendre très vite et ai certainement débranché mon tuyau d’oxygène. Je n’étais pas bien. J’avais la tête qui tournait. Je me suis assis sur un caillou et j’ai demandé à un mec à combien était ma bouteille d’oxygène. Il m’a répondu zéro !! Un sherpa m’a vu et a capté mon tuyau débranché, ouf ! Je me suis mis à revivre et j’ai fortement pensé aux patients alors que j’avais très, très peu de capacités respiratoires. J’ai vraiment flippé.
Nous étions dans un rythme de préparation élevé mais cela n’avait rien à voir avec ce que je viens de vivre. Nous avons effectué des journées physiques et mentales de ouf. Nous sommes partis à chaque fois des différents camps très tôt, on ne dort pas beaucoup. Nous avons marché 28 heures avec seulement 2 heures de sieste à très hautes altitudes avec des dénivelés importants et de multiples difficultés. Cela a été plus dur que ce que je pensais. Je me suis tout de même bien senti tout au long de la montée même si quelques membres de notre équipe nous ont lâché au fur et à mesure car ils n’étaient pas très bien.

Merci à mes supporters, ma famille, mes partenaires, mon équipe d’expédition, l’Agence Sherpalaya, les sherpas, Guillaume Vallot, Julien Ferrandez, nous avons écrit une nouvelle belle histoire avant de retrouver mes chers océans. » 

Un homme de défis

Avec cette performance, Maxime Sorel entre définitivement dans la lignée des grands explorateurs – aventuriers de notre époque. Ingénieur de formation, Maxime a débuté la voile sur le tard et a franchi les étapes du haut niveau dans ce sport à grande vitesse démontrant une capacité d’adaptation et de compréhension très forte, mêlant un physique hors norme et un mental à toutes épreuves. Vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2017 en Class 40 avec Antoine Carpentier, le marin cancalais a incorporé le circuit des monocoques des 60 pieds IMOCA avec professionnalisme et est allé au bout de son rêve bouclant son premier Vendée Globe en 2021 en 10ème position à bord de V and B – Mayenne. Un premier Tour du Monde au grand large et en solo qui aura révélé Maxime aux yeux du grand public tant l’athlète aura relevé tout au long de ce circuit planétaire, les embûches techniques propres à ces navigations extrêmes et aura surtout partagé avec brio son aventure à une large communauté le suivant avec passion.

Le cap-hornier, à peine arrivé aux Sables d’Olonne, était déjà plongé dans de futurs défis, son moteur, lui qui ne tient pas en place, toujours en activité et qui a soif d’objectifs sportifs qui le font avancer dans sa vie. Avec sa team et soutenu de V and B, son partenaire historique, la chocolaterie Monbana et le département de la Mayenne, Max, mayennais d’adoption, décide de construire un voilier IMOCA à foils. V and B – Monbana – Mayenne était mis à l’eau le 27 juin 2022 à Concarneau. Quelques mois après, Maxime terminait à une superbe cinquième place sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe et avait annoncé son envie profonde de gravir l’Everest, le vrai. Le projet « Mon Double Everest » était lancé.

Méticuleux dans sa préparation dans les Alpes françaises et italiennes avec son compère alpiniste – journaliste, Guillaume Vallot, Maxime s’envolait le 5 avril pour Katmandou, accompagné également de Julien Ferrandez, médiaman. Au terme d’une longue période d’acclimatation rythmée par de nombreuses performances à hautes altitudes, le navigateur et sa team débutaient l’ascension de l’Everest en début de semaine s’arrêtant à différents points de passage pour reprendre des forces, les camps 2, 3 et 4. Maxime atteignait le sommet de l’Everest le 18 mai avant de redescendre enfin au camp de base pour valider son exploit définitivement. Tintin en Everest vous avez dit !
*Maxime Sorel est le premier marin à avoir bouclé les deux Everest, en mer avec le Vendée Globe surnommé l’Everest des mers et à terre au Népal. Eric Loizeau, également navigateur, a bouclé un tour du Monde en équipage et l’Everest.

A l’assaut de l’Everest

Maxime Sorel, 10ème du dernier Vendée Globe, tentera de gravir l’Everest très, très bientôt. Après un bon mois d’acclimatation, une belle fenêtre de tir météorologique s’est ouverte et l’aventurier, aux côtés de quatre Sherpas, Guillaume Vallot et Julien Ferrandez, va enfin pouvoir se lancer dans l’ascension du toit du Monde (8 848 mètres). C’est son double Everest pour Vaincre la Mucoviscidose, se dépasser et démontrer que rien n’est impossible ! 
Flash-back sur l’acclimatation aux hauteurs ! 

Depuis son arrivée le 5 avril à Katmandou au Népal, l’athlète de haut niveau, skipper du voilier IMOCA V and B – Monbana – Mayenne, n’a pas chômé pour continuer de se mettre en condition suite à une préparation intense en France. Il a fallu d’abord, via un trek de 8 jours, grand moment de partage avec les Népalais, rejoindre le fameux camp de base. Chose faite, l’équipe s’est rapidement mise en ordre de marche afin de débuter une longue période d’acclimatation aux hautes altitudes. Dans un premier temps, le Lobuche Est est gravi, record d’altitude pour le navigateur, 6080 mètres. Retour au camp de base pour un peu de repos et Maxime, en grande forme, s’attaque au Khumbu Icefall pour un entraînement « grandeur nature » en escalade et dans la glace. Nouvelle longue séquence d’attente au camp de base, l’acclimatation suit son cours. « Il faut un mois à la physiologie humaine pour atteindre son maximum d’hématocrites, de globules rouges dans le sang » rappelle Maxime. Ascension jusqu’au camp de base avancé du Pumori (5750 m) et tour du Kalapatar (5644 mètres) sont au programme et parfaitement réussies. Nouveau détour par l’Ice Fall et c’est le grand saut soit 5 jours passés à 6400 mètres dans des conditions extrêmes, vent fort et glacial, variations de températures jusqu’à moins 30 degrés, l’expédition valide les camps 2 et 3 qui mènent au sommet.

Maxime, comment s’est passée cette phase d’acclimatation ?

« Je n’avais pas imaginé que ce serait aussi intense pour mon corps de s’acclimater à l’altitude. C’est un sentiment très étrange, car chaque expédition est une marche lente, ce n’est pas forcément difficile musculairement, mais à cause de l’altitude mon corps se dégrade. Je suis très loin de l’état de forme dans lequel j’étais au départ. Mon corps est malade en permanence, comme un état grippal, une angine qui ne guérit pas, une grande fatigue. S’acclimater, c’est une lutte permanente pour être en capacité à évoluer en altitude. Le problème c’est quand ta courbe d’acclamation augmente, la courbe de forme diminue. C’est donc au croisement des deux qu’il faut partir pour le sommet. Il faut évidemment passer par là, mais pour être honnête ce n’est pas tellement mon truc d’attendre. Mon plaisir c’est d’atteindre des objectifs. J’ai pris beaucoup de plaisir à gravir le lobuche, le Kalapatar, le camp de base avancée du Pumori… Car même si les efforts sont intenses, je sais trouver la motivation pour atteindre mon but. Cette acclimatation est aussi la découverte de tout un univers autour du camp de base, avec les Sherpas notamment. Je prends toute la mesure du mot expédition, avec toute la logistique que cela impose. Il y a aussi l’aventure humaine qui est très riche. C’est comme une course en équipage, on est tous dans le même bateau, malgré les difficultés. »

Tu as découvert la cascade de glace du Khumbu, c’est forcément très impressionnant ?

« La cascade de glace m’a en effet beaucoup impressionnée, elle est en mouvement permanent, elle vit sous nos pieds et souvent de gros blocs de glace tombent… Il y a d’ailleurs eu 3 morts récemment, et régulièrement des blessés. Si on pouvait ne pas passer par là, on n’y mettrait pas les pieds. À aucun autre endroit dans le monde, les alpinistes ne tentent de marcher sur un glacier aussi chaotique que celui-ci. Le danger est partout et surtout imprévisible. C’est fascinant, mais c’est un risque énorme ! C’est comme quand je suis en bateau dans une dépression, je me rends compte du danger, mais je sais aussi qu’il faut passer par là pour atteindre mon objectif. 

Vous êtes désormais prêts pour tenter l’ascension de l’Everest ?

« Dans les prochains jours, nous allons nous préparer pour l’ascension de l’Everest, j’attends ce moment avec impatience ! Depuis le temps que nous sommes là et que je la regarde cette montagne, il me tarde d’enfin pouvoir la gravir. Nous partirons en pleine nuit, aux alentours de minuit pour atteindre le Camp 2 dans la matinée. Cette première partie c’est la cascade de glace, le morceau le plus technique et le plus dangereux. Nous y sommes déjà allés, en entraînement. J’appréhende forcément ce passage, car tout peut arriver et on ne peut rien anticiper. Quand nous serons au camp 2, le danger sera évité… enfin pour l’aller, car il restera à la redescendre ensuite. La gestion de mes émotions est permanente, pour certains cette cascade de glace est fascinante, moi ce passage ne me fait pas tellement rêver, mon rêve c’est d’atteindre le sommet. 
Au Camp 2, il y a un cuisinier et des tentes avec des matelas. Nous y avons déjà passé quelques nuits, ce n’est vraiment pas le luxe et pour être honnête on y dort vraiment mal. Dès le lendemain, à l’aube, on repartira pour plusieurs heures de marche sur une pente de glace vraiment raide afin d’atteindre le Camp 3. On sera à plus de 7 100 mètres d’altitude. Nous avons été jusque là pour nous acclimater. Là-haut on sent vraiment les difficultés à respirer. Pour faire un pas, il faut prendre 2 respirations. Tout est très lent. C’est là que l’on commence à prendre un peu d’oxygène. »

Puis ce sera la découverte du col sud, et enfin le sommet…

« Oui à partir de là ce sera la découverte. Notamment parce que l’oxygène va encore plus se raréfier Ce n’est pas pour rien qu’au-dessus du camp 4 on appelle ça la zone de la mort ! Pour atteindre le Camp 4, il va falloir passer par une pente très raide, marcher sous oxygène, sur une bande de schiste avec les crampons. Pour cela on va emmener 2 bouteilles, soit s’ajouter 8kg de plus sur le dos. Il faut imaginer ce que cela amplifie tous nos efforts à cette altitude. 
Au Camp 4, on va essayer de se reposer, de manger et de boire autant que l’on pourra. À cette altitude, ça sera la limite sans oxygène. On dormira plus ou moins avec de l’ox’ à cette altitude. Le départ vers le sommet se fera sûrement en soirée, entre 19h et 21h. C’est une très longue marche. La nuit permet d’avoir le moins de vent possible. C’est notre pire ennemi, car en plus d’être très violent, il peut aussi être très froid. J’ai hâte de vivre cette ascension, il me reste beaucoup de choses à découvrir et je sais que ce sera des efforts très difficiles à cause de l’altitude…»

Qu’est-ce que tu vas chercher dans ce défi ?

« Au sommet de l’Everest, même avec de l’oxygène, je n’aurais que 30% de mes capacités respiratoires. C’est là que je vais prendre la mesure de ce que peuvent vivre des patients atteints de la mucoviscidose. Ce sont ces sensations similaires que je vais chercher à approcher là-haut. La symbolique du manque de souffle est bien là pour porter haut et fort les couleurs de l’association et en tant que parrain national de Vaincre la Mucoviscidose je m’investis depuis toujours auprès de cette cause. Même s’il y a de nouveaux traitements, il y a encore beaucoup à faire pour améliorer les conditions de vie des malades. J’espère que ce projet permettra de favoriser les dons auprès de Vaincre la Mucoviscidose pour faire avancer la recherche et qu’il donnera de la force aux patients.”  

Place à la tentative ! Maxime et son équipe sont prêts. Le navigateur est face à l’un des plus grands exploits de sa vie en attendant de revenir se confronter aux océans et à un nouveau Tour du Monde en solitaire en 2024 sur son foiler, son fier dragon volant.

Maxime Sorel embarque Christopher Pratt

Maxime Sorel, actuellement en pleine préparation pour sa tentative de l’ascension de l’Everest, embarquera le chevronné navigateur marseillais Christopher Pratt à bord de son IMOCA V and B – Monbana – Mayenne pour la saison 2023. Le duo prendra notamment le départ, le 29 octobre, de la Transat Jacques Vabre, traversée de l’Atlantique entre Le Havre et Fort-de-France en Martinique.

Ils ont dit :

Maxime Sorel : « Choisir d’embarquer Christopher est une évidence. Cela fait quelques mois déjà qu’il a intégré le projet après la mise à l’eau du bateau fin juin 2022. Il nous a aidé à fiabiliser V and B – Monbana – Mayenne avant la Route du Rhum. Grâce à son expérience au sein de l’équipe de développement du voilier Charal, il a une forte culture de l’IMOCA à foil et il aime la partager. C’est un grand passionné ! Nous sommes hyper contents de l’avoir au sein de notre petite équipe. Il a su s’intégrer pleinement dans notre fonctionnement. Humainement on s’apprécie beaucoup. À bord on échange énormément, il a une bonne vision des manœuvres, je lui fais confiance les yeux fermés. En fait nous sommes très complémentaires, il est très méthodique et prépare chaque navigation très en amont pour être 100% dans la performance pendant que moi j’ai moins de temps à consacrer à cette partie. Jusqu’ici la performance était secondaire, mais pour cette Transat Jacques Vabre nous avons des objectifs beaucoup plus ambitieux que l’an dernier où nous étions sur une première phase de fiabilisation. Nous savons que le bateau marche très bien, maintenant à nous de le pousser et je compte bien sur Christopher pour ça ! »

Christopher Pratt, co-skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne : « Je ne connaissais pas du tout Maxime il y a encore un an. Nous nous sommes rencontrés à travers une connaissance commune, Sébastien Henri, un trailer qui se met à la voile. J’ai donné, dans un premier temps, un coup de main à Maxime et son équipe l’année dernière dans leur préparation à la Route du Rhum. Le feeling est vraiment bien passé. La team V and B – Monbana – Mayenne envoie de superbes ondes. J’ai découvert aussi Maxime qui m’a paru, et ça s’est confirmé, brillant, intelligent et qui apprend très vite sans refaire les mêmes erreurs. Maxime m’a impressionné par sa maturité et son investissement à tous les étages de son projet. Du coup, on a assez vite discuté de participer à la Transat Jacques Vabre ensemble. J’avais plusieurs propositions mais il était clair que j’avais un gros coup de cœur pour Maxime, son voilier et son équipe. J’ai donc naturellement dit oui. Nous n’avons pas encore ajusté notre fonctionnement à bord mais nous connaissons nos atouts communs et, de toute façon, le double c’est du solitaire à deux. Nous allons passer beaucoup de temps seul sur le pont quand l’autre se repose ou s’affaire à d’autres tâches. J’ai hâte de me retrouver avec Maxime en navigation et sur la Transat Jacques Vabre. Cette transat va être particulièrement passionnante car la flotte des IMOCA va être dense avec l’arrivée de nouveaux bateaux. Au moins 15 duos sont en capacité de remporter la compétition. Nous sommes dans ce lot tout en étant un duo outsider se donnant aucune limite. J’ai terminé quatre fois à la troisième place de cette transat, alors pourquoi pas viser la deuxième place ou la victoire cette fois-ci. »

De la Rolex Fastnet Race à la Transat Jacques Vabre

V and B – Monbana – Mayenne est actuellement en fin de chantier à Concarneau. Le plan Verdier 2022 sera remis à l’eau mi-avril pour des premières navigations avec Christopher et l’équipe technique. Maxime et Christopher prendront part à la Rolex Fastnet Race entre Cowes et Cherbourg le 22 juillet. Ils participeront par la suite au Défi Azimut à Lorient en septembre et se dirigeront, avec le Dragon des Océans, vers la
Normandie pour la Transat Jacques Vabre qui s’annonce passionnante dans la classe des voiliers du Vendée Globe.

Christopher Pratt :
Né le 15 janvier 1981 à Marseille
3ème de la Transat Jacques Vabre 2021 avec Jérémie Beyou et à bord de Charal
3ème de la Transat Jacques Vabre 2019 avec Jérémie Beyou à bord de Charal
3ème de la Transat Jacques Vabre 2013 avec Jérémie Beyou à bord de Maître Coq
3ème de la Transat Jacques Vabre 2011 avec Armel Le Cleac’h à bord de Banque Populaire
Vainqueur de la Rolex Fastnet Race 2019 à bord de Charal
Vainqueur du Défi Azimut 2019 à bord de Charal
Nombreuses navigations multi – support (Tour de France à la voile, Solitaire du Figaro, Transat AG2R La Mondiale, Route du Rhum…)

Maxime SOREL, cap vers le pays de l’oxygène rare

D’ici le 5 avril, date du départ de Maxime Sorel et son acolyte – alpiniste Guillaume Vallot au Népal, le duo va intensifier ses entraînements afin d’être prêt pour tenter l’ascension de l’Everest. Maxime Sorel, depuis son arrivée en cinquième position sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, à bord de son rutilant V and B – Monbana – Mayenne, est concentré sur cette tentative qu’il souhaite faire partager au plus grand nombre pour Vaincre La Mucoviscidose. Elle pourrait faire de lui le premier homme à avoir réalisé un Vendée Globe, l’Everest des mers, et atteindre le toit du Monde.

En tout cas, le navigateur s’y prépare ardemment et enchaîne depuis quelques mois les séances en montagne et la préparation physique et mentale en centre d’entraînement. Maxime n’est pas du genre à se lancer un défi et le préparer de façon hasardeuse. L’ingénieur de formation met tout de son côté pour réussir à aller en haut de l’Everest et appréhender les nombreuses facettes de ce défi qui, quoi qu’on en dise, n’est pas si simple à réaliser (70% des tentatives échouent). Sur les traces du néozélandais Edmund Hillary et de son sherpa Tensing Norgay, premiers hommes à atteindre le sommet le 29 mai 1953, Maxime, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, en compagnie de l’alpiniste expérimenté Guillaume Vallot, alterne séance dans les Alpes et préparation spécifique chez 321 Perform, et selon ses mots “commence à maîtriser son sujet bien qu’il reste encore du travail”.

Le diable se cache dans les détails

« L’idée ces derniers temps est d’appréhender un métier que je découvre : alpiniste. Avec Guillaume, nous faisons beaucoup d’activités. Cela va de l’ascension de cascades de glace à de longues marches en altitude sur les sublimes crêtes et arêtes des montagnes. Nous montons peu à peu en puissance. Nous avons commencé par des séances journalières. Nous allons maintenant enchaîner avec des expéditions plus longues en passant des nuits en haute altitude. J’apprends énormément et je me rends de plus en plus compte de la méticulosité de l’exercice. Le placement du poids du corps sur des sols mouvants, l’altitude qui perturbe les sens, l’appréhension du vide, la préparation très importante du matériel, l’étude du parcours, son relief et ses particularités météorologiques… sont autant de choses à maîtriser. Par exemple, il ne faut jamais poser ton gant sur le sol, car il peut se retrouver complètement glacé et tu ne pourras plus l’utiliser. Le changement de matériel est aussi un élément crucial, car en montagne on passe assez vite d’un ustensile à l’autre et il faut savoir le faire : le passage des skis de randonnée aux crampons, la préparation des baudriers… ce sont des phases de transition importantes dans un milieu hostile. La préparation de l’alimentation est également un sujet que je traite avec Myriam Charles – Moreau, la nutritionniste avec qui je travaille conjointement depuis quelques années. Bref, il s’agit d’être assez cartésien et d’entrer fortement dans le détail afin de ne pas compromettre l’expédition et qu’une mauvaise manipulation ait des conséquences physiques » confie Maxime Sorel.

Véritable coach d’entraînement, Guillaume Vallot précise : “Le but du jeu de nos expéditions d’entraînement est que Maxime prenne le temps de devenir alpiniste. Cela lui permettra non seulement de prendre du plaisir, mais également d’assurer un maximum de sécurité. Il faut bien avoir en tête que peu de personnes réalisent l’exploit de gravir l’Everest, et que l’exercice est très exigeant. Une tempête sur l’Everest peut être fatale ! Nous nous entraînons pour être prêts à cela, être à l’aise avec la montagne, les éléments, nos ressentis, pour ne pas générer de stress inutile. Je vois une vraie évolution dans la préparation de Maxime. Il est très attiré par la montagne… Depuis peu, il n’hésite pas à évoluer en tête de cordée, il accepte que la montagne soit un milieu engagé et souvent dangereux. Être alpiniste c’est se délester du mode “course” et appréhender une épreuve dans la durée, partager ses doutes et prendre le temps d’aller au bout. D’ici le grand départ, il nous reste à vivre une expérience forte en haute altitude afin d’enclencher le mode globule rouge dans nos corps ! Ce sera autour du mont Rose où nous pourrons évoluer et dormir à plus de 4500 mètres d’altitude.”

Une fois au Népal, Guillaume Vallot enfilera sa casquette de chef d’expédition : “si peu de personnes arrivent au sommet de l’Everest, c’est surtout parce qu’on ne sait pas comment nos corps réagissent à l’altitude. Une expédition bien menée est une expédition où l’on réussit à bien gérer l’acclimatation, mais aussi le moral du groupe et nos capacités physiques. À moi de tout faire dans les règles de l’art pour pouvoir appréhender au mieux tous ces facteurs. On s’est également entouré de Yan Giezendanner, la référence mondiale du routage météo en Himalaya. Il réalise un travail très précis sur la force des vents et du fameux jet-stream* dans l’Himalaya. Le vent sera notre pire ennemi là-haut.”

Des chiffres, des chiffres !

Entre-temps, Maxime, quand il est en bas, a incorporé un centre d’entraînement sportif très pointu. 321 Perform lui permet de progresser physiquement, physiologiquement et mentalement. Le centre est équipé d’un matériel qui a permis de tester toutes les caractéristiques physiques, mentales et cognitives de Maxime. De nombreux tests ont été réalisés afin de mieux comprendre ses caractéristiques physiques, la gestion de ses émotions, sa concentration, sa combativité, sa résistance au stress, sa vitesse d’analyse, ses qualités visuelles… « J’ai un gros besoin de ces chiffres pour avancer. J’ai été voir 321 Perform pour en avoir notamment. À la base, j’avais envie de me préparer autrement pour ma participation au prochain Vendée Globe, mon objectif principal. Le nouveau bateau est plus technique et sollicitant, nos objectifs sont davantage liés à la performance et 321 Perform me permet de collecter des données qui me servent beaucoup. Nous travaillons sur tous les muscles, la force et l’intracellulaire. Ces mesures m’améliorent significativement physiquement. Je n’ai jamais été aussi fort au niveau de mes jambes et mon corps a évolué pour s’adapter au froid notamment. Nous travaillons aussi sur le cognitif et sur la récupération voire sur la réparation de quelques liaisons physiques grâce à la combinaison d’un caisson hyperbare et d’apports en oxygène. »

Le 5 avril au Népal

C’est dans le Queyras, fief de Guillaume Vallot, que Maxime s’entraîne actuellement. Il sera ensuite plutôt du côté de Chamonix. « Nous avons prévu un dernier stage aux alentours du 20 mars afin d’être prêts avant notre départ pour le Népal.» Le but sera ensuite de s’acclimater aux lieux avec un trek vers le premier camp de base, l’ascension du Lobuche puis des expéditions vers les camps de base 1 et 2. Le duo sera alors OK pour le grand départ. Le double Everest est un défi mené pour Vaincre la Mucoviscidose. L’objectif de Maxime est de sensibiliser et récolter des dons pour l’association et vivre au sommet de l’Everest ce que ressent un patient en attente de greffe (30% de capacité respiratoire). Enfin, Maxime souhaite démontrer que rien n’est impossible, surtout croire en nos rêves les plus fous.

MAXIME SOREL : D’UNE AVENTURE À L’AUTRE AVEC PASSION

Le navigateur Maxime Sorel, 10ème du dernier Vendée Globe, 5ème de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 est actuellement en phase de transition. Après une année vélique ponctuée par la naissance de son nouveau plan Verdier et de nombreux milles accumulés, Maxime passe en mode « montagne » afin de préparer sa tentative d’ascension de l’Everest. Elle débutera par une phase d’acclimatation dès début avril au Népal et un début d’aventure espéré début mai. Entretien…

  1. Comment se sont déroulés les jours après ton arrivée de la Route du Rhum, en Guadeloupe, à une très belle cinquième place ?

Nous avons fêté cette performance dès mon arrivée à Pointe-à-Pitre avec mes partenaires qui étaient 200 à être venus m’accueillir sur le ponton d’honneur à Pointe-à-Pitre. Cette arrivée a été intense en partage avec les collaborateurs de V and B, Monbana et du département de la Mayenne. Par la suite, j’étais très fatigué et j’ai fait une pause de cinq jours afin de commencer à recharger les batteries. J’ai enchaîné très vite en mer avec le convoyage retour en France auquel j’ai participé avec Gaston Morvan et Gurloës Terrien.  Ce convoyage a été difficile pour moi, car il a fallu retrouver de la motivation après ma Route du Rhum, mais il était important que je continue à emmagasiner de l’expérience et des milles à bord du nouveau V and B – Monbana – Mayenne.

  1. Quels enseignements as-tu tirés de ta Route du Rhum et du convoyage retour ?

Cette cinquième place a été parfaite. Nous avons rempli beaucoup plus que nos objectifs initiaux en termes de communication, de satisfactions de nos partenaires et de mon équipe, techniquement et sportivement. Je crois pouvoir dire que nous avons fait un carton plein. L’IMOCA V and B – Monbana – Mayenne est sain et très performant. Le convoyage retour a également permis de continuer à apprendre et de cogiter sur de nombreux points d’amélioration comme les volumes des ballasts…

  1. Justement, en quoi va consister le chantier à venir de V and B – Monbana – Mayenne ?

Dès notre arrivée de convoyage à Concarneau, nous avons sorti le bateau de l’eau pour le mettre en chantier chez Kairos jusque mi-avril. L’idée est de démonter un maximum de pièces et de les vérifier. Nous avions aussi quelques sujets avant la Route du Rhum que nous avons réouverts. De plus, nous allons fabriquer des systèmes afin de rendre la vie à bord plus simple pour le bonhomme comme une nouvelle table à cartes, un matelas spécifique pour se reposer… Bref, on va revoir l’ergonomie. Nous allons aussi retravailler notre jeu de voiles en vue du Vendée Globe. Nous sommes également dans l’analyse des valeurs numériques accumulées lors des deux transats ce qui va nous permettre de partir sur des réglages de voiles plus fins et peu à peu gommer notre différentiel de vitesse par rapport aux leaders de la classe IMOCA ou en tout cas avoir une approche plus précise des angles d’attaque en mer en faisant les bons choix de voiles.

  1. Pendant ce temps, tu vas te préparer pour ta tentative d’ascension de l’Everest. Quel est ton quotidien ?

Je suis désormais à 90% à la montagne alors que mon équipe gère V and B – Monbana – Mayenne en Bretagne. L’idée est de se refaire une santé physique, car j’ai perdu beaucoup de masse musculaire, notamment dans les jambes, en mer. Pour finir, j’ai fait quasi une pause de 2 mois dans la préparation physique pour cette tentative. Je travaille très régulièrement avec un centre d’entraînement qui bénéficie de techniques avancées pour récupérer et habituer mon corps à manquer d’oxygène. Je vais ensuite enchaîner avec des stages en montagne pour pratiquer du ski de randonnée, des ascensions de cascades de glaces… ou tout simplement marcher avec le matériel que l’on aura pour l’Everest. L’objectif est de faire corps avec la montagne et de monter graduellement en puissance avant de partir pour le Népal.

  1. En quoi cette tentative va te servir pour ton métier de marin ?

Difficile comme question… Je n’ai pas encore vraiment la réponse. Je pense que cette tentative va surtout m’aider mentalement pour le prochain Vendée Globe. Je vais aller puiser d’autres choses en moi. Je vais également mieux connaître mon corps. Ce challenge est très ambitieux entre deux Vendée Globe et il va falloir qu’en juin j’arrive à repasser en mode « mer » facilement afin de préparer la Rolex Fastnet Race de juillet, le Défi Azimut en septembre et la Transat Jacques Vabre fin octobre. Cela ne sera pas si simple, mais j’aime les challenges.

La sensation Sorel

Le skipper du nouveau monocoque IMOCA V and B – Monbana – Mayenne, Maxime Sorel, a clos ce jour à un peu plus de 23h00 (heure française) la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à la cinquième place au classement général. Le parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose réalise une performance Majuscule et a hissé son niveau de jeu à égalité de nombreux cadors de la série. Il fait clairement parti des sensations de la 12ème édition de la transat en solitaire Saint-Malo / Pointe à Pitre.

V and B – Monbana – Mayenne, nouveau plan Verdier, a été mis à l’eau fin juin à Concarneau. Depuis, la team, poussée par un trio de partenaires mayennais géniaux, un nombre désormais incalculable de supporters, a travaillé d’arrache-pied pour fiabiliser et optimiser son foiler. Elle entre de plain-pied dans la cour des grands avec un Maxime Sorel, 36 ans, impeccable de bout en bout de sa compétition, apprenant quotidiennement de sa machine, inspiré stratégiquement et toujours au rendez-vous afin de partager ses exploits maritimes au plus grand nombre.

Au près très, trop longtemps les premiers jours de course, essuyant des fronts puissants quasiment jusqu’aux Açores, au portant ensuite dans des alizés soutenues, Maxime a tenu la dragée haute à ses adversaires directs et a été quasiment toujours dans le top 10 arrachant avec pugnacité le top 5 ces dernières 24 heures. La marge de progression du cancalais et de son voiler est naturellement énorme. Maxime, qui tentera de gravir l’Everest au printemps 2023, s’annonce comme un possible candidat aux victoires dans la classe des voiliers du Vendée Globe et s’offre avec cette prestation sportive de haut niveau tous les champs des possibles sur sa route vers le Tour du Monde en solo de 2024. Il avait pour objectif initial de terminer l’épreuve, il a fait beaucoup mieux.
Maxime Sorel devant 150 supporters venus spécialement à son arrivée : « Je venais sur cette Route du Rhum surtout pour me faire une expérience à bord de ce nouveau et magnifique bateau, finir la course et me qualifier pour le Vendée Globe. Nous avons été beaucoup plus loin avec cette cinquième position qui me satisfait pleinement. Nous avions vu sur le Défi Azimut les capacités de notre V and B – Monbana – Mayenne. La question était de savoir si j’allais réussir à placer le curseur au bon endroit sur cette Route du Rhum. C’était juste incroyable ! Dès la première journée et jusqu’aujourd’hui, le combat a été rude et j’ai réussi à trouver les bonnes manettes afin de me retrouver avec des concurrents de premier rang. Malgré quelques soucis de pilote automatique, j’ai réussi à distancer Paul Meilhat et entrer dans le top 5. Je suis heureux ce soir mais épuisé. Je n’arrivais plus à dormir tellement j’étais fatigué. Je n’ai jamais été aussi loin. Je n’ai jamais mis autant d’intensité sur une course en solitaire. C’est la course la plus difficile que j’ai fait. J’ai vraiment beaucoup appris de mon V and B – Monbana – Mayenne. Nous avons encore du boulot mais nous allons dans la bonne direction pour 2023 et surtout pour le Vendée Globe. Je tiens à remercier tous mes supporters qui sont venus. Nous allons faire la fête ensemble. Je tiens à remercier mes trois partenaires magiques. Notre collectif, note ferveur est extraordinaire à vivre. »

En chiffres :
Lundi 21 novembre à 18h14 42′ locale (23h14 42′ heure de Paris), Maxime Sorel sur V and B- Monbana-Mayenne a franchi en cinquième position la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre de la douzième édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Son temps de course est de 12 jours, 08 heures, 59 minutes et 42 secondes. Il a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 11,93 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 203,12 milles à la vitesse moyenne de 14,15 nœuds (sur l’eau). Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 15 heures 23 minutes et 17 secondes après le vainqueur Thomas Ruyant (LinkedOut).

Jour J demain pour V and B – Monbana – Mayenne

Maxime Sorel skipper de lÕIMOCA VandB Montana Mayenne, ˆ lÕentrainement avant le dŽpart de la Route du Rhum, Mer dÕIroise le 28 septembre 2022, photo © Jean-Marie LIOT

15 jours de folie sur le village de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à Saint-Malo, 45 000 visiteurs sur le stand V and B – Monbana – Mayenne, un grand nombre de collaborateurs des partenaires de Maxime Sorel sur place, plus de 43 000 euros récoltés pour Vaincre la Mucoviscidose, un baptême réussi, des bénévoles particulièrement dynamiques puis un départ décalé de dimanche à demain 14h15, le skipper cancalais a vécu de grands moments ces derniers jours.
Maxime Sorel s’apprête maintenant, après une pause salvatrice, à entrer dans sa troisième Route du Rhum – Destination Guadeloupe et même si les conditions météorologiques seront plus clémentes qu’à l’origine, le début de la compétition vers les Antilles s’annonce intense et signera les premiers pas du nouvel IMOCA V and B – Monbana – Mayenne dans une grande épreuve au large.

Maxime Sorel, comme à son habitude, a été très, très disponible depuis l’ouverture des festivités malouines. Le navigateur, ingénieur de formation, 10ème du dernier Vendée Globe, a enchaîné avec plaisir : séances d’autographes, rencontres avec ses partenaires et ses fans, rendez-vous avec les médias… Pendant ce temps, son équipe a continué la préparation du plan Verdier 2022 mis à l’eau fin juin et Maxime a profité de son dimanche et de son lundi inédits, décalage du départ oblige, pour se reposer, surfer et entrer de nouveau peu à peu dans sa bulle en épluchant les fichiers météorologiques avec ses conseillers Christian Dumard et Christopher Pratt, recrue de choix, habitué aux foilers…

La météo justement, vent, mer, courants, sera plus propice à un beau départ demain au large de Saint-Malo en début d’après-midi. 15 à 20 nœuds sur zone, une mer pas trop cabossée, les 138 engagés dans la 12ème édition de la Route de Florence Arthaud devraient connaître des conditions adaptées pour le « start » d’une course de plus de 10 jours en route directe, pas de passage de marque obligatoire jusque Basse-Terre. La suite sera rapidement plus coriace avec des passages de fronts attendus qui engendreront une belle houle et qui cueilleront les marins à froid.

« Jusqu’à la pointe de la Bretagne, je vais naviguer grand-voile haute et sous J2 à l’avant. On sera au près avec pas mal de virements à faire et certainement à jouer avec le courant à la côte » analyse Max. « Dès vendredi, nous allons entrer dans le vif du sujet avec un premier front à négocier tôt le matin, 5 à 6 mètres de houle et des rafales possibles à plus de 40 nœuds ce qui ne sera pas de tout repos. Derrière ce front, nous nous attendons à une zone de transition sans vent qui ne sera pas facile à vivre mais qui nous donnera un peu de répit avant un deuxième front un peu moins actif. Par la suite, nous allons essayer de glisser au sud de l’anticyclone des Açores en choquant nos voiles peu à peu pour se retrouver dans les alizés au portant. Je suis heureux de tout ce qui a été fait lors de ces 15 jours de village Rhum. Mes différentes rencontres ont été très chouettes. Notre défi progresse avec de plus en plus de monde qui nous suit ce qui est très satisfaisant et à notre image. » Place à la transat !

Un baptême pour Vaincre la Mucoviscidose

En ce samedi, l’IMOCA V and B – Monbana – Mayenne mené par Maxime Sorel a été baptisé à 16h45 à Saint-Malo par Laurence Ferrari, journaliste, marraine nationale de l’association Vaincre la Mucoviscidose et Nils Berger, jeune patient atteint de la Mucoviscidose.

À quelques jours du départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, dans une ambiance au beau fixe, Maxime Sorel, parrain national de Vaincre la Mucoviscidose et ses partenaires en ont profité pour mettre en avant l’association, la recherche et ses patients. Rappelons que Maxime Sorel est engagé auprès de l’association depuis son enfance et que le Dragon représenté sur V and B – Monbana – Mayenne symbolise le souffle qui manque aux patients et le courage de croire en ses rêves…

Ils ont dit :

Laurence Ferrari, journaliste, marraine nationale de l’association Vaincre la Mucoviscidose, marraine du voilier V and B – Monbana – Mayenne : « C’est un grand honneur que Maxime m’a fait de me proposer d’être marraine de V and B – Monbana – Mayenne. C’est un joli cadeau parce que ce voilier est extraordinaire à tous points de vue, technique mais aussi humain. Puis, il porte les couleurs de l’association Vaincre la Mucoviscidose dont je suis marraine. C’est une responsabilité supplémentaire. Maxime porte magnifiquement l’association et il est à l’écoute des patients à travers ses nombreux défis. C’est une belle récompense pour notre association. Je suis très heureuse de soutenir ce projet. Nous allons suivre cette Route du Rhum de façon particulière. Derrière Maxime et son voilier, ce sont des milliers de jeunes malades qui ont beaucoup d’espoir car on a des traitements de plus en plus performants mais il reste un bout du chemin à accomplir. Nous avons encore besoin de dons pour faire avancer la recherche médicale. Il y a 30% des patients qui n’ont pas accès aux médicaments. Il est important de continuer à parler de l’association. Il y a 200 enfants qui naissent chaque année avec cette maladie. C’est une maladie extrêmement invalidante. Merci à Maxime et ses partenaires…”      

Nils Berger, 18 ans, patient atteint de la Mucoviscidose et parrain du voilier V and B – Monbana – Mayenne : « Je suis très fier d’être le parrain de ce splendide bateau qui porte un symbole très fort avec ce Dragon qui représente finalement le souffle qui nous manque. Par ce parrainage, je suis un peu l’ambassadeur de tous les patients notamment ceux qui n’ont pas encore accès au Kaftrio qui est un médicament très efficace. La prochaine étape est de le généraliser pour tous. Maxime nous donne beaucoup d’espoir. C’est un véritable exemple. Il nous inspire quotidiennement et il permet de faire connaître la maladie et la recherche. Nous en avons besoin.”   

Maxime Sorel, skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne, parrain national de Vaincre la Mucoviscidose : « C’est un réel honneur de prendre le départ de ma troisième Route du Rhum à bord d’un voilier neuf et prêt pour le grand départ. V and B – Monbana – Mayenne a déjà parcouru 4000 milles depuis sa mise à l’eau le 27 juin dernier. Je peux dire que c’est un bateau très bien construit et qu’il est bien né. Il ne cesse de m’étonner en termes de performance. D’autre part, c’est une fierté d’accompagner et de mettre en lumière, l’association Vaincre la Mucoviscidose dans mon projet. J’espère sincèrement être à la hauteur des enjeux qui touchent l’association notamment guérir un maximum de patients. Merci à Laurence Ferrari et Nils Berger de porter le même message que moi et d’avoir baptisé mon nouveau voilier. Merci à mes partenaires de me soutenir aussi fidèlement et pour une cause qui en vaut la peine. Cap sur la Guadeloupe ! »

Les partenaires V and B – Monbana – Mayenne : « Ce baptême a été un grand moment. Ce qui ressort en premier c’est le partage, la passion et l’humilité. Nous souhaitons beaucoup de réussite à Maxime et V and B – Monbana – Mayenne pour la Route du Rhum et pour la suite. Maxime est l’entrepreneur de ses rêves, il ose et anime son projet de main de maître. Au-delà du sport, notre défi est de soutenir un maximum l’association Vaincre la Mucoviscidose et mettre en avant ses initiatives. Que toutes nos forces soient avec lui et les nombreux patients atteints. »

David Fiant, président de Vaincre la Mucoviscidose : « Le baptême d’un bateau est un moment important dans la vie de son marin. Je suis heureux de voir Maxime prêt pour réussir ses objectifs à la barre d’un performant et superbe navire. Pour Vaincre la Mucoviscidose, c’est aussi la joie de voir notre combat voguer sur les océans, poussé par les vents, symbole si fort pour tous les malades à qui le souffle manque. Merci à Maxime de porter si haut nos valeurs avec autant d’allant et de générosité dans ses actions. Merci d’avoir permis à Niels de pouvoir être le parrain du bateau. Niels représente tous les malades qui ne peuvent prétendre aux derniers traitements contre la Mucoviscidose. Ils sont près de 2000 comme Niels à ressentir encore plus fortement dans leur chair la basse besogne de cette terrible maladie. Ainsi même si pour nombre d’entre nous, notre respiration est un filet d’air, nous sommes prêts à faire gonfler les voiles par le souffle de notre soutien. Alors va Dragon des mers ! Vole au-dessus des eaux, droit vers Pointe à Pitre ! »

Route du Rhum : l’insatiable Maxime Sorel

Maxime Sorel skipper de lÕIMOCA VandB Montana Mayenne, ˆ lÕentrainement avant le dŽpart de la Route du Rhum, Mer dÕIroise le 28 septembre 2022, photo © Jean-Marie LIOT

Avant sa tentative de l’ascension de l’Everest en avril ou mai 2023, Maxime Sorel prendra le départ le 6 novembre de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à bord du nouveau monocoque de 60 pieds IMOCA V and B – Monbana – Mayenne. Le navigateur, originaire de Cancale, a plusieurs objectifs sur cette transat express entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe : appréhender sa nouvelle monture, se qualifier pour le Vendée Globe 2024-2025, partager son aventure avec le plus grand nombre dont l’ensemble des collaborateurs de son trio de partenaires et toujours mettre en avant l’association Vaincre la Mucoviscidose. Portrait…

Samedi 30 janvier 2021, environ 4 heures du matin, Maxime Sorel coupait la ligne d’arrivée du Vendée Globe à la 10ème place. 24 heures avant, alors que le blond navigateur n’était pas loin d’en finir avec son premier Tour du Monde en solitaire sans escale et sans assistance, la tempête pointait le bout de son nez dans le golfe de Gascogne, certainement l’un des endroits les plus difficiles en navigation au Monde.

Certains conseillers à terre, dont la direction de course, émettaient la possibilité pour Maxime et son concurrent Armel Tripon de se mettre à l’abri et d’attendre le passage du coup de vent avant de se présenter au large de la Vendée et en finir avec plus de 80 jours de mer. Tripon décidait de calmer le jeu. Après réflexion, le skipper cancalais, qui s’était révélé comme un excellent animateur de la compétition tant sportivement que dans sa manière de partager sa grande aventure, décidait de continuer et de boucler son périple. Maxime ne pouvait attendre.

Dans des conditions météorologiques de plus en plus fortes, Maxime et son monocoque se frayaient un chemin, deux ris dans la grand-voile et petite toile à l’avant. Au petit matin tout le monde se demandait s’il était raisonnable d’entrer dans le chenal des Sables-d’Olonne dans cette situation houleuse. Comme par enchantement, le cap-hornier réussissait l’opération. Ce jour, au-delà de terminer son grand tour planétaire, Maxime Sorel entrait définitivement dans le monde des grands marins, ceux qui ont du « chien » et que rien n’arrête, ceux qui bravent tous les océans malgré les difficultés et les nombreux soucis techniques engendrés par une navigation au long cours. Maxime avait hâte de retrouver sa communauté de supporters, ses partenaires, le public… et nul ne pouvait l’arrêter, pas même Éole.

Le soir même, dans le jardin d’une maison louée par la famille Sorel aux Sables-d’Olonne, le vent faisait rage et Maxime, entouré de nombreux supporters, de ses soutiens de longue date, de ses amis, étaient frais, proposant quelques bonnes bières à tous, l’impression que le temps était passé sur lui et qu’il débarquait d’une régate de quartier. Il est comme ça Maxime. À peine quelques heures après son Tour du Monde, il avait déjà quasi tourné la page et se préparait déjà pour la suite. Maxime aime avoir un coup d’avance et l’idée de la construction d’un nouveau voilier pour le prochain Vendée Globe (2024 – 2025) avait déjà germé.

Depuis ce 30 janvier, tout a changé pour Maxime qui a découvert la course au large sur le tard et qui a écrit en très peu de temps un joli palmarès passant par les étapes du trimaran de 50 pieds puis du Class40 avant de se lancer dans le grand bain des bateaux du Vendée Globe et après avoir exercé son métier d’ingénieur.

Quelques semaines après, avec V and B, le département de la Mayenne et sa team, Maxime l’entrepreneur annonçait non seulement l’arrivée d’un troisième partenaire, le chocolatier mayennais Monbana, mais aussi la construction d’un nouveau monocoque sur plan Verdier et les dessins de carène d’Apivia, deuxième du Vendée Globe. Une nouvelle histoire se lançait. Maxime ose et entre à cœur perdu dans ce nouvel acte de sa carrière n’arrêtant jamais, ne prenant pas de repos, rencontrant son public hyper régulièrement, battant le fer sur le terrain pour satisfaire tout le monde et que son projet continue à prendre de l’ampleur.

La fabrication de V and B – Monbana – Mayenne débutait tambour battant à Vannes d’abord chez Multiplast, chez MerConcept ensuite à Concarneau. Très investi dans cette période technique, au côté de son directeur technique Philippe Laot, de son frère – manager, Jérémy, Max articulait son nouveau défi fourmillant d’idées. Le sportif de haut niveau ne cesse cependant de s’entraîner en pratiquant de nombreuses disciplines dont la course à pied, le surf, les activités sportives liées à la montagne…

Mars 2022, il annonçait en sus de son programme « voile » son souhait affirmé de gravir l’Everest comme s’il n’en avait pas assez. Maxime est à l’aube de sacrés défis construits à la hauteur de ses ambitions et de son talent. Depuis, la mise à l’eau, fin juin, de son superbe monocoque qui arbore toujours un dragon des océans, synonyme de souffle pour les patients atteints de la mucoviscidose et qui donne une force incommensurable à tous, Maxime poursuit sa vie à 100 à l’heure. Il enchaîne les navigations d’entraînement afin de se présenter, lui qui est originaire de Cancale, le 6 novembre au départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe avec beaucoup d’envie et la satisfaction du travail bien fait, première étape d’un chemin qui va l’emmener au sommet, insatiable est-il !