Maxime Sorel : “Hâte d’y retourner”

Désormais qualifié pour le Vendée Globe après avoir pris il y a quelques semaines le départ de The Transat CIC, cinquième de cette même course entre Lorient et New York, Maxime Sorel aborde sa deuxième traversée de l’Atlantique en solitaire de l’année, la New York – Vendée qui partira de la big apple dans deux jours, avec beaucoup d’envie et la ferme intention de continuer sa préparation pour son deuxième Tour du Monde. Un peu plus d’un an après avoir gravi l’Everest, Maxime est bien dans son ciré de navigateur et se délecte des navigations en solitaire qu’il adore. 

Maxime Sorel : « J’ai hâte d’y retourner. J’ai hâte d’avoir les conditions que l’on espère avoir à savoir du portant. J’ai hâte de tester un maximum de choses, de naviguer, de me faire plaisir sur l’eau, de valider encore pas mal de points techniques pour le Vendée Globe. Nous avons été contents du travail accompli sur la transat – aller. Nous sommes dans une bonne ambiance et une excellente dynamique pour la New York – Vendée à venir et pour le Vendée Globe.

On va essayer d’aller plus loin dans les détails sur le retour en France qui débute dans deux jours. Je vais faire un peu comme sur The Transat CIC. Je vais partir pareil sans me faire de plan sur la comète en naviguant comme j’aime, sans trop regarder les autres et en étant maître de mes décisions. Je souhaite faire de belles traces. On verra à mi-parcours ou j’en suis au niveau classement et pourquoi pas encore le top 5 même si le niveau sera encore plus relevé que sur The Transat.

La pause a été courte et intense entre l’arrivée de notre première course de la saison et la le départ de la New York – Vendée. Nous avons beaucoup travaillé sur V and B – Monbana – Mayenne et on ne sera pas totalement à 100% techniquement sur la New York – Vendée avec notre foil tribord diminué mais je pars très en forme. Sur cette compétition à destination des Sables d’Olonne, nous allons être poussés par les dépressions. En 2016, il y avait eu deux options au Nord et au Sud qui s’étaient regroupés à la fin. Il peut y avoir plusieurs sortes de schémas météorologiques et des conditions pas toujours cool. Globalement, la mer ne sera pas aussi forte qu’à l’aller. Nous allons tester le bateau dans d’autres configurations.

En tout cas et avant de reprendre la mer, j’ai été ravi d’être à Newport dans un premier temps puis à New York. Les Américains ont une autre manière de vivre. Cela a été un bon stage de cohésion pour toute l’équipe et nos partenaires qui nous ont retrouvé ces derniers jours. Je suis fier de ma team et de chacun d’entre eux. »

Cap sur le fameux chenal des Sables d’Olonne, 3600 milles au programme !

Crédit Jean-Louis Carli / ALEA

L’élégance feinte du maxi-trimaran de The Famous Project

La navigatrice Alexia Barrier procédera le 31 mai prochain à la mise à l’eau du Maxi trimaran IDEC SPORT. Avec l’aide du designer-navigateur bien connu Jean Baptiste Epron, elle a choisi pour nouvelle robe du voilier, une déco très graphique, en accord avec ses partenaires principaux le Groupe Idec, la banque CIC, Wipro et également Richard Mille, tout en conservant les étraves rouges d’IDEC SPORT, toujours détenteur depuis 2017 du record du Trophée Jules Verne, challenge ultime du projet 100% féminin d’Alexia. Un défi qu’a su relever Jean Baptiste, pour atténuer la rude masculinité du voilier, en soulignant la féminité du projet, tout en respectant la personnalité du bateau.

L’élégance des Classiques
« Ce bateau est viril et très masculin. Les formes de visage choisies pour habiller les voiles, tendent à suggérer l’essence très féminine du projet d’Alexia » explique Jean-Baptiste Epron. Le designer très recherché par les acteurs de la course au large a une vraie histoire avec ce bateau, dont il avait dès sa conception signé la livrée, aux couleurs de son premier partenaire Groupama, puis des deux sponsors suivants, la Banque Populaire et le Groupe Idec. Le maxi trimaran triple vainqueur de la Route du Rhum sous ces trois différentes couleurs tient une place à part dans l’imaginaire de Jean-Baptiste. « J’adore ce bateau. Il a l’élégance des yachts classiques. II est le témoin de toute une génération de multicoques d’avant les bateaux volants, sorte de synthèse de ce qu’étaient les trimarans ORMA. Il n’a pas de lignes très marquées, signe d’une très grande liberté architecturale de son cabinet créateur VPLP. Il respire la douceur, sentiment feint en vérité, quand on connait sa fureur dans la brise. »

Une déco qui raconte une histoire…
« Jean-Baptiste Epron est l’artiste des bateaux par excellence » souligne Alexia. « Je lui ai fait entièrement confiance. Nos partenaires, le groupe Idec, le CIC et Wipro ont tous adhéré à l’histoire que nous raconte Jean-Baptiste avec ces visages esquissés dans nos voiles, et ces codes couleurs sur fond noir. Il s’agit de raconter une histoire, de solidarité, d’aventure commune. Mais Jean-Baptiste n’a pas voulu « sur féminiser » le projet, car il pense avec raison qu’à terme, les femmes sur de telles aventures, ne seront plus une exception, mais la règle évidente. Il a aussi su trouver les codes couleurs qui renvoient à nos trois partenaires, avec ce clin d’oeil au record du Trophée Jules Verne établi par Francis Joyon sous les couleurs rouges d’IDEC SPORT, maintenus sur nos étraves, comme une marque de respect pour ce trimaran de légende. »

Alexia va rejoindre la Bretagne dès cette fin de semaine, pour participer et superviser la fin du long chantier de remise en forme du géant entrepris chez Multiplast à Vannes, sous le regard avisé d’Eric Lamy. 15 personnes oeuvrent sans relâche à donner au bateau lancé en 2006 une énième jeunesse. Suite à sa mise à l’eau, IDEC SPORT ralliera La Trinité sur Mer pour ses ultimes mises au point, avant les premières navigations tests programmées fin juin, les premiers entrainements en juillet, et le convoyage en septembre vers la Méditerranée.

MORNING NEWS – VULNERABLE – Thomas Ruyant / NEW YORK – VENDEE

Lundi 10 juin 2024

Demain à l’aube….

Thomas Ruyant et VULNERABLE devraient en finir demain à l’aube avec cette New York Vendée truffée d’imprévus et de surprises météos. Jérémie Beyou et son Charal décidément très à l’aise dès qu’il s’agit de serrer le vent, se sont échappés et devraient, sauf surprise, s’octroyer la nuit prochaine le gain de la troisième place. Thomas va jusqu’au bout tenter de résister aux assauts de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), dont le décalage à son vent lui offre un meilleur angle aux flux de secteur Nord. Bien calé sur la route directe, Seb tire sur sa barre et accélère au reaching quand Thomas peine à une allure plus lofée. VULNERABLE devrait se présenter sur la ligne d’arrivée demain matin au terme de quasiment 12 jours de Transat durant laquelle son skipper ne se sera qu’épisodiquement fait plaisir au portant. Un exercice cependant riche d’enseignements que tous les acteurs de TR Racing et les experts d’Advens vont ces prochaines semaines disséquer et analyser, en se projetant cette fois dans le schéma ultime et extrême d’un tour du monde en solitaire et sans escale.

Dimanche 9 juin,

En ballotage pour la 3ème place

Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) s’est adjugé hier soir la victoire dans la New York Vendée. Il a su capitaliser de belle manière son in extremis passage du front qui a irrémédiablement, et dès le 4ème jour de course, éliminé l’ensemble de ses adversaires. Tous, sauf un , l’Allemand Boris Herrmann attendu ce soir en Vendée, qui pourra se targuer d’avoir profité loin dans son option Nord d’allures rapides et portatives quand tous les autres protagonistes de l’épreuve auront majoritairement navigué contre le vent. Reste donc à octroyer, demain soir ou mardi matin, la troisième place du podium. C’est Jérémie Beyou (Charal) qui est ce matin en ballotage favorable. Son plan Manuard a déjà prouvé sa redoutable efficacité au près et Jérémie en fait depuis les Açores la démonstration. Avec une quarantaine de milles de retard, Thomas Ruyant et VULNERABLE ne peuvent guère compter sur un bouleversement météo pour se refaire. Le vent est au Nord Nord Est et va y demeurer jusqu’à la ligne d’arrivée, avec seulement quelques variations en force et en direction à se mettre sous l’étrave. Thomas s’attache donc à clore sa deuxième transat en solitaire à bord de son plan Koch Finot Conq proprement, accumulant les enseignements en vue de son grand pari de la fin de l’année, le Vendée Globe.

Samedi 8 juin,

Louvoyage Ibérique

10 jours de course dans cette transatlantique New York Vendée aux improbables tournures. Le leader Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) progresse au louvoyage, en tirant des bords de près à l’entrée du golfe de Gascogne, riche d’un joli matelas d’avance qu’il a su entretenir depuis sa prise de pouvoir du 3 juin dernier. Boris Herrmann touche les bénéficies d’une option Nord qui l’a vu tutoyer les 57 degrés de latitude Nord. Il est depuis 24 heures l’unique solitaire à profiter d’allures portantes. Les prétendants à la dernière marche du podium, comme l’intégralité du reste de la flotte, se font secouer face au vent de Nord Est pour les plus sudistes, d’Est pour les autres. Thomas Ruyant, quelques 15 milles sous le vent de Jérémie Beyou (Charal) est encore en mesure de jouer ce podium. Avantage Beyou ce matin, en situation de contrôle. Les prochains virements de bord seront décisifs.

Vendredi 7 juin,

Speed tests Atlantique

Thomas Ruyant et VULNERABLE ont entamé peu avant minuit hier au soir, la remontée de l’Atlantique au large du Portugal, laissant loin dans l’Ouest l’archipel des Açores. Ils ont perdu leur compagnon de route et d’écurie Sam Goodchild, victime d’un démâtage. Thomas trouve sans surprise en Jérémie Beyou (Charal), l’adversaire idéal pour jauger et peaufiner les performances de son plan Koch Finot-Conq aux allures de près. Les deux hommes naviguent bord à bord, et Jérémie, en glissant cette nuit au vent de Thomas, s’est emparé de la deuxième place d’un classement toujours outrageusement dominé par Charlie Dalin. Le skipper de MACIF Prévoyance Santé, bien que moins rapide que ses adversaires ces dernières 24 heures, dispose toujours de 280 milles d’avance sur ses dauphins. Thomas Ruyant, à son corps défendant peut-être, se voit en ce 9ème jour de course proposé d’épuisantes sessions de navigation au plus près du lit du vent. La proximité immédiate du voilier de Jérémie, reconnu pour son aisance à cette allure, constitue un intéressant repère et le speed test en cours permet, à n’en pas douter, à Thomas de progresser toujours et encore dans ce domaine. Une nouvelle journée d’inconfort de brutalité s’avance, au près dans un vent de Nord Est tonique, et sur une mer dégradée plus on s’approche du Portugal. La progression vers le golfe de Gascogne se fera à coups de petits décalages qui pourraient engager Thomas et Jérémie dans un exercice proche du match race. Le scenario inattendu de la New York Vendée n’a certainement pas fini de nous surprendre.

Jeudi 6 juin 2024

La Transat la plus longue…

8 jours déjà que les 20 solitaires de la New York Vendée ont quitté les Etats Unis. L’intouchable leader Charlie Dalin (MACIF Prévoyance Santé) est encore à 900 miles du but. Loin derrière, en son Sud et Ouest, ses adversaires se déchirent en une quête de trajectoires les plus favorables vers une Europe qui se refuse obstinément, arc boutée derrière des trains de dépression qui transforment ce qui devait être une cavalcade au portant, en une harassante escalade d’abruptes talus dépressionnaires aux plus près du vent.
Thomas Ruyant et son VULNERABLE vont poursuivre toute la journée le contournement par le Sud de la zone de protection de la diversité des Açores. Ils se sont hissés hier à la faveur d’une belle journée de glisse sur la seconde marche du podium, aiguillonnés par leur camarade d’écurie Sam Goodchild, cramponné à son tableau arrière. L’heure du près s’avance, une allure pour laquelle le plan Koch Finot Conq de 2023 n’a pas précisément été dessiné. Totalement en phase avec sa course et sa vie de solitaire, Thomas dispose pourtant des armes pour défendre âprement son classement lors de la remontée vers les côtes du Portugal. Il devra batailler ferme face à un impressionnant groupe de 7 poursuivants, tous donnés au départ comme vainqueurs potentiels.

Thomas Ruyant :

« On est en position pour faire un podium avec Sam. On va avoir maintenant beaucoup, beaucoup de près et j’espère que l’on arrivera à tenir la cadence de Charal (Jérémie Beyou) qui va bien à cette allure qui est un peu moins faite pour mon voilier. Le bateau est nickel. J’ai mis un peu de temps à entrer dans ma course mais là je suis totalement dans le rythme. Le passage du front a été un moment difficile de la course. Je pensais l’avoir passé et être en mesure d’être avec Charlie mais le front m’a rattrapé. Cela s’est joué à rien. C’est comme ça. Je n’ai pas dormi beaucoup la nuit dernière. J’ai récupéré ce matin. Sam est dans mon tableau arrière actuellement, je le vois. C’est très intéressant d’avoir des bateaux autour de moi pour faire des speed tests et en vue du Vendée Globe.”

Mercredi 5 juin 2024

Thomas se place !

Thomas Ruyant et son VULNERABLE ont retrouvé cette nuit, au terme d’une jolie empoignade avec leurs compagnons de route Jérémi Beyou (Charal), Seb Simon (Groupe Dubreuil) et Sam Goodchild (VULNERABLE) une petite place sur le très provisoire podium de la New-York Les Sables. Le voile tombe sur le 7ème jour d’une course totalement folle, à l’imprévisible scenario qui laisse grand ouverte la porte du suspens, dans le sillage d’un Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) certes ralenti, mais solidement accroché au fauteuil de leader. Restent trois choix de route en concurrence ; celui un peu étonnant de Boris Herrmann, toujours pointé en deuxième position mais isolé et, oserions nous dire, un peu perdu dans son contournement d’un centre dépressionnaire par 53 ° de latitude Nord. Plus de 500 milles en son Sud, James Harayda ouvre au près, une voie intermédiaire à pas moins de 13 concurrents. Le reste de la flotte est donc emmenée ce matin par Thomas au niveau des Açores. Transat au portant avait-on annoncé, et c’est bien ces allures rapides pour lesquelles son plan Koch-Finot Conq a été dessiné que le Dunkerquois cherche, au sud de l’archipel Portugais, quitte à effectuer un grand détour par le sud de la zone de protection de la bio diversité. Une dépression s ‘y renforce dans l’Est de ce secteur et Thomas et ses compagnons de route, au premier rang desquels son camarade d’écurie Sam Goodchild, y voient une belle opportunité d’allonger la foulée vers les rivages portugais. Route longue et portative au Sud, plus poche de l’ortho mais au près au Nord, les jeux sont faits, à 1 500 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne.

Mardi 4 juin 2024

Décalages….

L’étrangeté des schémas météos qui règnent en Atlantique Nord en ce printemps conduit les solitaires de la New York Vendée à des choix de route extrêmes. Ceux ci se matérialisent sur l’échiquier océanique par d’impressionnants écarts en latitude. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer), longtemps leader, évolue ce matin par plus de 51° de latitude Nord. (Par comparaison le Titanic a coulé par 41° Nord!). Il cherche dans l’ouest d’un anticyclone une solution “culottée » pour revenir vers l’Europe et faisait ce matin l’admiration étonnée de son « pote » Thomas Ruyant. Le skipper de VULNERABLE a, lui, retrouvé glisse et bonne allure quelques… 960 milles en son Sud, à la latitude du détroit de Gibraltar! La route du Dunkerquois et de son redoutable groupe où figurent quelques « clients » du calibre de Jérémi Beyou (Charal), Samantha Davie (Initiatives Coeur) ou Johann Richomme (Paprec Arkea) pour ne citer qu’eux, va flirter avec l’archipel des Açores et sa vaste zone interdite à la navigation dans cette New York Vendée, protection de la bio diversité oblige. Avec un Malizia en errance Labradorienne, nombreux sont, à l‘instar de Thomas, les coureurs à de nouveau rêver à un podium, Charlie Dalin semblant ce matin définitivement inaccessible, avec ses 470 miles d’avance sur le groupe sudiste, et autant sur un groupe intermédiaire. Désormais bien entré dans sa course, mieux en jambe et en maitrise de sa gestion du rythme de vie en solitaire, Ruyant se prend à y croire et laisse imperceptiblement son esprit de chasseur et de compétiteur l’envahir….

Thomas Ruyant
“Belle journée hier. Je suis un peu revenu sur les 4-5 bateaux qui me précèdent, après une nuit pas très rapide, avec une mauvaise combinaison de voiles. Je prends bien mes marques à bord. Ca m’a pris du temps mais je trouve des astuce qui me serviront pour le Vendée Globe. Il y a de bonnes conditions de glisse, un peu plus de vent que prévu. On va passer proche des Açores. Charlie est bien parti mais pour la deuxième place, tout est encore possible. Boris suit une option intéressante, mais osée. Je me vois arriver vers le 11 après midi.”

 

Lundi 3 juin 2024

La barrière d’un véritable passage à niveaux préfiguré par un vaste front en évolution au travers de l’Atlantique demeure obstinément baissée devant le gros de la flotte de la New York Vendée. Seuls deux bateaux, Malizia Seaexplorer de Boris Herrmann, et MACIF Santé Prévoyance de Charlie Dalin sont parvenus à se glisser en son Est. Ces deux marins cavalent depuis dans des vents soutenus sur une route efficace au Nord Est, et engrangent heure après heure les milles, portant ce matin leur avance sur le gros des troupes à plus de 250 milles. L’addition est donc salée pour les infortunés toujours aux prises en ce 5ème jour de course avec le contournement du front. Régime double peine pour Thomas Ruyant et son VULNERABLE, confrontés depuis 36 heures à d’infectes conditions de navigation, qui le contraignent à subir les éléments, et des choix de route absolument pas choisis, ainsi qu’il le décrivait hier :
« Pas simple cette transat. Mer compliquée avec le Golfe Stream. On a buté dans le front toute la journée d’hier. Charlie et Boris on réussi à traverser sur une route plus nord. Derrière le front, il y a des zones peu ventées, et le front continue d’avancer et on n’arrive pas à le traverser. C’était violent sur une mer casse bateaux, très pénible, pas propice à la vitesse… »

VULNERABLE a, dans ces conditions où préserver le bateau était souvent l’ordre du jour, rétrogradé à la 7ème place, au contact d’un gruppetto d’une dizaine de coureurs contraints de chercher sur une route au Sud Est, à 90° de la trajectoire directe, un très relatif salut. Boris Herrman et Charlie Dalin évoluent désormais dans un autre système météo sur un large boulevard, tandis que Thomas et consort cherchent toujours leur voie sur des chemins de traverse. L’addition, déjà salée, n’a pas fini d’enfler.

Dimanche 2 juin 2024,

Gulf Stream destructeur !

A l’instar de ses compagnons de route aux avant-postes de la new York Vendée, Thomas Ruyant se fraie un chemin bien chaotique en limite du centre dépressionnaire en fuite devant l’étrave de son VULNERABLE et face à un Gulf Stream qui lui barre la route, 4 à 5 nœuds de courant de face.

Il bataille dans des vents instables qui imposent à son foiler d’incessants changements de rythmes et de vitesses. En s’éloignant cette nuit de la route directe, il a lâché quelques milles à ses adversaires directs, accusant ce matin 70 de milles de retard sur les leaders ex aequo Boris Herrmann (Malizia -Seaexplorer) et Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).

Des écarts qui se défont selon les caps choisis pour rallier au mieux des flux annoncés de Sud Sud Est propices à revenir rapidement sur la route orthodromique. Patience et sang-froid sont les ingrédients du jour dans l’exaspérant cocktail proposé, quand la multiplication des efforts sur le pont aux réglages et changements de voiles ne se concrétisent au final que par un faible gain sur la route. Thomas ne franchira que ce matin la barre des 1 000 milles parcourus, sur les 3 200 à franchir, après 3 jours et demi de mer.

Thomas Ruyant :
« C’est vraiment une course atypique. Etonnant de traverser dans ce sens ! Rien ne ressemble à ce que l’on imaginait. Déjà, cet étrange départ nous a mis dans une humeur très différente de celle de nos habituels début de course. Et les enchaînements météos que nous connaissons depuis sont vraiment déconcertants. Je ne peux pas dire que j’ai trouvé mon rythme de course. Mes phases de sommeil et de récupération sont réduites au minimum. Il faut constamment veiller aux oscillations du vent, en force comme en direction et les variations de vent sont brutales et imprévisibles. C’est pourquoi on ne peut se permettre de se relaxer. Il faut à tout moment être prêt à renvoyer ou réduire la toile. Le courant du Gulf Stream n’est pas fait pour arranger les situations. On essaie de ne pas trop y rentrer car la mer y devient vite mauvaise, et perturbe les bons réglages du bateau. Nous poursuivons le centre dépressionnaire qu’il nous faut traverser mais qui s’éloigne devant mon étrave. On va trouver du vent fort derrière, et un nouveau schéma de course va s’ouvrir… »

Samedi 1er juin 2024

Coup de frein

Le ralentissement envisagé de la flotte sous Terre-Neuve a débuté sans grande surprise hier soir pour les leaders de la New-York Vendée, avec l’entrée dans cette zone de haute pression peu ventée, premier péage sur la route de l’Europe. Chacun avait anticipé son point de traversée de cette langue de calmes en voie de comblement et l’heure est ce matin aux premières sentences. L’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) auteur d’un remarquable début de course doit céder à Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) le leadership provisoire, mieux inspiré quelques 30 milles sous son vent. VULNERABLE de Thomas Ruyant a choisi une trajectoire similaire à celle du leader, imité en cela par ses deux prédécesseurs, Nico Lunven (Holcim PRB) et Jérémi Beyou (Charal). Un choix qui le porte à la 5ème place ce matin, avec un déficit de 13 milles au comptage effectué par rapport à la route directe. Comme le craignait le Dunkerquois la veille du départ à l’analyse de cette situation météo inhabituelle en Atlantique, les écarts demeurent faibles entre les protagonistes, et ce ralentissement observé tout au long de la nuit favorise le regroupement de la flotte. Question du jour : qui de la route sud empruntée par Samantha Davies (Initiatives Coeurs), ou de la route nord de Boris, espacée de plus de 100 milles, repartira le premier avec l’arrivée de flux de secteur Nord Nord Est? La route plus « conservatrice » suivie par VULNERABLE permettra t’elle de rallier les forts vents de Sud observés plus loin en Atlantique et propices à retrouver des vitesses dignes de ces étonnants foilers de la Classe IMOCA? C’est tout l’objet de cette quatrième journée de transat qui s’avance.

Vendredi 31 mai 2024

Les favoris au rendez vous

Pas moins de 7 IMOCAS, dernière ou avant dernière génération parfaitement optimisés impriment, depuis le passage à la marque « share the ocean », un rythme tonique à la transat. Ils trouvent dans un bon flux d’Ouest Nord Ouest tout le carburant nécessaire pour lâcher les chevaux et allonger la foulée. Charlie Dalin (Macif Santé prévoyance), ayant volé la vedette à l’Allemand Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer)) ouvre la marche en costaud au vent d’un groupe qui comprend tous les favoris identifiés de cette transat vers la Vendée et les Sables d’Olonne. Thomas Ruyant s’y est fait une place à une dizaine de miles du leader, légèrement décalé sous le vent et tient la cadence endiablée des foilers. A l’évidence, nul ne veut rater le train des flux de Sud Ouest établis sous Terre Neuve, promesses de longues et belles cavalcades aux allures portatives, sur un Atlantique à l’humeur modéré et qu’aucune dépression n’a encore bouleversé. Des conditions typées pour VULNERABLE, et Thomas ne s’économise guère pour jouer au mieux sa partition, dans l’incertitude d’une deuxième partie de course peut-être moins favorable. Chacun soigne sa trajectoire dans la perspective d’une zone de transition à venir avec des vents de secteur Sud Ouest soutenus. Un empannage en aile de mouette permettra à tous ces protagonistes de poursuivre leur belle progression vers l’Est. La course de vitesse pure va se prolonger aujourd’hui. Les solitaires tirent sur leur machine, souvent au détriment du sommeil et de la nourriture. Les écarts sont ténus. La pression énorme.

Jeudi 30 mai,

Pour tous les goûts
Drôle de départ hier soir 20 heures, au milieu de nulle part, au large de Long Island, pour les 28 solitaires de la New York Vendée. Point de bateau comité, et une direction de course bien au chaud dans un bureau New Yorkais. Les navigateurs, GPS à l’appui, ont eux-mêmes géré  leur compte à rebours pour franchir dans les règles une ligne de départ virtuelle. Sous un grand soleil et dans un vent plus que modéré d’Ouest Sud Ouest, ils sont entrés avec appétit dans leur dernier grand rendez-vous océanique avant le Vendée Globe (Départ 10 novembre.) Une partie hautement stratégique débutait alors, avec pour premier objectif un  point de passage obligé marqué virtuellement quelques 173 milles dans leur Sud Est. Un détour bien volontiers admis par tous puisqu’il permet de s’éloigner d’une large bande de mer très fréquentée au plus près des côtes américaines par des cétacés de toutes sortes. C’est donc au près et au petit trot que Thomas et ses 27 concurrents entament leur périple de 3 200 milles théoriques. Des allures sur mer plate pour lesquelles le plan Koch-Finot Conq VULNERABLE n’a pas vraiment été conçu. Thomas soigne donc son placement, plutôt au vent du gros des troupes. Il entame en vérité sa deuxième nuit en mer, après cet étonnant stand by d’avant course hier. La flotte demeure très groupée, et les voiliers à dérives droites, dont aucun foil ne vient, en trainant dans l’eau, ralentir la marche, occupent les premières places, à la faveur de route au plus près de la route directe. L’épisode de près dans les petits airs va se prolonger toute la journée et c’est avec envie que les solitaires vont lorgner vers la marque à laisser à bâbord. Elle marquera l’entrée dans un  flux de Sud Sud Est plus soutenu, favorable après un nouvel empannage salvateur, à enfin allonger la foulée. Thomas attend ce prometteur épisode avec impatience, car il fournira à son VULNERABLE le type de carburant qui lui sied. Cette Transat New York Vendée en offre décidément pour tous les gouts. Puis qu’à cette phase de portant, succéderont phases de transition, et longue épreuve au près pour se rapprocher de la vieille Europe. Point de record en vue dans ces circonstances, mais plutôt une course hachée, loin des scénarios habituellement envisagés en la présence de fortes dépressions descendues du Groenland. Celles-ci évoluent pour l’heure du côté des Açores, et vont offrir en leur façade Nord, des vents forts et contraires pour rallier Les Sables d’Olonne. 

 

 

Solidaires En Peloton baptisé s’attaque à l’acte 1 des Ocean Fifty Series

Baptème à Saint-Malo 18 Mai 2024

Samedi 18 mai 17h00, l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton skippé par Thibaut Vauchel-Camus, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, a été baptisé à Saint-Malo. Il portera les couleurs des 120 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et de la nouvelle Fondation France Sclérose En Plaques pour la 12ème année consécutive avec l’appui notamment des Groupes Delanchy et Magellim et de nombreux partenaires. Dès le 23 mai, Thibaut Vauchel-Camus, accompagné de Tom Laperche, Axelle Pillain, Laurent Gourmelon, Julien Deniel et Antoine Gautier, prendra le départ du premier acte des Ocean Fifty Series à la maison, à Saint-Malo, au port des Sablons. Neuf équipages Ocean Fifty s’affronteront sur des parcours construits et sur un parcours côtier. En parallèle, fidèle à ses habitudes, le Défi Voile Solidaires En Peloton, fera naviguer des patients les 24 et 25 mai à bord de voiliers de croisière et pour suivre le show des trimarans de 50 pieds.

Thibaut Vauchel-Camus : « Cela fait 9 mois que je navigue sur le nouveau Solidaires En Peloton. Nous n’avons pas eu vraiment le temps de l’honorer car 2023 a été dense sur l’eau. C’est chose faite devant notre famille de supporters, nos partenaires et une marraine et deux parrains de choix que sont Lou Hellin, Victorien Erussard et Bernard Gentric. Il était important que l’on puisse le célébrer. Je commence un peu à croire à l’énergie d’un baptême. Un bateau n’est pas un simple objet, il a une âme et une histoire !  Ce baptême est survenu peu après le dévoilement de la Fondation France Sclérose En Plaques qui réunit trois entités qui œuvraient pour cette cause. Il est bon de tous se fédérer contre la Sclérose en Plaques et enfin nous avons un organisme qui a le nom de la SEP ce qui est vraiment plus percutant. Nous enchaînons dès jeudi à Saint-Malo avec le premier acte des Ocean Fifty Séries. Nous sommes le dernier vainqueur d’un Grand Prix à Saint-Quay-Portrieux l’an passé, nous sommes censés être bons dès ce premier acte ! L’objectif est comme d’habitude de prendre du plaisir et de naviguer proprement. La performance viendra avec. Je vais profiter des compétences d’Axelle Pillain, Antoine Gautier, Julien Deniel, Laurent Gourmelon, le responsable technique du projet, et Tom Laperche.  J’ai navigué avec Tom en 2018 en flying phantom. Nous avons fait aussi Monaco – Lorient en 2020. Il est bon, il est agréable et il est motivé, il est vainqueur d’une Solitaire du Figaro et il a emmagasiné beaucoup d’expérience ces derniers temps avec François Gabart et à bord de l’ultime SVR – Lazartigue. »  

Bernard Gentric, Fondateur de la marque Solidaires En Peloton : « Nous avons vécu il y a quelques jours une journée historique avec la création de la Fondation France Sclérose En Plaques qui va permettre de parler de notre cause d’une seule voix. Je suis très heureux ce jour de baptiser le nouveau voilier de Thibaut à nos couleurs. Le Défi Voile Sclérose En Plaques est un formidable ambassadeur des 120 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et de la recherche contre cette maladie. Bon vent à toute l’équipe pour cette nouvelle campagne et surtout n’oubliez pas la Sclérose En Plaques n’est pas contagieuse, Solidaires En Peloton l’est ! »  

La liste de l’équipage Solidaires En Peloton à Saint-Malo :

INSHORES :
Thibaut Vauchel-Camus
Axelle Pillain
Laurent Gourmelon
Antoine Gautier
Julien Deniel

CÔTIERS :
Thibaut Vauchel-Camus
Tom Laperche
Axelle Pillain

ACT I SAINT-MALO du 22 au 26 mai

INSHORES : jeudi et vendredi avec 3 ou 4 manches
LONG CÔTIERS : samedi et dimanche.
Mercredi 22 mai – 17h00 : Ouverture officielle du village avec un stand Solidaires En Peloton
Dimanche 26 mai – 16h00 : Remise des prix

Rallye des patients :
Vendredi 24 mai embarquement de 8 patients à bord de voiliers monocoques pour suivre les manches
Samedi 25 mai embarquement de 20 patients ( dont 5 fauteuils roulants à bord d’EPHATA, le catamaran d’Emeraude Voile Solidaires pour suivre le départ du long côtier de 9h à 12h)

Caractéristiques techniques de Solidaires En Peloton :
Numéro de voile : 120000
Longueur : 15,24 m
Largeur : 15,20 m
Tirant d’air : 23,77 m
Tirant d’eau : 3,5 m
Surface de voiles au près : 180 m2
Surface de voiles au portant : 270 m2
Architectes : Romaric Neyhousser
Constructeur : Lalou-Multi
Année de lancement : 2020

Les neuf équipages présents lors de l’Acte 1 des Ocean Fifty Series

Luke BERRY – Le Rire Médecin-Lamotte
Laurent BOURGUÈS – Mon Bonnet Rose (ex- French Touch Oceans Club)
Fabrice CAHIERC – Realites
Francesca CLAPCICH – Upwind by MerConcept (ex Les P’tits Doudous)
Baptiste HULIN – Viabilis Océans
Erwan LE ROUX – Koesio
Matthieu PERRAUT – Inter Invest (ex-Solidaires En Peloton 2023)
Sébastien ROGUES – Primonial
Thibaut VAUCHEL-CAMUS – Solidaires En Peloton

TR Racing – Synergy

The key concept underpinning the creation and philosophy of Thomas Ruyant Racing is the notion of working together.

It’s the idea that the interaction between two elements – in this case, two boats and two skippers – can give rise to a whole that is greater than the sum of its parts.

That’s why the buzzword around TR Racing at its base in Lorient on the French Brittany coast is “synergy.”

In a set-up that is unique in the IMOCA Class, two of the most talented skippers in solo ocean racing, the French veteran Thomas Ruyant and the British newcomer Sam Goodchild, are combining their talents sailing two boats from the same racing team.

While Ruyant campaigns his new Antoine Koch/Finot Conq-designed foiler (formerly known as For People), Goodchild is running Ruyant’s old IMOCA, the 2019-vintage Guillaume Verdier-designed rocketship formerly named LinkedOut and For The Planet.

They are supported by a 30-strong team of professionals and specialists – or “ultra-specialists” as Ruyant calls them – and while the team prepares as one, Ruyant and Goodchild race hard against each other on the ocean.

Indeed this autumn they will both start in the Vendée Globe solo round-the-world race with podium credentials; Ruyant, 42, will be looking to improve on his sixth place last time, while Goodchild, 34, will be making his debut.

Thomas Gavériaux, the Chief Executive Officer of TR Racing, says the choice to switch into a team in January 2023 was based on a collective conviction of just how powerful an arrangement a two-boat set-up could be. And, he argues, the early results have more than justified that belief.

“The first place it is paying off is in the results,” said Gavériaux. “The first season with TR Racing running two boats produced seven podiums out of 15 possibles. It was two victories for Thomas, five podiums for Sam and not forgetting the IMOCA Globe Series Championship for Sam, which also reflected his participation in The Ocean Race.”

From a management perspective, Gavériaux says the creation of the team broke new ground and imagined a new way of working in a fleet that has only ever seen skippers and their shore crews prepare largely on their own. “IMOCA is a culture where teams tend to be built around one individual – that’s the history of the Class,” he explained. “Then suddenly you are asking people, who have devoted most of their career to working for a one-man-band, to realise that the world is wiser when it’s wider.”

Team-building and sharing a common goal were important early objectives at TR Racing, which is backed by Advens. “We were relying a lot on the ability of the different members of the team to have confidence in each other to the point where they were happy to share their different experiences. They all come from different backgrounds and with different levels of expertise in various fields,” added Gavériaux. “The result is that we now have a pretty good collection of highly-skilled individuals that have engaged in this process with all the reasonable questions and doubts to start off with, but who have very quickly realised that this actually works.”

While there is a five-strong dedicated shore team for each boat, the rest of TR Racing’s staff is spread across both sides of the boatshed and includes design office specialists, performance analysts, technical and composite specialists, plus staff employed in administration, accounting and management functions.

Setting up a team like this depends critically on key individuals working together and buying into the philosophy. In Ruyant and Goodchild, Gavériaux has found that chemistry as the team looks to develop and optimise its newest boat, while maintaining Goodchild’s IMOCA as an immaculately-prepared reference. “When they started talking about the team and what it could achieve, both Sam and Thomas were 300% aligned and that’s key to making sure the rest of the group has followed on,” said Gavériaux.

Perhaps the biggest single benefit of a two-boat team is the opportunity it creates for comparative testing on the water and TR Racing is imbued with the principle that, almost invariably, if one boat goes out sailing so does the other. The team uses two-boat testing to evaluate new components, to evaluate new set-ups on board and to compare performance in a host of other ways. Gavériaux says this arrangement is so effective and time-efficient, it means that “every hour we spend on the water is worth three.”

Ruyant says the two-boat element has meant that he has been able to develop and optimise his new IMOCA far quicker than he would have done had he been working on his own. But he makes the point that it is not just about comparing numbers and data.

“We set the framework and there is a lot of openness and sharing,” says the skipper who won both last year’s Bermudes 1000 Race and the Transat Jacques Vabre (TJV). “So it’s not just the team sharing information and ideas with Sam, there’s obviously also a lot of input from him too. He’s sailed on a lot of different boats, particularly multihulls, and he’s had experience in The Ocean Race. So we are feeding off each other and the technical teams too, so that’s a big plus.”

Goodchild describes the two-boat element and working together as a “massive” difference. “In the IMOCA Class now-a-days, going sailing is quite rare, so being able to line-up against each other, and validate performance choices fairly quickly, is a lot easier with two boats on the water,” he said. “If we want to test something and go number-crunching, we will see how a component works on one boat and then see which is faster – you draw conclusions a lot quicker.”

Both Ruyant and Goodchild say that one big team of specialists working on two boats means there are usually more people in the room than would be the case in a single-boat set-up, when it comes to solving a problem and looking for solutions.

“It’s more people around the same table with more ideas and you can bounce ideas off them, though you’ve still got to make a decision in the end,” said Goodchild. Ruyant agrees: “The more people there are, the more brain-storming there is and the more exchanges there are, so there’s a lot of internal problem-solving and creativity.”

Ruyant and Gavériaux say the TR Racing set-up is highly cost-efficient, especially when it comes to the shoreside functions. “There are genuine economies of scale,” explained Ruyant. “We use the same team base to prepare all year round, and we have shared logistics, shared communications, shared partners and shared tools too. All of which adds up to considerable savings. I think that two separate projects like ours would obviously cost a lot more.”

One risk of two boats and two skippers working under the same roof is that the competitive element between them can be compromised, something that is often seen in Formula 1 teams where one driver becomes the leader. In TR Racing that is not the case, as Ruyant makes clear.

“Of course there is this exchange of ideas and sharing, which is well-organised within the team, but it’s clear that once that startline is crossed, then for me, Sam will remain a competitor like any other,” he said.

For Goodchild, the benefits of sailing a fully-optimised and battle-hardened boat, which has won big races (including the Route du Rhum and the TJV), while working with a team and skipper in Ruyant who has enormous experience in the IMOCA Class, adds up to a dream package.

“From my side of things, this year it will be my first Vendée Globe and to be able to take that on from inside the structure of what was already a winning team is a massive benefit and massive advantage,” he said. “The structure of TR Racing definitely looks like a strength to me, and if you look at the results last year, you couldn’t really have hoped for much better.”

Ruyant has no doubt that TR Racing has been on the right track as it has developed from a successful one-boat team into a bigger outfit that, in Goodchild, has given an opportunity in IMOCA to one of the brightest young stars in the sport.

“This two-boat team is something new in ocean racing and in IMOCA racing,” he said. “But we like to do things differently and try out different ways of operating. These are methods we see in other sports, like motor racing, for example. If it’s well structured and well-organised, it works and that’s the case for us.”

Maxime Beaumont aux Jeux !

Le kayakiste Maxime Beaumont, soutenu par la Banque Populaire du Nord, a obtenu son ticket pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Le boulonnais participera aux épreuves de Vaires-sur-Marne en individuel sur 1000 mètres. C’est la quatrième participation consécutive du vice-champion Olympique de Rio aux Jeux. Elle récompense la pugnacité à très haut niveau de Maxime depuis toujours. A 42 ans, le nordiste s’apprête à écrire une nouvelle page de sa fabuleuse carrière au long cours.

Maxime Beaumont : « C’est un grand bonheur et une fierté de participer à mes quatrième Jeux, de représenter mon pays à la maison ! Ma performance en Coupe du Monde dernièrement avec une 7ème place en K1 est arrivée au bon moment. Je bascule dès maintenant dans ma préparation spécifique au K1 1000. Je vais enchaîner les stages et le championnat d’Europe mi-juin en K1 500 et 1000 qui me permettra de savoir où j’en suis techniquement. »

Après le SHOW Belem, la saison du navire ne fait que commencer !

 

Odyssée des jeunes éclaireurs de la Flamme Olympique sur le Belem – Vieux-Port de Marseille le 8 mai 2024 Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Un peu plus d’une semaine après son arrivée en majesté dans le Vieux-Port de Marseille et le convoyage de la Flamme Olympique de Paris 2024 entre Athènes et Marseille par les 16 jeunes éclaireurs sélectionnés par les Caisses d’Epargne en régions, le Belem arrive à Palma de Majorque. La Fondation Belem Caisse d’Epargne a repris son activité fondatrice : embarquer à bord du trois-mâts tous ceux qui veulent expérimenter la vie en équipage en totale immersion. Destination Palma, Almeria, Cadix, Lexoes, Santander en mai et début juin puis retour en France sur la côte Atlantique avec des escales très attendues à La Rochelle pour ses fêtes maritimes du 20 au 23 juin puis Bordeaux fête le vin du 27 au 30 juin.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne : « Quelle aventure ! Au cours de ces 12 jours de navigation entre Athènes et Marseille avec la Flamme Olympique, les 16 jeunes éclaireurs ont constitué un équipage joyeux, bienveillant, curieux de tout… un rêve éveillé où chacun a apporté sa contribution et s’est ouvert à l’autre. Je retiens le rythme si particulier de la vie embarquée, la vie communautaire, le partage très fort que nous avons eu avec les 16 jeunes éclaireurs, le très grand professionnalisme de notre équipage durant cette longue navigation, des décors fabuleux avec le passage du canal de Corinthe, le détroit de Messine, le Stromboli en activité, la Corse et une arrivée très spectaculaire à Marseille avec une superbe parade et un show à la hauteur du Belem à notre arrivée. Je tiens à remercier tous les acteurs de cet événement à commencer par les Caisses d’Epargne, notre mécène, avec qui nous avons monté cette opération. Je pense aussi aux autorités grecques et françaises qui nous ont accompagnés et évidemment Paris 2024. Nous voguons à nouveau à travers les océans actuellement et avons repris nos séjours de navigation ouverts à tous. Nous nous préparons à plusieurs grands événements en 2024 dont la Rochelle, Bordeaux et Brest. Les jeunes nous ont prouvé que le Belem était fait pour eux et je peux dire que la Fondation a clairement la volonté de s’ouvrir encore plus à la jeunesse. »

Sam Goodchild Profile

In the history of the IMOCA Class there have been few skippers who have completed a debut year to rival that of Sam Goodchild, who achieved five consecutive podium finishes in his first five races and became the 2023 IMOCA Globe Series Champion.

But who is this modest 34-year-old Englishman? A sailor who will start his first Vendée Globe in November in a proven 2019-vintage boat (the former LinkedOut) that will give him podium chances on the round-the-world course, if not an outside chance of winning, something no British sailor has yet achieved?

Goodchild had an unconventional upbringing, spending much of his childhood living aboard yachts with his parents in the Caribbean islands, an experience that has given him an extraordinary affinity with the sea and with boats. In fact if you talk to those who knew him as a teenager they say the young Goodchild was obsessed with the sea and sailing from an early age.

Charles Darbyshire, the founder of the Artemis Academy in Cowes which trained young British solo racers – Goodchild among them – says Goodchild was focused on the sea to the exclusion of everything else.

“His love was the water and sailing and that’s how we got to know him,” said Darbyshire. “What I remember of him at that time was he couldn’t actually talk about anything other than on-the-water activities – there was almost nothing more to him.”

David Bickerton, who mentored Goodchild during his teenage years when the young British sailor was at boarding school in Britain, jokes that Goodchild “grew up sleeping on the chart table” and had been on yachts “since the year dot.” He says, as a result, Goodchild is probably happier on the sea than on land and developed an unusual affinity with boats.

“He had phenomenal balance – the best I’ve ever seen,” says Bickerton. “He could walk around the boat without any need to hold on – it was extraordinary and something I’ve never seen in anyone else.”

Having lived variously on the Caribbean island of Grenada, the Isles of Scilly and in the Cornish port of Falmouth, Goodchild knows what it is to be an outsider. “My whole life, I’ve been a foreigner,” he jokes. “When I was in England, I was the kid from the Caribbean, and when I was in the Caribbean I was the kid from England. Now I’m in France, I’m the guy from England.”

Goodchild completed his school studies with A-Levels in Maths, Physics and Design & Technology, but turned down university, where he might have studied engineering, in favour of a life on the sea. In doing so, he rejected advice from his parents and others that he should get a degree and then go sailing. “I was pretty stubborn-minded about it,” he said. “I was probably a little over the top, but I discovered this world of sailing and it was something I wanted to do. Why would I look somewhere else when I’d already found it?”

Goodchild’s early experience on the water was dominated by dinghy sailing and match racing, a discipline at which he excelled, becoming the best skipper in his age group in Britain. But his real interest was in offshore racing and after gaining experience with Alex Thomson’s team and then working as a preparateur for Mike Golding, he set as his career goal taking part in the Vendée Globe.

But it has been a long journey to IMOCA as Goodchild gained experience, honed his skills and awaited the right opportunity. He completed four seasons in the Solitaire du Figaro, alongside several years racing Class 40s. He crewed on a wide range of big multihulls, including the MOD 70, Phaedo3, and the maxi-trimaran Spindrift, and then returned to the Figaro in 2020 when he threatened to become the first British winner of that event before being undone by a windless final race. He went on to win the Ocean Fifty Pro Tour in 2021 and continued sailing in that class until selected to race alongside Thomas Ruyant in the TR Racing team last year. It proved an epic first season in IMOCA that saw Goodchild sail a massive number of miles, starting with crewing on Holcim-PRB in The Ocean Race and finishing third in each of the five IMOCA races, among them the Transat Jacques Vabre (with Antoine Koch) and the Retour à la Base.

What we have learnt over the years is that Goodchild is a tough and determined competitor with an excellent temperament for top-level sport. Starting with an upbringing that nurtured his natural talent he has matured into a methodical, competent and competitive racer. Throughout he’s maintained a laser-like focus on the Vendée Globe, moving to France, learning French and working hard to master all the disciplines that that race requires.

Brian Thompson, the British skipper of Phaedo3, has sailed thousands of miles offshore with Goodchild and says he has never wavered in his Vendée Globe ambitions. And Thompson has seen him improve in all areas over the years. “He’s the same person as when I first met him 10 years ago, but just with far more skills and confidence – he’s the complete package,” said Thomspon. “He doesn’t make mistakes and is always focused on doing a good job on board and looking at the big picture as well. He will be aware of what we are trying to do navigationally and he is a very good driver.”

Thompson says Goodchild has never stopped learning. “He’s very intelligent and really thinks about his sailing, so he doesn’t get backed into a corner where he has to panic or rush things. He does it all in the right order and doesn’t miss out a step and then get into trouble later.”

Goodchild has had his fair share of setbacks, for example when possible crew selections have not materialised, when he was dismasted in the Route du Rhum in Class 40s and when he suffered a nasty head injury on board his Ocean Fifty, Leyton, at the start of the last Route du Rhum. But he has weathered these storms, aided by a nicely-balanced temperament.

“I think he hides the lows well, or manages them well, and I don’t think he has the highs,” said Darbyshire. “The kinds of things that wear other people down have not had the same effect on him. He accepts them but doesn’t let them knock him.”

Bickerton says Goodchild takes losses and reverses and uses them to work out how to improve, rather than dwelling on them in a negative way. “He doesn’t always get great results and when things do go wrong, he works out why and how to avoid it in the future, rather than flinging stuff overboard or shouting and screaming,” he said.

In the latter respect Bickerton adds that Goodchild plays a competitive game but never strays into intimidating tactics or trying to destabilise an opponent. “He is very, very competitive and absolutely determined to do very well, essentially win. But Sam is not going to be nasty. He will not be like that and I think people like him. He will be very good and make sure he does the best he can to win but he won’t cross that line,” he said.

If you ask Goodchild about his strengths, you get an idea of how modest he is despite all that he has achieved. “That’s never an easy question to answer,” he says laughing. “If I had to pick something out it would probably be being an all-rounder. I can’t think of anything which I’m really good at, but I can’t think of anything that I’m completely useless at either.”

And his weakness? He says weather and navigation is still an area he wants to strengthen, having done a lot of sailing in big multihulls when the routing was often done on shore by dedicated professional meteorologists. But there is another thing he highlights: “One of my biggest weaknesses is I want everything done as quickly as possible. I think definitely on a Vendée Globe you sometimes slow down a bit – you do things once, slowly and well…”

In terms of his evolution to the elite level, Goodchild says that after his first Figaro experiences, the years he spent on big multihulls with the likes of Thompson, Thomas Coville or Yann Guichard and their crews gave him the experience and learnings he needed. He was thrilled to come back to the Figaro in 2020 and find that he was able to mix it with some of the best sailors in the sport, an experience that re-fired his ambition for the Vendée Globe.

“I have sailed with a bunch of people who are legends of the sport and I’ve seen a bit more and learnt a bit more how they operate, and that helps in terms of realising I am capable of doing this and that a Vendée Globe is something I am capable of. It’s not going to be easy or straightforward, but I don’t go into it wondering if I am capable of it. It’s just about how well I can do it and whether I can make it to the finish and keep the whole project in one piece,” he explained.

Goodchild says being a team leader within TR Racing is a big challenge which is taking some getting used to. But, he says, with the support of the whole team and his French wife Julie – with whom he has a seven-year-old step-daughter and a two-year-old daughter – he could not be happier with the build-up to his first Vendée Globe. “There are always points for improvement and things I could spend more time on, do better and work harder on. But I feel for a first Vendée Globe, I couldn’t really hope to be better prepared to be honest,” he said.

Looking in from the outside, what we can expect to see is a man who keeps it all under control and does not give too much away whatever the trials and tribulations he goes through. Thompson reckons he has an excellent chance of winning the Vendée Globe against the best IMOCA skippers in newer boats and, if he does, Goodchild will stay cool as always.

“Yeah, if Sam wins the Vendée he won’t be any different after that – somewhere deep inside there will be a sense of accomplishment, but we won’t really know about it,” said Thompson.

BIG FIVE pour Maxime Sorel

Il l’a fait ! Maxime Sorel a passé la ligne d’arrivée de The Transat CIC à la cinquième place ce jour à 5h00 du matin (heure française) au très grand large de New York. Le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne, malgré une avarie de foil à tribord ce lundi en fin de journée et une lutte acharnée pour le top 3, aura mis 8 jours 15 heures 34 minutes et 3 secondes pour parcourir les 3 218.84 milles entre Lorient et la big apple à la moyenne de 15.51 nœuds.

Le navigateur, parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose, réalise une grande performance à la vue du plateau XXL au départ de la compétition et d’une concurrence toujours plus forte. C’est une formidable préparation pour le grand objectif de la saison à savoir pour Maxime le départ de son deuxième Vendée Globe le 10 novembre prochain. Ce résultat probant est la récompense d’un travail acharné de Maxime et son équipe depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne fin juin 2022. Cette cinquième position exprime la force et la détermination de Maxime qui depuis, quelques années, s’est obnubilé à franchir de nombreux caps physiques et mentaux pour se mettre en situation de grande performance, l’ascension de l’Everest, il y a un an, est passé par là ! Entretien…

1/ Cette cinquième place est une parfaite réalisation. Quel est ton sentiment ?

C’était carrément dur ! 8 jours, c’est tellement rapide ! On va tellement vite. Je me suis forcément pris au jeu du classement comme à chaque fois. J’ai réussi à être aux avant-postes, à revenir avant de me faire distancer, à revenir encore jusqu’à pouvoir, 10 heures avant l’arrivée, peut-être prendre la 3e place. Ça aurait été la cerise sur le gâteau. J’ai pris une option Sud, c’était un gros risque, mais si je ne tentais pas je ne pouvais pas espérer faire le podium. Je me suis retrouvé dans une zone sans vent, mais j’ai tenté un truc. Globalement, je suis hyper satisfait d’avoir tenu la dragée à des cadors de la Classe IMOCA. Je l’avais fait un peu sur la Route du Rhum, mais il y avait beaucoup moins de concurrents. Là, il y avait quasiment tout le monde. Je suis content, fier du travail de mon équipe.

2/ Peux-tu revenir sur le déroulé de ta course, The Transat CIC ?

J’ai eu du mal à me mettre dedans, partir sur une transat aussi engagée… et en fait le départ a été plutôt cool, j’étais dans le match tout de suite, on a tous joué dans les cailloux des Glénan, et ça a bien lancé la course. Après il y a eu le sud de l’Irlande, avec une mer défoncée… puis on a enchaîné plein de systèmes hyper vite. À chaque fois je me suis laissé surprendre par les conditions aussi rudes. On a connu beaucoup de zones de vent fort avec beaucoup de mer. Le Gulf Stream c’est quand même un truc de dingue… les odeurs de mer sont différentes, les comportements des poissons… J’ai touché un OFNI proche de l’arrivée, mais ce n’est pas grave, on va essayer de réparer ou de trouver une solution pour la Transat retour.

3/ Cette performance est le fruit de choix probants depuis la mise à l’eau de V and B – Monbana – Mayenne. Peux-tu nous en parler ?

V and B – Monbana – Mayenne est un super bateau ! Ces dernières années, on a fait 2 chantiers de structure, ça nous a coûté beaucoup de temps, mais on a ultra fiabilisé notre IMOCA. Prendre le départ d’une course comme celle-ci seulement 1 mois après la mise à l’eau c’était un challenge, et réussir à finir la course avec l’engagement que j’y ai mis, c’est une vraie réussite. Franchement c’est génial d’avoir fait cette course, dans ces conditions, pour valider autant de points techniques. Ce sont des conditions bien pires que ce que l’on va retrouver sur le Vendée Globe. Il y a plein de choses que je n’avais pas encore faites, comme aller chercher le centre d’une dépression ou contourner une dépression vers le Nord.
C’était très riche en enseignements. Je suis hyper content de ce que l’on a produit et des vitesses que j’ai pu faire. On a un potentiel hyper important et c’est super chouette pour une petite équipe comme la nôtre de voir que l’on tient la cadence. On a travaillé avec un acousticien pour faire évoluer le bruit du bateau, c’est beaucoup plus confortable. Mon matelas est aussi hyper confortable. On a vraiment gagné pour améliorer la vie à bord. Je me sens de mieux en mieux sur le bateau. Je suis de plus en plus à l’aise même dans le gros temps.

4/ The Transat CIC s’est joué beaucoup au portant. On imagine que c’est une bonne préparation pour ton prochain Tour du Monde ?

J’ai adoré le parcours et ce qu’on y a rencontré : du près, mais aussi du portant, donc c’est top parce que je ne pensais pas qu’on allait travailler autant de choses sur cette route nord. J’aime naviguer en équipage, mais je me rends compte que je suis beaucoup plus à l’aise en solitaire. Tout est fluide ! Et les résultats ne sont à priori pas mauvais… C’est sûr que cette course est méga engagée ! Pour la première fois, on a fait une course super utile pour préparer le Vendée Globe.

5/ Quelle est la suite pour toi à New York avec la New York – Vendée qui arrive très vite, départ le 29 mai ?

C’est un arrêt au stand ! Une course se termine, mais dans quelques jours c’est une autre qui commence. Je vais passer la semaine à travailler avec l’équipe technique sur le bateau et ensuite vais prendre un peu de temps pour faire du trail et visiter New York en amoureux puis avec les partenaires. C’est une course contre la montre qui débute pour notre équipe avant le départ de la New York – Vendée.

Cap sur New York pour TR Racing et ses deux Imoca VULNERABLE

Thomas Ruyant et son plan Koch-Finot Conq de 2023 et Sam Goodchild à bord de son foiler Verdier de 2019 quitteront cet après-midi leur base Lorientaise, destination New York et le site de départ de la transat en solitaire New-York – Vendée, dont le départ sera donné mercredi 29 mai prochain. Plus qu’un convoyage, c’est à un véritable vol d’essais que les deux marins souhaitent se livrer, dans le prolongement de leur préparation collective du printemps, quand chaque expérience, chaque leçon et comptes rendus obtenus en navigation de conserve sont analysés et partagés en équipe, pour le plus grand bénéfice commun.

Une Transat en deux temps

Temps fort de la préparation au Vendée Globe, cette double traversée de l’Atlantique au programme printanier des foilers VULNERABLE est, au sein de l’équipe de TR Racing placées sous la férule de Thomas Gavériaux, abordée de la plus pragmatique, scientifique des manières. La traversée d’Est en Ouest qui débutera lundi de Lorient, sera ainsi scindée en deux tronçons, de la Bretagne à Lisbonne, puis de la capitale Portugaise à la « grosse pomme ». Les deux Imocas vont à loisir se « tirer la bourre », et emmagasiner au large et en mode « performance » un nombre considérable de datas qui seront en temps réel disséqués, décortiqués par les ingénieurs du Team, pour alimenter cette inextinguible soif de performance des deux skippers. Les deux prétendants au Vendée Globe, pour maximaliser cette quête d’optimisation, ne partiront pas seul sur l’Atlantique. Thomas sera accompagné de Morgan Lagravière et du navigateur – architecte Antoine Koch, tandis que Sam embarquera Benjamin Ferron et Paul Médinger, autant d’experts en capacité de trouver, toujours et encore les clés de la performance, quelles que soient les conditions.

Thomas et Sam débarqueront à Lisbonne, « weather permitting », remplacés respectivement par Pierre Denjean et Emilien De Broc sur le bateau de Thomas, et Robin Salmon, Boat Captain du plan Verdier et Alexis Aveline sur le VULNERABLE de Sam. Les deux skippers du Team accéléré par Advens, s’inscrivent ainsi dans cette logique savamment dosée de quête de la performance et de ménagement des hommes, qui préside à leur préparation pour l’objectif ultime de cette campagne, le Vendée Globe.

Sam Goodchild :
« Il est important de se donner du temps pour peaufiner notre approche du Vendée Globe » explique Sam Goodchild. « Après de nombreuses et enrichissantes navigations à la journée depuis nos mises à l’eau respectives, Thomas et moi allons pouvoir mettre la barre un peu plus haut en allant naviguer, toujours de conserve, au large et sur la durée. En embarquant les techniciens du Team, le gain en performance sera augmenté, et les leçons encore plus bénéfiques, tant les regards extérieurs de nos équipes seront pertinents. Voiles, réglages, comportements du bateau dans des conditions variées de mer et de vent… autant de secteurs qui seront passés au crible de leurs expertises. »

Thomas Ruyant :
« La confrontation entre deux bateaux performants est véritablement le « plus » du Team TR Racing. Nous tirons le maximum de cet incroyable avantage que nous procure la logique de Team telle qu’elle existe depuis longtemps en Formule 1 automobile. Nous allons optimiser et exacerber cette logique en navigant en équipage. L’occasion d’embarquer nos marins-ingénieurs qui pourront in situ appliquer leurs observations dans tous les compartiments du jeu. De nombreux speed tests sont au programme d’ici Lisbonne, et si la météo veut bien jouer le jeu en nous procurant un maximum de configurations, nous devrions beaucoup apprendre de cette traversée d’Est en Ouest vers New York. »

Alexia Barrier : de navigatrice solitaire à Capitaine

Le Mod70 Limosa d’Alexia Barrier a fait ce matin son entrée dans le port de Portimao au Portugal, terminus de la première transatlantique effectuée par un équipage entièrement féminin à bord d’un trimaran de 20 mètres. Les 8 femmes d’un Team très international concocté par Alexia et sa co-skipper Dee Caffari, avaient quitté Antigua le 13 avril dernier dans le cadre de la campagne de détection menée par les deux femmes pour définir l’équipage 100% féminin qui présidera d’ici 18 mois environ, aux destinées du Maxi trimaran IDEC SPORT dans une nouvelle tentative contre le record du Trophée Jules Verne.

25 navigatrices au ban d’essai

Avec méthode, empathie et bienveillance, teintées d’une forte exigence technique, Alexia poursuit ces rencontres et découvertes des talents si particuliers dont elle souhaite s’entourer pour boucler un tour du monde à la voile et sans escale. Marie Riou (FRA), Joan Mulloy (IRL), Deborah Blair (GBR), Annie Lush (GBR), Rebecca Gmuer (NZL) et la media Woman Georgia Schofield (NZL) ont ainsi enrichi une liste déjà forte de 25 profils parmi lesquels Alexia définira la start-list finale des 10 femmes retenues pour leurs compétences nautiques, leurs qualités humaines, et leurs capacités à bien vivre durant 40 jours en mer.

Une Transat découverte…

« Je me découvre en capitaine » avoue avec sa franchise coutumière Alexia Barrier. Cette finisher du Vendée Globe 2020 (24ème), connue du grand public pour ses aventures solitaires, a pourtant effectué une bonne partie de sa carrière comme équipière à bord de grandes unités de course au large. Elle revêt depuis une année une casquette de skipper et de chef d’équipe qui lui sied un peu mieux avec chaque sortie. Et celle qui vient de s’achever à Portimao était de taille, puisque pour la première fois, elle menait à son terme une expédition transatlantique à bord d’un véloce et volatile Mod70 exclusivement manié par des femmes. « Certes, nous n’avons pas poussé le bateau dans ses retranchement » poursuit la navigatrice Méditerranéenne. « Nous n’avons pas non plus cherché la difficulté. L’idée dominante était de trouver cohésion et bonne entente entre 8 femmes qui avaient très peu navigué ensemble, même si nous nous connaissions toutes à titre individuel. En ce qui me concerne, il m’importait de me prouver que je savais assumer ce rôle de capitaine et de leader. Il me semble que sur ces deux tableaux, notre transat est un succès. La bonne humeur a régné tout au long du parcours. Chacun a rapidement trouvé sa place, et j’ai pu à loisir observer mes co-équipières et évaluer au large leurs réactions, tant d’un point revue technique que sur le plan humain. J’ai apprécié leur bonne humeur et leur capacité à se soutenir les unes les autres. Il y avait à bord la bienveillance qui me semble indispensable pour réussir un tour du monde en équipage.»

Entre 8 et 10 femmes sur le Trophée Jules Verne

Alexia, toujours épaulée de la Britannique Dee Caffari, et à terre de son team manager Jonny Malbon, se donne encore plusieurs mois pour poursuivre ses expérimentations et ses essais avec d’autres navigatrices. « Nos portes sont ouvertes à toutes, quels que soient leurs horizons d’excellence, voire le volume d’expérience. Nous portons cette idée que chacun peut oser et réaliser ses rêves. Mes critères fondamentaux sont la capacité d’adaptation et de vie en groupe à long terme. Je pense devoir tester encore une dizaine de filles avant de décider d’une short-list de 14 personnes, pour un équipage final au départ du Trophée Jules Verne de 8 à 10 équipières. De nouvelles confrontations avec les autres Mod70 toujours opérationnels (Phaedo de Brian Thompson, Zoulou d’Erik Maris et Loick Peyron ou Argo de Jason Carroll) sont au programme, notamment à Palma de Mallorca cet été et en Grèce avec la Aegean 600. Le Maxi trimaran IDEC SPORT aura entre temps, le 31 mai, été mis à l’eau, et les premières navigations à bord du géant pourront débuter. »

A peine le temps de se reposer dans la quiétude printanière de Portimao. Alexia rejoindra dès ce milieu de semaine Lorient et le site de départ de The Transat CIC. Elle retrouvera le Maxi Trimaran IDEC SPORT à Vannes aux bons soins du chantier Multiplast et supervisera le 31 mai prochain la mise à l’eau du voilier détenteur du Trophée Jules Verne.

Maxime Sorel face NORD

Dimanche, le skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne prendra le départ de The Transat CIC, théâtre du début d’une saison XXL ponctuée par le Vendée Globe. Le marin, originaire de Cancale, s’apprête à vivre une traversée de l’Atlantique Nord virile entre Lorient et New York, successions de dépressions et vent de face au programme. Parmi les premiers voiliers IMOCA mis à l’eau cette année, V and B – Monbana – Mayenne est totalement fiabilisé et optimisé pour la compétition en solitaire et a déjà enchaîné depuis mars quelques belles navigations « test » afin de s’échauffer et entrer dès la fin de semaine dans le vif du sujet. Entretien

1) Comment s’est déroulée ta préparation pour cette deuxième participation à The Transat CIC ?

Notre chantier hivernal a duré deux mois à Concarneau. Nous avons mis à l’eau mi-mars et depuis j’ai enchaîné 4 véritables longues navigations de 24 heures, dont 2 en faux solo. C’était bien. Il ne fallait pas moins. Cela aurait été compliqué d’avoir moins de temps de préparation. Au-delà de The Transat CIC, nous avions en tête lors de ces navigations, le Vendée Globe et nous avions pas mal de tests à faire. Cet hiver, nous avons changé quelques pièces usées par exemple comme les paliers de safrans ou des billes de chariot. Il fallait forcer dessus en condition afin de voir si tout était en ordre de marche. Nous avons eu quelques surprises, mais mon équipe a bien travaillé et nous avons une capacité d’adaptation technique forte. V and B – Monbana – Mayenne est un voilier très pointu et technologique. Nous sommes dans de la mécanique de précision. J’ai évidemment aussi profité de ces entraînements pour me remettre physiquement et mentalement dans mon voilier, retrouver mes automatismes… D’habitude, nous préparons les transats plutôt en été ou en début d’automne dans des situations météo assez légères. Là, j’ai eu de la mer et de l’air.

2) Quelques mots sur le parcours de l’épreuve entre Lorient et New York ?

Il n’y a pas de marque de parcours entre Lorient et New York. Sur le papier, New York est quasi en face de Lorient, mais on ne pourra pas aller tout droit ! Nous allons avoir une énorme zone des glaces à respecter qui va nous contraindre un peu comme dans les mers du Sud sur un Vendée Globe à passer dans des couloirs entre une dépression et cette zone interdite. Nous ne pourrons pas faire trop d’Ouest. La direction de course va également nous indiquer des zones interdites pour cause de cétacés. Bref, il y aura quelques obstacles dans ce parcours. Autre paramètre et pas des moindres, nous devrons composer possiblement avec les forts courants du Gulf Stream* qui peuvent aller jusqu’à 4 à 5 nœuds et qui peuvent engendrer une mer dégueulasse surtout si nous sommes au près. En montagne, on ne s’attaque pas souvent au versant Nord, là nous n’aurons pas le choix même si une route Sud est possible, mais rallonge fortement les distances au but. En 2016, Gilles Lamiré en Multi50 avait flirté avec les Açores…

3) Quelles sont tes ambitions sur cette navigation qui devrait durer 8 jours et être particulièrement intense ?

Si je fais un top 5 c’est ouf alors c’est ce que je me donne comme objectif. En même temps, il va falloir continuellement trouver le bon compromis, car l’idée est de ne pas casser et entacher le programme à suivre. Nous avons une autre transat ensuite avec la New York – Vendée et puis il y aura mon deuxième Tour du Monde qui est clairement l’ambition principale de l’année. J’ajoute également qu’en prenant le départ de The Transat CIC, je serai qualifié pour le Vendée Globe.

4) 33 skippers – solitaires au départ, qui sont tes adversaires directs ?

Ils sont tous mes adversaires, mais je dois dire que j’aimerais, un peu comme lors de mes dernières transats, me retrouver avec les voiliers de Boris Herrmann, Samantha Davies, Paul Meilhat et Yannick Bestaven. Je ne me priverai pas non plus de jouer si c’est possible avec les favoris que sont Jérémie Beyou, Charlie Dalin et Yoann Richomme.

5) Si on te dit The Transat, tu dis quoi ?

Je dis face Nord. Le parcours parle par lui-même. Dans les faits, ce n’est pas si simple de se mettre dans la course. D’habitude, nous avons un plus gros convoyage de Concarneau pour rejoindre Le Havre ou Saint-Malo. Là nous avons mis 3 heures pour rallier Lorient. Ces convoyages sont souvent un bon dernier training de concentration. Et puis là nous sommes à Lorient. J’ai mes repères. J’ai un peu de mal à me dire que nous allons aller au charbon !

* Le Gulf Stream est un courant océanique chaud de surface prenant sa source entre la Floride et les Bahamas, le long de la côte est des États-Unis et qui se disperse dans l’océan Atlantique quelque part au large de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve tout en se prolongeant par d’autres courants marins. Il constitue une portion du gyre de l’Atlantique Nord et désigne souvent dans le langage courant et celui des médias la dérive nord atlantique qui baigne les eaux de l’Europe de l’Ouest et du Nord.

Sacré Thibault Anselmet !

Thibault Anselmet, 26 ans, remporte pour la deuxième année consécutive la Coupe du Monde de ski alpinisme. Il décroche un deuxième gros Globe de cristal après celui de 2023. C’est une nouvelle très grande performance pour le jeune homme originaire de Bonneval-sur-Arc. Elle prime la régularité tout au long de la saison et un travail acharné sur les skis et en dehors. Autre bonne nouvelle, Thibault ajoute un petit globe de Cristal à son palmarès dans la discipline du sprint suite à sa victoire nette et précise hier à Cortina d’Ampezzo. Il entre franchement dans la cour des grands et peut sereinement se préparer pour la Coupe du Monde 2025 qui sera prédominante en vue des Jeux Olympiques de Cortina d’Ampezzo 2026 qui verront, pour la première fois, le ski alpinisme entrer en lice.

Thibault Anselmet : « Je suis hyper satisfait de cette victoire au classement général qui était depuis quelques semaines prévisibles tant j’ai fait un bon début de saison. Je n’ai laissé aucune chance à mes adversaires tout au long de la Coupe du Monde. Ce gros Globe de cristal récompense ma régularité dans toutes les spécialités du ski alpinisme. Ce deuxième gros Globe représente beaucoup pour moi car le plus dur est de rester au sommet. Cerise sur le gâteau, je gagne hier le sprint italien qui me permet pour la première fois de décrocher un petit Globe en sprint. Je n’avais intentionnellement pas pris le départ de l’individuel dimanche afin d’être à fond hier. Cela a payé et cela clôture mon hiver de la meilleure des façons. Je suis maintenant attendu pour la Coupe du Monde 2025. Je vais tenter de rester sur ma lancée. J’aime le ski alpinisme, cela fait parti de moi. Je tiens à remercier mon staff, l’équipe de France de ski alpinisme, l’ensemble de mes partenaires, ma famille, mes parents. Sans mes parents, je n’en serais pas là, je les remercie et hier c’était l’anniversaire de mon grand-père, un beau cadeau cette victoire ! »

Des nouvelles des sportifs Banque Populaire du Nord

Les uns sont en bonne voie pour se qualifier pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les autres n’iront pas mais conservent un état d’esprit très positif. Anaïs Mai Desjardins et Théo de Ramecourt en kitefoil ont trouvé plus forts et ne couperont pas les lignes de départ marseillaises cet été. Erika Sauzeau en para aviron, Maxime Beaumont en Kayak et  Mewen Tomac sont aux portes de leur graal. Etat des lieux…

Spirale très positive pour Mewen Tomac

Mewen Tomac semble en mesure de se qualifier pour Paris 2024. Le nageur amiénois, qui a battu 2 records de France en 2023, enchaine les performances et vise les Championnats de France qui auront lieu en juin à Chartres et qui font office de qualification. « En janvier, j’étais en stage à Ténérife avec l’Equipe de France. En février, j’étais également en stage avec mon club Amiens Métropole Natation à Font Romeu » explique Mewen. « Nous avons enchaîné des travaux de force et de puissance et des longues distances. Je me sens de plus en plus prêt pour la saison à venir. Sur le 100 mètres dos, nous sommes deux à évoluer un peu au-dessus du panier et il y aura deux qualifiés. Je pense donc que cela passera si je n’ai pas de pépins d’ici là. En 200 mètres dos, il y a un peu plus de concurrence mais il y a de la place pour moi. J’essaie surtout de ne pas trop me focaliser sur cette échéance qualificative. Je fais mon chemin consciencieusement et on verra. »

Maxime Beaumont y croit

De son côté, Maxime Beaumont, 41 ans, n’est pas encore totalement fixé mais se rapproche d’une participation à ses quatrièmes Jeux Olympiques en kayak. Le kayakiste français, médaillé d’argent à Rio 2016, a remporté le 29 mars à Vaires-sur-Marne ses deux courses en K1 500 lui permettant, avec Guillaume Burger, d’être désigné par sa Fédération pour représenter la France en K2 lors du tournoi de qualification olympique qui aura lieu en Hongrie les 8 et 9 mai. Restera à entrer, lors de cette échéance, dans les quotas pour qualifier le bi place français pour Paris. « Nous avons déjà beaucoup navigué ensemble avec Guillaume. Nous allons nous préparer assidument pour l’échéance hongroise en essayant de reproduire nos dernières performances personnelles en K2. » Le défi est de taille mais pas insurmontable pour le vétéran boulonnais qui est aujourd’hui toujours le « Usain Bolt » du Kayak français.

Erika Sauzeau maintient le cap

Elle fait une très belle saison 2023 en para-aviron allant jusqu’à qualifier le bateau français « 4 barré mixte PR3 » pour Paris 2024. Depuis les choses se sont compliquées pour Erika Sauzeau. « A la reprise hivernale en septembre, les entraînements décidés étaient très intenses avec 3 sessions de training par jour » raconte l’athlète paralympique picarde, médaillé de Bronze à Tokyo 2020. « Du coup, ma pathologie, une chondropathie avancée du genou gauche, s’est aggravée. J’ai donc pris du repos. Dans le même temps, notre collectif s’est agrandi avec l’arrivée de sportifs aux handicaps minimums. Je suis donc un peu moins dans les clous pour une sélection aux Jeux Paralympiques de Paris mais je persévère et j’ai encore toutes mes chances. Le championnat de France ergomètre de février s’est bien déroulé avec une médaille de bronze sur 500 mètres. Dernièrement, lors d’un stage fédéral, je réalise un chrono satisfaisant sur 2000 mètres. Je fais tout pour être aux Jeux en respectant ma santé et ma pathologie. »

Anaïs Mai Desjardins et son double cursus de haut niveau

Anaïs Mai Desjardins, la pépite dunkerquoise du Kitefoil, ne disputera pas ses premiers Jeux. Elle a trouvé plus forte sur sa route en la personne de Lauriane Nolot, récemment Championne d’Europe et qui rafle tout en kitefoil. Anaïs n’a pas relâché ses efforts et continue plus que jamais à mixer ses études de médecine et son évolution sportive « Depuis un an, c’est assez compliqué pour moi » déclare-t-elle. « J’ai décidé, avec mon petit gabarit, de ne pas prendre de poids, condition sine qua none à la performance en kitefoil et puis je n’ai pas toujours été dans le match. Malgré des résultats en demi-teinte en 2023, j’ai décidé de me surpasser en me concentrant sur mes performances et pas celles des autres. Cette méthode m’a permis d’apprendre encore et de progresser. Dans le même temps, après avoir fait une pause en 2023, je continue évidemment mes études de médecine et je bosse fort actuellement pour obtenir ma 5ème année. Cette non-qualification est évidemment difficile à accepter mais je trace mon chemin, j’en ressors grandie et j’ai beaucoup d’autres ambitions sportives à venir à commencer par le Championnat du Monde en Mai à Hyères qui se terminera juste avant mes partiels de médecine. »

Théo de Ramecourt a une carte à jouer aux Championnats du Monde

A l’instar d’Anaïs, Théo de Ramecourt n’a pas obtenu son ticket pour les Jeux. Lors du dernier Championnat d’Europe, Théo a terminé 12ème alors que dans le même temps Axel Mazella remportait le titre. « J’ai eu de bonnes phases mais j’ai trop souvent chuté ce qui m’a fait cumuler trop de points. Tout comme Anaïs, je vais me concentrer sur le Championnat du Monde qui aura lieu en Mai à Hyères et je vais me mettre à la disposition du collectif notamment pour aider Axel à être le plus performant possible cet été à Marseille. »

Le miroir de la passion, Fayeulle-Ruyant

Une écurie de course au large à deux voiliers de la classe Imoca performants, qui mutualise à un haut degré de sophistication technologique les expériences de navigation, menés par deux marins expérimentés aux profils complémentaires, désormais hébergés dans un bâtiment dédié à la Tech et à la synergie des équipes, voilà ce que la complicité de deux passionnés, Thomas Ruyant le marin et Alexandre Fayeulle l’entrepreneur a accompli dans l’intervalle de deux Vendée Globes. Une histoire généreuse de passion, de confiance, de création et d’imagination que les deux hommes racontent en miroir, chacun à leur manière :

Thomas Ruyant : Alexandre Fayeulle, toujours un coup… « d’Ad vens! »

Parmi les 180 et quelques chefs d’entreprise du Nord rassemblés sous l’image revigorante du Colibri, lors de l’épopée Vendée Globe 2016 de l’Imoca « Le Souffle du Nord pour le projet Imagine », Thomas Ruyant peine à se rappeler avoir croisé le regard d’Alexandre Fayeulle. Le patron de la toute jeune société Advens, spécialisée dans la cybersécurité, est pourtant bien présent, intrigué, troublé même par cette révélation que constitue la découverte des dessous d’un Vendée Globe. « Ce n’est qu’à mon retour du Vendée, à l’occasion d’un petit tour de table à Lille, en présence de quelques partenaires, que je fais vraiment la connaissance d’Alexandre. Il se montre curieux et passionné par tous les rouages du métier de coureur au large. Il me présente sa société alors en plein essor, ses collaborateurs. Je me souviens d’échanges très riches, très constructifs, car Alex est un vrai chef d’entreprise qui maitrise tous les aspects de l’entreprenariat, et moi aucun. Il se montre d’emblée de très bon conseil, et petit à petit, s’investit dans le montage de mon projet Vendée Globe 2020. De partenaire minoritaire, il devient, avec le lancement de la construction de mon plan Verdier, partenaire principal. Nous montons ensemble mon écurie TR Racing. Sa pertinence sur tous les aspects entrepreneuriaux est fascinante. Son énergie est débordante. Rien ne lui résiste. Il décide, il se lance, il s’engage. II voit loin, toujours plus loin, au point d’avoir toujours un coup d’avance sur les événements. A peine mis à l’eau, le bateau, qui doit logiquement porter le nom de son entreprise Advens, se voit rebaptiser du nom d’une oeuvre sociétale, LinkedOut. Entre temps, Alexandre a fait de moi un chef d’entreprise. TR Racing, comme Advens, a grandi, avec ses équipes techniques, ses deux Imocas, son bâtiment dédié. Alexandre continue de surfer sur l’Impossible, passionnément, sans relâche. Notre amitié est basée sur une confiance mutuelle et sur une franchise de tous les instants. Son oeil averti me rassure ! »

Alexandre Fayeulle, entrepreneur visionnaire

Boulonnais bon teint, c’est pourtant adossé à la mer, les pieds dans les labours, qu’Alexandre Fayeulle déploie ses rêves de monde meilleur. Fondateur d’Advens, leader européen de la cybersécurité, il avoue n’avoir dans sa vie planifié qu’un seul projet, celui d’un retour à la terre, au métier de ses aïeux. « Le reste est un chemin de vie, et donc de rencontres. C’est ainsi qu’est né Advens et TR Racing ». Celle avec la mer, la course et Thomas Ruyant est un fracas, une déflagration émotionnelle sur laquelle Alexandre va bâtir non seulement une écurie de course, mais le tremplin de ses aspirations altruistes dédiées aux hommes et à la planète. « Le premier coup au coeur survient deux mois avant le départ du Vendée Globe 2016. Membre du collectif « Le Souffle du Nord pour le projet Imagine, qui déjà voulait inspirer le plus grand nombre à travers la symbolique de la course au large pour bâtir un monde plus juste et plus durable, je profite d’une sortie à bord de l’Imoca de Thomas Ruyant à Dunkerque. D’emblée, j’ai été séduit par le bonhomme, son incroyable humilité devant son rêve herculéen de tour du monde en solitaire. Quelques semaines plus tard, je prends de plein fouet dans le chenal des Sables la puissance émotionnelle de cet événement. Je me promets secrètement de tout faire pour aider Thomas un jour de gagner ce Vendée Globe. » Le pétillant cocktail Sport – Aventure – entreprise – compétition – sociétal, agit comme un détonateur chez cet entrepreneur viscéral et visionnaire. Les planètes s’alignent avec évidence ; un coureur charismatique, honnête et généreux, une machine à voile à la pointe de la Tech, un événement extrême, planétaire et fantasmatique, au service de causes sociétales et humanitaires. Alexandre tient son credo. Le mot juste, le parler vrai, l’engagement sincère le lient à Thomas dans une communion de vision qui dynamite le sponsoring classique. « Thomas je le connais. Nous nous ressemblons. Il sait où il va, et il fédère, par son humanité, sa simplicité. Nous grandissons ensemble, dans nos carrières respectives. En 2016, Advens s’ébrouait dans l’anonymat, tout comme Thomas. Aujourd’hui, Advens se développe avec les succès de Thomas. Et nos performances servent l’intérêt général. »

Les trois coups !

TR Racing, ses deux skippers Thomas Ruyant et Sam Goodchild, ses deux Imocas, frapperont jeudi 28 mars prochain les trois coups d’une saison majuscule, monumentale, magnifiée le 10 novembre par le départ du Vendée Globe 10ème du nom. Les plans Koch/Finot-Conq de 2023 et Verdier de 2019 sortiront à cette date de leur hibernation, cocoonés tout l’hiver par les techniciens du Team et impatients de rejoindre leur élément liquide. Place à l’action, et à la multiplication de navigations aussi sportives que scientifiques, entre deux voiliers d’une même équipe qui partagent et échangent dans la plus grande transparence chaque expérience nautique, pour atteindre l’excellence dans les nombreux compartiments d’un sport éminemment technologique. Entrainements de conserve, débriefings communs, partage des analyses et des datas, et développement sur l’eau des idées et estimations techniques scanderont le mois d’avril, qui culminera par un convoyage en équipage réduit vers New York, occasion là encore idéale de pousser toujours plus haut la quête de la performance. La Transat New York Vendée, départ le 29 mai de « Big Apple », marquera le retour de Thomas et Sam à la compétition. Elle permettra de jauger en course et en solo la pertinence des choix et modifications du printemps.

Deux IMOCAs en confrontation et en mutualisation

Les prochains mois s’annoncent denses du côté de TR Racing, chargés de toutes les phases de préparation et de montée en puissance en vue de la date fatidique du 10 novembre prochain, départ de la 10ème édition du Vendée Globe, l’objectif majuscule de Thomas Ruyant et de Sam Goodchild. Préoccupation principale du vainqueur des trois dernières grandes courses océaniques (Thomas), et du champion du monde de la classe Imoca (Sam), s’élancer des Sables d’Olonne au meilleur de leur forme physique et émotionnelle. La gageure des prochaines semaines est donc bien de progresser dans la mise au point des bateaux, en multipliant les navigations en duo, bord à bord pour d’enrichissantes confrontations et comparaisons de performances. Un travail tout en synergie déjà extrêmement gratifiant le printemps dernier, que Thomas et Sam souhaitent renouveler et accentuer à quelques mois de l’échéance du Vendée Globe, sans pour cela se « mettre, eux et leurs équipes, « dans le rouge ».

Thomas Ruyant : « Ne pas se cramer »

« L’important pour moi, au-delà de toutes ces navigations, est de garder l’envie, de conserver l’énergie positive, en bref, ne pas me « crâmer ». C’est pourquoi nous faisons le choix de ne pas courir la Transat CIC fin avril. Toutes nos équipes, Sam et moi-même, souhaitons nous donner le temps de faire les choses telles que nous les imaginons à l’idéal, pour nous présenter au départ du Vendée Globe au maximum de notre préparation technique, avec deux bateaux parfaitement aboutis, réglés et préparés pour un tour du monde express, dans un état de fraicheur mental optimum, et une envie d’en découdre et de livrer le meilleur de nous-mêmes totalement décuplée, et non altérée par une éventuelle lassitude à l’issue d’une saison par trop surchargée. »

Sam Goodchild : Profiter de la dynamique du Team

« Les années hors Vendée Globe, nous terminons nos saisons en novembre-décembre. Cette année, nous aurons, à cette époque-là, le plus grand rendez-vous dans la carrière d’un coureur au large, le Vendée Globe. Il convient de l’aborder au meilleur de notre préparation, technique, physique et mental. Il ne nous a pas semblé qu’aligner deux transats en solitaire durant l’été était la meilleure méthode. TR Racing est une équipe à deux bateaux, et nous voulons profiter à plein de cette chance de pouvoir naviguer, bord à bord durant le printemps et dès la mise à l’eau. Nous allons multiplier les sorties, en solo, en double et en équipage, avec tous les instruments de mesure dont nous disposons grâce à notre équipe et à la technologie d’Advens, notre principal partenaire. Nous allons travailler tous les compartiments du jeu, et pas seulement l’allure au plus près du vent comme le propose la Transat CIC. Nous rallierons New York en mode performance, avec à bord des membres de notre staff, dont les retours d’expérience seront extrêmement enrichissants. Le printemps sera ainsi dense et particulièrement riche en retour d’expérience des deux bateaux. »

TR Racing en ses murs

L’écurie de Thomas Ruyant, Alexandre Fayeulle et Thomas Gavériaux inaugurera le 25 avril son bâtiment technique situé quai du Pourquoi Pas à Lorient. Mieux qu’un hangar de chantier, il s’agit d’un véritable complexe moderne destiné à accueillir deux Imocas, mais suffisamment grand pour toute l’équipe dédiée au fonctionnement de l’écurie, staff technique, coureurs, bien sûr, administration et communication. Construit sur 4 niveaux et sur plus de 1 300 m2, il témoigne d’un profond désir de qualité environnementale avec une utilisation maximale de matériaux bio sourcés, récupération des eaux de pluie, isolants bio sourcés, panneaux solaires photovoltaïques….

Top départ pour le Belem !

C’est parti ! Après un chantier hivernal à la Seyne-sur-Mer et à Toulon, le trois-mâts de la Fondation Belem Caisse d’Epargne va reprendre la mer et les navigations pour une saison Majuscule qui le verra notamment porter la Flamme Olympique entre Athènes et Marseille du 27 avril au 8 mai prochain.
Il sera à Toulon pour les premières visites publiques de 2024 du 16 au 17 mars puis à Antibes les 23 et 24 mars. Le trois-mâts participera ensuite à Escale à Sète du 26 mars au 1er avril.  A travers des séjours de navigation, il rejoindra ensuite la Sardaigne, la Sicile et la Grèce.

Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne : « Depuis l’annonce du transport de la Flamme Olympique que nous réalisons grâce à notre mécène historique, Caisses d’Epargne, et en complète collaboration avec Paris 2024, l’équipage s’active pour préparer le navire à braver les océans. Les premières navigations vont permettre de tout vérifier techniquement avant de prendre le large pour la Sardaigne, la Sicile, la Grèce et lors du portage de la flamme entre Athènes et Marseille. Entre temps, nous allons ouvrir le Belem aux toulonnais et aux antibois. Le Belem participera ensuite pour la première fois à l’événement très attendu, Escale à Sète, avant son départ vers la Sardaigne avec 48 stagiaires à bord. Nous nous sentons privilégiés de faire vivre une si belle saison à notre public et nous avons maintenant hâte qu’elle débute avec ces points d’orgue que sont l’allumage de la flamme à Olympie le 16 avril, notre présence à Athènes et évidemment ces 12 jours de navigation avec la Flamme avec à bord des jeunes qui vont découvrir la navigation au grand large à bord de notre magnifique navire. »

Informations presse :

Visites publiques du Belem à Toulon du 16 au17 mars quai de la Corse et de 10 à 18h00
Visites publiques du Belem à Antibes les 23 et 24 mars : le 23 de 10 à 18h00, le 24 de 10h à 16h00
Le Belem accostera à Sète pour Escale à Sète le 25 mars vers 20h00. En savoir plus sur cet événement majeur en méditerranée : https://escaleasete.com/
Interviews des protagonistes de la Fondation Belem Caisse d’Epargne sur demande
Le programme Olympique du Belem en 2024 : https://www.fondationbelem.com/naviguer/programme-des-navigations

NEW YORK

C’est avec beaucoup d’excitation que Maxime Sorel et son V and B – Monbana – Mayenne prendront le départ de la Transat CIC le 28 avril de Lorient en direction de New York puis de la New York – Vendée le 29 mai. L’enchaînement de ces deux traversées de l’Atlantique en solitaire sera un véritable entraînement grandeur nature au deuxième Vendée Globe du skipper cancalais, mayennais d’adoption, mais également une occasion d’affirmer ses ambitions de top 5 sur le Tour du Monde tout en profitant d’une présence de son foiler, ses partenaires… dans la ville de tous les possibles.

Le voilier IMOCA V and B – Monbana – Mayenne, s’il était un humain, nous dirait qu’il a hâte, vraiment hâte de reprendre la mer. Après un chantier promptement mené par l’équipe technique dirigée par Philippe Laot et Maxime : fiabilisation de toutes les pièces du bateau, travaux sur l’ergonomie intérieure afin d’avoir plus de confort, le Dragon des Océans reprendra la mer dans quelques jours de sa base concarnoise pour de longues navigations jusqu’au départ de la Transat CIC. « C’est la maman de toutes les transatlantiques » souligne celui qui a gravi l’Everest. « Cette course a clairement son charme … J’ai participé à celle de 2016 à bord du Class40 V and B, elle était d’ailleurs encore au départ de Plymouth. Malheureusement, j’ai percuté un cargo et ai dû abandonner. C’est une course hyper difficile car on joue en Atlantique Nord contre les éléments, on sait que les conditions vont être très rudes. C’est un super entraînement d’autant que mon bateau sera déjà en configuration pour le Vendée Globe après un chantier qui a duré quelques mois. »

Suivra relativement vite après l’arrivée de V and B – Monbana – Mayenne à New York, le départ de la New York – Vendée qui fait également rêver Maxime : « Quand tu es au bout de Manhattan que je connais, tu as vraiment l’impression qu’au loin c’est l’Europe ! L’arrivée de la Transat CIC sera un grand moment. Je m’imagine déjà avec mon foiler en approche des gratte-ciels et le pays de la démesure. On se reconcentrera assez vite sur la deuxième Transat même si je compte bien profiter avec mes partenaires de New York et des belles images que nous allons faire avec notre voilier autour de la statue de la Liberté le 24 mai (runs avec l’ensemble des concurrents). La New York – Vendée sera un autre gros morceau de la saison avec un retour plus rapide vers les Sables et du portant. Ces deux compétitions vont vraiment bien me préparer à mon deuxième Vendée Globe et me permettre d’arriver le plus sereinement possible aux Sables d’Olonne à l’automne. Je suis resté un peu sur ma faim sur la Transat Jacques Vabre. Je compte faire mieux dès le printemps et pour le Vendée Globe. La lutte sera acharnée et je m’y prépare enchaînant ces derniers temps des séances mentales et physiques chez 3 2 1 Perform mais aussi en prenant du temps pour moi afin d’être bien relâché dès fin avril à Lorient. »

Deux Transats avec comme point culminant New York en entrée, un Tour du Monde en plat de résistance, son arrivée en dessert, le menu est complet pour V and B – Monbana – Mayenne en 2024 en mode bagel au saumon fumé et cream cheese cher aux New Yorkais.

Ma petite entreprise

Le monde de la course au large a fortement évolué ces dernières années avec l’arrivée de nombreux partenaires en son sein. Thibaut Vauchel-Camus n’a jamais été amateur mais il s’est professionnalisé et les skippers sont devenus de véritables chefs d’entreprise. Vainqueur avec Quentin Vlamynck de la dernière Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre dans la catégorie des trimarans Ocean Fifty, il est l’exemple même du navigateur qui s’est adapté avec le temps à la croissance de son sport et à son évolution à tous les niveaux. Témoignage…
Une SARL de 11 collaborateurs ( 5 salariés et 6 free lance)

« Il y a 12 ans quand j’ai fondé avec Victorien Erussard le Défi Voile Solidaires En Peloton, nous étions seulement deux. Nous avions, à certains moments tout de même, un préparateur en Class40. Et puis, au fil des années, avec le modèle que nous avons créé, à savoir, donner un maximum de visibilité aux 120 000 patients atteints de la Sclérose En Plaques et à la recherche médicale tout en tenant compte de la complexité croissante de nos voiliers… nous nous sommes structurés. Aujourd’hui, je suis un chef d’entreprise qui gère une SARL, SEA U, avec 6 à 7 personnes à l’année (salariés et prestataires), qui peut monter jusqu’à 11 sur le chantier hivernal du trimaran OCEAN FIFTY.”

Une nécessaire diversification des métiers :

« L’écosystème de la course au large a grandi et les exigences de tous également. Nous nous devons de répondre aux demandes croissantes de nos partenaires en leur proposant des activations, des navigations, des relations publiques tout en étant performant en compétition. Les plannings de course sont devenus plus denses et exigeants. Cela engendre évidemment pas mal de travail et fait appel à des compétences différentes au sein de ma société : techniques, finance & administratif, communication et logistique… L’entreprise génère un chiffre d’affaires entre 750 000 euros et 800 000 euros HT par an depuis 5 ans. Mon métier a donc énormément évolué. Je ne suis plus qu’un simple sportif de haut niveau soucieux de son physique, de son mental et de sa pratique sur l’eau mais je dois également m’intéresser à plusieurs métiers ou au moins les comprendre pour mieux les déléguer. Cette évolution entrepreneuriale me permet d’apprécier davantage le travail en équipe et leur implication.”

Marin et commercial !

« Être chef d’entreprise est loin d’être une navigation sur mer calme. Chaque jour apporte son lot de défis. Pour autant c’est une grande satisfaction quand tout fonctionne correctement et que nous avons l’appui et la confiance de nos partenaires. Avoir leur soutien est essentiel, pas de projet ambitieux sans ressources financières nécessaires. Les marins se sont donc mués en commerciaux pour aller à la recherche de budgets et convaincre. Il est indispensable d’y passer du temps et de régulièrement se remettre en question. L’enjeu est de consolider nos relations et nos budgets tant pour répondre aux demandes de nos partenaires que de garantir des bonnes conditions de travail.”

De nouveaux rapports marin/partenaires :

« Le fait d’avoir monté ce défi original, qui a d’ailleurs fait école depuis dans la course au large, est très gratifiant et me paraît encore à ce jour un modèle du genre en totale adéquation avec notre société, qui se doit d’être plus juste, moins autocentrée. Je le sens quotidiennement dans les yeux de mes collaborateurs qui mettent en pratique leurs compétences sur un projet sportif et solidaire. Nous avons clairement un autre rapport au travail et vous ne pouvez pas savoir l’effet que cela nous fait de transformer, ne serait-ce qu’une journée, la vie d’un patient que nous avons amené en mer à bord de Solidaires En Peloton ou que nous avons accueilli sur nos stands lors des villages de courses par exemple. C’est enfin, au-delà du business, un projet qui nous amène à ne pas consommer la voile uniquement pour sa performance. Nos partenaires nous suivent depuis de nombreuses années en nous faisant grandir. C’est non seulement une belle preuve de fidélité mais aussi le partage de valeurs communes qui nous font avancer ensemble avec un objectif unique qui est celui de sensibiliser à la maladie..”

Le Défi Voile Solidaires En Peloton est principalement soutenu par Delanchy Transports, Groupe Magellim, B&B, SFEE, Sanofi…et un Peloton de TPE et PME.

Depuis sa création en 2012 le projet a fait naviguer près de 3000 personnes dont 500 patients atteints de la Sclérose En Plaques.

En 2023, le Défi Voile Solidaires En Peloton est passé à la vitesse supérieure avec l’acquisition d’un nouvel Ocean Fifty et avec lequel le skipper malopéen a remporté une course majeure, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.

Thibaut Vauchel-Camus et son équipe s’engagent sur un riche programme de courses pour la nouvelle saison 2024. Le programme de la classe Ocean Fifty sera dévoilé très prochainement.

L’équipe Solidaires En Peloton :

Thibaut Vauchel-Camus, Laurent Gourmelon, Paul Hirsinger, Nicolas Champagne, Marie Le Creurer, Myriam Baron, Chloë Lecardonnel, Julien Deniel, Endelvy Warin, Yann Henry, Paul Fleury

The Famous Project : une transatlantique 100% au féminin en Mod70

Après une très belle troisième place sur la course RORC Caribbean 600 et de nombreux entraînements autour de l’île d’Antigua, les sept membres de l’équipage de The Famous Project quitteront Antigua le mardi 27 février pour leur première traversée de l’Atlantique au féminin, en direction de Portimao, au Portugal, à bord de leur Mod70 The Famous Project.

Cette traversée de l’Atlantique est une étape importante dans la formation de l’équipe, le renforcement de la cohésion et l’acquisition de compétences sur une période prolongée à bord du trimaran de 70 pieds. Ce bateau est considéré comme volage et rapide et doit être mené « sur le fil du rasoir » pour obtenir les meilleures performances.

L’équipage composé de sept personnes comprend la capitaine Alexia Barrier (FRA), la co-skipper Dee Caffari (GBR), les équipières : Pam Lee (IRL), Joan Mulloy (IRL), Annie Lush (GBR), Annemieke Bes (NED) et Deborah Blair (GBR), à cela Muriel Vandenbempt, mediawoman, complète l’équipage.

RORC Caribbean 600 : Un vrai pas en avant
Après une semaine de récupération, de travail sur le bateau et d’entraînement, le bilan de la RORC Caribbean 600 est extrêmement positif. L’équipage de la course de 600 milles, qui passe par 11 îles sur un parcours en forme de 8 sur 12 étapes, comprenait cette fois les entraîneurs confirmés en multicoques : Jack Bouttell, Miles Seddon et Tom Dawson. Avec un  temps de course de 01 jour 10 heures 16 minutes et 46 secondes, The Famous Project n’est qu’à deux heures et deux minutes derrière le vainqueur de la classe Multicoque, Argo.

La co-skipper Dee Caffari s’enthousiasme : « Quelle course ! C’était intense, c’était génial. En termes d’entraînement avec les objectifs que nous avons, c’était parfait. Il y a eu beaucoup de virements, beaucoup de changements de voile et nous avons navigué sous toutes les allures. Il y avait de l’action en permanence. Toutes les heures ou toutes les deux heures, il se passait quelque chose. C’était vraiment un très bon entrainement et nous avons tous pu ressentir les améliorations. C’était un véritable pas en avant et aussi de finir à seulement quelques heures des deux autres Mod70 est une bonne chose. Nous avons pu les voir pendant la plus grande partie de la course et nous savons où nous en sommes avec les différentes erreurs que nous avons commises. »

Dee ajoute : « Nous avons maintenant beaucoup plus de confiance dans la prise en mains et les réglages du bateau et beaucoup plus de confiance les uns envers les autres. Il faut aussi comprendre à quel point les réglages de ces bateaux sont dynamiques pour pouvoir naviguer en ligne droite, parce qu’on est littéralement sur le fil du rasoir tout le temps. Les garçons ont fait du très bon travail lors de l’entraînement qui a précédé l’épreuve. J’ai quitté la barre après avoir navigué à une vitesse constante de 30 nœuds pendant une heure et je n’aurais pas été capable de le faire sans l’entraînement que nous avons eu avant la course. Nous avons donc vraiment progressé. »

Et maintenant, une transatlantique 100% au féminin
Cette transatlantique des Caraïbes au Portugal, suivie d’une traversée d’entraînement jusqu’à leur base méditerranéenne de La Grande Motte, est un passage essentiel dans ce processus d’entraînement et de sélection des équipières. Jusqu’à présent, des navigateurs tels que Jack Bouttell, Sidney Gavignet et d’autres étaient à bord pour former le team. Il est maintenant temps de passer à l’action…

La co-skipper Caffari, qui mènera le bateau tandis que la capitaine du projet, Alexia Barrier, sera responsable de la navigation, explique : « Pour la première fois, nous n’aurons pas le filet de sécurité des gars sur le bateau, avec toute leur expérience, tous les milles qu’ils ont parcourus sur le bateau avec nous. Ce sera donc une bonne chose de franchir cette étape. De plus, nous passons maintenant à ce moment où Alexia et moi, avec un peu plus d’expérience, emmenons plus de personnes avec nous, ce qui va vraiment renforcer notre confiance aussi. »

L’objectif principal est de naviguer avec différentes navigatrices et de les former. « C’est un peu comme si de nouvelles personnes naviguaient avec nous, c’est un peu comme si nous pouvions le faire parce que jusqu’à présent, c’était : elles ne naviguent qu’avec les gars à bord. Et nous n’avons pas besoin d’eux pour naviguer, mais c’est bien parce qu’ils nous permettent d’aller plus vite dans l’apprentissage et maintiennent l’intensité. Maintenant, nous devons le faire nous-mêmes.  »

Alexia, Dee et les équipières ne se réjouissent pas vraiment de la météo, notamment du retour à une Europe froide et venteuse : « La météo prévoit beaucoup de navigation au près. Je pense que c’est ce qu’il y a de mieux et cela rend les choses un peu plus sûres, nous ne sommes pas souvent dans la zone de danger du vent arrière. Mais trouver le bon état de la mer et rester dans les bons modes sera la clé pour faire avancer le bateau. »

La répartition des rôles avec des responsabilités définies est également une “nouvelle étape” dans le processus de formation.
« Alexia apprend à travailler en équipe, car elle est habituée à naviguer en solitaire sur son Vendée Globe, et je suis là pour l’aider. Une communication claire et concise est essentielle, tout le monde doit utiliser le même type de langage, d’autant plus que nous avons différentes nationalités à bord, surtout quand les gens sont fatigués. » conclut Dee.

Avec Joan Mulloy, Pam Lee, 35 ans, est l’une des deux navigatrices irlandaises à bord de la Transat. Pam Lee a plus de 10 Transatlantiques à son actif, dont une sur un Ocean 50 et la dernière Transat Jacques Vabre sur un Class40. Elle participe à la préparation du maxi-trimaran à Vannes et espère être l’une des principales expertes techniques à bord.

Après ses premiers jours d’entraînement à Antigua, Pam raconte : « Au quotidien, tout le monde a les pieds sur terre, ce ne sont que des marins professionnels qui font du bon travail, c’est incroyable, nous sommes tous des marins qui aiment la voile et ce que nous faisons. C’est une grande opportunité et je veux en profiter au maximum. Je veux apprendre autant que possible et donner le meilleur de moi-même chaque jour, car il y a une sélection pour l’équipe qui participera aux Trophée Jules Verne. Mais en attendant, pour moi, il s’agit d’être concentrée, d’être humble et d’être moi-même. »

C’est la première fois qu’un équipage féminin réalise une transatlantique sur un Mod70. Toutes ont hâte de larguer les amarres demain, mardi 27 février, un grand pas vers la route du Trophée Jules Verne 2025 !