Il a remporté le gros Globe de cristal de ski alpinisme 2023, synonyme d’une première place au classement de la Coupe du Monde de la discipline. Il a terminé deux fois deuxième de cette même Coupe en 2021 et 2022. Il est multiple champion de France. Thibault Anselmet, 26 ans, originaire de Bonneval-sur-Arc en Savoie, est l’une des pépites du sport français et possède actuellement 150 points d’avance sur son poursuivant au classement de la Coupe du Monde en cours. Le jeune homme, déterminé, humble et franc, prépare activement l’un des objectifs majeurs de sa carrière, les Jeux Olympiques de Cortina d’Ampezzo 2026 qui, pour la première fois, accueilleront le ski alpinisme en sprint et relais mixte.
En tête
Il a quasiment tout gagné. Thibault Anselmet est fort et marque de son empreinte spatulaire le ski alpinisme. Cette discipline voit s’affronter régulièrement à très haut niveau plus de 70 athlètes en Coupe du Monde, venant surtout de pays européens tels que l’Italie, la Suisse, l’Autriche, la Norvège, l’Espagne… « Je suis en train de rendre une belle copie sur cette Coupe du Monde et je me rapproche peu à peu d’un nouveau globe de Cristal même si rien n’est fait et qu’il reste 7 courses sur les 3 dernières étapes de la Coupe du Monde » déclare Thibault. « Je viens de terminer deux fois deuxième à Villars en sprint et en individuel. J’ai aussi remporté le relais mixte de Val Thorens et le sprint de Boi Taull en Espagne. Le reste du temps, je suis toujours sur le podium. » La prime à la régularité est en train de payer et Thibault compte rester sur cette lancée à Val Martello, Shaldming et Cortina, trois étapes de la Coupe du Monde à venir.
Bonnevalain
Né à Chambery, Thibault a passé le plus clair de son temps à Bonneval-sur-Arc, le village familial, son « cocon ». Comme beaucoup dans ces contrés, Thibault est ensuite interne au collège et pratique le ski alpin. « J’aurais pu faire sport étude mais j’ai préféré me concentrer sur mes études » dit-il. « Je n’avais pas non plus envie de skier sur des glaciers l’été ». En parallèle, il s’initie au ski alpinisme avec son père, Fabien, féru du ski de randonnée ou d’alpinisme, cette spécialité qui consiste à grimper les montagnes enneigées en ski qui libère le talon et pourvu de peau de phoque, des poils de chèvres dans la réalité ou Mohair, et les descendre ski verrouillé. « Il faisait de la compétition. Petit à petit, cela m’a plu et on s’entraînait ensemble. Je me suis pris au jeu » indique celui qui est l’ainé d’une fratrie de trois enfants. Il n’est pas si performant dans la catégorie junior mais monte ensuite en puissance lorsqu’il passe en sénior. Entre temps, Thibault, même si sa vie est à 100% tournée vers le ski alpinisme et la performance, aime être au contact de la nature et se passionne pour les photos animalières tout en suivant avec passion de nombreux sports à la télé, tennis, golf, course au large par exemple.
Questions – réponses
Qui sont tes adversaires ?
« Je pense surtout à Rémi Bonnet sur les individuels et la verticale. En sprint je pense à Oriol Cardona coll (espagne) ou Arno Lietha (Suisse ).
As-tu des idoles ?
« Mon père ! J’ai été aussi fan à une époque de Kilian Jornet. Je pense aussi à Robert Antonioli qui a remporté 4 Coupes du Monde et avec qui j’ai eu la chance de me battre en 2021. »
C’est quoi le sprint ?
« 3 minutes d’effort, des qualifications, des demis finales et une finale… Un parcours rapide composé d’une petite montée à ski, enlever ensuite les skis pour les mettre dans notre sac à dos et courir dans des escaliers enneigés, une nouvelle montée en ski et une descente… »
C’est quoi l’individuel ?
« C’est la discipline « reine ». Elle dure plus d’une heure et est composée de plusieurs montées et descentes avec un dénivelé de 1300 à 1700 mètres. »
C’est quoi la verticale ?
« Une grande montée uniquement de 20 minutes environ et avec entre 500 et 800 mètres de dénivelé… »
Quelle qualité demande le ski alpinisme ?
« A mon avis, elles sont surtout cardio-vasculaire. Le ski alpinisme demande pas mal de polyvalence avec de la technique dans les montées et dans les descentes notamment. C’est très physique et on doit donc évidemment faire appel à son mental car cela demande pas mal de pugnacité dans le long terme ou d’explosivité en sprint. C’est vraiment un sport très complet et qui me semble particulièrement difficile. L’analyse du terrain entre également beaucoup en jeu.”
Les Jeux Olympiques sont-ils un objectif ultime ?
« Je ne les vois pas comme ça. C’est vrai que c’est une énorme échéance pour moi surtout que cela sera la première apparition du ski alpinisme aux prochains jeux mais je suis très attaché au classement de la Coupe du Monde qui demande d’être régulier sur plusieurs étapes. Bref, je ne pense pas aux JO tous les jours. Je m’y prépare mais sans trop me focaliser. Seuls le sprint et le relais mixte seront aux Jeux. Ce n’est pas pour ça que je ne fais que ça. Au contraire, l’individuel me sert beaucoup pour les courses plus rapides.”